Entretien de Jean-Pierre Chevènement avec La Voix du Nord, dimanche 29 mai 2011.


"Il faut tourner la page de l'affaire DSK"
> L'affaire Strauss Kahn:
J'ai dit qu'après cette affaire plus rien ne serait comme avant parce que cela va changer beaucoup de choses en matière de politique intérieure. Mais je ne peux pas le mesurer car je ne connais pas la suite du dossier. On a vécu deux épisodes douloureux avec un accusé présumé innoccent et une victime qui doit être présumée comme telle. On a connu quelque chose de très violent. La chute d'un puissant cristallise toujours beaucoup de passion. Il faut que la justice fasse son travail, et nous, que nous tournions la page, que l'on s'occupe des problèmes de fond.

> Les présidentielles et le PS:
Je ne vois pas beucoup de différences de pensées entre Martine Aubry, François Hollande et Dominique Strauss-Kahn en matière de capitalisme financier et de crise de l'euro. Je mettrai de côté Arnaud Montebourg. Il faut se mettre à la hauteur du défi que représente la domination des marchés financiers et la nécessité d'un protectionnisme européen. Si on ne change pas les règles vis-à-vis de l'euro, on va à l'explosion. Il faut poser les vrais problèmes quitte à se fâcher avec la chancelière allemande : les statuts de la Banque centrale européenne, lever l'interdiction de lancer un emprunt européen, et ne plus simplement parler de budget mais d'économie. Je n'ai pas partagé les options de Dominique Strauss Kahn à la tête du Fonds monétaire international, qui consistaient en des plans d'austérité.

> La tentation du vote extrême après l'affaire DSK :
Il faut lutter contre cette tentation et contre l'assimilation de toute la classe politique. Il s'agit d'un comportement individuel. Je pense qu'après la période de Sarkozy, on a besoin de se reposer. Le président a voulu entreprendre beaucoup trop de réformes mal pensées et notamment celle concernant les collectivités locales qui a créé un pataquès inutile.

Source : La Voix du Nord

Rédigé par Chevenement.fr le 29 Mai 2011 à 10:25 | Permalien | Commentaires (0)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Je fais tout à fait confiance à Mme Lagarde pour continuer à mettre en oeuvre à la tête du FMI la politique d'austérité renforcée Merkel-Sarkozy.
Mots-clés : christine lagarde fmi

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 24 Mai 2011 à 20:50 | Permalien | Commentaires (1)

Jean-Pierre Chevènement faisait partie des invités de "Parlons-en" sur LCP, mercredi 19 mai 2011. Il répondait aux questions de Frédéric Haziza et Patrice Trapier, en compagnie d'Alain Madelin, ancien ministre de l’Economie et des finances et de Daniel Cohen, membre du Conseil d’analyse économique (CAE) auprès du Premier ministre.



Rédigé par Chevenement.fr le 23 Mai 2011 à 02:14 | Permalien | Commentaires (3)

Jean-Pierre Chevènement était sur le plateau de "Parlons-en" sur LCP mercredi 19 mai. Voici l'extrait de l'émission où il s'est exprimé sur l'"affaire Dominique Strauss-Kahn" et la dépêche AFP associée.



Rédigé par Chevenement.fr le 19 Mai 2011 à 20:19 | Permalien | Commentaires (10)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de "Midi Magazine" avec Philippe Tesson et Nicolas Baverez sur Fréquence Protestante. En voici le podcast (durée 50 minutes).


Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Je connais Dominique Strauss-Kahn depuis trente ans. Sur beaucoup de sujets, je n'ai pas été et je ne suis toujours pas d'accord avec lui. Mais le coeur ne peut que se serrer devant ces images humiliantes et poignantes qu'on donne de lui. Un effroyable lynchage planétaire ! Et si c'était une monstrueuse injustice ?

Un homme politique est toujours exposé à la provocation. C'est la première réflexion qui m'est venue à l'esprit : Dominique Strauss-Kahn est inculpé sur le témoignage d'une femme de chambre, un unique témoignage forcément fragile. Et, dans le système accusatoire américain, il doit faire la preuve de son innocence ! Beau système en vérité, que le président de la République, en voulant supprimer il y a deux ans, le juge d'instruction, rêvait sans doute d'importer en France. Certains avocats assurément y auraient trouvé leur compte ! Mais la présomption d'innocence là-dedans ?
Mots-clés : dominique strauss-kahn

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 16 Mai 2011 à 14:35 | Permalien

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Mediapolis sur Europe1, samedi 14 mai 2011. Il répondait aux questions de Michel Field et Olivier Duhamel. Le podcast est disponible ci-dessous.


