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Aider le peuple français à renouer avec son Histoire pour construire une Europe des peuples dans le monde multipolaire de demain


Projet d’intervention de Jean-Pierre Chevènement lors de l'université d'été du MRC, Belfort, dimanche 7 septembre 2008 (seul le prononcé fait foi). Le discours intégral est disponible en format audio à la fin de l'article.


Aider le peuple français à renouer avec son Histoire pour construire une Europe des peuples dans le monde multipolaire de demain
I – Le ralliement à contretemps de la gauche au libéralisme.

La crise de la gauche en France et en Europe tient pour l’essentiel, à mon sens, au fait qu’elle s’est progressivement résignée à accepter comme une fatalité la domination du capital financier, la dictature de l’actionnariat et la loi des multinationales qui, au nom de la globalisation, mettent en concurrence les territoires et les mains-d’œuvre. La mondialisation est une stratégie. Les « armées de réserve industrielle » des pays à bas coûts de production pèsent sur les salaires et la protection sociale en France et en Europe occidentale, mais les pays émergents comme la Chine ne sont pas les premiers responsables de cette régression. Le capitalisme financier qui les domine, eux aussi, n’a pas attendu l’émergence de ces pays pour opérer, dès les années quatre-vingt, le grand renversement du partage de la valeur ajoutée entre le travail et le capital au profit de ce dernier. C’est ce capital financier qui met en œuvre la stratégie de la globalisation. Le chômage a été le principal moyen utilisé pour opérer une véritable déflation salariale, ainsi en France à partir de 1983.

La dérégulation qui a suivi s’insérait dans un dessein libéral néo-conservateur, né dans le monde anglo-saxon et mis en œuvre à partir de la victoire électorale en Grande-Bretagne de Mme Thatcher en 1979 et de M. Reagan aux Etats-Unis, l’année suivante. Cette volonté de déréglementation généralisée théorisée au départ par des économistes comme Friedrich Hayek et Milton Friedman, a correspondu à la volonté des Etats-Unis d’ouvrir les marchés aux produits de leurs multinationales et à leurs investissements, en cassant l’intervention des Etats dans l’économie et en faisant reculer partout, y compris à domicile, l’Etat providence. Cette politique a été mise en œuvre, au niveau mondial, par le GATT, devenu OMC en 1994, et par les politiques d’ajustement structurel du FMI. Elle a été relayée par l’Europe libérale à travers l’Acte Unique de 1987 et le traité de Maastricht de 1992. Elle a enfin été parachevée politiquement par le rapprochement entre les Etats-Unis et la Chine, et l’ouverture de celle-ci aux multinationales dans les années 78-80, et surtout par l’implosion du communisme en 1989-91, suivie de l’application de thérapies de choc libérales aux ex « pays socialistes ». Pour la première fois depuis 1914, l’économie de marché coïncidait à nouveau avec les limites de la planète. C’est ce capitalisme financier qui n’a pu se développer et ne peut se survivre qu’avec le soutien de l’Hyperpuissance américaine qui se débat aujourd’hui dans d’insolubles contradictions.

On se souvient des théories de Francis Fukuyama proclamant, au début des années quatre-vingt-dix « la fin de l’Histoire ». En France, François Furet, dès 1989, déclarait « la Révolution française terminée », en fait, selon lui, depuis Gambetta. La gauche n’avait plus qu’à se convertir au libéralisme. Ce qu’elle a fait avec peut-être plus de réticences apparentes en France que dans le reste de l’Europe, avec Tony Blair en Grande-Bretagne, d’Allema et Walter Veltroni en Italie et Gerhard Schröder en Allemagne, mais qu’elle a fait quand même, à mots couverts, pour finir aujourd’hui par un ralliement officiel au libéralisme, sous couleur de « modernité ». Ralliement si tardif qu’il s’opère aujourd’hui à contretemps : pour s’afficher « moderne », on se dit libéral, au moment où la globalisation libérale entre dans une crise systémique qui, pour la première fois, ouvre la perspective de sa remise en cause !

A son Université d’été de La Rochelle, le parti socialiste a donné le sentiment de se désintéresser des questions de fond, qu’il s’agisse de la crise économique mondiale ou des risques d’une nouvelle guerre froide sur notre continent. Le débat sur l’Europe qui avait traversé le parti socialiste lui-même en 2005 a été refermé. Cette attitude n’est pas tenable dans la durée.

La gauche européenne qui a longtemps défendu « l’Etat-Providence », retarde de plusieurs guerres, pour n’avoir pas su inscrire son projet dans une analyse d’ensemble de l’évolution du capitalisme financier contemporain et de la crise de la globalisation libérale.


II – Une méconnaissance de la nature même de la globalisation.

Comme ses homologues européens, le parti socialiste en France méconnaît, dans la plupart de ses composantes, le rôle central des Etats-Unis dans la globalisation. Ce sont eux qui, dès les années soixante-dix, l’ont impulsée en faisant du dollar la monnaie mondiale, et en se comportant comme si cette monnaie était seulement la leur. John Mc Cain est toujours sur cette ligne quand il déclare : « Le libre-échange sert la politique extérieure des Etats-Unis. » Terrible cécité : La crise financière actuelle n’est pas seulement la conséquence d’une politique bancaire aventurée. Elle résulte du fait que, depuis longtemps, les Etats-Unis vivent au-dessus de leurs moyens. Leur déficit commercial dépasse 700 milliards de dollars, soit 6 % de leur PIB. L’endettement des ménages américains, encouragé par le Trésor et le Federal Reserve Board, équivaut à ce même PIB. L’épargne américaine est dramatiquement insuffisante. Le financement de l’économie des Etats-Unis n’est possible que parce que celle-ci capte 80 % de l’épargne mondiale ! Le monde marche ainsi sur la tête. Pour enrayer la chute du dollar, les Etats-Unis ont choisi avec M. Bush la fuite en avant dans le domaine de la politique extérieure, avec le dessein de contrôler l’essentiel des richesses pétrolières et gazières mondiales. Malgré un budget militaire colossal de plus de 450 milliards de dollars, à lui seul la moitié des budgets de la défense dans le monde, les Etats-Unis se trouvent aujourd’hui enlisés militairement en Irak et en Afghanistan. Le choix est aujourd’hui entre le désengagement ou l’escalade. Logique avec lui-même, M. Mc Cain déclare que les troupes américaines resteront en Irak cent ans, s’il le faut.

C’est cette logique globale que les gauches européenne et française, dans leur majorité, se refusent à comprendre. Elles vivent dans l’illusion irénique qu’un retrait américain d’Irak suffirait à résoudre le problème. La crise de la globalisation libérale et le destin de l’Empire américain sont étroitement liés : on ne peut envisager une refondation progressiste de l’ordre international et l’organisation à l’échelle mondiale d’un nouveau « New-Deal » que dans le cadre d’un monde multipolaire régi par le droit et d’institutions internationales rénovées. C’est cette absence de vision historique et géopolitique qui explique l’incapacité de la gauche française et européenne à proposer une politique réellement alternative. Bien entendu, cette incapacité s’enracine aussi dans un attachement à l’hégémonie américaine, lié à un passé révolu. J’ai parlé d’« occidentalocentrisme » à propos de la politique étrangère de Nicolas Sarkozy. En réalité, cet occidentalocentrisme se retrouve largement dans la pensée de la majorité des dirigeants du PS, ce qui explique leurs contradictions dans le domaine de la politique extérieure, y compris européenne. C’est ainsi qu’ils se révèlent incapables de remettre en cause l’orientation libérale de la construction européenne : beaucoup de dirigeants socialistes ont volé au secours de Nicolas Sarkozy pour faire approuver le traité de Lisbonne. C’est ainsi encore qu’on voit certains de ces dirigeants se lancer dans de dangereuses surenchères sur la situation en Géorgie, comme si celle-ci n’était pas aussi le résultat de la politique américaine mise en œuvre pour s’assurer le contrôle des richesses pétrolières et gazières autour de la Mer Caspienne. Ce n’est pas un hasard si Nicolas Sarkozy utilise Bernard Kouchner et Jean-Pierre Jouyet pour mettre en œuvre sa politique. Celle-ci reflète le consensus de l’Establishment financier et des élites bien pensantes pour mettre en œuvre la politique que j’ai décrite comme « du pareil au même ».

