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"Je défends une école reposant sur les valeurs de savoir, d'effort, d'autorité des maîtres et les valeurs de la République"


Jean-Pierre Chevènement était l'invité du "Téléphone sonne" sur France Inter, mercredi 14 septembre 2011.


"Je défends une école reposant sur les valeurs de savoir, d'effort, d'autorité des maîtres et les valeurs de la République"
Verbatim express:
  • Il est évident que l'exemple de la vertu devrait venir d'en haut et qu'on ne peut que condamner ceux qui donnent le spectacle affligeant que nous voyons.
  • Les sociétés humaines ont toujours été imparfaites. C'est à lutter contre ces imperfections que chacun doit s'attacher, qu'il s'agisse des responsables politiques qui ont reçu le mandat du peuple ou qu'il s'agisse des enseignants, qui ont aussi une tâche magnifique qui est de former le jugement des enfants, qui est de leur transmettre les connaissances.
  • Il faut que chacun fasse son métier, et que naturellement la loi s'applique dans toute sa rigueur à ceux qui, haut placés, donnent l'exemple du contraire de la vertu.
  • Une école qui n'instruirait pas ne pourrait pas non plus éduquer. Il faut rétablir une juste hiérarchie : l'école doit d'abord instruire. En même temps, elle doit transmettre des valeurs.

  • Les valeurs de l'école sont les valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité mais aussi laïcité, solidarité, et il faut mieux faire le lien entre l'éducation civique (...) et l'éducation morale. Et il me semble que le lien, c'est l'idée de citoyenneté.
  • Je pense qu'il faut mieux faire le lien entre l'instruction et l'éducation, entre la République et ses valeurs, et puis la morale républicaine, qui quand même est une vieille chose.
  • Il y a une tension entre cette société dominée par le capitalisme financier et des écarts de plus en plus abyssaux entre les revenus et les patrimoines, et d'autre part les valeurs qu'affirme l'école.
  • Il y a une contradiction motrice entre les valeurs que veut promouvoir l'école, qu'elle doit promouvoir, et ce que nous voyons dans la société. On devrait résorber cet écart. Est-ce qu'on le résorbe ? Évidemment, non.
  • Je ne critique pas le fait qu'on a réintroduit l'instruction civique et morale. C'est en soi une bonne chose. Mais il faut que l'école s'arrête au seuil de la conscience de chaque enfant. On n'a pas à modeler les consciences.
  • L'État éducateur doit former le jugement et il doit prendre quelques règles simples qui découlent de la citoyenneté, de l'intérêt général, du refus des intérêts particuliers et du refus surtout de l'hyper-individualisme libéral tel qu'on l'a vu se développer depuis une quarantaine d'années et qui mine l'école.
  • C'est refaire la République qui est important, et naturellement au cœur de la République à refaire, il y a l'école.
  • J'ai assez de considération pour les enseignants pour penser qu'ils sauront maintenir cette instruction morale à l'abri de toute espèce de conditionnement, de moraline, d'activités moralisatrices. Je crois qu'on peut faire confiance aux enseignants.
  • Les valeurs communes sont les valeurs communes aux citoyens. Elles peuvent être bafouées dans la réalité : la crise sociale, le communautarisme, la contestation irrationnelle des valeurs collectives, tout ça ce sont des réalités, mais ça ne doit pas nous faire oublier ce que nous avons en commun en tant que citoyens français et il faut l'expliquer clairement.
  • L'éducation nationale est en panne en France, depuis 1995.
  • On voit clairement que monsieur Chatel défend l'école comme une entreprise à laquelle il veut appliquer des recettes managériales, alors que je défends l'école comme institution de la République, reposant sur des valeurs qui sont : le savoir, l'effort, l'autorité des maîtres et les valeurs de la République, bien entendu. Ce sont deux conceptions différentes.
  • Il n'y a pas de contradiction entre d'une part l'éducation au jugement critique et d'autre part la reconnaissance d'un certain nombre de valeurs civiques, cela va de pair. Mais pour tout cela, pour éduquer à la liberté, l'école doit d'abord instruire, il faut le rappeler.


Rédigé par Chevenement.fr le Mercredi 14 Septembre 2011 à 22:38 | Lu 3048 fois



1.Posté par gerard pendaries le 16/09/2011 10:58
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Moi qui ne comprend rien à ce que disent la plupart des Femmes et des Hommes Politiques je remercie M. Chevènement pour ses analyses qui me paraissent frappées au coin de la raison.
Notamment sur l'Euro. Certains font croire que grâce à l'habileté de leur pilotage ils pourront gagner
un Grand Prix avec un moteur initialement vicié...
" Avec le bois tordu de l'humanité, comment prétendre faire quelque chose de droit?"
(Kant)

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