"J'ai un plan A qui est le changement des règles du jeu de l'euro, et le cas échéant, un plan B"
Verbatim express :
  • Il est indécent de cibler toujours les plus pauvres, les plus démunis dans une société.
  • On a le sentiment que le gouvernement veut opposer les travailleurs pauvres à ceux que l'on appelle à tort ou à raison les "exclus"
  • Bien entendu il ne peut pas y avoir de droits accordés sans qu'en contrepartie, il y ait des devoirs. Mais quels sont les devoirs qu'on demande d'accomplir à ceux qui bénéficient des privilèges du capital ?
  • Les classes populaires existent toujours autant. La classe ouvrière a pris des formes différentes : dans les emplois de services, dispersée géographiquement, elle habite dans les grandes périphéries urbaines beaucoup plus que dans les banlieues "sensibles". Quantitativement, les ouvriers et employés pèsent autant que dans les années 1980.
  • Oublier ces couches sociales sous prétexte qu'on pourrait additionner les minorités revendicatives, les communautés, emprunter à une catégorie qui n'est pas politique - la jeunesse- tout cela est une erreur !
  • Il faudrait donner à l'Europe une orientation visant à la croissance, s'appuyant sur une reprise salariale en particulier en Allemagne. La déflation salariale en Allemagne depuis 10 ans explique les écarts de compétitivité et la crise de l'euro.
  • Ce serait changer les règles du jeu au niveau de la BCE, en lui donnant comme missions la croissance et l'emploi, en lui permettant de racheter les titres de dettes sur les marchés financiers, bref, ce serait prendre une autre orientation politique que le fameux pacte de compétitivité Merkel-Sarkozy qui nous envoie dans le mur.
  • (A propos de l'anniversaire du 10 mai 1981) Toute commémoration, quand elle dépasse un certain seuil, finit par être lassante.
  • Seul un homme qui venait d'ailleurs, comme François Mitterrand, pouvait réunir la gauche.
  • On oublie que François Mitterrand a ouvert la parenthèse libérale qu'il faudrait aujourd'hui refermer.
  • Le web a une autonomie ; les gens ont une certaine autonomie par rapport aux grands médias et aux grands groupes de communication.

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Olivier Ferrand et sa Fondation Terra Nova ont développé la thèse que la gauche pourrait devenir majoritaire en substituant à l'électorat populaire - ouvriers et employés de plus en plus tentés par la droite voire l'extrême droite, la collection des minorités, visibles ou non, des diplômés et des "jeunes". Olivier Ferrand n'a pas inventé l'eau chaude. En croyant découvrir Terre-Neuve, il cabote dans les eaux tièdes d'un social-libéralisme réchauffé.

Il y aura bientôt trente ans que la gauche française en 1983 a tourné le dos aux couches populaires et a cherché à substituer au social le "sociétal". SOS Racisme a symbolisé ce moment de l'ethnicisation de la question sociale. Rappelons que le premier succès du Front National eut lieu aux municipales de Dreux à l'automne 1983, et sa première victoire nationale aux élections européennes de juin 1984, un an après l'ouverture d'une parenthèse libérale qui ne s'est jamais refermée depuis.

Anthony Giddens et Tony Blair en Grande Bretagne ont théorisé cette "troisième voie" au tournant des années 2000. On voit où l'illusion de cette alliance de substitution a conduit la gauche européenne, non seulement en Grande-Bretagne, mais aussi en France, en Italie et en Allemagne.

Est-ce parce que les couches populaires aspirent à la tranquillité publique, à un emploi correctement rémunéré, et à une raisonnable promotion sociale pour leurs enfants, dans une Europe qui les protégerait, qu'elles sont passées à l'extrême-droite ? Ou n'est-ce pas tout simplement parce que les partis socialistes ou sociaux-démocrates ne produisent plus une offre correspondant à ces aspirations ?

Les classes sociales n'ont pas disparu, elles se sont transformées. On les trouve dans les grandes périphéries urbaines, comme l'a montré Christophe Guilluy. Il serait temps que la gauche en retrouve la trace, et pour cela fasse bouger les lignes de son offre politique.

Sur la République, la France et l'Europe, il est temps que la gauche change son langage et retrouve le Peuple français.

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=> voir sur le sujet le séminaire de la Fondation Res Publica du 30 novembre 2009, "Que sont devenues les couches populaires?"

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 13 Mai 2011 à 17:46 | Permalien | Commentaires (3)
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