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"L'identité nationale de la France, c'est l'identité républicaine !"


Jean-Pierre Chevènement était l'invité de "Questions cribles au Sénat" sur France 3, mardi 27 octobre 2009 à 23h50.




Rédigé par Chevenement.fr le Mercredi 28 Octobre 2009 à 09:26 | Lu 6571 fois



1.Posté par Emmanuel Gilquin le 28/10/2009 10:16
En pleine controverse sur le tchador, il y a quelques années, un de mes étudiants de l'IUT de Villetaneuse entra dans mon bureau pour me poser une question sur mon cours d'images de synthèse.

Au moment de sortir, ce jeune banlieusard du 9-3 s'enhardit et me demanda : Ne trouvez vous pas qu' "ils" "nous" ennuient avec la laîcité?

- Préféreriez vous voir, à ce mur, un crucifix?

Comme j'avais des étudiants de toutes confessions, mon pauvre mur n'aurait pas suffi à l'autre solution, celle du colosse Mister T dans Agences tous risques : afficher les emblèmes de toutes les religions possibles.

La laîcité est donc une nécessité logique en République.

L'égalité (notamment) des chances également.

Mais la fraternité ne se décrète pas.

Il faut au moins vivre ensemble, c'est le minimum minimorum et ne pas créer plus de ghettos....

Pr Emmanuel de Villetaneuse.

2.Posté par D. Servantie le 28/10/2009 13:11
Excellente intervention de Jean-Pierre Chevènement! Et oui, c'est cela l'identité nationale de notre pays, la République avant tout. La République française est une communauté de citoyens égaux en droits et en devoirs et non une nation ethnique. C'est pourquoi acoller le terme identité nationale à côté d'immigration pour un ministère me semble si peu républicain. Plus que jamais l'intégration de nouvelles générations issues de l'immigration ne se fera seulement et seulement si l'intégration par les institutions et par les valeurs de la République se remet en marche. Plus que jamais nous devons nous opposer à toutes formes de discriminations, positives ou négatives, toutes ont en elle le ferment de la division et à terme de la confrontation. La République a vocation à rassembler des citoyens libres et égaux, dans la fraternité et la solidarité. Et cela au-delà de toute question d'origine, de religion, d'appartenance à telle ou telle "communauté" qui ne peut être reconnu par la République justement car nous sommes avant toute chose une communauté de citoyens et non une société communautariste à l'anglo-saxonne. Ce combat pour l'intégration par la République doit être remis à l'ordre du jour et plus que jamais défendu avec vigueur.

3.Posté par Claire Strime le 28/10/2009 16:35
Barrès fait partie, au même titre que Jaurès et Thorez, de l'héritage politique de la France des 5 dernières républiques.
Mais il n'est pas forcément possible de recevoir l'intégralité de l'héritage politique et intellectuel de la Nation.

4.Posté par Frédéric Maurin le 29/10/2009 08:02
Je travaille dans un établissement public à caractère commercial. Quand il s'agit de préparer quelque chose (un rendez-vous, un projet), on ne prépare rien, on fait un briefing. S'il faut en tirer un bilan, on assure un débriefing. On ne me demande pas de compte-rendu mais bien de faire un reporting. Invités à être de plus en plus mobile, on y a proposé des speed-dating avec des recruteurs potentiels. J'y ai vu des commerciaux faire l'objet de classement : ils pouvaient être leaders,outsiders ou challengers. J'arrête là.
Quand je rappelle ponctuellement que la langue de la République est le français, si j'en crois l'article 2 de la Constitution, et ceci quel que soit le statut de l'entreprise, je m'attire des sourires polis. Bon d'accord, ce n'est pas encore une faute professionnelle mais je ne suis pas convaincu pour autant que cela m'aide pour ma carrière.

Tout çà pour dire que, si la ficelle électoraliste n'était pas si grosse, je me réjouirais d'un vrai débat sur l'identité nationale. Je crois qu'on va rater une bonne occasion de réflexion, pardon brain-storming, pour mes cadres, pardon managers.
Si vous voulez en savoir plus, envoyez moi un courriel.
Je dis bien courriel car, vous êtes prévenus, je ne répondrai à aucun mail....

