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Actes du colloque de la Fondation Res Publica : L'Etat face à la crise


Les actes du colloque du 9 décembre sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica : L'Etat face à la crise


Rédigé par redaction Chevenement.fr le Vendredi 9 Janvier 2009 à 17:10 | Lu 3246 fois



1.Posté par BA le 09/01/2009 17:53
Crise de pessimisme pour 71 % des PME françaises.

Selon une étude de la société Grant Thornton, les PME françaises sont plus inquiètes que les entreprises étrangères quant aux perspectives économiques pour 2009.

250 entreprises françaises et 7200 entreprises à travers le monde ont été sondées par Grant Thornton. Il en ressort que les PME françaises n'étaient que 21 % en 2008 à s'inquiéter pour leur avenir, 71 % aujourd'hui.

Deux principaux facteurs les préoccupent : la chute de la demande de consommation, pour 58 % d'entre elles, et l'impossibilité de pouvoir emprunter auprès des banques, pour 14 % d’entre elles.

http://www.lefigaro.fr/entreprise/2009/01/09/05011-20090109ARTFIG00500-crise-de-pessimisme-pour-des-pme-francaises-.php

En clair : le problème numéro 1, en France aujourd'hui, c'est l'appauvrissement des classes populaires et des classes moyennes.

A cause de cet appauvrissement, la demande s'effondre.

2.Posté par RepMod le 09/01/2009 18:46
Les banques ne jouent pas le jeu malgré les cadeaux sarkoziens.C'était cousu de fil blanc.De quel moyen de coercition dispose l'Etat ? Si des accords ont été conclus , quelles en sont les clauses ? Et même s'il ne s'agit que de prêts , quelles clauses pénales ? On aimerait de plus amples précisions sur ce que l'on fait de notre argent.

3.Posté par furaxauboulot le 10/01/2009 10:46
Autopsie d'un système en faillite :

« Thierry s'est senti trahi par Bernard Madoff »
Par Alexis Buisson | Journaliste | 27/12/2008 | 19H57

Après le suicide de son associé Thierry de la Villehuchet, le cofondateur d'Access International Advisors répond à Eco89. Patrick Littaye dénonce les "carences" de la SEC (Securities and exchange commission). Le gendarme de Wall Street serait passé à côté de "l’Affaire Madoff", qui a poussé Thierry de la Villehuchet au suicide.



Quand avez-vous rencontré Thierry de la Villehuchet?

En 1969, nous étions à Paris tous les deux. Il était à BNP-Paribas pour vendre des obligations. J’étais en charge de "corporate finance" là-bas. Je suis parti deux ans après. Lui est resté jusqu’en 1981. Puis, il est parti pour les Etats-Unis.

Nous avons créé Access International Advisors en 1994. Nous l’avons lancée l’année d’après. On se rendait compte que la gestion alternative avait de l’avenir. La gestion alternative consiste à utiliser de nouveaux instruments et de nouvelles techniques de gestion, comme la possibilité d’emprunter des titres à découvert par exemple, pour développer les ventes de titre. Alors que la gestion traditionnelle consiste à acheter des titres, des valeurs et des obligations, et à faire un pari sur l’avenir […], avec la gestion alternative, le client gagne de l’argent dans tous les cas de figure.

Comment fonctionne Access International Advisors?

On sélectionne des hedge funds, des fonds de gestion alternative, que l’on proposait aux différents professionnels que nous pouvions connaître, ou plutôt qui venaient faire leur marché chez nous. Les fonds étaient placés dans 25 comptes de courtage. Luxalpha (où étaient placés les 1,4 milliard de dollars confiés, via Access International, par de grandes fortunes européennes à Bernard Madoff, ndlr) était l’un d’eux. D’ailleurs, il est devenu le plus important.

Comment se sont passées les premières années?

Nous avions du mal à trouver notre place. On est parti avec deux crayons et on s’est demandé ce qu’on allait faire. Il y avait 36 positionnements possibles dans un métier comme celui-là. Le nôtre consistait à être grossistes. Les détaillants étaient les fonds de fonds, les fonds de gestion de fortune, tous les gens qui parlaient aux particuliers... Nous avons progressivement construit une plateforme de fonds que nous donnions à gérer à d’autres.

