Carnet de Jean-Pierre ChevènementPour faire évoluer l’équation de la politique économique et celle de la politique européenne qui sont, à tant d’égards, une seule et même chose, il faudra –chacun le ressent- à la fois une dynamique et un pays rassemblé derrière une équipe soudée. C’est l’enjeu des échéances de 2007.
Je ne pense pas que Nicolas Sarkozy soit le mieux placé aujourd’hui pour rassembler le pays. J’ajoute que derrière sa tête, je vois se profiler toutes les têtes du CAC 40. Ce n’est pas avec celles-là qu’on fera bouger les choses !
La France est mûre, aujourd’hui, pour porter une femme à la tête de l’Etat et Ségolène Royal peut permettre –je le crois- un large rassemblement sans sectarisme autour des valeurs qu’elle professe. Dans ces valeurs, j’ai d’autant moins de peine à me reconnaître que je les ai défendues quand elles n’étaient pas à la mode : la notion d’« ordre juste » ne saurait heurter un républicain. Quant à la conception de la nation identifiée à la communauté des citoyens, sans distinction d’origine, elle est la seule qui puisse être opposée victorieusement à la fois à la toute puissance des forces du marché, c’est à dire de l’Argent, et à la vision déformée et xénophobe de la France portée par l’extrême droite. C’est là mon plus vieux combat.
Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 2 Janvier 2007 à 14:42
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« Plus qu'un crime, c'est une faute ». Ce commentaire de Talleyrand après l'exécution du duc d'Enghien s'applique parfaitement à celle de Saddam Hussein.
En effet, c'est d'abord la justice des vainqueurs qui s'est appliquée. Les Etats-Unis, qui avaient soutenu le dictateur dans la guerre contre l'Iran de 1981 à 1988, l'ont livré hier aux bourreaux d'un gouvernement fantoche dépourvu de toute légitimité nationale.
La faute américaine est d'agir comme si l'Irak devait disparaître comme nation et comme Etat. Rétrospectivement, l'erreur majeure de Saddam Hussein a été de croire de 1990 à 2003 que les Etats-Unis seraient assez intelligents pour maintenir l'unité de l'Irak, et donc pour le ménager. Aujourd'hui encore le rapport Baker fait appel aux anciens baassistes pour reconstruire l'Irak. À cet égard, la mort de Saddam Hussein n'est pas le meilleur signal que les Américains pouvaient leur adresser. La voie est ainsi ouverte au démantèlement de l'Irak, en proie à une inexpiable guerre civile. C'est tout le Moyen-Orient - Arabie Séoudite, Pays du Golfe, Turquie, Iran - qui risque de chavirer, emporté par la vague des communautarismes. Le sommeil de la raison engendre des monstres. On s'avisera trop tard de la nécessité de reconstruire des Etats-Nations, même imparfaits. Jean-Pierre Chevènement était l'invité le 27 novembre 2006 de l'association Cerise (Centre d'Etudes sur la République, l'Internationalisme et le Socialisme) pour un dîner-débat portant sur son essai La Faute de M. Monnet (Fayard, 2006). En voici l'enregistrement audio.L'Institut national de l'audiovisuel propose sur son site plusieurs milliers d'extraits de journaux télévisés. Un dossier composé de près de 300 documents d'archives est consacré à Jean-Pierre Chevènement et retrace son parcours depuis 1971.Entretien avec Jean-Pierre Chevènement, Institut François Mitterrand, éditions Michel de Maule, août 2006
Cet ouvrage constitue les actes de la rencontre organisée par les Amis de l'Institut François Mitterrand avec le concours de l'Institut François Mitterrand à la Sorbonne, à Paris, le 6 décembre 2005.
Jean-Pierre Chevènement était interrogé par Laure Adler. Cet ouvrage est disponible à l'achat dans la boutique en ligne de ce site ou par correspondance auprès de l'Institut François Mitterrand.
J’apprends que Bernard Tapie, se disant effrayé par mon soutien à Ségolène Royal, se jetterait dans les bras de Nicolas Sarkozy.
C’est la meilleure nouvelle pour la gauche et la République en ces fêtes de fin d’année !
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bernard tapie
Avant hier, 19 décembre 17h, réunion du comité de campagne de Ségolène Royal au siège du Parti Socialiste. En fait, il s’agit d’une réunion du Bureau National de celui-ci, élargie à deux délégations du MRC et du PRG.
Plan de table : à la gauche de Ségolène Royal, François Hollande et François Rebsamen. A sa droite, moi-même et Jean-Michel Baylet. Ce plan de table n’a évidemment pas de signification politique. Après qu’aient successivement pris la parole François Hollande, François Rebsamen et Michel Sapin, trésorier du Parti Socialiste, Ségolène Royal définit les étapes et les modalités de sa campagne.
Je m’exprime à mon tour, rappelant que trois des nôtres ont siégé en ces lieux comme membres du bureau éaxécutif du PS (Georges Sarre, Jean-Luc Laurent et moi-même), avant que des divergences trop fortes sur le traité de Maastricht nous aient conduits à créer le Mouvement des Citoyens, en 1993, pour pouvoir continuer à défendre dignement nos idées. L’accord politique intervenu le 9 décembre 2006 entre le MRC et le PS doit permettre de dépasser le clivage du « oui » et du « non » au référendum du 29 mai 2005, comme l’a souhaité Ségolène Royal. Ses termes répondent à notre souci de réorienter la construction européenne au service de la croissance et de l’emploi, sans nouvelle « Constitution ». C’est seulement ainsi que pourra être consolidée dans la durée la reconquête des couches populaires que la candidature de Ségolène Royal fait à nouveau pencher vers la gauche. Celle-ci est une chance que nous devons tous apprécier à sa juste valeur pour créer une dynamique de terrain, seule capable de contrebalancer l’omnipotence de Nicolas Sarkozy dans les médias.
Nicolas Sarkozy hier, dans les Ardennes, s’est efforcé de rattraper Ségolène Royal, en flétrissant l’euro cher, « les dérives financières » et la politique de la Banque Centrale Européenne.
M. Trichet a répondu par avance, le 17 décembre, à Berlin : « Nous sommes indépendants parce que nos régimes démocratiques l’ont voulu ainsi ». En déclarant à la réunion du PSE à Porto : « Ce n’est pas à M. Trichet de décider de l’avenir de nos économies, c’est aux dirigeants démocratiquement élus », Ségolène Royal a implicitement pointé la nécessité de modifier le texte des traités européens concernant les statuts de la BCE. Il n’est pas possible de prétendre respecter « l’indépendance » de la Banque Centrale, en critiquant seulement son « omnipotence ». Sans doute faut-il affirmer une volonté politique au niveau de l’Eurogroupe qui réunit les ministres des Finances de la zone euro, voire du Conseil des ministres ou du Conseil Européen, afin d’affirmer la compétence des autorités politiques élues en matière de politique de change. C’est la démission de ces autorités politiques qui a conduit la Banque Centrale à utiliser à son profit l’ambiguïté relative du traité de Maastricht sur cette question du change. Mais on ne pourra pas échapper à la réforme des statuts de la Banque Centrale pour introduire parmi ses missions le soutien à la croissance et à l’emploi, sur le modèle du Federal Reserve Board américain ! C’est ce que prévoit l’accord MRC-PS. Cet enjeu doit être clairement énoncé, si nous voulons créer un rapport de forces au sein de l’Union européenne. |
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