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"La jeunesse ne voit pas très clairement s’ouvrir devant elle les portes de l’avenir!"


Jean-Pierre Chevènement était l'invité politique de Laurence Ferrarri sur iTélé dans Tirs croisés, jeudi 31 mars 2016.


Verbatim sélectif :
Je me suis exprimé avec bcp de modération car on comprend que dans une économie ouverte, il faille se battre à armes égales.
On nous vante le modèle allemand de flexi-sécurité mais en même temps, ce projet de loi n’est pas équilibré car si on regarde le modèle allemand, il y a aussi la cogestion, or il n’y a rien pour associer les salariés à la vie de l’entreprise. Or une bonne chose aurait été d’aller dans le sens d’une réforme du statut de l’entreprise pour que cela ne soit pas seulement la loi des actionnaires qui soit prise en compte mais aussi l’avis des salariés, l’avis du management. A partir de là, on aurait peut être pu négocier une certaine flexibilité, mais on a pris le problème par le mauvais bout.
Je suis sensible à la difficulté dans laquelle se trouve le gouvernement et par conséquent je les comprends.
La jeunesse ne voit pas très clairement s’ouvrir devant elle les portes de l’avenir, c’est le moins qu’on puisse dire !
Les politiques publiques ont un peu oublié la jeunesse, or c’était le programme du candidat Hollande… Le vrai problème, c’est le chômage de masse qu’on a laissé s’installer depuis longtemps. Je vous rappelle qu’en 1983 j’avais prédit ce qui se passe aujourd’hui, j’avais indiqué que le choix d’une monnaie forte aboutirait à la désindustrialisation du pays et à l’installation d’un chômage de masse. Malheureusement c’est ce qui s’est passé. Il faudrait revoir la monnaie unique, penser à quelque chose de plus souple, de plus flexible, une monnaie commune qui permettrait une croissance plus élevée et qui permettrait de résorber ce cancer du chômage.
Une monnaie commune qui pourrait s’appeler l’euro mais qui permettrait la fluctuation de devises nationales utilisables en internes, l’euro restant la monnaie de transaction internationale.

Il ne faut pas tomber non plus dans le jeunisme, la jeunesse n’a pas toujours raison, on ne peut pas courir derrière la jeunesse. Mais il faut répondre à ses préoccupations profondes : ils ont raison d’être inquiets et là je les soutiens.

François Hollande s’était engagé à revoir le traité budgétaire européen, or il a oublié de le faire. Or c’était la condition de base d’une réorientation de la politique européenne et de l’Europe que je crois souhaitable.

J’ai entendu une lycéenne arguer du fait que le retrait du projet de révision constitutionnelle était un signe qui indiquait clairement qu’il fallait obtenir également le retrait du projet de loi El Khomri. C’est une des raisons pour lesquelles je me suis exprimé avec modération parce que cela veut dire qu’on condamne le gouvernement à l’impuissance. Il faut quand même que le gouvernement dans l’intérêt de la France puisse gouverner. Cette loi peut passer, mais amendée, débattue et rééquilibrée par des dispositions qui concernent l’orientation de la politique des entreprises. On ne peut pas vivre dans le système du capitalisme patrimonial comme dit M. Minc, le capitalisme financier où l’acquisition de valeur pour l’actionnaire est la seule chose qui compte.
Il faut penser aux salariés, à la recherche, à l’investissement.
La France n’est pas irréformable, encore faut-il bien lui expliquer. Dès le départ, il y a eu une petite erreur : il fallait que cette poignée d’individus puisse être déchu de sa nationalité qu’ils soient mono nationaux ou binationaux
La France n’a pas donné le spectacle d’une peuple uni contre l’agression dont il a été victime. Je le regrette. Ce n’est pas bon pour la France.
L’unité de l’Etat est nécessaire et le gouvernement doit donner le spectacle de l’unité. Si on n’est pas d’accord sur des sujets vraiment importants, alors l’honnêteté conduit à démissionner.

Je suis légitimiste : François Hollande, élu pour 5 ans, doit aller au terme de son mandat. J’ai conseillé à François Hollande de prendre une initiative sur les sanctions qui touchent la Russie. On fait également inutilement durer la guerre en Syrie.

L’Arabie Saoudite existe, c’est une réalité.

Arnaud Montebourg est un des espoirs pour le pays. C’est à lui de tracer son chemin.


le Jeudi 31 Mars 2016 à 23:28 | Lu 3163 fois



1.Posté par Olivier BRANDENBURG le 01/04/2016 01:03
Oui,1958,transformation et non réforme!

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