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Le chômage de masse et l'intégration des jeunes issus de l'immigration sont les deux grands défis historiques de la France


Communiqué de presse de Jean-Pierre Chevènement, Ancien ministre, Président de République Moderne, 14 décembre 2015.


La première leçon des élections régionales tient au refus des Français de voir leur région identifiée au Front National. Ce qui vaut aujourd’hui dans les régions vaudra demain au niveau national. Le FN reste perçu comme un parti dangereux pour la France et pour son image dans le monde. On ne saurait cependant faire fond sur la permanence de ce réflexe : le FN est aux portes du Pouvoir.

Il faut donc entendre le message envoyé par 6,8 millions d’électeurs : il ne traduit pas seulement une colère aveugle mais un besoin de protection en tous domaines que les partis dits de gouvernement ne devraient pas négliger. Le chômage de masse et notre incapacité trop fréquente à intégrer les jeunes issus de l’immigration sont les deux grands défis historiques auxquels notre pays doit faire face.

L’alerte que représente le score élevé du Front National ne doit pas faire retomber nos dirigeants dans le même sommeil léthargique qu’après 2002. A ce niveau de puissance, le FN entraînera une recomposition du paysage politique français autour de lui, si les partis de gouvernement sont incapables de modifier radicalement leur logiciel.

La deuxième leçon de ce scrutin est l’indistinction dans laquelle les Français confondent désormais la gauche et la droite. Celle-ci est très loin du « grand chelem » qu’elle espérait. Sur sept régions conquises, trois l’ont été avec le concours de la gauche. M. Sarkozy sort affaibli de ces élections dont il attendait beaucoup.

Le parti socialiste quant à lui fait mieux que limiter les dégâts. Outre les trois régions qui lui paraissaient acquises, il en gagne deux qui ne l’étaient pas au soir du premier tour : le Centre-Val de Loire et la Bourgogne Franche-Comté. Pour autant, les grandes régions industrieuses et peuplées qui concentrent la plupart des métropoles sont désormais dominées par la droite. Le parti socialiste garde son emprise sur les régions rurales ou de villes moyennes. S’il veut reprendre l’ascendant, il lui faut plus que jamais changer de cap.

Notons que la treizième région, la Corse, voit la progression des séparatistes arrivés en tête et en position d’arbitrage grâce au concours constant depuis des décennies des partis de gouvernement. Avec le pays basque qu’il est question d’ériger en intercommunalité unique, c’est un dossier à suivre …


Rédigé par Jean Pierre Chevenement le Lundi 14 Décembre 2015 à 12:37 | Lu 5140 fois



1.Posté par Robert HARNEIS le 14/12/2015 13:40
Tant que les parties 'de gouvernement' n'osent pas affronter les question de l'euro et l'indépendance de la France en politique étrangère, le Front Nationale continuera d'avancer et le chômage de masse d'augmenter.

2.Posté par Jp JP le 14/12/2015 14:27
Chômage a bon dos……pourquoi les DOM TOM ne connaissent pas la même gravité du problème de comportements qu’en France ?
http://www.alternatives-economiques.fr/dom-tom---palme-d-or-du-chomage_fr_art_669_34892.html
http://www.lefigaro.fr/emploi/2015/03/25/09005-20150325ARTFIG00016-pourquoi-on-compte-moins-les-chomeurs-dans-les-departements-d-outre-mer.php

3.Posté par Daniel Cherron le 14/12/2015 16:48
Bonjour ,Monsieur Chevénement croyez-vous que c'est normal qu'il y a eu 2 tours pour les élections , car celui-ci à servit à faire du tripotage entre parti quand on voie le mariage entre socialistes et républicains , qui est qui dans cette histoire et maintenant ils sont entrain de se partager les billes , ils ont pipés le jeu, il faut savoir si ses gens sont de gauches ou de droite le peuple français à été roulé dans la farine .les élections se font à la proportionnel donc aucune utilité de voter deux fois a moins qu'il y a ballottage dans certaines régions . Monsieur ,recevez mes salutations distinguées .

4.Posté par Sylvain DUMONT le 14/12/2015 17:04
Les terroristes qui frappent en France sont pour la plupart français, pas forcément au chômage et surtout: intégrés. Mais on a clairement vu ce qu'ils n'étaient pas: assimilés. Tous les gouvernements depuis 40 ans ont abandonné cette exigence républicaine fondatrice de l'appartenance à la Nation, par laxisme et par lâcheté face aux intimidations des groupuscules anti-racistes artificiellement subventionnés par la gauche, en particulier le PS, qui porte donc une écrasante responsabilité tant dans le développement du communautarisme sécessionniste que dans celui du FN. L'islamisme n'a eu qu'à profiter de cette incroyable opportunité pour s'installer, de même que le FN dont la croissance a été parallèle, avec la bénédiction plus ou moins cynique et sous le règne du terrorisme intellectuel des idiots utiles de la presse bien-pensante dite de gauche et progressiste. Il y a dans cette trahison absolue de la Nation un crime imprescriptible qui mériterait objectivement un passage en Haute Cour, de même que pour tous ceux qui ont bradé et parfois vendu tous les éléments de la souveraineté nationale à l'UE et au marché.

