Carnet de Jean-Pierre Chevènement

Les tâches du MRC après la séquence électorale de 2007


Contribution de Jean-Pierre Chevènement à Citoyen Militant, journal interne du MRC.


I – Le MRC doit porter un regard lucide mais sans masochisme sur la période écoulée.

A l’Université d’été des Ulis, trois perspectives s’offraient à nous :
- soit, hypothèse privilégiée, un accord avec le PS faisant respecter le vote du peuple français du 29 mai 2005 (refus de la Constitution européenne) ;
- soit, si un espace stratégique se dégageait, une candidature autonome à l’élection présidentielle (un parti digne de ce nom ne peut faire l’économie de cette capacité) ;
- soit une stratégie de « retrait sur l’Aventin », s’il n’était pas possible de trouver un accord politique convenable avec le PS ou de conquérir un nouvel espace politique.

Après que j’ai « marqué le terrain » par le lancement de ma candidature à l’élection présidentielle le 6 novembre, un accord politique sur des bases claires a été trouvé avec Ségolène Royal le 9 décembre, accord que la candidate a globalement respecté dans le déroulement de sa campagne (redressement de la construction européenne – affirmation de l’actualité du modèle républicain - rôle de la France en Europe et dans le monde). Cet accord a été assorti d’un volet électoral qui a été inégalement appliqué par le Parti socialiste (saboté dans trois département : Ardennes – Indre – Territoire de Belfort, il a néanmoins permis l’élection d’un député MRC : Christian Hutin, maire de Saint-Pol sur Mer, dans l’agglomération dunkerquoise).

Ségolène Royal a été majoritaire dans la jeunesse, chez les ouvriers (24 % au premier tour, 56 % au second et a fait jeu égal avec Sarkozy dans le reste du salariat). Ce redressement sensible par rapport à 2002 (le candidat socialiste n’avait fait que 11 % des voix chez les ouvriers) ne lui a cependant pas permis de compenser le basculement très net en faveur de Sarkozy des professions indépendantes (commerçants - artisans – chefs d’entreprises) et des inactifs.

Si nous avons pu influer sur la campagne de Ségolène Royal sur des points décisifs (l’Europe, la nation républicaine, la politique étrangère et la défense), il y a eu un réel déficit d’explication sur la mondialisation et les moyens de lutter contre les délocalisations et de revaloriser le travail.

Sarkozy, grâce à la plume de Guaino, a su au contraire trouver des accents républicains, voire ouvriéristes, en campant démagogiquement trois épouvantails : les jeunes des cités assimilés à la « racaille », les chômeurs et les « Rmistes » à l’assistanat, l’immigration enfin considérée comme le principal problème posé à l’identité nationale. Soyons clairs : ces trois problèmes existent : la dérive des banlieues où la discrimination sert souvent d’alibi à l’idéologie « victimaire », la dévalorisation du travail au regard des revenus de substitution, politique consciemment menée par l’influence de Jacques Delors depuis 1982, et enfin une certain développement des communautarismes. L’habileté de Nicolas Sarkozy a été de faire oublier que la crise à la fois sociale et nationale de la France procédait avant tout d’une mondialisation inégale où la dictature du capital financier remet en cause le modèle social patiemment édifié sur la base du programme du CNR de 1944.

Malgré les échappées belles de Ségolène Royal, la gauche, faute de s’être posée réellement la question de la mondialisation, était mal préparée à prendre l’offensive sur ce sujet. Elle s’est fait piéger par la démagogie de la droite sur les questions de sécurité et d’intégration (incidents de la gare du Nord et affaire des « sans-papiers ») parce que si la candidate était au clair, le Parti socialiste restait prisonnier, comme en 2002, de ses contradictions sur ces sujets.

Le score de Ségolène Royal (17 millions de voix contre 19 millions à Nicolas Sarkozy) a été honorable, mais chacun sent bien qu’un immense travail de recomposition et de clarification reste à faire.



II – Nos tâches

C’est là que la contribution du MRC peut être décisive. Notre force est d’abord celle des idées que nous portons : analyse de la « globalisation » – défense et illustration du modèle républicain et pas seulement en France. Cette force ne peut nous faire oublier la puissance du courant social-libéral au sein du Parti socialiste, abusivement paré du titre de « social-démocrate ». Par ailleurs, le camp du « non de gauche » a montré ses limites qui sont celles de son anti-républicanisme plus ou moins conscient. Le risque est grand que le PS attende encore une fois des erreurs de Nicolas Sarkozy et de la « stratégie de l’essuie-glace » son retour en grâce auprès de l’électorat sans avoir procédé aux remises en ordre nécessaires sur l’analyse de la mondialisation, l’Europe, la nation républicaine, etc.

Raison de plus pour être à l’offensive dès notre prochaine université d’été qui se tiendra à St-Pol sur mer le 8 septembre prochain. Il y a place en France et dans la gauche pour un courant républicain civique que le MRC est le seul à incarner. Restons ouverts au dialogue dans la gauche et notamment avec les républicains. Participons aux assises de la gauche et aux différents forums qui ne manqueront pas de se tenir dans la période qui vient. Tout ne tourne pas autour des rivalités internes du Parti socialiste. Le débat d’idées reste l’essentiel. Sachons nous transformer en un vaste mouvement d’éducation populaire. Veillons à préserver notre rayonnement intellectuel et par conséquent notre capacité à dire « non » sans laquelle notre oui n’aurait pas de signification. Seul l’approfondissement du « logiciel républicain » nous permettra de peser à nouveau le moment venu. Certes, la tâche sera difficile, car les courants du PS qui n’entendent pas revenir sur le bilan de la gauche plurielle et encore moins exercer le droit d’inventaire réclamé jadis par Lionel Jospin sur la période antérieure, n’ont nullement désarmé à notre égard.

L’exemple du Territoire de Belfort où le refus prolongé des instances locales du PS d’appliquer l’accord national et la candidature d’un dissident socialiste Alain Dreyfus-Schmidt, soutenu par les caciques locaux (sénateur, président de région, conseillers généraux, etc.), a conduit à la démobilisation d’un électorat de gauche dont la conscience politique n’a pas été à la hauteur de l’enjeu. Comme vous le savez, j’en ai tiré les conséquences. Le suffrage universel est le vrai maître du temps : j’ai mis un terme à mon mandat de maire de Belfort que je détenais depuis 1983. Un nouveau maire aura pris le relais à l’heure où ces lignes paraîtront. Je n’en serai que plus libre pour participer, au plan national, à la reconstruction et au rayonnement de ce courant républicain civique dont la gauche et la France ont plus que jamais besoin.


Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le Mardi 26 Juin 2007 à 17:57 | Lu 8955 fois



1.Posté par Quartus le 26/06/2007 20:58
Et voilà que l'avenir semble moins gris... Merci M. Chevènement, nous serons au rendez-vous !

2.Posté par Elie Arié le 26/06/2007 22:29
Merci pour cette clarification qui s'imposait.

3.Posté par C.Tasin le 27/06/2007 08:02
Merci pour ce bilan et ce programme. D'accord pour être ouverts au dialogue avec les Républicains de gauche. Il en est au Parti des travailleurs comme au P.S. mais S.Royal, elle, n'est pas républicaine. Sinon elle ne prônerait pas la démocratie participative, et n'aurait pas essayé de se rallier Bové comme Bayrou, dont on sait qu'aucun des deux n'est Républician au sens où nous l'entendons, il faut être jacobin pour être Républicain ....

4.Posté par isabelle lopez le 27/06/2007 09:10
"Et par le pouvoir d'un mot,
Je recommence ma vie,
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté"

Cette dernière strophe du poême de Paul Eluard est pour vous, en hommage à la liberté que vous venez de reprendre, une fois encore, courageusement, volontairement.
Avec toute ma loyauté et mon affection,
isabelle

5.Posté par Saldinari le 27/06/2007 12:25
Cher Jean Pierre,
Pour une fois en 38 ans je ne suis pas tout à fait d'accord sur ton analyse des causes de l'echec de la gauche à ses Présidentielles...
Au risque de me faire "taxer" de "machiste" nous perdons ces élections à cause de la candidature d'une femme à ses élections.
L'étude du CSA sur la composition du vote des français après le second tour montre que Ségolène a été majoritaire chez le vote masculin 54% contre 46 % à Sarko et chez les femmes 46% contre 52%
La France n'était pas prête a avoir un Président femme,la figure du Père reste prégnante!
La gauche reste à reconstruire, le Ps portera une lourde responsabilité dans cette dynamique, je souhaite pour ma part que cela se passe sous la forme d'assises et je compte sur toi comme sur la mobilisation des intelectuels de Gôche. Car nous devons réinventé de nouvelles "valeurs"
comme les "utilitariste" et les philosophes des lumières l'ont fait entre le 16ème et 18 siècles pour le Capitalisme et son avatar le "libéralisme".
Le rôle des partis en tant que structure de pouvoir, le fait que sous des gouvernements de Gauche les grands capitalistes français, le s Arnault, Bolloré, Pinault, Bébéar, Naouri et Minc ont pu se construire avec l'argent du crédit Lyonnais et la bénédiction de certains camarades!
Il y a du boulot, retroussons nous "les manches"

6.Posté par arnautic le 27/06/2007 17:11
voilà qui est dit...
il est bon que ces élections soient finies. une autre période s'ouvre, avec de nombreux combats à mener. nous serons là à vos côtés.

7.Posté par LIVOLSI Geoffrey le 27/06/2007 17:45
j'en appel à une union des républicains au sein d'un parti inféodé nis au PS, ni a aucun autre pays ! Nous sommes nombreux, sachons nous réunir et construires un parti nouveau et ambitieux dans ses principes !

Nous répondrons présent !

http://partisocialisterepublicain.unblog.fr/

8.Posté par Xavier DUMOULIN le 28/06/2007 07:28
Défis républicains et citoyens

Le président Sarkozy poursuit infatigablement son entreprise en gardant le cap sur les mesures annoncées. Il veut à tout prix concrétiser ses objectifs : abaisser les charges et les impôts des entreprises et des hauts revenus tout en faisant supporter aux pauvres les augmentations de TVA, réduire les dépenses de l'Etat en supprimant des emplois publics par centaines de milliers, baisser le coût du travail en comprimant les bas salaires et en organisant la précarité, remettre totalement en cause les dispositifs protecteurs de l'emploi en adoptant un contrat atypique, limiter singulièrement l'exercice du droit de grêve en s'attaquant d'abord au secteur public…

Sans opposition forte et structurée, nous pouvons craindre une capacité de Nicolas Sarkozy à traduire ces objectifs actuels dans la réalité de demain. C'est une visée politique fondée sur des présupposés idéologiques d'une inspiration très libérale en dépit des discours de campagne volontaristes. Cette méthode emprunte certans aspects du thatchérisme dont on connaît les résultats : affaiblissement des syndicats après une épreuve de force gagnée par le patronat ou le gouvernement, démantelement de la protection sociale et des services publics. Ce programme de liquidation de l'Etat social comporte le risque de casser la machine économique tout en exacerbant les conflits sociaux.

Dans une période traversée par de tels enjeux on doit montrer plus d'intelligence à gauche. Après avoir plombé sa candidate à la présidentielle, trahi les accords électoraux avec le MRC dans des circonscriptions phare, assisté impuissant au débauchage de socialistes en vue, le PS donne libre cours à l'exacerbation de ses rivalités internes. Et à la gauche du PS on risque de revenir à de vieilles et illusoires chimères.

Ce sont décidemment toujours les mêmes comportements qui prévalent : maximalisme verbal, frilosité dans l'action, dénonciation et division, Faut-il n'avoir rien appris de l'histoire pour donner tant de signes d'incapacité ? Faute d'une remise en cause profonde, la gauche pourrait bien passer à côté des défis majeurs ; ceux de la relève de la France en remettant concrètement à l'ordre du jour, dans les têtes, les coeurs et surtout les actes la devise exigeante de la République. Comme nous y invite Jean Pierre Chevènement, il y a une réelle urgence à oeuvrer à “ la reconstruction et au rayonnement de ce courant républicain civique dont la gauche et la France ont plus que jamais besoin “. En avons-nous la volonté ? En serons-nous capables ?


9.Posté par Xavier DUMOULIN le 29/06/2007 08:21
Agir en hommes libres

Depuis les premières générations de socialistes révolutionnaires, il est d'usage à gauche de marquer son territoire idéologique à l'encre rouge. Karl Marx, le premier, s'insurgeait contre les anarchistes avant de s'en prendre au programme platement réformiste des socialistes allemands. Son gendre, Paul Lafargue, à qui l'on doit l'importation en France d'un pseudo-marxisme, dogmatique, mécaniste et sectaire, très éloigné de l'oeuvre originale et géniale, fut avec Jules Guesdes un terrible pourchasseur des hérésies socialistes au premier rang desquelles, jugeaient-ils alors, figurait la puissante pensée de Jean Jaurès. Il fallut des hommes comme Edouard Vaillant - lui-même originairement blanquiste et donc à la fois jacobin, patriote et révolutionnaire - pour concilier enfin les protagonistes. Et je pourrais citer les interminables polémiques entre “possibilistes” et guesdistes dans toutes leurs nuances, comme celle qu'incarnait alors Jean Allemane, authentique figure du prolétariat révolutionnaire et duquel se réclamait Lucien Herr dont l'influence intellectuelle sur Jaurès fut parait-il décisive dans sa “conversion au marxisme”. Allemane, à l'origine de tendance possibiliste, devint vite scissionniste du parti de Paul Brousse et fonda le PSOR. Tout dans l'histoire socialiste est affaire de débats d'une richesse parfois phénoménale mais souvent pervertie par une dérive sectaire générant divisions de chapelles et excommunications… L'histoire des congrès ouvriers de la période post-communarde en constitue une excellente illustration. C'est grâce à la soif d'unité d'un Jaurès que se réalisa enfin, en 1905 au congrès du globe à Paris, l'unité organique du prolétariat dans la section française de l'internationale ouvrière.

