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Migrants : "La vraie solution, c'est le co-développement"


Jean-Pierre Chevènement était l'invité d'Itélé, dimanche 2 août 2015. Il répondait aux questions de Jean-Alexandre Baril.


Verbatim express :

Sur l'immigration irrégulière
  • Il y a une certaine hypocrisie sur ce dossier. D'une part on ne peut que plaindre les migrants, manifester de la compassion pour leur sort. D'autre part on affirme notre indignation pour les passeurs, notre volonté de réprimer leur activité criminelle. Mais on n'empêchera pas les migrants de passer à travers les mailles du filet.

  • Les causes nous échappent très largement : les conflits dans les pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, les États faillis, qui n'existent plus ou peut-être n'ont jamais existé, et puis enfin, la misère. Il y aura 2 milliards d'habitants en Afrique en 2050.
  • En ce qui concerne l'Europe, je n'ai jamais été très favorable aux accords de Schengen. Les frontières avaient ceci de bon qu'elles permettaient des contrôles successifs. Je ne propose pas qu'on revienne là-dessus, mais le cas échéant il faut savoir rétablir des contrôles temporaires.
  • La vraie solution, c'est le co-développement. Nous pouvons y contribuer. Je pense que si on mettait davantage d'argent dans l'éducation, l'agriculture, l'énergie, trois domaines bien ciblés, on pourrait déjà faire en sorte que les choses s'améliorent, sachant que cela dépend d'abord des Africains.

    Sur la Grèce, l'austérité et l'euro
  • L'endettement de la Grèce à hauteur de 177% de son PIB est le résultat d'une chute de son PIB de 25%, depuis qu'on a appliqué les politiques d'austérité, depuis 2010. La médecine administrée à la Grèce a échoué.
  • L'arbre grec nous cache la forêt de l'euro. L'euro est une monnaie mal conçue, qui juxtapose des pays très différents. Les riches s'enrichissent et les pauvres s'appauvrissent. Il faut passer de la monnaie unique à une monnaie commune, c'est à dire une devise que nous aurions en commun et qui servirait pour les échanges internationaux, tout en réintroduisant des éléments de flexibilité à l'intérieur de l'Europe.
  • Dans l'immédiat, on ne peut pas jeter la Grèce dans les ténèbres, et la politique de M. Schäuble n'était pas admissible. Dans l'immédiat, je crois qu'il était bien de la garder dans la zone euro, mais on n'a fait que gagner du temps. On n'a pas résolu le problème. Le problème, c'est la redéfinition des règles de l'euro.
  • Le Président de la République dit qu'il faut aller vers toujours plus d'intégration. Moi je ne le crois pas : je crois qu'il faut ralentir, trouver des modalités plus souples de fonctionnement, et permettre à l'Europe une croissance plus forte.
  • De toute façon les pays européens ne seront pas remboursés, donc si on diminuait de moitié la dette grecque, ce serait une bonne chose. Mais le FMI pose d'autres conditions pour un sauvetage de la Grèce avec lesquelles je ne suis pas vraiment d'accord.


le Dimanche 9 Août 2015 à 11:05 | Lu 6120 fois



1.Posté par Carl GOMES le 17/08/2015 12:33
J'interviens en hors sujet pour parler du sujet du rachat d'Alstom qui revient au premier plan après la fuite de l'accord de l'UE concernant le rachat de GE. Outre le fait de constituer une aubaine pour quelques actionnaires, ce rachat n'est pas souhaitable pour plusieurs raisons. Tout d'abord du point de vue de la concurrence, elle est faussée pour l'Allemand Siemens avec encore un acteur de moins sur le marché des turbines.
L'avenir d'Alstom Transport est compromis: en effet les comptes d'Alstom Energie permettaient de rééquilibrer les mauvaises années d'Alstom Transport et vice versa.
L'avenir d'Alstom Energie est lui aussi, à mon avis sombre, car malgré les engagements de GE, EDF qui se fournissait chez Alstom sera à l'avenir devenir dépendant de GE pour la maintenance de ses turbines. Que va devenir Alstom Energie? Se spécialiser dans les turbines nucléaires? Fabriquer des gammes parallèles dédiées au marché français? C'est à mon avis le plus vraisemblable. Tout ceci sans réelle volonté de développement car sans réel intérêt pour GE et les Etats-Unis . C'est donc à plus long terme EDF (avec un parc essentiellement nucléaire et hydroélectrique) qui sera la victime collatérale de cet accord. Sauf si on peut croire que l'énergie du futur viendra essentiellement des énergies renouvelables de type éoliennes fonctionnant avec de petites turbines. Ce qui est loin d'être le cas...

2.Posté par Carl GOMES le 18/08/2015 10:42
Je pondère mon post car je viens d'entendre qu'il y aurait création de 3 joint ventures Réseaux, Energies renouvelables (éolien en mer et hydro-électrique) et Activités nucléaires dans le monde et vapeur France avec un partenariat à 50/50 GE-Alstom donc à voir...

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