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Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 30 Juin 2022 à 11:04
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Carnet de Jean-Pierre ChevènementCommuniqué transmis à l'AFP, le 21 juin 2022
Refondation Républicaine se réjouit de l’élection d’Estelle Folest, dans la 6ème circonscription du Val d’Oise et lui adresse ses cordiales félicitations. Marie-Anick Duhard, dans l’Orne, n’a manqué son élection que de 115 voix et Baptiste Petitjean n’avait manqué sa qualification au second tour que de 173 voix dans le Territoire de Belfort. Claude Nicolet, dans le Nord et Joachim Imad - Le Floch, dans la Sarthe avaient conduit des campagnes énergiques, mais avaient dû s’incliner, devancés au premier tour par la poussée du RN. Ces faibles écarts découlent de l’avancée du Rassemblement national ou de l’insuffisante mobilisation des électeurs républicains qui ont marqué l’ensemble du scrutin. Dans 4 cas sur 5, les candidats de Refondation Républicaine se présentaient dans des circonscriptions à conquérir pour la majorité, mais les tendances constatées lors de ce scrutin ne leur ont pas permis d’inverser la situation.
Avec 246 sièges, la majorité présidentielle conserve sa position centrale à l’Assemblée nationale. Le parti Renaissance se trouve au cœur du dispositif. C’est à partir de cet élément central que s’agrégeront les parlementaires soucieux d’éviter un blocage du pays. Les compromis dynamiques seront utiles pour que les nouveaux élus, attachés aux principes républicains écartent la tenaille RN – LFI. La France n’est pas ingouvernable. Les institutions ont été conçues à une époque où les majorités étaient introuvables au Parlement. Elles permettent aujourd’hui de trouver les équilibres indispensables. L’illusion créée par la promotion de la NUPES s’est évanouie dès le lendemain du vote : il y aura un groupe LFI et trois groupes communiste, socialiste, écologiste, dont les orientations sont souvent tout à fait incompatibles avec celles promues par Jean-Luc Melenchon, qu’il s’agisse de l’énergie et du nucléaire, de la retraite, des insultes aux policiers ou de la politique extérieure et européenne. Si d’ailleurs les groupes d’extrême gauche et d’extrême droite étaient tentés par l’instabilité permanente, ils n’oublieront pas que les procédures parlementaires y feront obstacle, et que le Président dispose, avec le referendum et la dissolution, des moyens de rendre le peuple juge et témoin de leurs excès. Face aux défis que doit relever la France : inflation forte, guerre en Ukraine, fragmentation de la société, crise de l’Ecole, situation des hôpitaux, il est urgent de réunir celles et ceux qui sont sincèrement attachés au destin de notre pays. Ce n’est pas seulement la mission de « Refondation républicaine ». Telle est largement celle de la nouvelle Assemblée nationale élue le 19 juin. Si ces vrais enjeux étaient oubliés, le peuple français ne l’accepterait pas. C’est dans le combat que se construit la grande force républicaine dont le pays a besoin. Carnet de Jean-Pierre ChevènementCommuniqué transmis à l'AFP, le lundi 20 juin 2022
La France n’est pas devenue ingouvernable le 19 juin 2022. Simplement les Français aspirent à un système politique plus équilibré, et plus conforme d’ailleurs, à l’inspiration initiale de la Vème République (régime à la fois parlementaire et présidentiel). En 2017, ils ont voulu porter à la tête de l’État celui qu’ils considéraient comme le meilleur. Ils l’ont choisi à nouveau en 2022 par une majorité nette et incontestable de 58,5 % des voix, tout en ne lui donnant surtout pas une majorité de députés dits « godillots » à l’Assemblée nationale. Rompant ainsi avec l’excès de verticalité qui procédait du quinquennat, les Français aimeraient renouer avec le débat républicain, à la recherche du meilleur intérêt général.