Nous sommes donc confrontés à l’incapacité actuelle de la gauche française à « penser mondial ». La plupart des courants majoritaires du parti socialiste ne se distinguent guère dans la surenchère social-libérale. Ils veulent tous « adapter la France à la mondialisation ». Ils comptent avant tout sur les difficultés et les échecs de la droite pour revenir au pouvoir en 2012. Or, à préparer une alternance sans alternative, ils prennent le risque de se couper non seulement des couches populaires abandonnées à la droite dure ou à la gauche radicale, mais aussi de cette fraction consciente de l’électorat qui entend se déterminer d’abord en fonction des intérêts du pays et d’un projet politique convaincant que j’appelle le « courant républicain », soit deux à trois millions d’électeurs, une minorité donc, mais bien souvent capable de faire la décision.

Beaucoup d’hommes de gauche sincères se bercent encore de l’illusion que l’Union européenne à vingt-sept puisse agir par elle-même pour infléchir le cours de la globalisation libérale, ce dont à mon sens elle est absolument incapable sans une reprise de conscience politique de ses nations, et d’abord de la nôtre.

L’incapacité de la gauche française et européenne à « penser mondial » s’enracine donc dans la crise de l’idée républicaine et dans le discrédit de la nation comme vecteur principal de notre responsabilité vis-à-vis du monde : telle est la thèse que je voudrais au moins esquisser en conclusion de notre Université d’été.


III – Démonisation des nations et régression démocratique.

1. La construction européenne telle qu’elle s’est faite après les deux guerres mondiales a reposé sur l’illusion d’une démocratie post-nationale. Or, la démonisation et la démobilisation des nations comme cadre politique opératoire au profit d’une Europe dominée par des instances technocratiques - Commission, Banque Centrale, Cour de Justice européenne – dont la prépotence ne peut être dissimulée par les oripeaux d’un Parlement fantôme, a livré nos pays d’Europe à des politiques libérales menées au nom du « principe de la concurrence », relayant sur notre continent la globalisation libérale impulsée par les Etats-Unis.

Ce sont les peuples qui ont été frappés d’impuissance par cette démonisation de la nation. Quand on prive les peuples de leur passé, on les prive également de leur avenir. La France serait le pays de l’affaire Dreyfus, le pays de la collaboration et de Vichy, le pays du « Code noir » et de l’esclavagisme, un pays indécrottablement colonialiste. Il faut donc rappeler que la France c’est le pays de la Révolution française dont les adversaires animés par une féroce idéologie antiégalitaire et antisémite ont réussi, en 1894, à faire condamner le capitaine Dreyfus. Mais on oublie de rappeler que dans cette affaire ce sont les républicain, à la fin, qui ont gagné : le capitaine Dreyfus a été solennellement réhabilité en 1906 et la République est sortie victorieuse par la voie du suffrage universel de sa confrontation avec les courants nationalistes et antisémites de la fin du XIXe siècle.

Les contempteurs de la nation nous expliquent que la France a été irréparablement souillée par la collaboration. Ils oublient de dire que la France n’a pas mis au pouvoir un gouvernement fasciste par la voie des urnes. En 1936 elle a élu une Chambre de Front Populaire. La défaite de 1940 a été préparée et utilisée par les adversaires de la République. Mais a-t-on le droit d’oublier le général de Gaulle, la France Libre, Jean Moulin, la Résistance et l’hostilité de l’immense majorité du peuple français à l’occupant nazi ?

Les mêmes contempteurs de la nation française veulent faire de celle-ci la complice du « Code Noir » et de l’esclavagisme. C’est oublier le combat des philosophes, la Révolution, l’abolition de l’esclavage en 1794 par Robespierre et en 1848 par la Seconde République et Victor Schoelcher.

La France serait un pays indécrottablement colonialiste. On retient Voulet-Chanoine mais on oublie Savorgnan de Brazza. On oublie que le peuple français consulté par référendum s’est prononcé massivement pour l’autodétermination de l’Algérie en 1962 et par conséquent pour son indépendance dans la coopération avec la France. Il faut renouer avec notre histoire, avec ses ombres certes, mais aussi avec ses lumières ; C’est la seule manière pour notre peuple de retrouver la raisonnable confiance en lui-même dont il a besoin pour construire à nouveau son avenir.

Et de la même manière les autres peuples d’Europe doivent renouer avec le fil de leur Histoire pour qu’ensemble nous puissions nous tourner vers l’avenir.

2. En même temps que la mise en congé de la nation républicaine débouchait sur la crise du civisme, l’avènement du « tout marché » entraînait le creusement des inégalités, la mise à l’encan des services publics, et le repli sur soi. C’est ainsi que le Président de la Poste, M. Jean-Paul Bailly, déclarait, selon Le Figaro du 29 août, que la mise en Bourse de la Poste aurait deux avantages : « elle aurait l’assentiment de la Commission européenne et pourrait créer un choc culturel au sein de l’entreprise ». Nous sommes bien placés dans nos départements pour observer, avant l’heure, les conséquences de cette privatisation du service public : fermetures de bureaux de postes dans les zones rurales, et les quartiers périphériques, allongement des délais d’acheminement du courrier ordinaire, au prétexte d’affronter la concurrence. C’est à juste titre que le Comité de liaison de la gauche a décidé de lancer une pétition contre la privatisation de la poste.

Mais cette libéralisation à outrance n’est pas tombée du ciel : elle a été voulue ou acceptée par tous nos gouvernements successifs – faut-il rappeler les sommets de Lisbonne et de Barcelone ? M. Jouyet officiait déjà au cabinet du Premier ministre … C’est au nom de la concurrence qu’on a libéralisé les prix de l’énergie, au bénéfice, paraît-il, du consommateur. Curieusement, la facture de l’électricité et du gaz a explosé ! Demain la concurrence prévaudra aussi dans le domaine ferroviaire.

La politique de M. Sarkozy donne ainsi une cohérence d’ensemble à un choix d’alignement sur le tout-marché : le pouvoir d’achat est rogné par l’inflation. Le gouvernement prétend le sauvegarder en supprimant les protections dont bénéficiaient les petits commerces de centre-ville. En fait, « travailler plus et gagner moins », tel est le programme réel que des économistes soutenant le gouvernement, tel M. Nicolas Baverez, revendiquent ouvertement. Sous le nom de « révision générale des politiques publiques », c’est un repli systématique de l’Etat qui se met en œuvre autour des chefs-lieux de régions, laissant les autres départements en quasi déshérence du point de vue de l’administration de l’Etat. Le département lui-même, en tant que collectivité décentralisée, est menacé au prétexte de la suppression d’un échelon administratif, sans qu’on réponde à la question de savoir à quel niveau ses compétences, notamment en matière sociale, seraient mieux exercées. Chacun sent bien que c’est le service public de proximité qui en souffrira en premier lieu. Tout cela se passe en silence, en l’absence de tout débat public.

En réalité, la politique de M. Sarkozy est télescopée de plein fouet par la crise de la globalisation libérale. Le « fondamentalisme de marché » qui a soutenu le thatchérisme, le reaganisme, le consensus de Washington et, en France, la politique de rigueur, a creusé partout les inégalités, nourri la spéculation et engendré une crise systémique sans précédent. Joseph Stieglitz, prix Nobel d’Economie, a dénoncé l’illusion selon laquelle « les marchés sont auto correcteurs, distribuent efficacement les ressources et servent l’intérêt général. » Or c’est cette illusion-là qui soutient partout les politiques libérales au niveau national, européen et mondial.


IV – Caractère central de la question européenne dans la refondation de la gauche

La politique mise en œuvre par M. Sarkozy est une facette redoublée de cette politique néfaste que poursuit dans toute l’Europe la Commission européenne. C’est pourquoi il n’est pas possible d’ouvrir une alternative véritable sans remettre en cause l’orientation libérale imposée d’en haut par les instances européennes. Cette constatation de bon sens rencontre fréquemment l’objection que les politiques européennes sont celles qu’ont acceptées au Conseil des ministres les gouvernements nationaux. Cette objection fréquemment avancée par beaucoup de dirigeants socialistes ne tient pas la route, car le poids de la bienpensance européenne est tel que les gouvernements nationaux sont d’avance tétanisés à l’idée de vouloir s’en affranchir tant soit peu : ils seraient aussitôt taxés de régression « nationaliste », et mis au ban de l’Europe bien pensante, c’est-à-dire libérale.

C’est pourquoi la tâche de la gauche n’est pas seulement de réhabiliter le concept de nation républicaine comme communauté de citoyens mais d’en faire le vecteur d’une autre idée de l’Europe. Car l’Europe de MM. Barroso et Solana est une Europe anémiée, invertébrée, réduite à une bien-pensance libérale qui l’empêche d’être un acteur de son destin.