Y aurait-il un destin du socialisme français condamné à reproduire les mêmes tares séculaires ? La réalité actuelle pousserait à considérer les choses sous cet angle si nous n'avions par ailleurs ces puissants modèles rédempteurs au travers d'hommes de synthèse au génie intellectuel et politique reconnu de tous. Je veux évoquer Jean Jaurès, l'homme de la synthèse républicaine et socialiste, et Pierre Mendes-France, ce rénovateur du radicalisme, tout à la fois pragmatique et visionnaire. Tous deux savaient modérer l'appétit de pouvoir. Tous deux s'appliquaient à mettre en harmonie la parole et les actes.

Aujourd'hui la gauche du vingt et unième siècle a d'autres horizons. Elle n'est pas dépourvue d'hommes et de femmes de tempérament, d'expérience et de talents et il n'y a aucune fatalité de l'échec et de la division. Pour peu que la raison l'emporte sur les passions, de grandes choses restent encore possibles. A la base nous attendons des paroles et des actes à la hauteur des défis de cette période quand triomphe l'esprit de lucre au détriment des valeurs républicaines. En hommes libres et égaux, nous voulions retrouver jadis les chemins de l'émancipation et de la fraternité. Beaucoup d'esprit civique et une conduite vraiment citoyenne ne nous rapprocheraient-ils pas d'un tel idéal ? Alors, serait-ce vraiment trop demander aux héritiers de l'esprit des lumières de bien vouloir écouter leur raison pour purger ce 'tout à l'égo” et promouvoir l'universel ?


10.Posté par Lionel le 29/06/2007 09:00
Bonjour,
je ne suis pas d'accord avec Saldinari.

La gauche a perdu, non pas parce qu'elle a présenté une femme, mais parce qu'elle a présenté Marie-Ségolène Royal qui a passé son temps a improviser et dire n'importe quoi (jusqu'à vouloir créer un CPC !!!).
Elle a voulu ratisser large et sacrifier le nucléaire pour faire plaisir aux verts. Mon député, dans la Manche, a failli quitter le PS suite aux positions de la miss.
Le PS a passé son temps à rectifier les positions de la miss qui proposait la régularisation de tous les parents sans-papiers d'enfants scolarisés.

De plus, la miss a eu des comportements que je ne supporte pas :
- le soir du 21 avril 2002, elle a dit que les français étaient injuste car jospin et le PS avait fait du bon travail (comme par exemple la libéralisation de l'énergie ?),
- son comportement dans l'affaire "Bernard Hanse",
- ses relations avec les enseignants (dont je fais parti) en tant que bras droit d'Allegre ou sur le temps de présence des profs. Un tiers des profs sont allés vers Bayrou par rejet du PS et de la miss.
- sa conférence de presse en banlieue avec, à sa table, une femme voilée.

De puis 20 ans, une chose m'enerve au plus haut point. Si on dit qu'une femme est nulle, on nous répond que l'on est misogyne. Si on dit qu'un noir ou un arabe est nul, on nous dit que l'on est raciste.

Quand on dit qu'il serait bien qu'il y ait plus de femmes en politique parce qu'elles font de la politique autrement. Franchement, quand on voit Mmes Toubira ou Morano, je préfère 100 fois un homme comme M. Borloo.

Lionel

11.Posté par C.Tasin le 29/06/2007 15:49
Entièrement d'accord avec Lionel.
Si l'on veujt rassembler les Républicains sur un programme précis, pourquoi, à notre tour, ne pourrions-nous pas lancer une campagne d'adhésion à 20 euros ?

12.Posté par Elie Arié le 29/06/2007 18:34
Si notre discours estr clair, il reste à savoir, maintenant que nous ne sommes plus en campagne électorale, dans quel cadre nous devrons agir à l'avenir: hors du PS? en collant toujours à Ségolène, et à ses projets d'alliances avec le fédéralisme européen démocrate-chrétien, et son marketing de démocratie participative, avec l'espoir de réussir toujours à infléchir son discours les jours pairs, quitte à être désavoués les jours impairs? En nous rapprochant de Fabius? En restant isolés comme depuis cinq ans?

13.Posté par rob le 30/06/2007 00:35
Et pourquoi ne pas s'allier avec dupont-aignan et debout la république... Quelques différences existent, certes, mais face à un tel echec des républicains (2 députés) le seul salut est dans l'union de tous, quitte à créer des tendances au sein d'un parti unifié.

14.Posté par C.Tasin le 30/06/2007 08:55
Bonnes questions, Elie, qui contiennent déjà les réponses : non à toutes. Il y a beaucop de Républicains et de laïcs authentiuqes, mais il faut aller les chercher, notamment dans les couches populaires, complètement abandonnées par la "gauche", qu'on l'appelle caviar ou bobo, même le P.C. s'est éloigné de ses bases. Les éléphants du MRC accepteront-ils d'aller au charbon, de parler peu mais clairement et de discuter avec la "canaille" ?

15.Posté par Lionel le 30/06/2007 18:38
Pour Rob, je suis entièrement d'accord surtout que la république laïque est malmenée, même au sein du PS.

16.Posté par C.Tasin le 01/07/2007 10:25
A Lionel et Rob : N'est pas républicain qui l'affirme, la République est, fondamentalement, sociale et, donc, de gauche ; or, Dupont-Aignan est un libéral, favorable au capitalisme, et, donc, de droite. Etre souverainiste ne suffit pas pour partager nos valeurs.

17.Posté par Lionel le 01/07/2007 12:15
NDA un "libéral ?" qui a vote non au CPE (j'avais écrit CPC sans le faire exprès, mais ça c'est la miss, au temps pour moi), contre la privatisation de GDF alors que les alliés du MRC (le PS) a voté la liberalisation de l'energie, a séparé EDF et GDF...

Sauf grosse erreur de ma part, le MRC n'est pas marxiste (comme le PC et autre démagogo de l'extrême gauche), tout comme le PS d'ailleurs, accepte l'économie de marché (surtout depuis que tonton a réduit le PC à une peau de chagrin, je sais, celle-ci était facile).