5.Posté par Paul PIERRET le 15/12/2015 10:19
Les français confondent la droite "républicaine" et la gauche, c'est vrai. Pas tous, mais nombreux sont ceux qui ont vu les principaux marqueurs de la gauche s'évanouir depuis le couronnement du monarque régnant ce jour. Les énumérer serait faire injure à mes lecteurs.
La gauche n'a pas fini de payer cher son double langage, manié jusqu'à la virtuosité par F.H.
La colère est mauvaise conseillère, et elle monte!

6.Posté par Frank THOMAS le 15/12/2015 14:03
Commençons par observer que si le Front National ne parvient pas à passer victorieusement la barre du second tour , tout - même l'improbable - a été fait pour l'en empêcher, depuis les retraits de liste jusqu'aux vociférations hystériques du premier ministre et de ses affidés.
Par ailleurs l'utilisation habile et ultra politicienne des attentats horribles de novembre et du grand cirque médiatique de la COP 21 a permis aussi, le temps d'une élection, de détourner les yeux du peuple des souffrances qui sont les siennes, chômage et pouvoir d'achat en tête.
Reste, malgré le tapage fait autour de la prétendue "défaite" du FN et de ses dirigeants, que le parti des Le Pen enregistre des scores inouïs et surtout fait élire des centaines de conseillers régionaux, sur tout le territoire à l'exception notable de l'Outre-Mer. Ce maillage d'élus ne peut qu'approfondir encore l'emprise de ce parti dans les métropoles, les villes et les campagnes, préparant ainsi de futures victoires.
Ne passons pas non plus sous silence les moyens financiers qu'une telle foule d'élus représente pour leur formation et les possibilités d'action et de propagande qu'ils leur offrent.
Envisageons lucidement aussi que dans deux grandes régions, le Nord et PACA, le Front National, représenté par des groupes pléthoriques, sera durant six ans la seule voix de l'opposition, surtout si messieurs Bertrand et Estrosi gouvernent en tenant compte, comme ils le promettent, des attentes des électeurs de gauche qui leur ont permis d'être élus.

Mais la principale leçon à tirer des élections d'hier est que, sous la pression du peuple et de la nécessité, il va falloir que se mette en place une complète refonte de la géographie politique française.
Le parti socialiste est plombé par ses "alliés" Front de Gauche et Verts qui le rejoignent le temps d'un second tour de scrutin, mais qui, le soir même, retournent à leur opposition sans concession. Pour le PS, c'est une impasse.
De même, les Républicains et les Centristes sont dans l'obligation électorale de s'entendre tactiquement, mais chacun, mu par des intérêts divergents, reprend ses billes dès l'élection passée. Pour Les Républicains, c'est une impasse.
L'inexorable progression en voix du FN oblige, sous peine de disparition, les deux blocs de la vie politique à se fragmenter et à se recomposer, moitié de la Gauche avec la Droite et moitié de la Droite avec la Gauche.

Quand plus rien ne sépare un Valls ou un Macron d'un Raffarin ou d'un Le Maire, quand on aurait du mal à distinguer ce qui peut bien opposer une Kosiusko-Morizet d'une Hidalgo, l'heure est venue de cesser de faire semblant et de s'unir à ceux avec qui on a tout en commun.

Or la cause de cette coupure artificielle de la France en deux camps, qui prétendent s'opposer quand tout les réunit, est dans le second tour de l'élection présidentielle qui fait s'affronter deux écuries qui devront s'opposer durant cinq ans pour justifier le combat qu'elles ont mené. Il va donc falloir passer par une réforme profonde des institutions voulues par de Gaulle et Debré en 1962, qui sont dorénavant un lourd handicap pour la France.
Faute de cette courageuse refonte de nos institutions - et il ne faut sûrement pas compter sur un François Hollande pour avoir un tel courage - la montée de l'extrêmisme ne pourra pas être durablement endiguée.

7.Posté par Carl GOMES le 15/12/2015 20:12
Les Français ont décidé de ne pas s'emparer des urnes pour exprimer définitivement la colère qui monte en eux. Eh bien, tant pis pour eux!...Des moments comme ceux-là ne se représentent pas plusieurs fois dans l'histoire... J'assisterai donc en spectateur blasé à la suite de leur tragédie.

8.Posté par Chantal MIDENET le 16/12/2015 13:53
Normal de conserver certaines villes moyennes, lorsque l'on arrose d'un côté en prenant dans les poches des autres de l'autre côté. Mais cela pourrait se retourner, les gens n'ont pas travaillé pour des prunes !
http://www.eric-verhaeghe.fr/cambadelis-lami-du-communautarisme/

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