L’Europe a besoin de l’entente de ses nations et d’abord de ses grandes nations : l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne, la Grande-Bretagne, la Pologne délivrée des cauchemars du passé et j’ajoute même la Russie. Comment oublier qu’en 2003 c’est l’entente du Président de la République française, du Chancelier de l’Allemagne fédérale et du Président russe qui ont privé l’invasion américaine de l’Irak du sceau de la légalité et par conséquent de la respectabilité internationale ? Immense service rendu à la cause de ce qu’on appelle le dialogue des civilisations ou plus justement dialogue des cultures. L’Europe a besoin de nations vivantes et démocratiques capables de s’inscrire ensemble dans une vision partagée de l’avenir. Une vision de progrès social mais aussi d’identité politique par rapport aux autres aires géographiques de la planète. L’Europe ne peut pas être une filiale ou plutôt un ensemble de filiales de la holding américaine.

Il faut avoir le courage d’affronter la question européenne. Nous ne sommes évidemment pas contre l’idée européenne. Au contraire, nous sommes favorables à l’organisation d’une Europe à géométrie variable, car fondée sur la démocratie qui vit dans ses nations. Nous militons pour un gouvernement économique de la zone euro afin de contrebalancer l’omnipotence actuelle de la Banque Centrale européenne et de mieux protéger nos industries. Nous ne croyons pas non plus que la France soit vouée à s’effacer pour s’aligner sur la politique décidée à Washington. C’est pourquoi nous avons toujours refusé et nous refuserons toujours de donner congé à la souveraineté populaire. Nous savons que l’idée même du peuple français est aujourd’hui en danger parce qu’elle est combattue de droite par les élites ralliées à la domination du capital financier et souvent aussi, hélas, de gauche, par des courants libéraux ou même anarchistes qui n’ont jamais compris ce qu’est la République.

La République porte des idéaux universels mais elle s’enracine dans une identité collective, celle de la France. Oublier notre histoire, ignorer une géopolitique élémentaire, ne plus savoir même quelle place nous occupons sur la carte du monde, c’est évidemment méconnaître les intérêts fondamentaux de notre peuple, s’exposer à de terribles régressions, laisser la France et sa riche histoire à la droite et à l’extrême droite. Cette vue myope des choses serait suicidaire pour la gauche en France mais aussi en Europe..

Elle le serait d’autant plus que l’Empire américain, tel qu’il s’est établi depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, touche à sa fin. Il est clair que les Etats-Unis n’ont plus aujourd’hui la capacité de dominer seuls le monde. Ils cherchent partout en Europe, au Japon, et même en Inde, des supplétifs. Ils n’ont évidemment pas renoncé à exercer partout leur hégémonie, se concevant eux-mêmes, comme l’a rappelé utilement Hubert Védrine dans le Monde Diplomatique, comme le moyeu d’une roue de bicyclette dont chaque pays serait un rayon, s’instituant ainsi comme une sorte de « hub », de « passage obligé », pour les autres nations, en fonction du principe que chaque pays préfère l’hégémonie américaine à celle de son voisin plus puissant. Cette vision est cependant trop sommaire. Nous entrons dans une ère nouvelle où plusieurs pôles existeront dans l’ordre international : Chine, Inde, Russie, etc. La question qui se pose est celle de savoir quelle place l’Europe et la France tiendront dans cette nouvelle organisation du monde. La réponse apportée par la politique de M. Sarkozy est simple, c’est : aucune. Ni la France ni l’Europe, avec la politique de Nicolas Sarkozy, ne seront jamais un pôle dans le monde de demain.


V – La tentation de l’occidentalocentrisme

Dans un livre récent, trop peu lu, « Pour une Union occidentale », M. Balladur à l’école duquel Nicolas Sarkozy s’est formé, a théorisé ce que j’appelle « l’occidentalocentrisme » : les pays de souche européenne ne sont plus aujourd’hui à l’échelle du monde qu’une minorité déclinante. Pour préserver les avantages acquis de l’Occident, en fait ceux du capital financier, il est essentiel, selon cette théorie, de resserrer les rangs autour des Etats-Unis pour faire face à la montée des pays émergents. Je résume bien entendu la thèse développée par M. Balladur, observant qu’elle est, en fait, mise en œuvre par M. Sarkozy qui inscrit la politique française dans le sillage de la politique américaine, que ce soit en Afghanistan, ou face à l’Iran, ou en Géorgie face à la Russie, ou encore en annonçant son intention de rejoindre l’organisation militaire intégrée de l’OTAN, au prétexte illusoire de construire par ailleurs une « défense européenne ».

De Gaulle avait soustrait nos états-majors au commandement d’officiers généraux américains pour affirmer le principe d’une France indépendante, capable de faire valoir ses vues, raisonnablement s’entend, partout dans le monde. Qui peut contester que les vues du général de Gaulle étaient prémonitoires, vis-à-vis de la Chine, sur la guerre du Vietnam, ou encore sur les conséquences désastreuses de l’occupation des territoires palestiniens pour Israël ?

C’est à près d’un demi-siècle de politique étrangère indépendante, ou en tout cas relativement indépendante, que M. Sarkozy va mettre fin, et il le fera au plus mauvais moment, au nom de cette théorie erronée et dangereuse que j’ai appelée « l’occidentalocentrisme ».

Il est bien vrai que les pays du Sud ont généralement en commun le fait d’avoir été à un moment ou à un autre colonisés par tel ou tel pays européen. Mais faut-il figer et perpétuer cette opposition Nord-Sud qui fait l’impasse sur la diversité des civilisations et des nations au Sud comme au Nord ? Qui ne voit le danger d’un tel manichéisme qui coaliserait le Nord contre le Sud et réciproquement, les pays du Sud contre un Occident blanc replié sur lui-même ou théorisant la guerre-préventive, ou pourquoi pas la possibilité de l’emploi en premier de l’arme nucléaire, comme on l’a vu faire récemment par cinq anciens chefs d’Etat-Major, dont l’Amiral Lanxade pour la France ?

Cette idéologie occidentalocentriste est dangereuse pour la paix. Elle est dangereuse pour l’Europe au sein de laquelle la France affirmait traditionnellement une certaine volonté d’autonomie, pour le bien des autres autant que pour le sien propre. Elle est dangereuse enfin pour la France qui ne peut méconnaître sans graves conséquences à la fois le centre de gravité de ses intérêts et sa vocation universelle. Cette idéologie occidentalocentriste n’épargne malheureusement pas des secteurs importants de la gauche.

L’idéologie des droits de l’homme, déconnectés des droits des citoyens, constitue une couverture commode pour toutes les dérives expéditionnaires et nous devrions davantage prêter l’oreille à ceux qui, au Sud, voient dans le « devoir d’ingérence » professé par Bernard Kouchner la résurgence d’un état d’esprit colonial ou néocolonial.

Je vais prendre quatre exemples qui ne m’éloigneront qu’en apparence du sujet de notre Université d’été qui est – je le rappelle – la refondation républicaine de la gauche. Celle-ci en effet ne sera possible que si la gauche rompt avec l’occidentalocentrisme et renoue avec l’universalisme républicain.

1. Premier exemple : Etait-il bien judicieux, en septembre 2007, à la Conférence des Ambassadeurs, d’évoquer, comme l’ont fait Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner, l’imminence d’une guerre avec l’Iran, alors que Barak Obama, s’il est élu en novembre prochain, évoque publiquement l’idée d’une négociation entre les Etats-Unis et ce pays ? Les expéditions militaires desservent la cause de la non-prolifération nucléaire parce qu’elles donnent un argument de poids aux pays qui veulent se doter d’une arme atomique. L’alignement français sur les positions de M. Bush a évidemment nui à nos intérêts et à notre image dans le monde.

2. Deuxième exemple : L’Afghanistan. Le Président de la République a renforcé notre contingent militaire et étendu ses missions, contre la meilleure intuition du candidat Sarkozy qui ne jugeait pas la contribution de nos forces « décisive » pour la solution du problème afghan. Nous voilà aujourd’hui embarqués dans une croisade pour les valeurs démocratiques, au nom d’une « guerre contre la terreur » proclamée par le Président Bush, concept extrêmement flou qui n’opère pas la distinction nécessaire entre Al Quaïda et les tribus pachtounes qui représentent plus de la moitié des Afghans. L’idée qu’on puisse faire passer l’Afghanistan du Moyen Age au XXIe siècle à coup de bombes plus ou moins téléguidées est évidemment absurde. Les guérillas auxquelles les forces de l’OTAN sont affrontées n’ont pour la plupart rien à voir avec Ben Laden. On ne fera rien en Afghanistan sans s’appuyer d’abord sur le peuple afghan. En attendant, voici nos forces enlisées derrière celles des Etats-Unis dans une zone géographique qui n’a jamais correspondu à nos intérêts géopolitiques, et associées à l’idée pernicieuse d’une « guerre des civilisations ».

