Carnet de Jean-Pierre Chevènement

Nous n’en sommes plus à l’époque du duc de Brunswick


Aujourd’hui 24 janvier, interview croisé avec Martine Sylvie Goulard, nouvelle Présidente du Mouvement Européen, au siège de L’Expansion. L’entretien sera publié en mars, à l’occasion du cinquantenaire du traité de Rome (1957-2007). Attendons-nous à ce que tonnent à cette occasion les grandes orgues de la bienpensance.


Aujourd’hui 24 janvier, interview croisé avec Martine Sylvie Goulard, nouvelle Présidente du Mouvement Européen, au siège de L’Expansion. L’entretien sera publié en mars, à l’occasion du cinquantenaire du traité de Rome (1957-2007). Attendons-nous à ce que tonnent à cette occasion les grandes orgues de la bienpensance.

Madame Goulard vient d’écrire Le Coq et la perle (éditions du Seuil). Le coq c’est la France, et la perle c’est l’Europe. « Le coq, écrit Madame Goulard, a les pieds dans le fumier et devrait se soucier d’en sortir … » (p. 575).

L’anathème et l’excommunication vont souvent de pair avec la foi. Il faudrait laïciser l’Europe. On apprend ainsi que les dix-huit pays qui ont voté « oui » à la Constitution européenne vont faire bande à part, en se réunissant à Madrid. Ils se cachent à peine de vouloir prendre l’élection présidentielle française en otage. Madame Merkel confie avant-hier à la Deutsche Börse le grand souci que lui cause ce qui se dit aujourd’hui en France à propos de la politique de l’euro. Tout cela n’est pas très raisonnable. Nous ne sommes plus à l’époque du duc de Brunswick… Mieux vaudrait que chaque pays puisse définir tranquillement sa position de négociation.

Ensuite je suggère qu’un groupe de travail franco-allemand fasse un rapport argumenté de la position des uns et des autres avant que s’engage une concertation à treize (dans la zone euro) puis à vingt-sept. Tout traité doit pouvoir être renégocié : le traité de Maastricht dans sa partie monétaire ne saurait échapper à la règle. L’esprit européen implique que chacun essaye de comprendre l’autre et ne perde pas de vue l’intérêt de l’ensemble. C’est ainsi seulement que l’on peut avancer.


Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le Mercredi 24 Janvier 2007 à 18:46 | Lu 6037 fois



1.Posté par Xavier DUMOULIN le 24/01/2007 21:28
Voilà un ton à la hauteur de l'enjeu quand d'aucuns méprisent la France sans retenue. Mais sur le fond c'est tout aussi audacieux. Il y a beaucoup de progrès à gauche. Certaines voix se sont tues et d'autres reviennent à des considérations plus cohérentes avec une perspective politique de sortie des gestions libérales ou social-libérales. Ségolène Royal accompagne ce renouveau et Jean Pierre Chevènement va jusqu'au bout en revenant aux sources du problème. Et le retour au Peuple signifie une capacité politique forte pour mettre toutes les forces au service d'une réorientation de fond de l'Europe. C'est une raison forte de s'impliquer jusqu'au bout dans cette campagne. Faut-il être obtu pour ne pas comprendre à quel point notre pesée sur le destin national et européen se joue dans cette campagne? Toujours et plus que jamais avec Jean Pierre Chevènement!

2.Posté par Louis le 25/01/2007 12:20
Monsieur Chevènement,
j'avais des doutes au départ, je suis maintenant heureux du choix que vous avez fait de rejoindre Madame Royal. Je me mets à espérer que votre intelligence, qui surclasse celle de tous les autres, et votre approche fine de l'Europe, seront entendues, et respectées, et serviront de fondement à une politique d'avenir, mieux en tout cas que si vous aviez poursuivi votre cavalier seul. Continuez, il est tellement meilleur de la savoir proche de vous que de tristes eurocrates à la Olivier Ferrand.
Mais il faut que vous alliez plus loin encore, que vous pesiez davantage. Pour l'heure, je ne suis pas encore convaincu qu'il faille risquer de sacrifier la République et l'avenir de notre pays à une candidate qui ne brille que par les ralliements divers qu'elle suscite, et qui, surtout, au fond des choses, ne changera rien si elle n'accepte pas de traiter de front les deux mouvements qui nous privent d'avenir, la destruction de notre potentiel productif et l'européisme suicidaire de nos "élites".

