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"L'héritage de Clemenceau, c'est l'universalisme"


Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'émission "Entre les lignes" sur LCP, samedi 15 mars 2014. Il répondait aux questions de Frédéric Haziza.


Verbatim express :

  • Clemenceau est un homme très original. Il est tout à fait contre la colonisation : il considère que l'essentiel se joue en Europe, que la colonisation, c'est du temps perdu. En plus, il est très hostile à l'idée qu'il y a des civilisations supérieures, et d'autres inférieures.
  • Clemenceau a passé cinq ans aux USA, juste après la guerre de Sécession. Il parlait très bien l'anglais. Il connaissait très bien le monde anglo-saxon. Mais il s'intéressait beaucoup aussi à l'Asie, et au Japon : il est très japonophile, il est en même temps japonisant. Il s'intéresse aux objets d'arts. Ça montre une grande d'ouverture d'esprit. Il s'intéresse aussi à l'histoire des religions. Lui-même est un anticlérical mais il s'intéresse à la manière dont les gens donnent sens à leur vie, à travers Confucius, Boudha, Lao-Tseu, au shintoïsme...
  • Il y a très peu d'hommes politiques qui pourraient écrire le livre que Clemenceau a écrit très vieux : « Au soir de la pensée » où il récapitule tout ce qu'il pense sur un tas de sujets extrêmement divers. Ce serait très intéressant d'obliger nos politiques à écrire un « Au soir de la pensée », ce serait très instructif !
  • Clemenceau a donné l'idée du titre du « J'accuse » à Émile Zola. C'est un républicain : il croît à l'égalité des hommes. Tous les hommes ont un potentiel qu'ils doivent exprimer. Et Clemenceau a multiplié, tout au long de sa vie, des gestes vraiment émouvants.
  • Je crois, comme Clemenceau, que la règle protège la liberté, et que souvent la liberté laissée à elle-même peut aller à l'oppression.

  • C'est très difficile de prendre pour modèle Clemenceau, car c'est un homme admirable. C'est un des grands hommes de l'histoire de France. Au XXe siècle, c'est lui qui a permis à la France de tenir en 1917, au moment le plus terrible, quand la Russie avait abandonné le combat, les Américains n'étaient pas encore arrivés, nous étions tous seuls face à l'Allemagne qui avait rapatrié ses troupes de l'est à l'ouest. C'est lui qui par son énergie a maintenu la résistance française, et a valu, longtemps après, que la France soit considérée encore comme une grande puissance, et ait sa place au Conseil de sécurité de l'ONU. Sans Clemenceau, ce ne serait pas le cas.
  • Clemenceau était certainement un universaliste, mais c'était aussi un patriote français.
  • Si de Gaulle a pu lancer l'appel du 18 juin, s'il y a eu la Résistance, la France libre, on le doit à Clemenceau.
  • Clemenceau a affirmé que, quand il était jeune, il croyait en la bonté spontanée du suffrage universel, et avec l'âge il a un peu évolué. Pour lui, le Sénat, c'est le temps de la réflexion.
  • Je crois que c'est très injuste de reprocher le traité de Versailles à Clemenceau. Wilson avait posé le principe de l'auto-détermination des peuples. La grande faiblesse de ce traité, signé par Wilson, c'est que les Américains ne l'ont pas ratifié. Les garanties données par Wilson n'ont pas été honorées. Il y avait donc dès le départ une faiblesse fondamentale : le traité de Versailles ne pouvait tenir que si les États-Unis donnaient leur garantie.
  • L'héritage de Clemenceau, c'est l'universalisme : l'idée que la France est un pont vers les autres cultures. Il est pas du tout occidentaliste, comme on dit aujourd'hui, il essaye toujours de se mettre dans la tête des autres, voir comment ils raisonnent. Et naturellement, l'amour de la France, et l'idée que la République est une idée toujours neuve.
  • Je pense que la France a besoin de repères pour s'en sortir. Et, ça ne peut pas venir de la droite ou de la gauche seulement : la France a besoin de se projeter dans l'avenir pour savoir quel rôle elle peut jouer, en Europe et dans le monde. Et cela demande beaucoup de réflexion, de réalisme, et en même temps de générosité, d'ouverture d'esprit. Je pense que de ce point de vue là, Clemenceau reste un modèe.


le Samedi 15 Mars 2014 à 14:47 | Lu 4763 fois



1.Posté par B A le 15/03/2014 16:03
15 mars 1944 : le programme du CNR.