A Bernard Madoff entre autres?

Madoff représentait au départ 20% de ce qu’on avait. Mais au fur et à mesure que la crise économique s’est précisée, vers mars 2007, Madoff est devenu de plus en plus gros, jusqu'à gérer 80% des fonds de nos clients. Tout simplement parce que les autres fonds, les fonds normaux, avaient baissé fortement. Madoff était le seul qui ne baissait pas.

Quand avez-vous commencé à travailler avec lui?

C’était en 1996. Ce qui nous impressionnait chez lui était sa régularité. Chaque année, il atteignait des performances de 7-8% (de retour sur investissement, ndlr) parfois beaucoup plus, en fonction de la conjoncture. Pour moi, Madoff voyait le marché mieux que les autres. En tout cas, c’est ce que nous pensions. Comme "market maker" (courtier ou banque qui achète des titres qui ne trouvent pas preneur pour les revendre, créant ainsi un marché), il passait, dit-il, entre 200 000 et 500 000 ordres par jour […] Il avait une vue de marché extraordinaire. [...] Je ne sais pas quand il a commencé à dérailler. Jusqu’au jeudi fatal (11 décembre, date de la révélation du scandale, NDLR), on le bénissait tous les jours.

Ces performances extraordinaires, même par temps de crise, ne vous ont-elles pas mis la puce à l’oreille?

Non. Techniquement, tous les rapports décrivaient parfaitement comment il marchait. Rien, absolument rien ne laissait présager qu’il avait mis en place ce système de fraude. Par ailleurs, nous ne pouvions pas imaginer une seule seconde que le contrôle des pouvoirs publics américains connaitrait de telles carences. Ces contrôles étaient en place depuis la création de son entreprise en 1960.

Et Thierry de la Villehuchet lui faisait confiance aussi?

Thierry lui faisait entièrement confiance. On n’avait qu’une trouille, c’est que Madoff nous mette à la porte. Franchement, j’aurais préféré qu’il le fasse.

Quels sont les contrôles que vous, Access, avez mis en place pour vous assurer de la régularité des transactions entre vos clients et Madoff?

Ce n’est pas notre job de contrôler. Nous, on vérifie que les gestionnaires ne dérivent pas dans leur gestion. On ne voyait que les avis d’opéré (bordereau remis par l'intermédiaire financier à son donneur d'ordre pour l'informer que l'opération d'achat ou de vente a été réalisée, ndlr). On les épluchait et on pensait que la SEC (Securities and Exchange Commission) faisait le reste.

Donc il n’y avait aucun contrôle de votre part sur la manière dont les fonds étaient gérés par Madoff?

Non.

Comment expliquez-vous que la SEC, le gendarme boursier américain, n’ait pas réussi à épingler Madoff malgré des contrôles répétés?

Il faudrait leur poser la question. Comment les mecs ont loupé 50 milliards de dollars? Ça pour moi, c’est sans doute le plus formidable des mystères. J’aimerais bien avoir la réponse.

Comment avez-vous réagi à l’annonce du scandale le 11 décembre dernier?

Thierry m’a passé un coup de fil un soir, pendant un dîner. J’étais en Europe. Il m’a dit de prendre un verre d’eau. […] Pour nous, ça a été un désastre. Comme il (Madoff) avait été le seul à marcher en 2008, nous lui avions fait confiance. Thierry a eu un sentiment de trahison. Nous cherchions à l’époque des raisons de sourire. A partir du moment où tout le monde s’est fait avoir, nous n’avions pas plus de raisons que d’autres de désespérer. Mais un jour, Thierry a reçu un coup de fil: "Vous êtes grillés", lui a dit son interlocuteur. Je pense qu’il a eu le sentiment que toutes les portes s’étaient fermées.

Alors que cette "Affaire Madoff" prend une tournure tragique, que ressentez-vous?

Je ne souhaiterais pas à mon pire ennemi de vivre ce que je vis. Je ressens une incompréhension totale. Une stupéfaction totale. Madoff abreuvait les gens de conseils… On ressent des moments d’angoisse. Mais il n’y a que les imbéciles qui n’ont jamais peur. Il faut souligner que tous nos investisseurs ont été fantastiques. La vie reprendra son cours tôt ou tard.

