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"Je ne vois pas de raison d'opposer le socialisme et le souci de la souveraineté nationale"


Jean-Pierre Chevènement était l'"Invité du matin" de RFI, mercredi 4 janvier 2012. Il répondait aux questions de Frédéric Rivière.


  • Je n'ai pas de critique personnelle à faire s'agissant de François Hollande. Je dis que la situation est tellement grave qu'elle exige que nous prenions conscience de l'équation très difficile dans laquelle la France se trouve. Il faut mettre la gauche et la France à la hauteur des échéances qui sont devant nous.
  • J'observe que François Hollande s'exprime avec calme et pondération mais sur des questions essentielles comme la crise de l'euro ou la renégociation des traités européens, il n'y a pas de réponse claire dans l'immédiat
[…] On ne sait pas, par exemple, s'il acceptera la règle d'or. Quels sont les moteurs de croissance que François Hollande voudrait introduire dans la zone euro ? En a-t-il l'idée ? Le peut-il ?
  • Je ne sais pas qui est l'homme de la situation. François Hollande a sûrement la capacité de se hisser à la hauteur du défi mais en revenant sur des choix qui ont été les siens. Je connais son itinéraire : il était autrefois deloriste, il a soutenu le traité de Maastricht, le projet de constitution européenne, le traité de Lisbonne.
  • Il faut chez lui une prise de conscience très forte de la nécessité de dépasser tout cela et de regarder l'Europe de manière réaliste. Cela implique la révision d'un certain credo européiste.

  • Il faudrait insister très lourdement sur la surévaluation excessive de l'euro. On est encore très au dessus de son cours de lancement. Un euro moins cher est nécessaire pour réindustrialiser le pays.
  • Je pense que j'ai un temps d'avance car j'ai beaucoup réfléchi et travaillé.
  • Je ne vois pas de raison d'opposer le socialisme et le souci de la souveraineté nationale. La souveraineté nationale ne veut pas dire repli mais rester maître d'un certain nombre de décisions qui nous permettent d'agir et de faire qu'en Europe, la France ne soit pas qu'un « junior partner » vis à vis de l'Allemagne.
  • Je suis à un peu plus de la moitié des parrainages et j'ai des choses à dire. Ma candidature a une vocation pédagogique : faire bouger les consciences. Le débat républicain doit s'élever et c'est à cela que sert ma candidature.


Rédigé par Chevenement.fr le Mercredi 4 Janvier 2012 à 12:01 | Lu 2789 fois



1.Posté par Guillaume DELYE le 04/01/2012 20:08
Les "mecs" bien se font rares, il va falloir penser à gagner ...

Pour qu'une candidature pédagogique puisse aboutir, il faudrait instaurer un brevet de citoyenneté pour n'avoir que des électeurs éclairés,, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui.Il va donc falloir renoncer à la pédagogie de votre candidature et parler des sujets (sociaux par exemples) qui intéressent les Français sans pour autant tomber dans la démagogie.

Vos chances de faire bouger les courbes dans les sondages augmenteraient certainement en vous opposant directement à l'UMP et en renonçant à remodeler François Hollande à votre image.

J'ai vraiment l'impression que François Hollande risque de subir le même sort que Ségolène Royal en 2007 pour se dégonfler tout au long de la campagne électorale comme un vrai ballon de baudruche. Et cela commence déjà...

C'est en cela que votre candidature pourrait peu à peu devenir un recours pour la Gauche et je pense que c'est de argument qu'il faut user pour obtenir les parrainages que vous méritez auprès d'élus locaux qui restent figés sur une fausse représentation de la tragédie de 2002.

2.Posté par France RÉPUBLIQUE le 05/01/2012 23:22
je dirais même plus, cher JPC, sauvegarder la souveraineté nationale constitue actuellement la meilleure façon d'etre authentiquement socialiste : c'est précisément cela que Mr Besancenot (naguère) n'a jamais compris, et ce que Mr Mélanchon a visiblement du mal à comprendre (en dépit de discours où le terme de souveraineté, est abondamment employé : mais ce n'est là visiblement qu'un biais utilitariste). Je ne parle même pas de Hollande, qui depuis longtemps communie dans le post-national avec ses semblables sociaux (mais ce terme semble être encore de trop)-libéraux.

Jaurès disait que "la Patrie, c'est ce qui reste à ceux qui n'ont rien" : c'est pourquoi l'"anti-nationisme" (PA Taguieff) viscéral de nos élites, leur désafiliation nationale, est le corrélat symbolique de leur inscription résolue dans les réseaux financiers mondialisés, qui leur profite, financièrement et symboliquement.

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