3. Troisième théâtre : La Géorgie et le Caucase. On ne peut traiter de cette question complexe en faisant comme si la politique américaine dans cette région n’avait pas pesé lourdement dans le contentieux entre la Géorgie et la Russie et comme si l’Europe n’avait pas des intérêts propres distincts de ceux des Etats-Unis. Le partenariat stratégique avec la Russie est évidemment un enjeu décisif pour l’autonomie de notre continent et pas seulement sur le plan énergétique. Ce qui est en jeu c’est l’autonomie politique de l’Europe et sa capacité à s’affirmer comme un pôle autonome dans le monde de demain. Certes la reconnaissance par la Russie de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie est contraire au droit international mais celle du Kosovo par les Etats-Unis et la plupart des pays de l’Union européenne, ce printemps, ne l’était pas moins. La crise géorgienne démontre la folie que serait une extension de l’OTAN à la Géorgie et à l’Ukraine et l’inconséquence d’un retour de la France dans les structures militaires intégrées de l’OTAN.

4. Ce retour dans l’organisation militaire intégrée de l’OTAN serait une quatrième erreur. Une nouvelle guerre froide diviserait notre continent. Elle peut arranger les Etats-Unis : Samuel Huntington dans « Le clash des civilisations », en 1994, n’avait pas dessiné par hasard une frontière entre une soi-disant « civilisation occidentale » et une soi-disant « civilisation orthodoxe ». « Diviser pour mieux régner » a toujours été l’adage des puissances dominantes. Mais les intérêts prioritaires de la France ne sont pas en Mer Noire et encore moins en Caspienne ou en Asie Centrale. Ils sont d’abord là où nous sommes, c’est-à-dire en Europe. Il est dangereux de se laisser entraîner trop loin du centre de gravité de ses intérêts. Il faut accepter que les valeurs universelles de la République puissent être défendues de manière différente selon qu’elles engagent ou non les intérêts fondamentaux du pays. La première mondialisation a sombré dans la première guerre mondiale que la mécanique d’alliances trop rigides a rendue inévitable. Evitons qu’il en aille ainsi de l’actuelle mondialisation américaine et que la France par le biais de l’OTAN ne soit de plus en plus entraînée selon l’expression du Général de Gaulle « dans des guerres qui ne sont pas les siennes ».


VI – La gauche et la nation.

La question de l’intérêt national est évidemment au cœur des débats de la gauche. Il y a ceux pour lesquels cette question existe et ceux qui, par légèreté et inconséquence, selon moi, font comme si elle n’existait pas. Je propose donc que la question de la nation républicaine soit mise au cœur du débat sur la refondation de la gauche. Elle sera ainsi fidèle à la pensée de Jaurès. Elle transcendera des clivages dépassés. Clémenceau a été l’homme de la France, mais il était aussi un homme de gauche, et on ne peut plus le démoniser aujourd’hui qu’au nom d’un révolutionnarisme dépassé, comme l’a très bien montré Michel Winnock dans la biographie qu’il lui a consacré. Et De Gaulle, qui se voulait « l’homme de la nation », qui peut contester que la France lui doit, en 1944-45, les avancées sociales les plus décisives qu’elle ait jamais connues ? La gauche, si elle veut devenir hégémonique en France, au plan des idées, doit rompre avec le sectarisme de vues étriquées.

Elle doit à la fois rassembler et renouer avec les couches populaires dont le patriotisme n’est pas éteint. Ringardise ? Non ! Le patriotisme défini comme l’amour des siens, à la différence du nationalisme qui est la haine des autres, est nécessaire à la renaissance du civisme ! Le sentiment d’appartenance à une identité collective forte est indispensable à l’acceptation de règles définies en commun.

Notre pays vit une grave crise de société et d’identité. Il doit réapprendre à s’aimer et il ne pourra s’aimer qu’en parlant librement aux autres. La France d’aujourd’hui ne tient plus par grand-chose, sinon par ce qui reste du service public et par l’exceptionnel maillage démocratique de ses communes. Mais combien cela est fragile !



VII – Une gauche de projet

C’est donc d’un sursaut civique et démocratique que peut procéder le redressement. Ce redressement est la tâche qui incombe à une gauche refondée. Si la gauche n’est pas capable de concevoir ce sursaut salvateur, elle ne reviendra pas au pouvoir en 2012, car il ne faut pas sous-estimer Nicolas Sarkozy ou tomber dans un antisarkozysme primaire ; la gauche a besoin d’un projet solide s’inscrivant dans une vision d’avenir et non d’une opposition systématique et quasi pavlovienne qui ferait seulement voir l’inconsistance de ses positions de fond. Je ne prendrai qu’un exemple qui paraîtra mineur : je suggère que nous réfléchissions objectivement sur le RSA (revenu social d’activité). Il est évident que les titulaires du RMI doivent trouver un avantage financier substantiel pour travailler à nouveau. Sinon que répondre à ceux qui vous disent : « Je perdrais de l’argent en reprenant une activité » ? Il ne m’échappe pas que le RSA peut encourager le travail à temps partiel mais le travail à temps partiel a un effet de socialisation et vaut mieux en définitive que l’inactivité.

Enfin, le mode de financement, c’est-à-dire la taxation des revenus du capital, va dans le sens que nous avons toujours souhaité, même s’il ne remet pas en cause un « paquet fiscal » que nous avons critiqué en son temps. A ma connaissance il n’a jamais été envisagé à ce jour de faire passer à la caisse les collectivités locales et nous y serions évidemment opposés. Il me semble que dans notre manière de nous opposer, il doit y avoir une préfiguration de ce que sera notre action future. Si nous disons non à tout, c’est qu’en fait nous ne proposons rien. Soyons donc capables de dire oui à ce que nous réclamons nous-mêmes et mettons quelquefois en œuvre dans certains départements.

Refusons la démagogie et travaillons dès maintenant à construire une opposition responsable. La responsabilité n’est nullement exclusive d’une grande ambition.


VIII – Une refondation à la fois nationale, européenne et mondiale.

J’en viens aux perspectives de la refondation de la gauche. Le débat sur ce sujet ne fait que commencer. Je n’ignore rien des rivalités de boutique et des objections que suscite la création d’un grand parti de toute la gauche. Il faut un évènement qui fasse électrochoc. Nous avons des divergences ? La belle affaire ! Elles peuvent, je le crois, se régler par le débat dès lors que les questions de fond auront été abordées.

Permettez-moi d’abord une observation : Le parti socialiste est certes la formation la plus nombreuse à gauche, mais elle est loin d’être majoritaire dans le pays. Et il ne lui sert à rien de dominer à gauche, si la gauche est durablement confinée dans l’opposition. Il faut un électrochoc ! Peu importe, à la limite, la structure : nouvelle formation, fédération, confédération. Ce qui est important c’est d’affirmer un dessein pour la France, c’est d’organiser le retour de la France en Europe et dans le monde. C’est ce débat-là qu’il faut lancer, sur le fond des choses ! La crise de la globalisation libérale nous offre la chance de proposer ce nouveau dessein :

- Refondation des institutions internationales pour un monde multipolaire et pacifique, régi par le droit.
- Organisation d’un nouveau « New-Deal » à l’échelle mondiale pour concilier le progrès social dans les anciens pays industriels, l’émergence des grands pays du Sud et la construction d’Etats dignes de ce nom, dans les pays qu’on dit « les moins avancés ».
- Réorientation de la construction européenne au plan monétaire, industriel et social, ce qui implique un changement de cap politique en Allemagne, auquel la gauche française devrait s’intéresser davantage. Nous avons une occasion historique de refonder la gauche à la fois au niveau français, européen et mondial. Prenons pleinement conscience de l’épuisement du capitalisme financier qui a été l’horizon de toutes les politiques économiques depuis vingt-cinq ans. La négligence des questions industrielles, sociales, environnementales aussi bien que des enjeux de long terme que seuls les Etats peuvent maîtriser, ne peut plus durer ! L’OMC doit être cantonnée à un rôle d’arbitre entre plusieurs zones régionales d’intégration commerciale. Les déséquilibres sociaux, environnementaux et monétaires doivent être pris en compte dans les règles du commerce international. A défaut, l’Union européenne doit rétablir une préférence communautaire. Le FMI doit être absorbé dans la Banque Mondiale qui doit financer les infrastructures des pays les plus pauvres, à commencer par l’Afrique. Les statuts de la BCE doivent être modifiés, un gouvernement économique de la zone euro institué. Le paquet fiscal doit être abrogé. Les ressources dégagées iront aux investissements nécessaires dans l’économie de la connaissance. L’encadrement législatif des relations sociales doit veiller au rôle des représentants des salariés. Bref, la gauche doit changer d’horizon, et s’affranchir du capital financier.
- Enfin en France même elle doit susciter une renaissance républicaine, comme celles que notre pays a connues à la fin du XIXe siècle ou après la deuxième guerre mondiale.