4.Posté par thierry delbos le 10/01/2009 19:21
Pour les personnes de la région de Clermont Ferrand qui seraient intéressées, François Asselineau donnera une conférence sur le thème "Qui gouverne la France?"
Écouter un énarque, à contre courant total de la pensée unique, bousculer l’idéologie « européiste et libérale» qui depuis 30 ans constitue l’alpha et l’oméga des politiques, est déjà en soi un véritable moment de jubilation !
Mais en plus , lors de cette conférence 100% CAPTIVANTE, des choses STUPEFIANTES sont révélées que tous les médias et tous les « responsables » politiques ignorent ou pire, taisent…

Lundi 19 janvier à 20h00
Centre associatif Jean Richepin salle N°1
21 rue Jean Richepin
CLERMONT FERRAND

5.Posté par BA le 10/01/2009 21:15
François Chérèque et « le risque d'un clash social ».

Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque estime que le risque d'un « clash social » existe en France car « il y a çà et là des réactions de ras-le-bol », ce qui justifie l'organisation par les syndicats d'une journée d'action interprofessionnelle le 29 janvier.

Dans un entretien à paraître dimanche 11 janvier dans Aujourd'hui en France/Le Parisien, François Chérèque, interrogé sur sa crainte d' « un clash social », répond : « Ce risque existe. D'où notre journée d'action le 29 janvier. Le mécontentement monte dans les entreprises. Il y a, çà et là, des réactions de ras-le-bol ».

Selon le patron de la CFDT, « certains peuvent être tentés d'utiliser ou de manipuler ce malaise social. On a tendance à oublier que l'exploitation politique de la crise de 1929 et de la misère a amené le fascisme en Europe ».

François Chérèque réclame d'autre part, afin de combattre la crise économique, « des mesures pour le court terme, notamment pour soutenir le pouvoir d'achat des salariés car le plan du gouvernement est essentiellement centré sur une relance à moyen terme ».

6.Posté par furaxauboulot le 11/01/2009 00:10
BA ,
la CFDT est le syndicat "social-traite" par excecellence. Ca sent le bénitier à plein nez. OK ou Non ? Allié objecif du patronat , il ne mérite aucune mansuétude . Manipuler le malaise social ? En faveur de qui ? L'épisode de Notat sortant de sa berline de luxe il y a de celà quelques années pour se faire incendier m'a fait beaucoup rire.

7.Posté par BA le 11/01/2009 08:00
Front National : Carl Lang tente l'aventure solo sous le signe des « racines chrétiennes ».

Dix ans après le fracassant départ de Bruno Mégret, un autre cadre historique du FN, Carl Lang, s'est lancé samedi 10 janvier dans l'aventure en solitaire en faisant campagne pour les européennes dans le Nord-Ouest, où il affrontera la fille du chef, Marine Le Pen.

Dans un discours aux accents résolument droitiers, prononcés depuis un hôtel baptisé « Hôtel de la Croix Blanche » sur le Mont-Saint-Michel – « lieu qui symbolise les valeurs de la France éternelle et les racines chrétiennes de l'Europe » - Carl Lang a martelé qu'il représentait « le Front National réel ».

« Au moment où Sarkozy a lepénisé son discours, Marine Le Pen a délepénisé son père. Le Front National a abandonné ses thèmes historiques au nom d'une lubie de normalisation médiatique », a affirmé l'ancien secrétaire général du parti, opposé depuis des années à l'ascension de Marine Le Pen au sein de l'appareil.

Réaffirmant qu'il s'apprêtait à fonder un nouveau parti politique, dont il livrera les détails en février, l'eurodéputé sortant a affirmé inscrire son action dans la défense de la "majorité invisible" contre les "minorités visibles", désignant les jeunes issus de l'immigration.

« La France et l'Europe sont en phase d'être victimes d'une immigration de peuplement, qui va se transformer dans les années qui viennent en une immigration de remplacement », a lancé Carl Lang, reprenant la vieille phraséologie anti-étrangers qui avait fait le succès du FN.