Si le Président de la République, sans rien retirer à la cohérence de son projet, se révèle capable de trouver les compromis nécessaires et les « majorités d’idées », la démocratie française pourra sortir régénérée de cette épreuve. Si blocage persistant il devait y avoir, le Président de la République aurait le pouvoir de faire le peuple juge, soit par la dissolution de l’Assemblée nationale soit par la voie d’un référendum. Quoi de plus démocratique ? Communiqué transmis à l'Est républicain, lundi 13 juin 2022
À Belfort, il s’en est fallu de peu (173 voix) pour que les forces de l’intelligence constructive, rassemblées derrière Baptiste Petitjean, l’emportent sur les forces de la démagogie et de la bêtise. C’est grand dommage pour Belfort. Il faut espérer que le projet industriel de relance de l’électronucléaire, appuyé par la reprise d’Arabelle, saura fédérer les forces de progrès et de bon sens qui au fond restent majoritaires.
Baptiste Petitjean a mené un combat courageux, je suis convaincu qu’il ne restera pas sans lendemain. Communiqué transmis à l'AFP, le lundi 13 juin 2022
Au plan national, le premier tour des élections législatives a mis en avant avec la NUPES une coalition faite de « bric et de broc » d’où n’émerge aucun projet cohérent. Jean-Luc Mélenchon a décidé de ne pas se représenter aux élections législatives, on comprend pourquoi : il n’entend pas, le moment venu, « payer la facture ».
Il faut bien constater que l’élan a manqué à la majorité présidentielle. Celui-ci ne peut procéder que d’un projet plus affirmé, notamment dans le domaine industriel. Il faut espérer pour la France que la majorité saura trouver cet élan en tous domaines. « Refondation républicaine » y contribuera de son mieux. Dans les circonscriptions dites de reconquête, deux de ses candidates, Mme Marie-Annick Duhard (dans la 1re circonscription de l’Orne) et Mme Estelle Folest (6e circonscription du Val d’Oise) l’emporteront au deuxième tour avec le concours de tous les Français qui gardent une ambition pour la France. À titre personnel, je tiens à exprimer toute ma sympathie à Jean-Michel Blanquer qui avait choisi une circonscription difficile après son départ du gouvernement. Là encore il s’en est fallu de peu, que l’ancien ministre de l’Éducation nationale puisse être présent au second tour. Seule la poussée de l’extrême-droite l’en a privée. Il manquera dans le débat qui s’engagera à l’Assemblée nationale sur les grands enjeux de l’éducation, mais il restera présent dans la vie publique pour défendre et illustrer son action réformatrice et sa défense constante de la laïcité, plus nécessaire aujourd’hui que jamais. Agenda et médiasEntretien de Jean-Pierre Chevènement avec le média Le Trois, propos recueillis par Thibault Quartier, mercredi 1er juin 2022
Quel espace politique doit occuper Refondation républicaine ? Dans quelle mesure cette force politique aborde des sujets dont les autres partis ne se saisissent pas ?