5.Posté par Claire Strime le 29/10/2009 10:24
De la constitution (monarchique) espagnole de 1978:

"Artículo 3.1. El castellano es la lengua española oficial del Estado. Todos los españoles tienen el deber de conocerla y el derecho a usarla. "

(Article 3.1 L'espagnol ("castillan") est la langue espagnole officielle de l'Etat. Tous les Espagnols ont le devoir de la connaître et le droit de l'utiliser.)

La mondialisation bouscule et menace les identités nationales, s'attaquant entre autres à certaines langues latines mondiales. Elle détruit aussi les acquis sociaux, les acquis culturels, ébranle les fondements d'une ou de civilisations tournées vers le progrès, menace directement le présent et l'avenir de nombreux peuples (allant dans certains cas jusqu'à l'ethnocide-par divers biais souvent insidieux).
Renan c'est bien et sa réflexion peut encore inspirer plus d'1 siècle après; mais il ne vivait pas au moment de l'hypermondialisation dont le rythme s'est accéléré ces 20 dernières années.

6.Posté par Emmanuel Gilquin le 29/10/2009 11:58
La langue de la République est le français.

La langue d'état est forcément unique.

Sinon on se retrouve avec des situations juridiques très difficiles, comme sous les Mérovingiens, où celui qui parlait latin exigeait le droit romain, tandis qu'Adelheid (Adélaîde) et Hlotilda (Clotilde), souhaitaient se voir appliquer le droit germanique ou la loi gombette.

Dans ce contexte de nécessité, les autorités françaises doivent faire un effort de bienveillance vis à vis des langues locales.

Il y peu, je visitais Rubrouck, seule commune jumelée avec la Mongolie, tout près de Saint Omer, et son joli petit musée des steppes, à la gloire de Guillaume de Rubrouck, ce moine flamand qui, un siècle avant Marco Polo arriva en Mongolie à pied.

On y vend les derniers exemplaires de ses mémoires, édités, il ya dix ans par l'Imprimerie Nationale.

"Votre grand mère paternelle était flamande? Et vous ne parlez pas notre langue?" me dit la guide.

Les flamands, en France, sont assez maltraités, ce qui justifie et encourage, en Belgique, les extrêmistes flamingants de l'ex- Vlaams- Block.

Pauvre Belgique!

Pr Emmanuel Gilquin.

7.Posté par gasoil le 30/10/2009 00:48
Vous souhaitez "une gauche responsable et une droite humaine..."

vive Chevènement, vive Dupont-Aignan

union des républicains des deux rives !

http://republicain.noadforum.net/

8.Posté par Michel Joblot le 30/10/2009 20:49
NON, ce n'est pas si simple!

Le MRC et Jean-Pierre Chevènement ne peuvent pas se contenter de repousser cette question d’un revers de main ; elle est tout à fait d'actualité.

Quand j'étais encore membre du MRC, La Fédération du Rhône à présenté lors d'un précédent Congrès une proposition pour rendre obligatoire l'apprentissage du français pour tous les primo-arrivants.
J'ai personnellement présenté cette proposition, JYA m'a expliqué avec un air navré que cette proposition était impossible à mettre en œuvre.
Cette proposition a été rejetée.

De même, durant 5 ans j'ai milité pour que nous revenions sur le choix funeste de nous être déclarer en faveur du droit de vote des étrangers (non membres de l'UE).
Une éminence du Nord-Pas de Calais m'a répliqué "qu'il ne voyait pas comment il allait expliqué aux maghrébins et aux polonais qui vivent dans sa région qu'on voulait leur refuser le doit de vote"(sic)!!!
la proposition a été rejetée.
Mais JPC dans son discours de clôture, m'a approuvé et a reconnu que cette question méritait d'être approfondi lors d'une convention ; beaucoup de camarades sont venus me féliciter, d'autres m'ont dit de ne pas me faire d'illusions, que la "bien pensance" mettrait vite cette question sous l'étouffoir.
A votre avis, qui a eu raison ?