Une chose qui me fait rire, c'est quand les médias et le PS admirent T. Blair, grand homme de gauche!! Je suis désolé, Blair est plus à droite que Chirac. La ligne de démarcation entre la gauche et la droite est devenue assez floue. Et sur France Inter, NDA s'est fait "traiter" d'homme de gauche.

La république n'est pas que sociale, elle impose l'égalité en droit de tous les individus et le même respect envers tous les citoyens. Qui a-t-on entendu dénoncé la manipulation faite par le PS, l'UDF et l'UMP lors du référendum sur la Nouvelle-Calédonie ?
Evidemment, NDA :
http://www.nda2007.fr/blog/index.php/2006/12/14/119-lachete

NDA a soutenu la candidature du Ché en 2002 ce qui prouve que les deux mouvements ne sont pas si éloignés que ça. Nous partageons plus de chose avec Debout la République qu'avec le PS et jospin ou DSK en particulier.

18.Posté par Elie Arié le 01/07/2007 12:46
Je ne pense pas que "la République soit fondamentalement de gauche et hostile au capitalisme"; ce sont, au contraire, les régimes "bourgeois" qui ont donné naissance aux valeurs républicaines (relire Marx), et, en France, à la 1ère République (relire Furet); des gens de droite et pro-capitalistes faisaient partie du Conseil National de la Résistance qui ont restauré les valeurs républicaines après l'occupation; des pays capitalistes, comme les Etats-Unis, sont d'authentiques Républiques même si leurs valeurs républicaines ne sont pas les mêmes que les nôtres, etc.

19.Posté par Xavier DUMOULIN le 01/07/2007 22:42
Révolution conservatrice

Didier Eribon développe la thèse d'une profonde mutation idéologique du PS des années quatre vingt sous l'effet du néo-conservatisme. Cet auteur considère qu'il y eut alors une véritable rupture avec les idées révolutionnaires libertaires de mai 68, elles mêmes préparées de longue date par une hégémonie de l'idéologie marxiste et contestataire.

On peut rejoindre partiellement cette analyse en distinguant bien deux périodes : la première de la Libération jusqu'à la fin des années soixante dix connaît un rayonnement très puissant des divers courants marxistes sur les intellectuels et la classe ouvrière. La seconde voit au contraire l'effacement progressif du marxisme. Cette dernière période coïncide avec l'arrivée de la gauche au pouvoir et, dans la même décennie, l'effondrement des pays du “socialisme réel”.

Dans la première période on assiste à un foisonnement intellectuel lié à la contestation du marxisme officiel - celui d'un PCF dont l'influence reste énorme - par l'école de Francfort et la mouvance libertaire, le structuralisme et le freudo-marxisme. La deuxième période est celle de la lente agonie d'un marxisme en butte aux assauts des “nouveaux philosophes”en croisade pour les droits de l'homme contre le Goulag. L'assimilation du socialisme au totalitarisme ternit durablement le message du camp progressiste.

En France, dans les années soixante dix, le PS forgeait sa stratégie de rupture avec le capitalisme. On peut dire que jusqu'à l'adoption du projet socialiste dans la foulée du congrès de Metz - qui consacre la ligne d'union de la gauche -, le PS tient bon dans une posture de gauche. Mais il remporte les élections présidentielles alors même qu'il est déjà défait idéologiquement. Commence alors une ère de véritable confusion idéologique pour la gauche française. Egarée dans la parenthèse libérale qui constitue le véritable Bad Godesberg du socialisme français, l'idée de construction européenne tient lieu de substitut à celle de la transformation sociale. Avec le grand marché puis le traité de Maastricht, il s'agit d'un complet renoncement à une alternative au néolibéralisme en pleine poussée. L'idéologie néolibérale règne alors sur les esprits et les dirigeants de gauche - en dépit de leur dénégation toute verbale -, se rangent aux raisons d'un capitalisme financier mondialisé. La rupture est totalement consumée avec les couches populaires dont une large fraction marque son attirance pour les idées du Front national dès les élections européennes de 1984 avec son point d'orgue en 2002.

Nous ne nous reconnaissons pas dans la définition d'une idéologie conservatrice présentée par Didier Eribon - qui inclut la conception de la communauté de citoyens en tant que nation démocratique, opposée pourtant à la conception ethnique et nationaliste, dans cette dérive conservatrice - alors même que le rejet du TCE a constitué un moment important de la contestation du libéralisme par l'expression d'un attachement au modèle démocratique social français.

Les nombreuses références au mouvement intellectuel des années soixante dix gomment certains apports nouveaux tels que la redécouverte de Gramsci et de sa pertinente analyse de l'hégémonie idéologique. Par ailleurs nous réfutons la thèse qui ferait de la pensée de Kant et de Rousseau le soubassement philosophique du néo-conservatisme. L'universalisme et le contrat social sont dénoncés comme expression du choix raisonné de l'individu - cet individu idéologisé par la bourgeoisie et qui ne résisterait pas à la critique sociale des structuralistes. Dans ce débat - structuralistes contre tenants du sujet - l'auteur rend cependant grâce à un penseur comme Henri Lefebvre.

Pour autant la confrontation de la gauche de gouvernement avec le mouvement social, théorisé par Bourdieu, apporte des éclairages utiles. Par delà une problématique campée sur le terrain exclusif des prétendues références intellectuelles françaises incontournables de la gauche ( Sartre, Althusser, Lacan, Deleuze, Guattari, Foucault, Bourdieu, Derrida… ), Didier Eribon contribue à révêler le foudroyant bouleversement idéologique du PS dans les années quatre vingt. Il faudrait pourtant corriger largement les soubassements de cette réflexion qui s'enferme dans l'apologie du courant culturel soixante huitard pour dénoncer la dérive conservatrice de ce que nous appellons le social-libéralisme. Ce dernier, à l'instar de la droite actuelle serait libéral sur le terrain économique et conservateur sur le terrain idéologique. Il y aurait largement place au débat sur ce point quand le conservatisme assimilerait aussi, selon Eridon, les principes républicains de la gauche française.

Cette analyse oublie les référence historiques du socialisme français et fait par ailleurs la part belle à “la gauche de gauche” - différenciée de “la gauche de la gauche” en ce qu'elle continuerait à porter l'idéal de la gauche institutionnelle, elle même quelque peu idéalisée dans une essence révolutionnaire trahie -.