« La France n'est pas terre d'Islam, et je ne crois pas que l'Islam soit soluble dans la terre nationale », a-t-il aussi dit, se présentant comme un opposant farouche à l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne.

« Idéologiquement, Carl Lang est à la droite de Le Pen. C'est un identitaire », affirme à son propos Jean-Yves Camus, chercheur à l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste de l'extrême droite.

http://www.marianne2.fr/_afp_newsmlmmd.f8c8c514b04b01c2445ca0546d1dc8ed.351_pnewsmlmmd.f8c8c514b04b01c2445ca0546d1dc8ed.921_nnewsmlmmd.a0fcbe458ff980230aeaf5047bf69fea.491_r2

Dans les années qui viennent, la France va subir un triple choc sur son territoire :

1- la pire crise économique et sociale depuis 1929 ;

2- la montée de tensions entre les classes sociales ;

3- la montée de tensions entre les religions.

Que va-t-il résulter de ce triple choc ?

8.Posté par furaxauboulot le 11/01/2009 12:53
BA nous transmet une intéressante analyse d'une extrème-droite en décomposition . Celle-ci a toujours été une spécialiste des querelles de chapelles. A mon avis en raison de la religion du "chef". Or , comme les "chefs" n'ont jamais manqués dans cette sensibilité , la dissémination s'explique aisément. Seul le FN avait réussi à fédérer un temps les intégristes chrétiens , les païens des forêts germaniques , les "rouges-bruns" etc. On revient en fait et c'est un parallèle avec 29 à une myriade de groupuscules , à un éclatement. Souvenons des querelles du 6 février 34 , des procès en hérésie contre De laroque et ses Croix de Feu qui sont restés dans le giron de la République en attaquant pas le Parlement. Un peu plus proche de nous , les Maréchalistes , les Francistes , les PPF , les RNP etc.
Il faut quand même souligner qu'en dehors de certaines idées reprises dans la classe politique traditionnelle ( dont le RPR avec les déclarations de Chirac sur les Français importunés par les odeurs et autres de leurs voisins arabes ) , cette extrème droite est ultra minoritaire. Montée des chocs entre religions dans un pays comme la France ? Je ne le pense pas hormis entre les communautés juives et musulmanes. Cette histoire de Gaza est effectivement terriblement triste pour deux raisons. Elle oppose des hommes qui jadis faisaient abstraction de leurs confessions respectives. Mais également , elle génère un repli communautariste contraire à la tradition Républicaine. Mias il me semble que le raccourci qui consiste à opposer a priori M. Levy à M. Ben Salem revient à les caser en fonction leur religion , ce qui est peut-être commode mais pas réaliste. Ceux-ci se moquent peut-être pas mal de la religion dont on les affuble contre leur gré car tous deux laïcs.
Quant au conflit de classes , je suis moins pessimiste que vous BA. Tout le monde est dans le même bateau. Les classes moyennes s'apauvrissent autant que les classe populaires. Je pense qu'elles sont solidaires les unes des autres. La distinction des classes était énorme par le passé. Il y avait les rouges et les autres. Souvenez vous de l'avant-guerre. Tout s'est plus ou moins uniformisé depuis lors.
Il va falloir tous serrer les dents en 2009 et remettre pas mal de choses à plat. Pour l'Europe , on peut compter sur les Tchèques pour aller dans le sens que vous avez toujours préconisé ici. En France , plus rien ne sera jamais pareil . Les Européennes , défouloir habituel , seront un excellent test.

9.Posté par BA le 12/01/2009 05:59
Le problème, c'est que des milliers de Français ne se conteront plus des élections comme défouloir naturel.

La pire crise économique depuis 1929 + un chômage de masse + des tensions entre religions chrétienne, juive, musulmane = ?

10.Posté par Claire Strime le 12/01/2009 09:24
La guerre en Palestine a révélé où se trouvait le PS français: certainement pas dans l'opposition à Sarkozy.

De Villepin vient au contraire de se positionner comme opposant assez clair à Sarkozy. Mais c'est un peu le "Napoleon dans le desert" de Max Ernst ( tableau entre autres sur www.surrealist.com).