Peu importe les arrières pensées, ce débat sur l'identité nationale mérite d'être lancé et mené ; l'excuse du FN pour le refuser est une excuse qui n'est plus crédible.

Se référer à Renan est largement insuffisant!
Il ya longtemps que la France n'est plus une "Communauté de Citoyens" !
Je développerai cette question ultérieurement.

Cordialement

Michel Joblot

9.Posté par Emmanuel Gilquin le 31/10/2009 06:02
J'invite les participants à ce blog au renoncement ........à l'anonymat.

Chers amis, vos textes sont de bonne tenue, sans gros mots, ni insultes, alors pourquoi avancer masqués?

Ce que dit Claire Strime doit être modulé ainsi.

Le globish, ou basic english, triomphe, et c'est bien.
Alphabet latin, peu de conjugaisons, pluriels évidents, 500 mots nécessaires, idéal pour le voyageur.
Dans les congrès, tout le monde comprend le globish d'un russe, d'un autrichien, ou de Monsieur Trichet, Gouverneur de l'Europa Bank ( Banque centrale européenne, Frankfurt am Main).
Notons que les locuteurs américains, ou pire anglais, ont du mal à se faire comprendre.
Le globish est un nouveau pidgin.

Les Etats Unis changent, aussi.
Les hispaniques cessent d'être méprisés comme "chicanos" (c'est à dire mexicanos), car ils votent, et sont de plus en plus nombreux. Ils ont leurs journaux, radios, télévisions, et une juge à la Cour Suprême.
Ils ne se sentent pas étrangers à Los Angeles, cités des Anges, ou San Francisco, pays de Saint François.
On assiste à une vraie Reconquista.
Divisée politiquement, l'Amérique Latine est unie dès qu'il s'agit d'accuser les "gringos" de tous les maux.

Faire semblant de ne pas parler globish est un sport international.

Quand on a le " look !!!!" américain (grand, massif), mieux vaut indiquer clairement qu'on est français (insigne à la pochette et sur le sac à dos).

Pour la pédagogie, il faut commencer par la langue allemande, qui est une langue orientale, par sa richesse phonétique, et continuer deux ans après par l'anglais.

Dans certains milieux, le hongrois est de première utilité!
Ainsi, lors des réunions du Manhattan Project ( bombe atomique américaine) Teller disait : "maintenant que cet allemand d'Einstein a quitté la salle, on parle hongrois!"

Pr Emmanuel Gilquin.

10.Posté par Claire Strime le 31/10/2009 11:46
E.Gilquin, j'accepte l'élément de complexité que vous introduisez dans le débat sur les langues (complexité et parfois chaos linguistiques). Il y a des arguments techniques et des arguments politiques...
Tout ce qu'on désigne par le terme langue n'en est pas forcément une; je prends l'exemple du breton chimique dont les locuteurs ont du mal à entrer en communication avec ceux qui ont reçu 1 patois-de différents dialectes-en héritage familial.
Mais étudier une langue morte ou artificielle difficile peut s'avérer utile pour étudier d'autres langues plus faciles et vivantes cette fois-ci.
L'apprentissage de l'espéranto présente aussi 1 intérêt pour apprendre ensuite d'autres langues.
Bien entendu la connaissance de la langue nationale-née dans un contexte ethnique et géographique déterminé- ne suffit pas à définir l'identité nationale, mais elle en constitue un axe indispensable. Je croyais que l'apprentissage du français était imposé aux enfants primo-arrivants (les adultes?).

11.Posté par Emmanuel Gilquin le 01/11/2009 02:28
Les mathématiques sont une économie de la pensée, disait mon cher vieux maître, le comte René de Possel, noble des Isles, et fondateur du groupe Bourbaki, avec Henri Cartan, qui voulait faire oublier Elie Cartan, "le magnifique", son père, et André Weil, frère trop aimé de la grande Simone Weil (l'ingrat liquide sa douce soeur en deux pages de ses mémoires, où il daube sur sa "folie").