Les racines profondes du conservatisme français ne sont-elles pas plutôt à rechercher dans l'opposition historique à la construction républicaine - la droite légitimiste chère à la tripartition du regretté René Rémond - et sa manifestation actuelle dans l'abandon de ses principes - ne serait-ce qu'en raison d'une hyperconcentration des pouvoirs et d'une posture attentatoire aux libertés publiques avec la droite bonapartiste, incarnée à présent par un Sarkozy, assez différente de la droite orléaniste libérale qu'aurait pu incarner F Bayrou - ? Ce qui n'enlève rien aux influences néo-conservatrices dans la posture idéologique d'un Sarkozy qui dresse deux France contre elle-même et entend revenir à un certain ordre moral.

Oui, les néo-cons ont bien franchi l'Atlantique et trouvé de vrais disciples en France. Et, s'il n'est pas incongru de s'interroger sur la portée de leur influence jusqu'aux portes du PS - ou, plus exactement chez les socialistes qui ont franchi le rubicon en faisant allégeance au premier d'entre eux, vrai césariste drappé dans un faux label républicain français (et qui a même poussé l'audace jusqu'à la prétention de s'en référer à Jaurès alors même qu'il faisait une cour assidue en direction des électeurs lepénistes ) -, il y aurait plus qu'un abus de langage à confondre ce courant idéologique musclé avec l'esprit républicain. Ce type de confusion constitue une erreur manifeste d'appréciation qui remet en cause les bases même du socialisme démocratique en interdisant toute visée républicaine comme ressort d'une démocratie sociale. Il nous conduit assurément dans une impasse théorique et pratique en cantonnant notre horizon aux mythes du passé qui ont perdu leur capacité d'attraction et leur force propulsive.

Nous reviendrons largement sur notre première critique de ce livre - ”D'une révolution conservatrice et de ses effets sur la gauche française”, Edit Léo Scheer, mai 2007, 156 p - après une lecture - sans doute trop rapide car d'un seul trait - et une réaction livrée à chaud et en vrac dans le souci d'entamer un débat de fond sur une hypothèse qui fait question : celle de la droitisation du paysage politique français.


20.Posté par Claire Strime le 02/07/2007 08:53
L'élection présidentielle est 1 élection bien particulière...et il ne fallait pas attendre de cohérence totale ou de pureté idéologique parmi les 2 qualifié(e)s du 2 ème tour.
Il faut cependant reconnaître qu'il y eut plus de cohérence chez Sarko, ce qui a rassuré quelques pourcents d'électeurs de milieux populaires, de retraités et d'habitants à l'Est de l'axe Calais-Marseille (peut-être + exposés que les autres à la mondialisation et à la crise de sens du projet européiste).
Mitterrand c'était 1 autre époque et 1 personnalité forgée dans d'autres circonstances: il sut faire cohabiter 1ère et 2 ème gauche, pro et antinucléaires, les problèmes sécuritaires se posaient de façon moins aigue (et entamaient beaucoup moins l'attachement à 1 socle d'acquis sociaux), même la CSG semblait faire partie d'1 politique fiscale cohérente.
A gagné le candidat qui sut le mieux, assez cyniquement, prendre en compte le NON du 29 mai 2005 (qui n'était pas un vote pro-élargissement et naïf vis à vis des flux déchainés de capitaux et de main d'oeuvre, comme l'ont cru les antilibéraux).
Dans l'accord MRC-PS-PRG, la masse de l'apport souverainiste/sécuritaire fut bien faible (et tardive) en comparaison de la prégnance durable des libertaires, antinucléaires, européistes, humanitaristes. Affaire d'équilibre avant tout, le coeur du problème était que le congrès du PS fin 2005 n'ait pas mesuré l'ampleur de la signification du vote NON.
La politique c'est (aussi) l'art du possible; la question est comment reconstruire (et vite) une opposition crédible au consensus européiste.

21.Posté par C.Tasin le 02/07/2007 09:38
Il pouvait y avoir des Républicains de droite entre 1945 et 1980, parce que les valeurs dominantes étaient celles de la bourgeoisie, dont les intérêts étaient exclusivement nationaux. Actuellement, la bourgeoisie a des intérêts extra-nationaux et la droite est donc pour ces échanges, cette spéculation financière, cette recherche débridée du profit maximal,qui s'accompagnent, partout, de remise en cause des droits sociaux, des lois nationales et de la place, centrale, de l'homme. Evidemment, entre un accord avec l'Européiste blairiste Royal et avec le souverainiste Dupont-Aignan, je préfèrerais ce dernier, mais je considère que les deux mèneraient à des impasses car trahissant nos idéaux et nos valeurs.

22.Posté par C.Tasin le 02/07/2007 09:46
A Elie Arié : Je ne crois pas que les U.S.A. soient une authentique République, étymologiquement " res publica" c'est le souci du "bien commun", or, le pouvoir de l'argent lors des élections, les inégalités, les énormes problèmes d'assurance maladie dont sont écartés un nombre de plus en plus élevé d'Américains, la part belle faite aux lobbies, aux groupes religieux en font une oligarchie, pas une République. cela ressemble étrangement aux derniers moments de la République romaine, qui favorisait outrageusement la classe dominante, les Patriciens, qui avaient, de fait, tous les pouvoirs.

23.Posté par Claire Strime le 02/07/2007 10:28
La définition de "République" dans la huitième édition du dictionnaire de l'académie (www.academie-francaise.fr) est assez mauvaise (on attendra avec impatience la neuvième...).
Et d'ailleurs ce terme n'appartient pas qu'au français, pour une vue rapide du renouveau des études du républicanisme (depuis notamment "Le moment Machiavel de G A Pocock, et les travaux de Leo Strauss-dans le but avoué de faire pièce au marxisme):
http://en.wikipedia.org/wiki/Republicanism

24.Posté par Elie Arié le 02/07/2007 10:35
À Christine Tasin: le modèle républicain français n'est pas le seul, ni d'ailleurs le modèle de laïcité; les Etats-Unis sont une authentique République d'un modèle différent: faible pouvoir du gouvernement central, lois fondamentalement différentes dans les différents Etats y inclus sur des sujets majeurs (peine de mort), élection par la population des juges et des chefs de la police, laïcité basée sur l'absence de privilèges d'une religion par rapport aux autres, séparation absolue des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ( Montesquieu chez eux, Rousseau chez nous); et je me garderais bien de comparer à l'empire romain décadent le pays qui est de plus en plus la première puissance économique du monde, celle qui créé le plus grand nombre d'emplois dans l'économie du futur sans chercher à sauvegarder celle du passé, celle qui a la plus forte puissance de recherche et développement, et le plus grand nombre mondiaux de brevets qui confine au monopole.