3.Posté par Jocelyne le 25/01/2007 15:53
Ce ton est encore, et depuis toujours, celui de quelqu'un dont la lucidité et la clarté des positions a pu déranger. Mais tout le parcours de "Che" est sans erreur dans ses analyses et, de plus, nous savons qu'il ne se "vend pas" : il l'a prouvé à l'occasion de ses démissions lorsque les "puissants" de l'époque ne tenaient pas compte de ses valeurs et de ses analyses.
Merci donc à "Che" de faire équipe avac Ségolène: je suis persuadée qu'ils ont des valeurs fondamentales communes, et qu'ils ne se décevront pas mutuellement!!!

4.Posté par Cayol Raoul le 25/01/2007 21:16
C'est une honte qu'une française responsable puisse dire que la France aurait les pieds dans le fumier. C'est une insulte faite à ceux qui travaillent dur pour y arriver avec beaucoup trop de difficultés et sont découragés car l'Europe n'est pas une perle économique avec ses zones hétérogènes où les industriels délocalisent pour faire face à la concurrence monétaire, salariale et sociale asiatique.

Elle ne défends pas nos acquis de civilisation en prônant un libre échange destructeur de notre tissus industriel et agricole, source des délocalisations et de plus de misère .

Souhaitons que la droite modérée et la gauche responsable se mettent d'accord pour sauver la souveraineté de la patrie, remettre la subsidiarité à l'endroit, les lois nationales au dessus des lois européennes.

Nous n'insultons pas ceux avec qui nous ne sommes pas d'accord. Comment dialoguer avec ceux qui insultent la patrie et, indirectement, injurient ceux qui la défendent ?
Raoul louis Cayol

5.Posté par gilquin emmanuel le 26/01/2007 11:15
L'auteur de ce courrier espère que vous vous saisirez du dossier des IUT (vous souvenez vous du 2 rue de la liberté à Saint-Denis?), abandonnés par et pour le modèle LMD.
Nous souhaitons tous, sauf quelques dignitaires, l'extension du domaine de la LUT (licence universitaire de technologie à Bac+3, en trois ans de scolarité effective, comme les Fachhochschulen de nos voisins).
Si nous restons à Bac+2, les IUT scientifiques seront morts dans 5 ans (ou ZEPisés). Les licences pros sont illisibles.
Meilleur souvenir de votre ex-voisin de bureau.
Emmanuel Gilquin.

6.Posté par xavier le 26/01/2007 23:33
Bonjour

La renégociation sera difficile,il faudra faire des choix.

7.Posté par Jean-Pierre le 27/01/2007 13:07
Quel discours !
Plus je vous lis monsieur JPC, et plus je regrette votre retrait, à gauche vous êtiez vraiment l'homme de la situation, l'homme de la vraie gauche réaliste et nécessaire...

Quels regrets donc !
Vous manquez à cette campagne...

J'ai vu comment madame Royal traitait les collaborateurs qui disait la vérité, en étant franc et droit ! ou les collaborateurs qui n'allaient pas dans son sens : elle a confondu autorité et autoritarisme (un style bien sarko d'ailleurs)...
PITIE madame Royal, n'essayez pas de le copier, il vous battrait à plate couture si vous jouez sur ces terres !
Si Royal veut une chance il faut qu'elle demande à JPC d'être son directeur de campagne... au minimum.

Je dis au minimum car qui prendra-t-elle comme premier ministre ? Fabius (ça serait le moindre mal pour la gauche du nom), Hollande (Pitoyable même si la boucle serait bouclée), Strausskahn (AU SECOURS, finalement un gouvernement de droite ! ), Aubry (attention ça risque de chauffer dur !), Guigou (ce serait surprenant mais on ne l'a d'ailleurs pas entendu dernièrement ! )... Lang (j'ose même pas y penser ! lol trop risible smdr)

Qui aurait donc la réelle autorité et capacité de diriger le pays à gauche !? si ce n'est JPC... !


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