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"L'important est maintenant de donner une majorité à François Hollande les 10 et 17 juin"


Jean-Pierre Chevènement était l'invité du 22h de Public Sénat, lundi 14 mai 2012. Il répondait aux questions de Sonia Maabrouk.


  • J'ai fait savoir dès le 13 mars, le jour où j'ai annoncé mon soutien à François Hollande, que pour ce qui me concerne je ne visais aucune responsabilité
  • Je n'ai jamais été polarisé par une responsabilité ministérielle.
  • La tâche de François Hollande est celle d'un Président de la République. Il doit choisir les profils qui correspondent le mieux aux tâches qui sont celles de l’État. Par conséquent, ce sont des choix extrêmement importants. Il ne peut pas y avoir d'affect.
  • François Hollande a dit qu'il valait mieux que le Président de la République se sente proche de son Premier Ministre. Ça n'a pas toujours été l'avis de François Mitterrand.
  • S'agissant de Jean-Marc Ayrault, c'est un homme de gauche authentique. Je le connais depuis longtemps. Il a su montrer toutes ses qualités comme président du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale pendant plus de 10 ans.
  • Je n'ai pas d'avis à donner. François Hollande en reçoit beaucoup. Il fait sa synthèse, comme il sait si bien le faire, mais le fait tout seul.

  • Je crois que les tensions qui étaient palpables depuis plusieurs mois entre Mme Merkel et M. Hollande se sont apaisées. Mme Merkel n'a pas eu beaucoup de chance dans les récentes élections allemandes. François Hollande, lui, en a. Mme Merkel va donc être contrainte à la synthèse.
  • Il y aura des eurobonds. Ce qui sera plus difficile, ce sera le rôle de la BCE comme garant de la stabilité de la zone euro. C'est la question essentielle.
  • Sur les eurobonds : Mme Merkel est très attachée à marquer la responsabilité des Etats. Elle ne veut donc pas mutualiser la dette. Par contre, je pense que sur le rôle de la BCE, on devrait au moins dans les faits commencer à mieux se comprendre et à avancer. Les marchés ont déjà intériorisé l'idée qu'en cas de crise dans la zone euro, la BCE devra intervenir. Elle l'a déjà fait puissamment, elle devrait le refaire à l'avenir.
  • D'après les sondages, les Grecs veulent rester dans la zone euro mais ils n'acceptent pas la rigueur du plan d’austérité. La réflexion mérite d'être affinée. On ne peut pas prendre une décision aussi lourde que la sortie de la Grèce de la zone euro sans penser à ce que l'on fera après, avec le Portugal par exemple.
  • Il faut que les Français soient convaincus que l'important est maintenant de donner une majorité à François Hollande les 10 et 17 juin car nous n'avons pas voté pour l'austérité.


Rédigé par Chevenement.fr le Mardi 15 Mai 2012 à 17:35 | Lu 3892 fois



1.Posté par Guillaume DELYE le 20/05/2012 14:53
J'ai l'impression de l'état major du PS considère que ces élections législatives sont gagnées d'avance dans la mesure où elles ne seraient qu'une confirmation du résultat des présidentielles. La seul spectre de la paralysie institutionnelle a en effet de quoi justifier un vote qui aille dans le sens du nouvel exécutif. Cependant, il faut tout de même reconnaître que la victoire de François Hollande a été courte et qu'elle s'explique autant par le rejet de la personne de Sarkozy que par celui de sa politique. La victoire de François Hollande ne traduit pas une adhésion à son projet. Il ne suffit donc pas de reprendre la carte du vote du deuxième tour pour en déduire la composition de la future assemblée.

Je regrette donc vivement que le PS ait refusé l'accord proposé par le Front de Gauche pour sécuriser les circonscriptions à risque. Martine Aubry préfère apparemment une majorité de gauche plus courte mais monocolore à une majorité plus large mais plurielle. . On ne peut tout de même pas dire que ,dans cette élection, le Front de Gauche, partant d'à peine 20 députés, soit très menaçant pour le PS. Si cela se concluait par une victoire de la droite avec une étrange cohabitation à la clef, il faudrait cerner rapidement les responsabilités de cet échec et de cette mauvaise stratégie.

Le Front de gauche et Jean Luc Mélenchon ont apparemment fait bien des frayeurs aux responsables du PS mais ce n'est pas une raison pour essayer de l'écraser en remettant en jeu une victoire acquise de si haute lutte.

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