« Refondation républicaine », comme sont nom l’indique, vise à approfondir les concepts clés du modèle républicain : souveraineté nationale, citoyenneté, liberté, égalité, fraternité, accent mis sur ce qui est commun, rôle de l’école dans la formation du citoyen, laïcité. La cohérence de ce modèle a été perdue de vue par les autres partis : de gauche quand ils ont tourné le dos après 1983, à leur vocation sociale constitutive ; de droite quand ils ont laissé dépérir l’héritage que leur a légué le Général de Gaulle. Le texte de référence pour « Refondation républicaine est le discours que j’ai prononcé à Vincennes le 9 septembre 2001 incitant au dialogue les Républicains des deux rives : « au-dessus de la droite, au-dessus de la gauche, il y a la République ». Comme vous voyez, nous partons de l’exigence républicaine telle que les autres partis l’ont plus ou moins laissée dépérir. Vous êtes une figure de la gauche. Vous êtes à l'origine du Ceres, un laboratoire de la pensée politique et socialiste avec des personnalités comme Didier Motchane. Vous avez incarné l'aile gauche du Parti socialiste. Aujourd'hui, si votre discours évoque les idées républicaines, l'éducation, la souveraineté industrielle, la question sociale est peu mise en avant. Pourquoi cette disparition ? Le CERES a été créé en 1964 par des militants du parti socialiste de l’époque. Ils visaient à tirer de l’union de la gauche une énergie nouvelle après plus de quatre décennies de division mortifère (Congrès de Tours 1920). La démarche du CERES doit se comprendre dans le contexte des années 1960 : espoir d’un réformisme suscité par Nikita Khrouchtchev à l’Est, volonté du parti communiste français de venir au pouvoir en France à travers un processus électoral et un programme commun de gouvernement. Le monde d’aujourd’hui, dominé par un capitalisme financier en crise, est un monde fragmenté où la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine joue un rôle structurant. Nous partons des réalités telles qu’elles sont en nous inspirant de Jaurès : « aller à l’idéal mais comprendre le réel ». D’où l’importance que nous attachons à l’idée d’une « autonomie stratégique européenne ». La question sociale n’a rien perdu de son actualité mais on ne peut la poser qu’à partir des réalités économiques comme l’a souligné, à juste titre, Emmanuel Macron : « on ne peut distribuer que ce qu’on produit ». Nous mettons donc l’accent sur la politique industrielle et sur ce qui peut favoriser la croissance sur ce qui rapproche et permet la coopération des « productifs » et non sur ce qui divise et entraîne des blocages. Mais la question sociale, celle de l’égalité des possibles, reste toujours présente dans notre esprit. Justement, dans quelle mesure votre matrice politique rejoint-elle celle d'Emmanuel Macron, plutôt marqué par une dynamique libérale, incarnée à l'époque par Michel Rocard ? Pourquoi, selon vous, Emmanuel Macron est-il justement la bonne personne pour porter vos idées ? Si le Macron de 2017 s’est quelquefois – mais rarement – réclamé de Michel Rocard, le Macron de 2022 est tout différent. Le tournant opéré dans sa déclaration du 13 avril 2020 est saisissant : il y affirme la primauté du « quoiqu’il en coûte » et la nécessité d’une reconquête industrielle. Les critères de Maastricht contre lesquels nous nous étions battus ont été suspendus et le resteront jusqu’à la fin de 2023. La Banque centrale européenne voyait son action strictement bornée par le traité à la lutte contre l’inflation. Depuis l’inflexion opérée par M. Draghi en 2015 et continuée par Mme Lagarde, 4800 milliards d’euros d’effets publics ont été rachetés par la BCE (le tiers du PIB de la zone euro). C’est dire que la « planche à billets » a fonctionné. Les critères d’endettement des États (60 % du PIB) ont été oubliés. C’est à ce prix, une réforme de fond en comble, que le système de l’euro a pu être sauvegardé. Si Emmanuel Macron a ramené sous pavillon français la turbine Arabelle, on ne peut pas non plus ignorer la vente de fleurons industriels ces dernières années, lorsqu'il était en responsabilité (ministre de l'Économie ou président de la République), comme Alcatel ou encore Technip. Comment analysez-vous cela ? J’ai apporté un soutien républicain à Emmanuel Macron le 27 février 2022 en précisant