Entretien de Jean-Pierre Chevènement à Atlantico, samedi 3 décembre 2011.![]()
Atlantico: Vous avez exprimé de "très fortes inquiétudes" à propos de l'accord conclu entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Quelles sont-elles précisément?
Jean-Pierre Chevènement: Cet accord met en cause l’avenir de notre pays sur des questions fondamentales : l’avenir du nucléaire qui engage notre indépendance mais aussi l’emploi, notre capacité d’exportation, sans que soit garante, car tout cela est plus idéologique que réfléchi, une préservation de l’environnement. On ne peut aussi que s’inquiéter du projet - nuancé depuis, compte tenu de la levée de boucliers qu’il a suscité - d’abandonner notre siège au Conseil de sécurité de l’ONU qui a permis jusqu’ici de faire entendre une voix traditionnellement indépendante, celle de la France. Ce projet est d’ailleurs en pleine contradiction avec la volonté, marquée par l’accord, d’avancer vers une politique internationale plus juste, avec par exemple la reconnaissance d’un Etat palestinien. Cet abandon n’aurait pas permis de faire entendre une voix raisonnable sur la guerre en Irak. Quant à l’idée d’exprimer une politique commune à une vingtaine d’Etats qui poursuivent des objectifs divergents et ne parviendraient donc pas à s’entendre, elle ne grandirait pas l’image de l’Europe. En quoi cet accord met-il en péril la souveraineté française? Pour les raisons déjà indiquées : notre indépendance énergétique, la voix de la France dans le monde sont des éléments indissociables de l’exercice de notre souveraineté. De même d’ailleurs on ne pourrait ratifier la Charte des langues régionales et minoritaires sans revenir sur la définition même de la République française : ce n’est pas moi qui le dit c’est le Conseil constitutionnel, consulté en 1999. Si l’on veut préserver nos langues régionales qui sont une richesse, cette ratification est inutile ; si l’on veut se marier en breton, divorcer en catalan ou passer des actes de vente en auvergnat, modifions notre Constitution ! Tout cela est régressif, cela rappelle les projets régionalistes qui avaient tant de succès chez ceux qui furent les inspirateurs du Maréchal Pétain.
Rédigé par Chevenement.fr le 3 Décembre 2011 à 12:55
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Commentaires (13)
Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Christophe Barbier sur i>Télé, vendredi 2 décembre 2011
Verbatim express
Dépêche AFP, 2 décembre 2011, 11h14![]()
Jean-Pierre Chevènement, candidat MRC à la présidentielle a déclaré vendredi que François Hollande, compétiteur socialiste dans la course à l'Elysée, devait conquérir "sa liberté".
Sur i-TELE, le sénateur de Belfort a lancé : "Il faut que François Hollande conquière sa liberté, sur les Verts, sur le Parti socialiste et, je dirais, sur lui-même ou plus exactement les influences qu'il peut recevoir de la part de son entourage". "Il doit se libérer pour s'affirmer pleinement comme un homme d'Etat", "c'est comme cela qu'il peut gagner cette élection", a poursuivi l'ancien ministre et ex-socialiste. Interrogé sur sa volonté d'aller jusqu'au bout de sa candidature, le fondateur et président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen a répondu: "mon intention est de me maintenir tant que je n'aurai pas fait bouger les lignes". Dépêche AFP, 2 décembre 2011, 10h46.![]()
Jean-Pierre Chevènement, candidat MRC à l'Elysée, a estimé vendredi sur i-TELE que se couler dans "le moule allemand" conduirait à "la catastrophe".
Commentant les propositions européennes du président Nicolas Sarkozy, la veille à Toulon, l'ancien ministre a dit, en allusion au conseiller spécial de M. Sarkozy et à la chancelière allemande, avoir été "frappé par la juxtaposition de deux discours: celui de M. (Henri) Guaino qui fait la musique, et dès qu'on aborde les propositions concrètes, consistantes, la voix de Mme Merkel". "Va-t-on accepter les stipulations extrêmement rigides que l'Allemagne veut imposer, à partir de la lecture de traités rédigés sous son impulsion, mais qui débouchent aujourd'hui sur une récession généralisée?" s'est demandé le fondateur du Mouvement républicain et citoyen (MRC). "Si on se coule dans le moule allemand, moule extrêmement rigide, nous allons vers la catastrophe", a jugé l'ancien ministre. Dans un communiqué, M. Chevènement a, par ailleurs, déploré que, "sous le prétexte rebattu de ne pas nous isoler, M. Sarkozy a, par avance, accepté un nouveau traité européen qui donnerait satisfaction aux exigences de contrôle budgétaire formulées par Mme Merkel: intrusion des institutions européennes dans la procédure budgétaire sous prétexte de prévention et sanctions sévères et automatiques à l'encontre des pays jugés laxistes". "M. Sarkozy accepte de soumettre la politique budgétaire de la France à un vote à la majorité qualifiée au sein du Conseil européen. Ce serait accepter, par avance, une Europe post-démocratique où le consentement à l'impôt échapperait au Parlement", a dénoncé le sénateur de Belfort.
Le Président de la République a juxtaposé, à Toulon, deux discours : l’un appelant à l’effort, à la résistance, que je pourrais approuver, mais simultanément, il nous a fait entendre la petite musique du renoncement.
Sous le prétexte rebattu de ne pas nous isoler, M Sarkozy a, par avance, accepté un nouveau traité européen qui donnerait satisfaction aux exigences de contrôle budgétaire formulées par Mme Merkel : intrusion des institutions européennes dans la procédure budgétaire sous prétexte de prévention et sanctions sévères et automatiques à l’encontre des pays jugés laxistes. Rien sur l’euro surévalué de 25% qui écrase notre compétitivité et fragilise notre base productive sans laquelle il n’y a pas de protection sociale efficace ou de services publics performants. Rien sur un plan de relance à l’échelle européenne. Dépêche AFP, 30 novembre 2011, 10h24.![]()
Jean-Pierre Chevènement, candidat MRC à l'Elysée, a indiqué mercredi qu'il ne prendrait pas part au vote d'une proposition de loi de la gauche sénatoriale sur le vote des étrangers aux élections locales, jugeant la naturalisation préférable "au saucissonnage de la citoyenneté".
Sur Radio Classique-Public Sénat, le sénateur de Belfort a déclaré: "J'ai évolué sur ce sujet et je ne prendrai pas part au vote". "Je ne veux pas me laisser instrumentaliser dans un débat qui n'a pas de sens aujourd'hui, parce que ça ne passerait pas: le Sénat et l'Assemblée nationale ne sont pas sur la même longueur d'onde". "Il faut viser l'intégration des étrangers et la naturalisation me paraît être une meilleure voie que le saucissonnage de la citoyenneté", a ajouté l'ancien ministre. Le Sénat doit examiner le 8 décembre une proposition adoptée mardi par sa commission des lois, visant à accorder le droit de vote aux élections municipales aux étrangers hors UE résidant en France. Cette proposition, vilipendée à droite, avait été jugée "hasardeuse" par le président Nicolas Sarkozy. Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité de Guillaume Durand et Gilles Leclerc pour l'emission "En route vers la Présidentielle" sur Radio Classique et Public Sénat, mercredi 30 novembre 2011![]() ![]()
Verbatim express
Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Ruth Elkrief sur BFM TV, mardi 29 novembre 2011
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