IX – Des primaires à gauche

Faisons d’abord lever ce débat ! la Fédération ou la Confédération de toute la gauche n’organiserait-elle pas de vastes primaires à gauche en 2011, largement ouvertes à tous les militants et sympathisants ? J’entends dire que cette ouverture qui réussit assez bien aux Etats-Unis ferait perdre au parti socialiste son rôle directeur. Mais c’est une vue étroite des choses. Il faut sortir de l’esprit de boutique et parler au pays. Je crois que celui-ci est prêt à entendre un langage audacieux qui lui apprendrait à penser à nouveau collectivement et à comprendre ce que le mot « peuple » veut dire.

Ce que le regard collectif a défait, comme l’a montré Patrick Quinqueton, la « classe ouvrière », le « citoyen », le regard collectif doit le retrouver : le « peuple en corps », c’est-à-dire l’ensemble des citoyens, à nouveau convoqués à l’existence politique.

C’est cela que nous avons à réinventer : « le peuple français » d’abord mais aussi le peuple français s’adressant à une Europe des peuples, capable d’exister par elle-même et de parler au monde entier ; c’est cette ambition et le regard qui manquent aujourd’hui à la gauche. Il est temps de les lui redonner. Nous n’y parviendrons pas seuls, mais au moins nous pouvons, seuls s’il le faut, témoigner de cette exigence !

Nous aiderons ainsi le peuple français à se retrouver et à poursuivre son Histoire, dans une Europe renouvelée, une Europe des peuples, qui pourra, elle, être aussi un pôle dans le monde de demain, un pôle nécessaire, indispensable au dialogue des nations et des cultures. Voilà un projet exaltant et réaliste à la fois. Il faudra l’incarner car nous ne pouvons pas laisser plus longtemps la gauche en déshérence.

Courage donc camarades, imagination et détermination ! Croyons en la France, croyons en notre capacité d’action collective, croyons en l’avenir du peuple français !


Rédigé par Chevenement.fr le Dimanche 7 Septembre 2008 à 14:09 | Lu 9297 fois



1.Posté par Elie Arié le 07/09/2008 22:29
Je l'ai mis en ligne sur le site LePost, beaucoup plus consulté (hélas!) que celui du MRC:

http://tinyurl.com/5pbe46



2.Posté par NorManDik le 09/09/2008 11:37
Encore une fois, Jean-Pierre Chevènement m'a totalement convaincu. Voilà un projet ambitieux pour la France, certes difficile à réaliser mais c'est le seul qui puisse me rendre vraiment très fier de notre pays !
Ce combat à venir m'enthousiasme beaucoup et je songe encore plus à adhérer au MRC (cette idée me trotte dans la tête depuis longtemps). Néanmois, j'ai beau suivre JPC depuis 2002, je n'ai que 18 ans (attention, je ne dis pas que je voudrais être plus vieux ;-) ) et par conséquent je ne possède pas cette capacité d'analyse que font preuve les gens du MRC ou ceux qui postent régulièrement des commentaires (Elie Arié, Claire Strime, BA, furaxauboulot,... etc). Un délégué national disait "le MRC n'est pas un parti de masse" ou encore "des fois, avec Chevènement, c'est bac+5". Bon bah moi je ne suis qu'à bac+0 ! Mon bac ES me permet de comprendre l'histoire des taux d'intérêt de la BCE, de la mondialisation libérale,... etc mais il me manque beaucoup de choses (ex : la géopolitique où je n'y connais rien et où je suis trop manichéen, ce qui fait que j'ai souvent des "positions" inverses à celle de JPC !). Bref, à part donner des moyens financiers au MRC, je ne vois en quoi mon adhésion lui serait utile...
Bonne continuation à tous !

3.Posté par mcbob le 09/09/2008 22:52
@ Normandik

Le MRC n'a aucune chance de se faire entendre sans sympathisants et militants. Tu peux certes aider financirement en cotisant, mais tu aideras bien plus si tu fais circuler le texte ci-dessus qui permettrait de faire connaitre le MRC et ses idees (les seules a apporter quelque reponse aux maux de notre pays) a une jeune generation de francais.


4.Posté par republicain le 10/09/2008 21:21

JPC réussit à faire un long discours (d'ailleurs très pertinent comme d'habitude) sur l'Europe sans même évoqué les élections Européennes de 2009 .

JPC évoque la reconstruction de la gauche, les élections de 2012... mais pas celle de l'an prochain.

Quelle stratégie pour le MRC pour les élections de 2009 ?

S'il vous plaît, ne vous ralliez pas au PS... allez porter bien haut nos convictions de Souveraineté populaire et de défense de la Nation face cette UE dont vous décrivez très bien les dérives!!!


5.Posté par Claire Strime le 11/09/2008 09:02
Sur le RSA, effectivement on peut le considérer comme un moindre mal, sans être dupe de son rôle pour précariser encore plus le monde du travail.
En tout cas il me semble moins pervers que la prime pour l'emploi (PPE) issue des grandesperspectives stratégiques du gouvernement Jospin (en clair acheter des voix), le résultat est simple , si on gagne 1000-1300 euros par mois, on "touche" la PPE et on ne paye pas d'impôt. Si on gagne 1600 euros par mois on paye des impôts sur le revenu et on finance la PPE!
On comprend que cette vision stratégique ait apporté à la droite les 3 ou 4 % nécessaires pour gagner l'élection présidentielle.
Dans le débat parlementaire qui va s'ouvrir sans doute faut-il des amendements pour rendre meilleur et acceptable le RSA; par exemple en supprimant plus vite que prévu la PPE (en tenant compte de la réalité de perte de revenus pour certains) qui coûte cher et n'incite pas au travail.

6.Posté par JJ75 le 11/09/2008 10:19
Malheureusement, encore une fois, JPC, fait un beau discours... puis va dans le mur, en se comportant comme un cabri qui crie : "la gauche, la gauche, la gauche..." A-t-il vraiment examiné les programmes ? A-t-il vraiment réfléchi au fait que 80 % des gens qui comptent au PS sont des partisans du néolibéralisme comme les autres ? Qu'a-t-il donc de commun avec Royal, Aubry, Delanoë et Moscovici, nos blairistes bon teint, si ce n'est de répéter "de gauche, de gauche, de gauche..." ? Nicolas Dupont-Aignan est de droite, dit-on ? Mais il est : 1) pour un service public fort, au besoin en renationalisant des secteurs clés comme l'énergie; 2) pour une revalorisation des salaires afin de doper la croissance; 3) pour le maintien d'une sécurité sociale forte financée par une TVA sociale qui permettrait la taxation de nos importations (et qui ne coûtera rien aux citoyens, contrairement aux mensonges propagés dans les médias et l'opinion); 4) pour une Instruction Publique digne de ce nom, base de l'ascenseur social Républicain; 5) pour une politique étrangère indépendante de celle des anglo-saxons avec des positions impeccables sur tous les sujets (le Caucase par exemple); il a d'ailleurs voté la motion de censure sur l'Afghanistan sans barguigner; 6) pour un véritable pacte écologique, et non la poudre aux yeux actuelle (exemple : on proscrit pour un temps les OGM, mais on vote une loi qui les autorise en loucedé...). Si c'est cela, être de droite, alors je suis moi aussi de droite ! Et, si je ne m'abuse, nombre de militants du MRC également ! Je ne comprends pas pourquoi une alliance MRC/DLR serait contre nature; ce qui serait contre nature de la part de JPC, ce serait de continuer à jouer les supplétifs du PS, ce qui l'a conduit à nombre d'échecs dommageables pour tous les Républicains, et pour le pays. Il faut un vaste rassemblement pour les élections européennes : là, on peut gagner !

7.Posté par Harry Lime le 11/09/2008 13:57
Juste analyse sur le fond de M. Chevènement, mais la critique de JJ75 n'est pas fausse. Vouloir construire quelque chose avec la majorité du PS (80% de ce parti est acquis au néolibéralisme), c'est aller dans le mur. L'alliance avec DLR est idéologiquement plus juste, mais compte tenu du système électoral français politiquement très risqué...Le risque de marginalisation complète existe en optant pour une telle alliance. Néanmoins, elle me parait préférable à aller une nouvelle fois servir la soupe aux socialistes et à leurs satellites de gauche (Verts, MRG et hélas PCF).