11.Posté par RepMod le 12/01/2009 19:05
Je n'ai pas beaucoup de sympathie pour la CFDT.On peut lui trouver une certaine modernité , un coté consensuel etc. Pour autant , à dire les choses franchement FO-AFL-CIO , stay behind , ce n'est pas non plus ma tasse de thé. SUD et la CGT sont à mon avis plus honnêtes.

12.Posté par furaxauboulot le 12/01/2009 22:04
Villepin , homme de droite qui joue sa carte contre un autre homme de droite. Chère Claire , vous ne faites pas partie des gogos que ces postures abusent.

13.Posté par Claire Strime le 13/01/2009 09:40
Villepin ne joue pas sa carte mais tout simplement son avenir social...Il est de droite (et ouiouiste) certes mais il vaut nettement mieux que bon nombre d'hommes-femmes de "gauche" (à comparer par ex les propos des uns et des autres sur la guerre en cours en Palestine).
Et puis l'une des clés de la situation actuelle n'est elle pas de regrouper "2 franchais chur 3" sur des bases démocratiques (respect du suffrage universel-ex Lisbonne), patriotiques, puis républicaines enfin sociales contre le pouvoir sarkokouchnérien atlantiste actuel?
Donc un premier cercle incluant JFK, Bayrou, Villepin voire Baroin-Copé, puis 1 2ème cercle républicain, avec NDA et autres souverainistes nonistes et 1 3ème???

14.Posté par furaxauboulot le 23/01/2009 21:10
L'Etat face à la crise. Crise économique et financière certes mais aussi crise globale d'un mode de fonctionnement rejeté par la plupart de nos concitoyens. Lisons donc ensemble cet article du N.O. :

Burgaud devant le CSM : la note de la Chancellerie
NOUVELOBS.COM | 23.01.2009 | 19:55
1 réaction
Info nouvelobs.com Nous publions en exclusivité la note d’observation du ministère de la Justice qui servira de base à la procédure disciplinaire contre le juge Fabrice Burgaud devant le Conseil Supérieur de la magistrature, dans les suites de l'affaire Outreau. Le juge et ses pratiques y sont lourdement mis en accusation par le monde judiciaire.