25.Posté par C.Tasin le 02/07/2007 12:47
Elie, nous n'allons pas réduire ce blog à un débat à deux, je dirai simplement pour finir que ta description de l'"Amérique" ressemble fortement, justement, à la Rome décadente, toutes deux puissantes mais aux citoyens ayant perdu idéaux, valeurs et repères, englués dans leurs richesses ( société de consommation chez nous ), toutes deux incapables de gérer leur empire ou leurs interventions ( cf Irak, Afghanistan ) , toutes deux menacées, qui par les hordes germaniques, qui par les marchés émergents de la Chine ou de l'Inde. Tu confonds fédéralisme et liberté avec République, tolérance des religions avec laïcité,( la laïcité c'est la nette séparation entre sphère publique et sphère privée, dont dépend la reliigon) ; enfin, je doute qu'être la première puissance économique soit un gage de républicanisme quand cela se fait sur le dos des plus pauvres, aux U.S.A. , en Europe ou en Afrique ... Evidemment, trop de gens ont galvaudé le sens du mot République !

26.Posté par pierre le 02/07/2007 20:40
Voila qui est dit , il faut refonder la gauche et pour cela on a besoin du parti socialiste , des verts , du parti radical de gauche et de vous les républicains et citoyens.

27.Posté par Elie Arié le 02/07/2007 21:42
Moi aussi, pour finir: tu confonds NOS valeurs républicaines avec LES valeurs républicaines, qui ne sont pas les mêmes dans chaque pays; la laïcité, telle que nous la concevons, n'existe qu'en France; quant à "être la première puissance économique soit un gage de républicanisme quand cela se fait sur le dos des plus pauvres, aux U.S.A. , en Europe ou en Afrique": la République Française n'a-t-elle donc pas été colonialiste?

28.Posté par Claire Strime le 03/07/2007 10:49
En attente d'une définition claire (patience les académiciens en sont à la lettre O) le mot République est doté, en France (mais aussi urbi et orbi puisque nous sommes le pays phare des lumières de la civilisation universelle) d'un pouvoir évocateur dans 2 domaines:

- 1 Etat neutre, impartial fort, centralisé, démocratique,laïque, social, qui empêche la guerre civile mieux que la monarchie

-1 Etat qui assure une certaine forme d'égalité réelle, en intervenant dans différents domaines, cela est synthétisé dans la notion dégagée et à peu près définie par la jurisprudence administrative (le Conseil d'Etat) de service public (avec son inséparable et inévitable pendant la puissance publique).

Avec un tel début de définition il peut y avoir des républicains de droite comme de gauche, mais les "vrais" ce seront les républicains sociaux voire socialistes, qui toucheront à la forme de propriété.

29.Posté par Francois.M le 03/07/2007 16:00
Bien que jeune, je me considère comme chevènementiste depuis toujours, car je me reconnais dans la personne de JPC, dans ses idées.

Mais, dès que vous parlez de "refondation de la gauche" ou de "refondation du PS", je ne suis plus. Je ne viens pas, comme apparemment une partie d'entre vous, du PS (ceci explique peut-être cela), mais je ne vois pas en quoi les idées de ce parti sont proches des notres; j'ai d'ailleurs été très déçu de l'accord de dupes lors de la présidentielle, et je n'ai pas voté Royal au premier tour.

Le vrai courage serait de faire émerger une vrai force républicaine, pas forcément ancrée à gauche mais rassemblant toutes les bonnes volontés, un peu à l'image du Modem. C'est d'ailleurs, je pense, la philosophie qui avait animée le mdc à sa création, avec une part de "ni droite ni gauche" et des militants hétéroclites.
Je préfèrerais largement que le mrc fasse 1% en défendant ses idées, que 20% en défendant celles des autres.

J'ajouterais enfin qu'ayant eu la chance de m'entretenir avec M. Dupont-Aignan, c'est une personne d'une infinie honnêteté et respectabilité, qui tient JPC en haute estime et se reconnait dans son combat.

C'était ma première contribution à ce blog :)

30.Posté par rob le 03/07/2007 22:44
Tout à fait d'accord avec toi Francois,
Dupont aignan tout comme nous defend l'essentiel c'est a dire. la laicite, la republique de l'égalité des chances, les services publics. Oui, il croit que l'initiative privee peut etre utile, il me semble que le MRC n'a jamais propose la collectivisation totale des moyens de production.
A titre personnel je pense que le MRC est bien plus proche de Dupont-aignan que d'un PS qui a renonce depuis mitterand et le remplacement de Mauroy à preserver, refonder la republique. Aujourd'hui les socialistes ont renonce au changement et a trouver des solutions innovantes face à la mondialisation aux communautarismes et au dogme de la conccurence libre et non faussee.

31.Posté par Lionel le 04/07/2007 09:43
Pour les socialistes et jospin, c'est encore pire que la conccurence libre non faussee : EDF va acheter de l'electricite a des entreprises privees puis leurs en revendre a un prix inférieur.

Quelle honte pour le PS!!!
Heureusement que les citoyens se sont reveilles et ils ont mis une volee a jospin en 2002.

32.Posté par Snyck le 04/07/2007 20:38
Ces débats de fond honorent les auteurs des contributions multiples et variées.Pour ma part , trés vulgairement , j'ai appris qu'un dame avait compte ouvert auprès du trésor public. J'ai demandé à mon voisin terrassier ce qu'il en était et il m'a dit que ce n'était pas le cas de sa femme. J'ai demandé à mon voisin chauffeur-routier , même réponse : non , j''ai même demandé à mon épouse qui m'a assuré que les dépenses du ménage ne sont pas financées par le trésor public. Après vérification auprès des intéressés , cela s'avère exact.Rien à la maison ne vient de l'avenue Montaigne . D'où vient l'argent dépensé par Madame Cécilia ? Quel montant ? Pour quoi ? à quelle époque ? Il faut être un peu plus offensif et se rapprocher d'une démocratie à la scandinave .
Un peu moins de palabre d"énarques et un peu plus de réel et tangible , à mon avis ( largement partagé ) , ce ne sera pas plus mal.
Je finis par me demander s'il n'y a pas une certaine connivence d'élites auto-proclamées de droite et de gauche qui se tiennent par une Omerta réciproque.
Un peu plus de réactivité SVP !!!

33.Posté par Xavier DUMOULIN le 05/07/2007 13:14
Le temps des dérapages


L'époque est à l'image du climat. Décalée ! Décalés en effet : l'opposition qui ne peut se jouer frontalement face à un président désarmant avec ces “ouvertures” piègées ; le pseudo chef du gouvernement qui ne gouverne pas selon les règles de la cinquième République - ce qui conduit dans les faits à un changement de régime - ; les déficits abyssaux annoncés que l'équipe actuelle met à bon compte sur le passif sans en assumer la moindre responsabilité et pour lesquels elle ne propose rien d'autres que les bonnes vielles recettes libérales sur le dos des usagers, des travailleurs et des consommateurs tandis qu'elle persévère dans ses perspectives de bouclier fiscal et autres allègements de charges…

Et dans ce paysage, une gauche qui jure et promet de se refonder sans donner de la tête quelques signes de renouvellement de méthodes mais en affichant, jusqu'à l'outrance, des oppositions cristallisées sur des conflits de personnes quand il s'agirait de tout reconstruire.