8.Posté par mcbob le 11/09/2008 14:22
@JJ75

Tout a fait d'accord!!!...ce qui amene deux possibilites:

1/ A 70ans, apres quarante ans de militantisme et de responsabilites politiques, JPC est enferme dans ses schemas et ne peut pas faire le deuil de la coupure droite#gauche devenue republicains#europeistes.

ou

2/ Il est bien conscient du probleme mais pour des raisons electoralites a court terme, il decide de coller au PS en esperant en tirer quelque chose...qui ne viendra pas. Bref, il coule le MRC.

9.Posté par furaxauboulot le 11/09/2008 22:12
Cher NorManDik ,
Je ne vais pas vous brosser dans le sens du poil mais entre nous ; que fait-on si nos jeunes ne sont pas présents dans le débat et n'apportent pas leur pierre à l'édifice ?. Il n'y a pas les (présumés) experts d'un côté et les (tout aussi présumés) incultes de l'autre. Il n'y a que des Citoyens qui forment (si possible) des gens qui réfléchissent. Dans la famille de pensée qui est la notre , le problème est justement celui d'une génération inquiète , qui ne se reconnait pas dans un système à la dérive. Peut-être votre quête vous mènera-t'elle ailleurs mais vous aurez au moins eu la clairvoyance de vous poser les bonnes questions et cela , c'est inestimable. En tous cas , vos convictions ne vous portent pas vers la médiocrité. La vie est devant vous. La dignité , l'honnêteté , l'Honneur , la défense de la République , voici des valeurs trans-générationnelles. Aurons-nous le plaisir de vous passer le relai un jour ?

10.Posté par furaxauboulot le 11/09/2008 22:32
mcbob
JPC sauf erreur de ma part a adhéré à la SFIO en 63.
S'il a sollicité les Républicains des deux rives en 2002 , il n'a jamais caché ses racines de gauche et ses valeurs qui ne sont pas de droite .Il a un illustre prédécesseur en termes de valeurs : un dénommé CDG , créateur du CNR , de la SS , de la souveraineté populaire appliquée aux référendums et à l'élection du président de la République. Si ses soutiens prétendument de droite l'avaient été , ils ne se seraient pas ralliés à son message. Croyez vous que né en Mars 39 , après avoir consacré toute sa vie à ce message qui n'a finalement pas varié d'un iota , avec son aura , il va se déconsidérer par des alliances hazardeuses dans lesquelles il a tout à perdre dont sa crédibilité ? Ce que je pense , c'est que la gauche actuelle ne le mérite pas mais qu'au final , ils reconnaitront que sa pensée est incontournable. La course dans le mur du capitalisme financier , qui l'a dénoncée avant tout le monde ? Le MRC n'est absolument rien sans JPC. Le PS n'a pas de colonne vertébrale. Au MRC , nous en avons une. Le PS nous envie ? Qu'ils viennent. Contrairement à eux , nous ne sommes pas sectaires.

11.Posté par Elie Arié le 13/09/2008 18:04
"l ne faut pas sous-estimer Nicolas Sarkozy ou tomber dans un antisarkozysme primaire ; la gauche a besoin d'un projet solide s'inscrivant dans une vision d'avenir et non d'une opposition systématique et quasi pavlovienne qui ferait seulement voir l'inconsistance de ses positions de fond"

Essayons donc:

Quelle ligne doit adopter la gauche face à la prochaine réforme – réellement importante- de l’ Assurance-Maladie que le gouvernement s’apprête à réaliser ?



La gauche doit cesser de prêcher et de militer, contre tout ce qu'elle ferait si elle était au pouvoir: la déception n'en serait que plus grande.



Un thème récurrent est celui du combat contre la fermeture des petits hôpitaux, dits "de proximité": sans soutenir ouvertement ceux qui sont engagés dans ces combats d'arrière-garde (et pour cause!) la gauche a le tort de ne pas les décourager.



On sait pourtant que les regroupements d'hôpitaux, leur mise en réseau, la définition de "qui fait quoi" a été courageusement initiée par la gauche, et sera continuée par elle si elle revient au pouvoir; on sait que la FHF, Fédération Hospitalière de France, qui représente les hôpitaux publics, et qui est dirigée par l'ancien Ministre socialiste de la santé et de la sécurité sociale Claude Evin, soutient cette évolution; on sait que l'époque de l'"hôpital qui fait tout" est révolue; on sait que, plus l'activité d'un hôpital est faible, moins la sécurité y est garantie; et qu'une maternité qui fait moins de 300 accouchements par an, c'est-à-dire moins d'un accouchement par jour, est une maternité à risques; on sait que ceux qui manifestent contre la fermeture de ces petits hôpitaux et de ces petites maternités ne le font que pour préserver l'emploi local, mais que, lorsque eux-mêmes doivent se faire hospitaliser ou accoucher, ils vont dans des grands centres...et qu'ils ont raison; on sait que la France manque cruellement (et manquera de plus en plus, avec le vieillissement de la population) de maisons de retraite médicalisées, d'hôpitaux de moyen et long séjour, de centres de rééducation, pour lesquels la proximité est indispensable.



Alors, il faut avoir le courage de ne pas entretenir les illusions de ceux qui s'imaginent que la gauche au pouvoir soutiendra leurs combats archaïques, et subventionnera l'emploi local aux dépens de la sécurité : celle-ci n’a pas à être sacrifiée à des politiques d’aménagement du territoire.


Il n’y a, en effet, pas grand’chose à redire :

- sur le « rapport Larcher » pour les hôpitaux,


-sur le financement des hôpitaux à partir de leur activité réelle, médicale, mais aussi sociale (budgétisée dans l’enveloppe spécifique MIGAC) ; c’est l’ ONDAM, voté par le Parlement, qui fixe le montant des sommes allouées aux hôpitaux, et, si on les trouves insuffisantes, c’est le Parlement qu’il faut interpeller : la tarification à l’activité (dite T2A) n’est qu’un moyen, toujours perfectible, de répartir ces sommes, mais plus rationnel que la reconduction uniforme du budget global majorée d’un taux directeur unique.


-sur ce que l’on sait du projet de loi « Santé, Patients et Territoires », et notamment sur la volonté de s’attaquer aux inégalités géographiques de l’offre de soins, la création de maisons de santé pluridisciplinaires, la réforme de la formation médicale continue des médecins, et, surtout, le projet de fondre les Agences Régionales de l’ Hospitalisation avec les Unions Régionales des Caisses d’ Assurance-Maladie pour constituer des Agences Régionales de Santé, de façon à harmoniser la médecine de ville avec la médecine hospitalière…une vieille revendication de la gauche, qui figure dans tous ses programmes-santé depuis 10 ans !


Rien , non plus, à redire sur le principe de ces vieilles revendications de la gauche reprises dans la réforme que sont :

-les déremboursements de médicaments à efficacité, faible, nulle ou non démontrée : démarche rationnelle commencée sous les gouvernements socialistes, et poursuivie sous Chirac puis Sarkozy ; rien, enfin, à redire sur

-le parcours rationalisé de soins avec un médecin-traitant,


-l’ introduction d’une part forfaitaire, non payée à l’acte, de la rémunération des médecins pour leurs activités de prévention,


-la remise en cause de la liberté totale d’installation des médecins,

-la lute contre les dépassements d’honoraires abusifs et le refus (illégal ) de soigner les bénéficiaires de la CMU.



Bien entendu :

-il ne s’agit là que de projets d’un plan de négociations avec les Caisses et les différents syndicats, notamment médicaux, et non du projet de réforme tel qu’il sera débattu à l’ Assemblée et qui pourra faire l’objet d’amendements ;


-il faudra regarder attentivement les modalités d’application du texte définitif, car on sait que « le diable se niche dans les détails ».



C’est sur d’autres points de la politique de santé du gouvernement que doivent porter les critiques de la gauche :



1- Un parti pris purement idéologique de privatisation, en transférant une part croissante des remboursements sur les complémentaires (assurances privées ,mutuelles, instituts de prévoyance ) aux dépens du financement par la Sécurité Sociale, qui, lui, est un financement solidaire réalisant une redistribution des revenus ( chacun paye en fonction de ses revenus pour des soins en théorie identiques) ; si les franchises (qui sont, pour l’instant, plafonnées à 50 € par assuré et par an) ne sont pas remboursables par les complémentaires, l’essentiel est l’ensemble du « reste à charge » des assurés, et qui, lui, n’est pas plafonné : dépassements des honoraires des spécialistes, tickets dits modérateurs, prothèses indispensables de toutes sortes (dentaires, auditives, lunettes, etc., dont un meilleur remboursement par l’assurance-maladie faisait d’ailleurs partie des promesses oubliées de la campagne présidentielle de Sarkozy), forfait journalier hospitalier, etc.