René de Possel a recyclé la topologie, qu'il avait introduite en France vers 1930, pour en tirer la reconnaissance des formes et inventer le premier scanner, la "Machine à lire".

Le latin est une économie de la pensée. Le latiniste apprend facilement l'italien, l'espagnol, le roumain, les dialectes suisses, et ...le français !

Le grec ancien, le sanscrit sont aussi des économies de la pensée.

Je cherche un cours d'araméen qui me permettrait d'apprendre l'arabe et l'hébreu.

manar : phare menorah: luminaire

rais : tête, chef rosh : tête, commencement


Amitiés à tous, même aux bloggeurs masqués.

Pr Emmanuel Gilquin.

P.S. Le code civil interdit le masque, donc la burqa, dans les lieux publics, sauf en période de carnaval.
En privé, vous avez le droit d'organiser des soirées masquées, et plus, éventuellement, comme dans "Eyes wide shut" de Stanley Kubrick.

12.Posté par le maillot le 02/11/2009 16:44
dans le débat lancé par Besson votre position éleve considérablement ce débat.
Etre français c'est avant tout être l'héritier de1789,c'est être
républicain et laîque.c'est être humaniste.
C'est pourquoi le nationalisme est a manipuler avec précaution?

13.Posté par Lambersartois le 10/11/2009 17:05
Extrait du site du N.O.
Les Gens de Lettre sont priés de ne pas critiquer la Cour , conformément à la Tradition Française selon laquelle il est bien connu qu'ils sont les auxilliaires du pouvoir (cf. Voltaire et Sartre par exemple ). Sommes-nous encore en République ? Attention à l'impertinence !

Voici de texte :


Eric Raoult rappelle Marie NDiaye à son «devoir de réserve»
Par Grégoire Leménager
On ignore si Monsieur Eric Raoult, député UMP de Seine-Saint-Denis et maire du Raincy, a ouvert « Trois Femmes puissantes », qui a reçu le prix Goncourt la semaine passée. Mais on sait désormais qu'il lit les «Inrockuptibles», à qui Marie NDiaye avait accordé une interview à l'occasion de la sortie de son livre.
(c)Capman/Vincent/Sipa
Eric Raoult

Il vient de rendre publique son intention de demander à Frédéric Mitterrand qu'il rappelle, en sa qualité de ministre, la romancière à un « devoir de réserve » dont on ignorait jusqu'à présent l'existence :


« Monsieur Éric Raoult attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur le devoir de réserve, dû aux lauréats du Prix Goncourt. En effet, ce prix qui est le prix littéraire français le plus prestigieux est regardé en France, mais aussi dans le monde, par de nombreux auteurs et amateurs de la littérature française. A ce titre, le message délivré par les lauréats se doit de respecter la cohésion nationale et l'image de notre pays. Les prises de position de Marie Ndiaye, Prix Goncourt 2009, qui explique dans une interview parue dans la presse, qu'elle trouve "cette France [de Sarkozy] monstrueuse", et d'ajouter "Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, je les trouve monstrueux", sont inacceptables.

Ces propos d'une rare violence, sont peu respectueux voire insultants, à l'égard de ministres de la République et plus encore du Chef de l'État. Il me semble que le droit d'expression, ne peut pas devenir un droit à l'insulte ou au règlement de compte personnel. Une personnalité qui défend les couleurs littéraires de la France se doit de faire preuve d'un certain respect à l'égard de nos institutions, plus de respecter le rôle et le symbole qu'elle représente. C'est pourquoi, il me paraît utile de rappeler à ces lauréats le nécessaire devoir de réserve, qui va dans le sens d'une plus grande exemplarité et responsabilité. Il lui demande donc de lui indiquer sa position sur ce dossier, et ce qu'il compte entreprendre en la matière ?»

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