Agenda et médias

"Il faut sécuriser les classes populaires: cette question est au cœur d'une politique de gauche"


Jean-Pierre Chevènement était l'invité de la matinale de France Culture, mercredi 14 septembre 2011.


Verbatim express :

  • A propos d'un éventuel passage du Sénat à gauche : Cela finira par arriver. Ce n'est pas Sarkozy qui l'a fait, ce sont les électeurs. Il y aura une poussée à gauche. Est-ce qu'elle ira jusqu'à renverser la majorité sénatoriale ? Cela se jouera à quelques voix, probablement 4 ou 5.
  • A propos de la réforme territoriale : elle était probablement inutile même s'il y avait surement quelques petites corrections à apporter
  • La Grèce est, en principe, hors d'eau pour 10 ans. Mais la question que je pose est : comment la Grèce, qui vit essentiellement du tourisme, peut redevenir compétitive ? L'avantage du plan est de nous donner le temps de réfléchir.
  • L'euro a renforcé les forts et affaibli les faibles.
  • Il faudrait donner à la BCE des attributions similaires à celles de Fed, qui pratique une politique de création monétaire, et à ce moment vous auriez un euro qui aurait une tête.
  • La solidarité européenne ne peut pas aller aussi loin que la solidarité nationale.

  • A propos des révélations concernant les « hommes de l'ombre » : Cela m'inspire une certaine répugnance et je suis profondément désolé pour le fonctionnement des institutions démocratiques. Comment voulez-vous que les Français aient confiance?
  • Le tournant de 1983 a été l'abandon de la politique industrielle, technologique, scientifique qui était le cœur de la politique de la Gauche. On a choisi la monnaie forte. 1983-2011, c'est le même choix : celui d'une monnaie surévaluée.
  • L'euro est le choix d'idéologues d'Etats-Unis d'Europe qui ne sont pas mûrs.
  • L'euro est une monnaie asphyxiante
  • J'ai défini deux plans vis à vis de l'euro : le plan A est de changer les règles de la zone euro. Si ce n'est pas possible, il faut passer à une monnaie commune qui restaure les mécanismes d'amortissements des monnaies de pays qui ont perdu leur compétitivité.
  • Ce qui manque c'est la vision d'un homme d'Etat pour piloter au milieu des récifs dans l'intérêt de la France.
  • Une monnaie est faite pour un pays. L'Allemagne dispose de monopole techniques, elle a un tissu industriel. Même avec des prix forts, elle continue d'exporter. La France n'a pas un tissu industriel comparable à l'Allemagne et nous avons vu notre compétitivité se dégrader. Cette monnaie n'est donc faite que pour l'Allemagne. Nous avons adopté un mark-bis.
  • Le président de la République a besoin d'une vision claire. Je ne la vois s'exprimer ni chez Nicolas Sarkozy, ni chez ses concurrents.
  • Je pense qu'il y a une crise de la République, à la fois dans l'Etat et chez les citoyens. Les devoirs qui s'imposent aux hommes politiques leurs échappent. Ce sont des idéologues fumeux ou des personnes intéressées par leur carrière. Dans ce concours de laideur, la droite gagne très largement.
  • Pour rembourser la dette, il faut avoir des plus-values fiscales. Il faut donc imaginer un plan de croissance européenne, un plan d'investissement, une relance salariale et peut être une politique de création monétaire de la BCE.
  • Sur les questions énérgétiques, il faut faire preuve de plus de pragmatisme et de moins d'idéologie. Je crains l'influence que peuvent avoir les Verts sur ces questions auprès des candidats socialistes.
  • Il faut sécuriser les classes populaires à tous points de vue : je ne parle pas que de la police et de l'insécurité. Je parle du pouvoir d'achat, de l'emploi, de la réindustrialisation, de l'école, du logement. Ces questions sont au cœur d'une politique de gauche.
  • La France a du faire faillite 26 fois depuis le XVIe siècle mais elle est toujours là, elle dure. Ce ne sont pas les marchés qui sont l'horizon de l'Histoire. Ce sont les peuples les grands acteurs.


Rédigé par Chevenement.fr le Mercredi 14 Septembre 2011 à 16:35 | Lu 2493 fois



1.Posté par Jules DUNORD le 15/09/2011 18:20
Tout à fait d’accord avec vous M. Chevènement, il faut sécuriser les classes populaires et comme vous le dites si bien à tous les niveaux : insécurité, pouvoir d'achat, emploi, réindustrialisation, école, logement. Il faut aussi leur parler avec des mots simples et les écouter.

Le peuple aime le bon sens et le parler vrai.

Le PS les a délaissées à tel point que certains d’entre eux se tournent vers le FN. C’est dire à quel point, les classes populaires et moyennes se sentent abandonnées.

Je sens une assez grande effervescence autour de vos interventions dans les médias. Il est vrai que l’automne débute le 21 septembre et que c’est en automne que vous annoncerez votre candidature.

Ne tardez pas. Entourez-vous d’une équipe solide, usez et abusez d’internet et surtout ne désespérez pas ceux qui veulent un véritable changement dans un esprit républicain.

2.Posté par Michel PILLIER le 16/09/2011 11:17
Pour de qui est de parler avec des mots simples, Jean-Pierre peut encore progresser... Bien que les sujets qu"il traite soient complexes, il lui faut avoir la souci de la vulgarisation.
Sur l'annonce officielle d'une candidature (encore éventuelle), il est avisé de la préparer sans confondre vitesse et précipitation. Laisser passer les sénatoriales et la désignation du candidat PS me paraît de bonne méthode.

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