Une étude de la Cour des comptes réalisée à la demande du Sénat révèle que les frais de gestion des complémentaires santé atteignent 25,4%, alors que ceux de l'assurance-maladie n'atteignent que 5,4%. ; il est d'ailleurs amusant qu'il ait fallu faire intervenir le Sénat et la Cour des Comptes pour découvrir un fait connu depuis longtemps, et qui peut aussi s'énoncer ainsi: les assureurs-santé, lorsqu'ils sont en concurrence, doivent consacrer 20 % de leurs frais de gestion à la publicité, au marketing, et à la recherche permanente de nouveaux adhérents...



D’autre part, cette étude montre que l’addition des différentes aides publiques consacrées à accroître le taux de couverture de la population par des assurances complémentaires s’élève à un montant total de 7,6 milliards d'euros. Ce montant représente 35% du montant des prestations complémentaires versées. Il correspond aussi au coût, pour la collectivité, du déplacement du remboursement de certaines dépenses de l'assurance-maladie obligatoire vers les assurances complémentaires. Qui a dit que le contribuable économisait lorsqu’on opérait des transferts de dépenses ?



2- Le mythe d’un financement d’organismes de lutte contre la maladie d’Alzheimer par les franchises médicales : le budget de l’ Assurance-Maladie est « un tout », et si les franchises ont pour effet d’entraîner une baisse de la consommation et des dépenses, on imagine mal un gouvernement affecter ces économies à un autre poste, et ramener ainsi à son niveau antérieur un déficit qu’il aurait réussi à combler partiellement ;



3- Le statut des cliniques, qui, devant redistribuer des profits à leurs actionnaires, peuvent, à tout moment, se retirer de ce secteur s’ils ne le jugent pas assez lucratif, et faire s’effondrer un équilibre entre public et privé que le rapport Larcher tente péniblement de mettre sur pied : comme c’est le cas de la majorité des hôpitaux privés aux Etats-Unis, ceux-ci devraient avoir le statut de Fondations, qui sont obligées de réinvestir la totalité de leurs profits ;



4- Les effets d’annonce, comme le discours de Nicolas Sarkozy tenu lors de la Conférence nationale du handicap: rien sur les méthodes, le calendrier et, une nouvelle fois, sur les moyens.



5- Mais, surtout, il serait bon que l’opposition s’empare du dernier étage de la fusée qui continue à faire défaut : celui des indicateurs de résultats médicaux, ceux qui permettent de savoir non seulement si tout le monde est soigné, mais si tout le monde, riche ou pauvre, est bien soigné, sujet tabou en France et de plus en plus utilisé dans les pays anglo-saxons : car des dépenses plus élevées peuvent être justifiées par de meilleurs résultats médicaux, et tout le monde est capable de faire des économies en soignant moins bien : encore faut-il se décider à se doter des outils pour le savoir ! Il serait inacceptable pour la gauche qu’en France, l’ Etat démissionne de sa fonction d’évaluation des résultats et de la qualité des soins, et abandonne, comme aujourd’hui,cette mission d’intérêt général aux assurances complémentaires privées.



On voit donc que l’opposition a mieux à faire que de « suivre ses troupes puisqu’elle en est le chef », et de condamner les réformes qu’en réalité elle approuve (ce fut déjà le cas lors du « plan Juppé » de 1995, d’inspiration plus étatique que libérale en matière de santé, et que le gouvernement Jospin a, pour l’essentiel, appliqué sans le dire) , qu’elle regrette de ne pas avoir eu le courage de mener, et sur lesquelles elle ne reviendra évidemment pas ; mais on ne peut que s’étonner de son silence sur ses divergences pourtant profondes avec le démantèlement de l’assurance-maladie solidaire.

12.Posté par republicain le 18/09/2008 08:56

bon allez je pousse mon "coup de gueule", pour le bien de nos convictions républicaines/

Le MRC souhaite -il devenir un simple organisateur de conférence sur la géopolitique mondiale ?

Le MRC souhaite - il devenir un parti satellite, pseudo-caution républicaine d'un PS libéral et européiste.

Un MRC qui comptera certes des élus mais aura autant d'influence sur la vie politique que le PRG, un parti plongé dans la naphtaline.

Un sursaut est encore possible notamment à l'occasion des européennes. Il ne faut surtout pas aller aux européennes avec le PS. Faut-il y aller seuls ou avec d'autres républicains, là dessus le débat est ouvert.
MAIS IL FAUT Y ALLER POUR DEFENDRE NOS CONVICTIONS DE LA SOUVERAINETE POPULAIRE

C'est la survie et la crédibilité du MRC qui sont en jeu..ainsi la défense de la Nation, pilier de la République.

13.Posté par Claire Strime le 18/09/2008 11:53
Fin du traité de Lisbonne te des projets de Sarkozy?

http://www.elpais.com/articulo/internacional/recesion/Irlanda/castiga/Tratado/Lisboa/elpepuint/20080918elpepiint_6/Tes
La recesión en Irlanda castiga al Tratado de Lisboa
El luxemburgués Juncker no cree que el texto entre en vigor antes de 2010
ANDREU MISSÉ - Bruselas - 18/09/2008

La crisis económica podría acabar también por enterrar el Tratado de Lisboa. El declive económico en el que está entrando Irlanda desaconseja la convocatoria de un nuevo referéndum a corto plazo. El primer ministro luxemburgués, Jean-Claude Juncker, puso ayer el dedo en la llaga al advertir: "Dada la crisis económica a la que nos enfrentamos y que los Gobiernos son cada vez más impopulares en Europa, organizar un referéndum sería muy peligroso". Juncker dice que "hay que ser realista" y prevé que el Tratado pueda entrar en vigor hacia el primero de enero de 2010.

14.Posté par furaxauboulot le 20/09/2008 16:44


Le site du Figaro , ce jour :

Une étude américaine suggère que nos opinions politiques sont liées à notre propension à avoir peur.

Et si notre sensibilité politique n'était pas le fruit de notre libre arbitre ou de notre environnement familial mais de notre propension à avoir peur, à être stressé ? C'est ce que suggère une très sérieuse étude (1) publiée jeudi aux Etats-Unis dans la revue Science. Les chercheurs de plusieurs universités américaines ont fait passer un test à 46 personnes politiquement motivées qu'ils ont fait réagir à un bruit soudain et à des images inquiétantes : une araignée sur le visage d'une personne affolée, une plaie couverte d'asticots et une figure en sang.

Ils ont ensuite mesuré leurs réactions physiques «de peur» telles que le clignement des yeux et la transpiration, avant de recouper ces reflexes avec les positions politiques des cobayes. Les personnes aux positions les plus conservatrices qui se déclarent en faveur de la peine de mort, du patriotisme, de la guerre en Irak, des dépenses militaires ont été davantage effrayées par les images. Leurs réactions physiques à ces stimuli menaçants sont nettement plus fortes que celles des citoyens se disant proches des valeurs de la gauche américaine et pour le pacifisme, le contrôle des armes, le droit à l'avortement, et le mariage homosexuel. Kevin Smith, un des auteurs de l'étude, estime que les sujets conservateurs sont plus sensibles aux menaces qui surgissent dans leur environnement proche, et ont tendance à plébisciter les politiques qui protègent l'ordre social.


L'ADN influence-t-il nos choix politiques ?

Les résultats de cette étude sous-entendent que la sensibilité politique est liée à certaines réactions physiologiques, présentes dans notre corps dès notre naissance, et donc à notre ADN, estiment les auteurs de l'article. Ces scientifiques spéculent que des gènes influencent l'activité neuronale régulant le fonctionnement de l'amygdale, la zone du cerveau qui nous avertit de la présence d'un danger dans notre environnement et déclenche une réaction de peur puis de fuite et de lutte. «Nous ne clamons pas avoir trouvé un lien définitif de cause à effet mais il existe une corrélation entre la biologie et les opinions politiques», résume Kevin Smith.