Le juge Fabrice Burgaud

(c) Reuters
A Boulogne-sur-Mer, le juge Burgaud aimait répéter à ceux qui défilaient menottés dans son bureau: "cette histoire, c’est l’affaire du siècle". Le calendrier, en tout cas, lui donne raison, et, d’année en année, les fantômes d’Outreau n’en finissent pas de venir revisiter la justice. Cette fois, c’est Fabrice Burgaud lui-même qui surgit, puisqu’il va comparaitre devant le Conseil Supérieur de la magistrature pendant la première semaine de février pour répondre de son instruction, où 13 personnes -poursuivies pour pédophilie- furent finalement acquittées après des années de prison et deux procès d’Assises. Dans cette procédure publique très attendue, avec cortège de témoins, de caméras et de rebondissements, nouvelobs.com publie en exclusivité la note d’observation du ministère de la Justice, datée du 20 janvier 2009, qui servira de base à la procédure disciplinaire contre le juge, dont la défense est assurée par deux avocats (maitres Patrick Maisonneuve et Jean-Yves Dupeux) et un magistrat (Jean-Yves Monfort). A vrai dire, la lecture de ce texte est une surprise. Ou plutôt, des surprises.
Tout d’abord, le juge et ses pratiques sont lourdement mis en accusation par le monde judiciaire. Cela peut paraitre surprenant, mais c’est la première fois. Jusqu’à présent, les différentes instances professionnelles paraissaient surtout embarrassées et contrites. En 2006, par exemple, l’inspection de générales des services judiciaires avaient eu des timidités sémantiques pour évoquer "de très nombreuses insuffisances" dans l’instruction, sans pour autant "relever de fautes".
Cette fois, le texte de la chancellerie énumère contre Fabrice Burgaud son «manque de rigueur, d’impartialité et d’égards envers les justiciables", relevant que ses pratiques sont "systématiques voire volontaires". Par son comportement, il a donné "une image dégradée de l’institution judiciaire", fait qui est "contraire à l’honneur". A la chancellerie, on se vante de ce "sérieux recadrage" : il ne risque en tout cas pas de choquer l’opinion publique qui avait hurlé contre "le corporatisme des magistrats".
Deuxième surprise: le juge est le seul cette fois à être désigné pour monter dans la charrette. Selon elle en effet, les pratiques de Fabrice Burgaud ont rendu le dossier si "confus" que tout contrôle par d’autres magistrats s’en est trouvé empêché. Or, jusqu’à présent, les différentes commissions qui ont planché des mois durant sur les dysfonctionnements de la justice dans Outreau, avaient au contraire mis en cause l’ensemble de la chaine pénale, relevant qu’au moins une cinquantaine de magistrats avaient pris des décisions dans le dossier. Peut-on imaginer la chambre de l’instruction, composée de magistrats aguerris, dont la tâche est précisément de contrôler les procédures et en déceler les erreurs, dupée par un débutant de trente ans ? Puis la cour d’appel ? Puis les juges des libertés ? Aujourd’hui encore, Hubert Delarue, un des avocats des acquittés, énumère tous les mémoires qu’il a déposés à l’époque devant les supérieurs de Burgaud : "s’ils avaient au moins pris la peine de les lire, cela leur aurait permis de comprendre qu’ils avaient mieux à faire qu’entériner mécaniquement les décisions du juge d’instruction». De son côté, Eric Dupond-Moretti lance : "Des Outreau, il y en a tous les jours et des Burgaud, j’en connais au moins 150". Chacune à leur manière, les différentes commissions avaient d’ailleurs conclu que c’était justement la justice ordinaire qui avait créé cette extraordinaire injustice. En prenant connaissance de la note du ministère, un membre de la commission parlementaire soupire maintenant: "La chancellerie semble choisir de charger Burgaud, et lui seul, pour sauver l’institution. Au fond, on se demande si ce n’est pas plus corporatiste que les instances judiciaires précédentes ?". Et voila l’affaire d’Outreau repartie pour un tour.
Troisième surprise enfin (en attendant les suivantes): la rencontre au milieu de nulle part de deux monstres judiciaires, dont nul n’attendait plus qu’ils se croisent, l’affaire d’Outreau et le débat sur la suppression du juge d’instruction. Ces derniers jours, Nicolas Sarkozy vient en effet d’annoncer sa décision de supprimer ces magistrats. Mais, pour le dire simplement, qui croit encore au hasard, dans le paysage politique aujourd’hui ? "Le revirement de la chancellerie dans ce dossier correspond parfaitement à l’annonce du Président de supprimer le juge d’instruction, commente Patrick Maisonneuve, un des deux avocats de Fabrice Burgaud. Avant de les supprimer tous, il va commencer par en supprimer un. Burgaud". Et qui va pleurer sur celui, qui aux yeux des français, est devenu le symbole de l’erreur judiciaire ? Même ceux qui seraient en faveur de cette réforme, au prix de garanties sur l’indépendance du parquet, en sont tout embarrassés. "En rendant Burgaud coupable de tous les maux, on va condamner l’homme mais ressusciter la fonction", reprend l’avocat Hubert Delarue.

Regardons-y- de plus près.

1. Un bouc émissaire commode alors que la majeure partie des juges d'instruction ont exactement le même mode de fonctionnement
2. Une excellente façon pour les politiques de se dédouaner de leurs responsabilités sur les fonctionnaires alors que le code de procédure pénale n'a pas été inventé par les juges
3. Une belle opportunité pour certains avocats de monter tout cela en épingle avec la complicité d'une presse complaisante
4. La négation du constat que dans toute activité humaine il y a une part d'aléa même et surtout dans un domaine aussi délicat que le Droit.
5. La polarisation sur un juge alors que la (ex) chambre d'accusation porte une beaucoup plus lourde responsabilité et là , miracle , silence radio ( peut-être à cause à cause de l'appartenance au syndicat de la magistrature classé à gauche ) de certains de ses membres les plus éminents).
6. La minoration au fur et à mesure du temps de la responsabilité d'un Parquet dont la responsabilité est accablante.

Au bal des faux-cul , les hypocrites mènent la danse. Un grand classique en somme.

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