De quoi cheminer longtemps encore dans les méandres d'une politique qui, faute de négocier ses virages, risque le dérapage incontrôlé.


34.Posté par Claire Strime le 06/07/2007 15:29
Bah si DSK file à New York prendre la direction du FMI, ce sont les guatémaltèques, les érythréens et les timorais qui auront à souffrir.
Mais en France "on" (les personnes de bonne volonté) pourra reconstruire la gauche sur des bases solides.

35.Posté par Elie Arié le 06/07/2007 20:49
Par contre, si c'est Fabius, c'est la gauche de la gauche du PS qui sera à la tête du FMI, et ce sera la fin du capitalisme (pourquoi riez-vous bêtement?).

36.Posté par Xavier DUMOULIN le 09/07/2007 07:36
Une position centriste radicale et républicaine par refus des vieilles politiques de chimères ou de renoncements

Dans la tradition révolutionnaire, le centrisme n'a pas du tout la même acception que dans le langage politicien usuel. Il signifie une posture intermédiaire non pas entre la gauche et la droite mais entre courants de gauche. Ainsi Jean Longuet, petit fils de Karl Marx, passé par le guesdisme puis “le jauressisme de gauche”, fut-il qualifié de “centriste” pour ses positions conciliantes envers l'aspiration à la reconstruction, sous réserves, de l”Internationale - après la faillite de la seconde - en réfutant néanmoins les exigences de Zinoviev et de Lénine au congrès de Tours de 1920. Jean Longuet devait finalement se ranger aux raisons d'un Léon Blum que celui-ci exposa dans son discours historique préparé par un mentor du socialisme français : Lucien Herr. Ce discours, “trop connu pour ne pas être méconnu” selon Philippe Corcuff, révêle “une tradition française réformiste révolutionnaire” susceptible de bousculer les idées reçues des militants communistes, trotskyste et /ou altermondialiste. “Les militants socialistes actuels qui croient, selon P Corcuff, que le socialisme français constitue une version vaguement sociale de l'économie de marché n'en seront pas moins perturbés par la radicalité du propos”.

Dans ces temps présents de nouveaux questionnements de toute la gauche après la victoire idéologique et politique de la droite à la présidentielle de 2007, la position “centriste” originale et originelle - sur laquelle nous reviendrons plus loin - peut nous éviter un double écueil :

- Celui de l'abandon par la gauche de l'essentiel de ses valeurs et principes au prétexte d'un prétendu caractère indépassable de l'économie de marché dominée par le néolibéralisme. C'est hélas déjà une réalité incontestable avérée par de trop nombreux exemples : la posture du gouvernement Fabius en 1984 dans la lignée de la “parenthèse libérale” augurée par son prédécesseur à Matignon; l'adoption et la mise en oeuvre du “grand marché”, de “l'acte unique”, des traités de Maastricht et d'Amsterdam sous les gouvernements Rocard, Bérégovoy et Jospin - ce dernier ayant par ailleurs pulvérisé le record de cessions d'actifs d'entreprises nationales sous sa législature et appuyé le camp favorable au TCE en 2005 - ; le positionnement actuel prétendument social-démocrate mais parfaitement social-libéral d'un Strauss-Kahn;

- Celui du refuge dans la tradition séculaire néo-guesdiste - incarnée jadis par Guy Mollet - du maximalisme verbal par des dirigeants enclins à plus de liberté de parole dans une cure prolongée d'opposition. C'est une tentation d'autant plus forte en cette période qui voit fleurir des critiques acérées sur la conduite d'une campagne présidentielle jugée perdue du fait même d'un discours droitier - c'est notamment la thèse de C Bartolonne dans son dernier ouvrage, thèse énoncée aussi par une large fraction de dirigeants socialistes à l'instar de L Fabius ou de J Mélenchon - alors même qu'un grand pas avait été franchi par le “ségolisme” sur les questions européenne et républicaine pourtant chères à ces deux contradicteurs, suite à l'accord MRC-PS et compte tenu, également, de la personnalité de la candidate. Chacun sait bien, par ailleurs, que les plus sociaux-libéraux dans la gestion gouvernementale ne sont pas forcément les moins disants en critiques gauchisantes dans l'opposition ! Les courants d'extrême-gauche demeurent quant à eux totalement étrangers à toute perspective d'exercice du pouvoir et se perdent souvent en conjectures dans d'épuisantes querelles de chapelles parfaitement ésotériques pour le profane.

Pour sortir de ces impasses, la posture centriste pourrait se définir comme une ouverture aux réflexions des courants critiques de “la gauche de gauche” et de l'altermondialisme tout en assumant pleinement les réalités et évolutions historiques de la gauche. Inscrite définitivement dans la tradition républicaine du socialisme français - qui porte haut l'exigence démocratique avec la visée laïque et citoyenne -, la gauche reste le creuset d'une perspective sociale audacieuse. Le néolibéralisme - qui n'est rien d'autre qu'une victoire du capitalisme financier sur le monde du travail - doit donc être combattu avec détermination et réalisme. Il appartient ainsi aux forces de gauche d'entamer et de contester sa légitimité.

Il s'agit d'un engagement concret de soutien et de relais aux luttes des salariés et aux aspirations populaires, en France, en Europe et dans d'autres régions du monde, couplé d'un travail d'analyses, d'échanges et d'éducation populaire. Une telle perspective - en contrepoint absolu avec la logique du néolibéralisme - suppose l'élaboration collective, en France, d'un projet politique visant à souder un “Front de classes” d'abord ancré dans les couches populaires ( sans oublier les travailleurs précaires ) et trouvant ses appuis dans de larges fractions du salariat, des travailleurs indépendants et des couches intellectuelles. C'est le combat pour une nouvelle hégémonie culturelle et idéologique autour des valeurs républicaines et sociales de la gauche française ! C'est une volonté de peser pour une Europe solidaire vraiment européenne, tournée vers le Sud et l'Est en contrepoids à la mondialisation libérale et à l'unilatéralisme américain.

La question de la refondation de la gauche se pose dans cette problématique ”centriste” à la recherche de l'ambition du réalisme pour sortir des impasses ; celle d'une gauche de la gauche anti-libérale, cantonnée dans un rôle protestataire et celle d'un républicanisme sans visée affirmée de transformation sociale. D'où notre posture résolument éclectique, fondée sur la critique radicale du néolibéralisme mais profondément ancrée dans les fondamentaux républicains. Rompant avec des réflexes idéologiques pavloviens, ce nouveau ”centrisme” a besoin d'être expliqué pour devenir un nouveau point d'équilibre à gauche entre différentes sensibilités. C'est un défi encore loin d'être relevé !