«Cette étude a découvert le chainon manquant entre les gênes et notre cerveau d'une part et notre tempérament et nos convictions politiques, d'autre part » s'est réjoui James Fowler, un scientifique de l'université de Californie. Fowler n'a pas participé à l'étude que publie Science, mais en mai dernier son équipe avait trouvé une variante du gêne MAOA dont les porteurs sont plus susceptibles d'aller voter que les personnes qui possédaient une autre variation de ce gêne. Toutefois, d'autres scientifiques tels que Jon Krosnick qui enseigne la science politique à Stanford, dénoncent la méthodologie insuffisante de l'étude. «Il est impossible d'obtenir des conclusions fiables avec un tel échantillon : les personnes interrogées sont pour la plupart d'origine blanche et viennent de la même petite ville de Lincoln, en plein Midwest, au Nebraska», regrette-t-il.

(1) L'étude a été menée par des chercheurs des universités Rice au Texas, Nebraska-Lincoln, de l'Illinois et par le Virginia Institute for Psychiatric and Behavioral Genetics

Morale de l'histoire :

Fermez donc tous les sites politiques , jetez à la poubelle les urnes , dissolvez les partis . La prise d'un extrait de salive ( pour l'ADN ) des Français en age de voter , à chaque scrutin , remplacera avantageusement les bulletins de vote . Ne surtout pas opter pour la prise de sang , génératrice de stress et donc favorable à Sarkozy.

15.Posté par furaxauboulot le 26/09/2008 21:46
Cher Elie Arié ,
Je ne suis vraiment pas un spécialiste de la politique de la santé. Je vais vous parler d'une expérience toute bête. Je suis entre Saulieu et Autun en 2005 si ma mémoire est bonne. Je dois avoir recours à un hopital. On me dit : il faut aller à Semur en Auxois à au moins une demi-heure de là. Mon problème n'est pas grave mais qu'en pensent les habitants de Saulieu confrontés potentiellement à des urgences ?. Logique comptable me répondra-t'on .La rentabilité (sic ) est un impératif. Le désertification par la création de zones de non-médecine comme on dirait de non-droit est inqualifiable. C'est mortifère à double titre : au sens propre du terme et c'est étonnant qu'il n'y ai pas eu un fait divers pour le souligner , incidemment en termes d'emplois.
Les économies ? Trés bien , mais la santé , ce n'est pas négociable , pas de logique financière car c'est trop grave. En revanche , une politique de lutte contre les abus , personne n'en contestera la pertinence. Une médecine de proximité , d'urgence , de style "dispensaire" avec des moyens décents éviterait une centralisation des soins à l'inverse au demeurant de la logique des pouvoirs publics dans d'autres domaines Même nos libéraux les plus acharnés en conviennent ( cf. J.M. Sylvestre ) . On est au coeur du rôle des pouvoirs publics. Une vie sauvée est supérieure à une économie budgétaire.

16.Posté par Pranakundalini le 27/09/2008 11:18
Excellente analyse Dommage que JP ne se préoccupe pas
du problème de la création monétaire qui est laissée entre les mains de particuliers.
Les états ayant abandonné en pratique tout droit de regard.
Ce qui explique le s problèmes actuels et donnerait les solutions pour l'avenir.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9ation_mon%C3%A9taire

17.Posté par republicain le 27/09/2008 11:35

tout a fait d'accord avec furaxauboulot.

Des dispensaires locaux devraient être obligatoire avec des appareils d'urgence (type défébrilateur , oxygène...), véhicule équipé. Cela pourrait prendre simplement deux ou trois pièces ... les médecins généralistes et infirmières libérales après avoir suivi une formation (comment se servir des appareils) aurait une sorte de "mission de service public" et recevrait bien évidemment un indemnité.

Ayant eut un hémorragie interne traitée "de justesse" dans une nuit de dimanche à lundi, je suis conscient que si je n'avais pas habité la région parisienne mais la Creuse, je ne serais sans doute plus là...

C'est bien de construire des Airbus, d'avoir des géant mondiaux comme Total, mais au final ça sert a rien si on meurt parceque l'hopital le plus proche est à 90 km ...

Il ne faut pas perdre de vue les priorités dans la vie, et l'Etat doit faire de même...

18.Posté par furaxauboulot le 28/09/2008 18:15


Lu sur le site de l'hebdomadaire l'Express au sujet de la crise financière et de ses conséquences en France :

8 - Sera-t-il plus difficile d'obtenir un crédit ?

C'est déjà le cas ! Car les banques ont le dos au mur. D'abord parce qu'elles ne peuvent plus se contenter de marges faibles, voire négatives, en pratiquant des taux inférieurs à ceux de la Banque centrale européenne. Or celle-ci prête, pour le moment, à 4,25 %, et n'a pas l'intention d'assouplir sa politique. Ensuite, les banques se méfient de plus en plus les unes des autres et ne se prêtent plus d'argent entre elles. Ce qui réduit leurs ressources et, corollaire, les montants disponibles pour distribuer des crédits. Le triste destin du prêt relais, qui sert à financer l'acquisition d'un bien immobilier avant d'avoir réussi à vendre le sien, illustre bien cette tendance. « Les banques ont quasiment cessé de le proposer, indique Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris X, car les durées nécessaires pour boucler une transaction s'allongent, ce qui rend ce produit trop risqué. »

L'analyse d'Olivier Pastré, économiste, professeur à l'université Paris VIII:
"Le resserrement du crédit va d'abord toucher les catégories les plus défavorisées : les petites entreprises et les ménages les plus fragiles".

L'analyse de Christophe Crémer, PDG de MeilleurTaux.com
"Avec la crise financière, les banques vont se montrer plus prudentes. Les taux vont repartir à la hausse et devraient s'élever à 5,25 % en décembre, pour un prêt immobilier à vingt-cinq ans. Et les conditions de crédit vont se durcir : 10 % des gens qui auraient eu accès à un prêt ne vont plus pouvoir emprunter".

Lorsque JPC estimait il y a de celà quelques années que la BCE avait une politique néfaste ( taux trop élevé , axe quasi-exlusivement anti-inflationiste... ) le discours apparaissait abstrait , aride , hypertechnique , réservé aux initiés en quelque sorte. Voilà que maintenant ses analyses nous parlent concrètement. La vulgarisation de la science économique à la (dé)faveur des récents évènements avalise ce qu'il a dénoncé depuis bien longtemps. Et encore , les media enfin éveillés commencent à soulever le problème ; ils n'en sont pas encore au stade des réponses immanquables. Ce que je souhaite souligner , c'est la vacuité de" l'économiquement correct" qui a présidé aux prises de positions de la presse conformiste lue par le public depuis de nombreuses années. Maintenant , il sera "politiquement correct" de remettre en cause le capitaisme échevelé et la rôle de la BCE. La donne a changé. Plus rien ne sera comme avant.

Deux conclusions :
1. Ceux qui ont raison avant tout le monde méritent un satisfecit dans les urnes . La presse n'est jamais étrangère au processus. Qu'elle ait l'honnêteté d'en tirer les conséquences en s'ouvrant aux thèses qu'elle a méprisée.
N'est-ce pas Le Monde , Libé et le NO pour ne parler que d'eux.
2. Qu'il soit ici permis une autre observation. Sur ce site , il a été exprèssément fait l'analyse selon laquelle nous nous trouvions en stagflation. Hier , Eric Zemmour sur LCI ( émission avec Nicolas Domenach ) nous fait la confidence : " c'est la stagflation". Le hazard me direz-vous ? Peut-être , à moins qu'on nous lise beaucoup que nous ne pouvons le croire.

19.Posté par Joël BOSSARD le 09/11/2010 15:33
GIBET
"C’est cela que nous avons à réinventer : « le peuple français » d’abord mais aussi le peuple français s’adressant à une Europe des peuples, capable d’exister par elle-même et de parler au monde entier ; c’est cette ambition et le regard qui manquent aujourd’hui à la gauche. Il est temps de les lui redonner. Nous n’y parviendrons pas seuls, mais au moins nous pouvons, seuls s’il le faut, témoigner de cette exigence ! "
J'applaudis à deux mains car je partage cette analyse sociopolitique remarquable, en particulier sur ce point de la "résurrection politique du peuple"
Je crois moins dans une union de la gauche sans leader, et malgré ma carte du PS (que j'ai déchirée au moins une fois dans ma vie alors pourquoi pas deux) je ne crois pas qu'actuellement ce parti est en capacité de rassembler autour d'une forte personnalité aux valeurs et sensibilité de gauche. Il faut être sorti des contingences du pouvoir immédiat et de ses guerres de personnes pour penser.
Le Peuple attend qu'on le réveille à ses envies. Il a cru que Sarkozy le ferait , il a été trahi. Cette place est à prendre, mais où est le MRC dans le 29?

20.Posté par Diego Frank Carlos le 21/11/2015 00:43
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