70 ans après, souvenons-nous…

http://www.les-crises.fr/15-mars-1944-cnr/

Admiration sans borne pour le programme du CNR, plus que jamais d’actualité.

Nous savons ce qui va se passer tout au long du XXIème siècle.

Nous savons quelles sont les quatre étapes que nous allons suivre tout au long du XXIème siècle :

1- Effondrement.

2- Ensuite, révolte.

3- Ensuite, libération de la France.

4- Ensuite, épuration.

L’Histoire est un éternel recommencement.

2.Posté par Patrick LENORMAND le 18/03/2014 12:43
Une France libre, lien entre le monde occidental et les pays de l'ex Union Soviétique serait utile pour la pays du monde.
Un nouveau CNR apparait indispensable à notre époque ou les acquis sociaux (ss...) sont en recul constant...
Mais qui sera un nouveau Clémenceau, un nouveau De Gaulle ?
Monsieur Chevènement, en tant que Républicain patriote, social, je vous demande de nous redonner espoir en l'avenir.
Pour cela je compte sur vous pour former un front patriotique et social. Les élections européennes me semblent l'occasion d'une première occasion et une entente avec Nicolas Dupont Aignan (si proche de vos thèses) apparait indispensable.
J'ai confiance en vous... il y'a urgence !

3.Posté par JEAN-LUC PIROVANO le 19/03/2014 08:57
Tout à fait d'accord avec Patrick Lenormand.

Pour l'élection des représentants français au parlement européen la situation est la suivante :

- le MRC ne peut "y aller" seul ;
- les alliances qu'il lui arrive de faire avec le PS (législatives de 2012, certaines municipales, etc.) sont totalement inopportunes dans un scrutin européen (je ne détaille pas, c'est évident) ;
- une éventuelle alliance avec le Front de Gauche n'est guère plus cohérente, même si celui-ci est critique avec la construction européenne : les divergences avec le MRC sont importantes sur de nombreux sujets (écologie, immigration - droit de vote des étrangers -, politique de défense, questions sociétales...) ; idem en pire pour les extrêmes gauche...
- le Front national a encore beaucoup de chemin à faire pour devenir fréquentable...
- reste un autre petit parti, le plus proche du MRC sur beaucoup de sujets, celui de NDA (Debout la République !) . Une alliance avec celui-ci aux européennes serait à mon sens la seule solution pour une présence du MRC dans ce scrutin... une totale absence équivalant à peu près (pour moi) à une dissolution du mouvement !

4.Posté par Yvonne PORTAL le 20/03/2014 22:45

L'UNIVERSALISME CE SONT AUSSI LES FEMMES...

Qui a douté que les femmes n'étaient pas intelligentes? Celle-ci nous explique avec clarté l'économie et la finance en prévision d'une imminente crise financière. Selon elle nous risquons de nous y faire
plumer
plutôt deux fois qu'une!

Vite à nos aiguilles à tricoter pour préparer nos bas de laine. Nos économies y seraient davantage en sécurité que dans nos banques mafieuses!

- Les origines de la crise grecque: Conférence "enrichie" de Myret Zaki et E Chouard (Multilingual) (vidéo 2012)
http://www.youtube.com/watch?v=3AUbvQIdxy8

Myret Zaki répond à nos questions en vue d'une potentielle crise financière. (vidéo février 2014)
http://www.youtube.com/watch?v=pdQJd7Py9bU

Myret Zaki répond à une série de questions
Publié le 4 mars 2014 par H€nri

Il s’agit de questions posées en préparation d’une nouvelle conférence avec Etienne Chouard.
http://fortune.fdesouche.com/tag/myret-zaki


Myret Zaki est née au Caire en 1973 et vit à Genève depuis 1981. Elle a fait ses débuts dès 1997 à la banque privée genevoise Lombard Odier, où elle s'est formée comme analyste financière, après avoir obtenu un MBA de la Business School of Lausanne en 1998. En 2001, elle a rejoint le quotidien Le Temps, où elle a dirigé les suppléments financiers jusqu'en octobre 2009.
En août 2008, elle a publié son premier livre, UBS, Les dessous d'un scandale (UBS, Am Rande des Abgrunds), devenu un bestseller national. En janvier 2010, elle a rejoint Bilan comme rédactrice en chef adjointe. En février 2010, elle a publié son deuxième livre, Le secret bancaire est mort, vive l'évasion fiscale (Das Bankgeheimnis is tot, es lebe die Steuerflucht).


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