d’ailleurs que ce soutien ne valait nullement renonciation à mes convictions de fond. La révision de la politique énergétique annoncée à Belfort le 10 février 2022 prend tout son sens : dans ce contexte non seulement, comme vous le soulignez, le rachat des turbines géantes Arabelle, mais aussi la relance du programme électronucléaire (entre 6 et 14 réacteurs EPR2). Au cœur de la politique industrielle, il y a la politique énergétique. La réindustrialisation soulignée comme axe fondamental de notre politique industrielle implique la sauvegarde et même la reconstitution des pôles industriels majeurs que la France avait laissé disparaitre. Mais ce n’est pas Emmanuel Macron qui a bradé Alcatel et Alstom. Ce sont MM. Serge Tschuruk et Pierre Bilger en 1998/99. M. Patrick Kron continuera dans cette veine en ouvrant le capital à General Electric. Technip, fleuron du parapétrolier français, c’est une autre affaire. Là aussi c’est l’œuvre de son patron. L’affaire a été depuis lors rattrapée sous l’impulsion des pouvoirs publics. Bien entendu Emmanuel Macron a fait évoluer sa doctrine : plutôt libérale au départ, elle est devenue ensuite beaucoup plus pragmatique voire franchement industrialiste. Puis-je vous rappeler que si j’ai voté au premier tour pour Emmanuel Macron en 2022, je ne l’avais pas fait en 2017 : je tiens compte des évolutions… En 2014, lorsque la volonté de GE de racheter la branche énergie d'Alstom fuite dans la presse, vous écrivez au Premier ministre que "ce transfert de propriété est hors de question". Vous ajoutez : "La reprise de la branche énergie d’Alstom porterait un coup fatal à l’indépendance de notre filière électronucléaire. Elle signifierait l’abandon par la France d’un des derniers pans de son industrie d’équipement." Vous proposez alors à l'État de monter au capital. En conférence de presse, vous déclarez : « Qui tient le capital, tient la décision ». Un mois plus tard, vous avez moins de réserve pour soutenir le projet. Que promet Clara Gaymard lors de sa venue à votre permanence sénatoriale pour vous convaincre ? C’est parce que j’ai été scandalisé par les conditions dans lesquelles Alstom Energie était vendue à General Electric que j’ai demandé à la fin de 2014 à rencontrer Emmanuel Macron que je ne connaissais pas. Celui-ci m’a montré que la vente approuvée par l’Assemblée des actionnaires était malheureusement conforme à l’arrangement conclu par François Hollande à une époque (juin 2014) où Emmanuel Macron n’était pas encore ministre de l’Économie. Depuis, je n’ai eu de cesse de faire revenir les pouvoirs publics français, sur cette décision catastrophique pour l’indépendance de notre politique énergétique et celle de la filière nucléaire française. Toute la partie conventionnelle de nos réacteurs nucléaires, et en particulier de la turbine Arabelle, était fabriquée par Alstom et notamment à Belfort. C’est cette situation qui a été redressée par l’annonce faite à Belfort en février dernier par le président Emmanuel Macron du rachat de la partie nucléaire d’Alstom Energie. Croyez-vous que je n’ai pas mouillé ma chemise pour y parvenir ? Et le Président Macron aussi, auquel je sais gré d’avoir motivé de manière décisive ses ministres, le patron d’EDF et d’avoir fait accepter ce rachat par les Américains ! Quant à Mme Gaymard, il se peut que je l’ai reçue à ma permanence sénatoriale par courtoisie, mais j’ai franchement oublié cet épisode pour une raison simple : Mme Gaymard n’a jamais été en situation décisionnelle. Les centres de décision de General Electric ont toujours été aux États-Unis. Mme Gaymard exerçait un rôle de lobbying auprès des pouvoirs publics français pour le compte de General Electric. Je n’ai donc jamais eu d’échange sur le fond avec elle. Un de vos "proches" belfortains m'a confié un jour : "« Jean-Pierre Chevènement aura d’avantage été écouté par ses adversaires politiques que par la gauche ces 20 dernières années. Et c’est la raison pour laquelle la gauche est dans cet état-là aujourd’hui. ». Que pensez-vous de cette remarque ? Celui qui a tenu ces propos ne s’est pas comporté comme l’un de mes proches mais comme l’un de mes adversaires. Je n’ai pas besoin de démontrer l’absurdité de ces propos. Fallait-il ne pas intervenir auprès de Jacques Chirac ou de Nicolas Sarkozy pour éviter