37.Posté par Claire Strime le 09/07/2007 15:12
Une position "centriste réaliste" n'est pas forcément 1 sorte de "ni ni".
Si Mme royal avait gagné la présidentielle, une tentative interne (bloc Royal-Zapatero-Prodi, avec l'aide des forces sociales organisées de l'Europe du Nord) d'accomoder socialement la politique de l'Eurogroupe, en allant vers l'affranchissement vis à vis de certains dogmes monétaristes, eût pu avoir un sens.

Mais avec l'axe Sarkozy-Merkel réellement existant, le réalisme politique prend une autre tournure. Certes les choses ne sont pas simples, et le PS reste, comme depuis les élections présidentielles de 1974, au centre de la vie politique française (plus pour le pire que pour le meilleur). Il ne suffit pas de rejeter le mondialisme débridé de la gauche de la gauche (qui cache mal son adaptation à la "libre" circulation des marchandises, biens et personnes) et 1 certain souverainisme désincarné qui ignore la fin des marchés nationaux.
Reste à trouver la position qui tiendra à la fois compte de l'impossibilité de réformer l'Europe de la BCE, de Merkel et de l'avant-garde atlantiste de Tallinn à Constanta et de la possibilité de mobiliser le "front de classes", centré sur le salariat, dans toutes ses dimensions, nationale, régionale-européenne et internationale (notamment contre le dumping social).
Dans ce cadre la référence à l'exception blumienne peut être utile, pour l'opposer au social-libéralisme, tout comme le neutralisme suédois et autrichien, mais les défis du 21ème siècle sont plus audacieux et mondiaux.

38.Posté par C.Tasin le 09/07/2007 17:31
Je ne crois pas que l'on ait la moindre chance de reconquérir l'électorat populaire avec ces discours d'une élite intellectuelle s'adressant à une autre élite. Comment faire comprendre à Monsieur tout lemonde que le centre ce n'est pas le centre gauche-droite mais le centre de la gauche ? Posture insoutenable et d'autant plus absurde que S.Royal ne s'est pas privée d'appels du pied à Bayrou ni de références à Blair ! Comme Strauss-Kahn elle est pour la social-démocratie. Ce qu'il nous faut, c'est non pas le centre de la gauche ( comment de pas rire en écrivant cela ? ) mais faire émerger la gauche, laïque, républicaine, souverainiste mais prête à bâtir une Europe qui protège au lieu de détruire. Peu de gens au P.S. sont dans cet état d'esprit : Fabius, Mélenchon, Emmanuelli et quelques-uns de la jeune garde, mais ils existent. Pourquoi devrions-nous absolument nous arrimer à un bateau qui coule ? Pourquoi devrions-nous absolument rejoindre un parti qui trompe sciemment ses électeurs, choisit ses candidats en fonction des sondages et des médias, sert de caution à des ambitions personnelles comme en 2007 et n'a plus de socialiste que le nom ?

39.Posté par Claire Strime le 10/07/2007 09:04
Je ne suis pas sure que le PS ait à 100 % trompé ses électeurs, le programme induit par Maastricht et le TCE était très clair (même si M. Toutlemonde n'a pas fait des études). Et d'ailleurs quel parti sérieux ne choisit pas ses candidats en fonction des sondages-sauf à vouloir rester scotché à 0,4 %- et ne tient pas compte des ambitions personnelles (dans 1 société très marquée par les révolutions individualistes de 1789 et 1968)?
Je ne sais pas ce que vous devriez faire, cher(e)s ami(e)s du MRC mais il me semble que le PS n'est pas le bateau qui a le plus coulé à gauche (électoralement s'entend, idéologiquement ça mérite discussion). J'avais du écrire par ici que les Kouchner-Jouyet ça faisait pas les Déat-Renaudel-Marquet de 1933...avec Bockel, Amara, DSK, Lang on va peut-être y arriver. Quoiqu'on pense du personnage et de certaines de ses positions passées, Fabius retrouve un certain espace.

40.Posté par Claire Strime le 25/07/2007 10:37
"Sarkozy, grâce à la plume de Guaino, a su au contraire trouver des accents républicains, voire ouvriéristes, en campant démagogiquement trois épouvantails : les jeunes des cités assimilés à la « racaille », les chômeurs et les « Rmistes » à l'assistanat, l'immigration enfin considérée comme le principal problème posé à l'identité nationale. Soyons clairs : ces trois problèmes existent : la dérive des banlieues où la discrimination sert souvent d'alibi à l'idéologie « victimaire », la dévalorisation du travail au regard des revenus de substitution, politique consciemment menée par l'influence de Jacques Delors depuis 1982, et enfin une certain développement des communautarismes. L'habileté de Nicolas Sarkozy a été de faire oublier que la crise à la fois sociale et nationale de la France procédait avant tout d'une mondialisation inégale où la dictature du capital financier remet en cause le modèle social patiemment édifié sur la base du programme du CNR de 1944." (JPC)

Il y a là, posé, le débat essentiel qui devrait occuper toutes les forces progressistes (faute de quoi on va se retrouver avec 50 ans de forces ultralibérales au pouvoir en France et UE).
Pour ajouter une note pessimiste je rapprocherais cette situation de celle des USA du tournant XIX-XXème siècle où les vagues d'immigrés avides de réussir ont permis à la bourgeoisie de bloquer l'expression politique (et partant culturelle) du mouvement ouvrier (certes elle a aussi été aidée par l'absence de laïcité et le messianisme protestant).

Ce débat, éminemment politique peut avoir des implications philosophiques; je suis en train de relire le texte de l'exposé de Sartre en 1945 "L'existentialisme est un humanisme", dont la partie la plus intéressante est la longue réplique de P.Naville qui avance le distinguo entre nature humaine et condition humaine:
"Aujourd'hui, la nature humaine se définit dans des cadres sociaux qui sont ceux d'une désagrégation générale des régimes sociaux, des classes, des conflits qui les traversent, d'un brassage des races et des nations qui font que l'idée même d'une nature humaine uniforme, schématique, ne peut plus se présenter avec le même caractère de généralité, revêtir le même type d'université qu'au XVIIIème siècle, à l'époque où elle paraissait s'exprimer sur la base d'un progrès continu."(P.Naville).

41.Posté par la fourmi rouge le 16/08/2007 15:32
bonjour,

@ Elie Arié : post du 6/7 à 20h49

vous êtes vache avec lolo !

MDR !!!


@ Christine Tasin : post du 1er/7 à 10h25

Entièrement d'accord avec vous (NDA).


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