Carnet de Jean-Pierre Chevènement

Les maires passent. L’institution communale demeure


Editorial de Jean-Pierre Chevènement pour Belfort-Mag de Juillet 2007.


Compte tenu du résultat de l’élection législative dans la deuxième circonscription du Territoire de Belfort, j’ai décidé de mettre un terme au mandat de maire que le suffrage universel m’avait confié en mars 2001, il y a plus de six ans.

Elu maire pour la première fois en mars 1983 et ayant exercé continûment depuis lors cette fonction, sauf de juillet 1997 à mars 2001, période où des responsabilités gouvernementales prenantes m’empêchaient de le faire et où M. Jackie Drouet m’a relayé dans les fonctions de Premier Magistrat, j’ai considéré que le moment de la relève était venu.

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Ce n’est évidemment pas sans tristesse que je quitte le plus beau des mandats, celui auquel je me suis sans doute le plus profondément identifié.

J’ai aimé et j’aime Belfort. Je lui ai apporté le meilleur de moi-même depuis que, la première fois en mars 1977, j’ai été élu au Conseil Municipal.

Si je ne pars pas sans tristesse, je pars néanmoins sans amertume, avec le sentiment de l’œuvre accomplie. Simplement, je constate qu’un écart s’est créé entre le suffrage universel et moi-même.

Sur les raisons de cet écart, je ne m’étendrai pas ici. J’ai une certaine conception de l’action politique et je n’ai sans doute plus l’âge d’en changer. Je consacrerai mon énergie à maintenir et développer un courant républicain civique dont la gauche et la France ont besoin pour les temps qui viennent.

Je veux donc essentiellement remercier ici les Belfortaines et les Belfortains pour la confiance qu’ils m’ont faite depuis ma première élection comme député en mars 1973, confiance qu’ils m’ont maintenue si longtemps. Ma pensée va aussi aux personnels de la Ville qui ont accompli, chacun à sa place, sous l’autorité de deux Directeurs généraux successifs, MM. Gérard Jacot et Thierry Chipot, des prouesses pour faire de Belfort ce qu’elle est devenue.

J’ai apprécié leur professionnalisme et leur dévouement. Je leur en suis profondément reconnaissant.

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Vendredi 29 juin, M. Etienne Butzbach a été élu maire par le Conseil municipal de Belfort. Etienne Butzbach, par les délégations successives qu’il a exercées depuis 1983, notamment à l’Education et à l’urbanisme, a acquis une grande expérience.

Sa générosité et son ouverture d’esprit sont appréciées de tous. Sa tâche est difficile. J’espère que chacun notamment au sein du groupe « Belfort-Démocratie » du Conseil Municipal, aura a cœur de lui faciliter, dans l’intérêt de Belfort et de sa population.

Etienne Butzbach saura à la fois, j’en suis sûr, maintenir la continuité nécessaire à toute action féconde et contribuer au renouvellement des idées et des équipes dont l’échéance municipale est l’occasion normale. Je souhaite que chacun, au sein du personnel municipal, lui témoigne la même loyauté et lui apporte la même aide que celles dont j’ai pu moi-même bénéficier.

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En ce qui me concerne, je continuerai à siéger au Conseil Municipal. Avec le plein accord de mon successeur, je continuerai aussi à exercer les fonctions de président de la Communauté de l’Agglomération Belfortaine jusqu’en mars prochain, afin de faciliter la transition et de mener à terme les opérations engagées comme l’acquisition du site « Plutons », promesse de notre renouvellement économique futur. Je resterai donc présent à Belfort avec le souci de servir au mieux, pour le temps qui me reste et pour l’avenir, les intérêts de notre Ville et de son agglomération.

Le 700ème anniversaire de la liberté de Belfort est là pour nous le rappeler : les maires passent. L’institution communale, elle, demeure. Mais sa force dépend toujours, en dernier ressort, du sens de l’intérêt général et de la maturité politique des citoyens.


Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le Lundi 16 Juillet 2007 à 19:50 | Lu 4606 fois




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