la faillite d’Alstom au début des années 2000 ? M. Chirac a fait monter l’État au capital d’Alstom en 2004, M. Sarkozy, en 2008, a apuré le dossier auprès de la Commission européenne et il a substitué Bouygues à l’État au sein du capital. C’est d’ailleurs la volonté de Bouygues de re retirer d’Alstom qui a ouvert la voie ultérieurement (en 2014) au rachat par General Electric. Tout ce mécano-industriel peut paraître un peu compliqué, mais comme vous l’avez rappelé : « qui tient le capital tient aussi la décision ». Si, enfin, le gauche est aujourd’hui en morceaux, c’est l’effet de ses propres choix néolibéraux, et nullement mon fait comme une campagne d’une rare bassesse a cherché à le faire croire en 2002. Vous revenez de manière active dans le jeu politique belfortain. Quelles sont vos raisons ? Je n’exerce plus aucun mandat politique dans le Territoire de Belfort depuis 2014, mais je continue à suivre passionnément ce qui s’y passe. Je ne m’immisce pas dans l’exercice de leurs mandats par mes successeurs, je ne suis véritablement intervenu dans la durée que sur le dossier Alstom / General Electric parce qu’il surdétermine le reste. Et j’en ai toujours tenu informé le maire de Belfort. Bien sûr, j’aie mon âge. Pour assurer l’avenir, un homme neuf et compétent, constructif et bien introduit comme député ferait bien l’affaire de Belfort. C’est la raison pour laquelle je soutiens la candidature de Baptiste Petitjean. C’est le meilleur et pas seulement parce que c’est un Belfortain pure sucre… Belfort et Montbéliard sont de nouveau empêtrés dans des querelles politiques. Quelle est votre vision politique de ce territoire ? Doit-il s'unir pour mieux construire ? Belfort et Montbéliard ont un intérêt vital à coopérer. C’est pour cette raison que j’avais créé en 1984 avec Guy Bêche, André Lague, Christian Proust et Jean-Pierre Michel « l’ère urbaine de Belfort-Montbéliard ». On ne peut pas faire évoluer les mentalités par décret. Beaucoup de bonnes choses ont été faites : le TGV Rhin-Rhône, l’Hôpital du Nord-Franche-Comté, le développement universitaire (encore insuffisant), l’Axone, l’école de police et l’école d’infirmiers, toutes deux sises à Montbéliard. Il faut que chacun se persuade qu’ensemble nous pouvons faire et obtenir plus que séparément.
M. Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, et M. Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre, ont eu un échange téléphonique très cordial, ce jour, le mercredi 25 mai 2022, vers midi.
Ils sont convenus qu’un débat permanent et ouvert était nécessaire sur les enjeux majeurs que l’éducation représente pour l’avenir du pays et pour la République, dès lors, bien entendu, qu’il resterait constructif. Les deux ministres ont décidé de maintenir leurs échanges. M. Chevènement, au nom de la Fondation Res Publica, a proposé à M. Ndiaye que lui soient présentés les travaux concernant l’éducation et plus particulièrement la formation des enseignants, ce que M. Ndiaye a accepté.
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Pap Ndiaye
Carnet de Jean-Pierre ChevènementInterview donnée le lundi 23 mai 2022
Il ne faudrait pas que la nomination de Pap Ndiaye, à la tête du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, sonne comme l’enterrement de la politique mise en œuvre par M. Jean-Michel Blanquer depuis cinq ans : dédoublement des petites classes dans les quartiers défavorisés, accent mis sur les apprentissages fondamentaux dans les premiers âges de la scolarité pour lutter contre les inégalités, promotion et défense de la laïcité par les enseignants, ouverture de l’école, universalisme, accent mis sur ce qui nous est commun...
Il n’y a pas plus sûre méthode pour désorienter une grande institution comme l’Éducation nationale de la confier tour à tour à deux ministres dont les philosophies de l'État s’opposeraient. C’est de cela que l’école a souffert depuis un demi-siècle, avec les résultats que nous voyons. Le souci du long terme est celui de la préservation des valeurs de la connaissance et de la transmission vont de pair. Pense-t-on que le différentialisme promu par la « gauche américaine » (à travers le Conseil représentatif des associations noires, par exemple) puisse contribuer à l’égalité républicaine ?
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