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Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Parisien / Aujourd'hui en France


« Mon but est de peser », entretien avec Jean-Pierre Chevènement, Le Parisien, propos recueillis par Nathalie Segaunes, 28 novembre 2006


Texte de l'entretien :
Le Parisien : Vous lancez ce soir votre campagne par un premier meeting. Serez-vous candidat quoi qu'il arrive ?
Jean-Pierre Chevènement. Je lance ma campagne ce soir pour porter des idées qui aujourd'hui ne sont pas présentes dans le débat. Et en particulier pour faire respecter le vote que le peuple français a émis le 29 mai 2005 pour réorienter la construction européenne, de quoi tout le reste ou presque dépend. Je n'ai pas de raison de retirer ma candidature. Mon but est de peser, pas de témoigner.

La désignation de Ségolène Royal comme candidate du PS ne vous incite pas à renoncer ?
J'apprécie son caractère, je mesure ce qu'elle peut apporter au succès de la gauche. Mais la reconquête de l'électorat populaire doit s'enraciner dans un projet cohérent et construit. Pour le moment, Ségolène Royal s'est mise dans une position d'écoute. Moi, j'ai choisi de parler aux Français.

Pour autant, elle porte des valeurs proches des vôtres...
Il est vrai que la sensibilité de Ségolène Royal sur bien des sujets - la nation républicaine définie comme communauté de citoyens, la lutte contre l'insécurité, ce qu'elle appelle l'ordre juste et qui pour moi est l'ordre républicain - rejoint les positions que j'ai prises dans le passé. A elle comme à moi, il en a coûté d'avoir brisé quelques tabous. Toutefois, le problème de fond me paraît être celui des délocalisations industrielles, et de la façon dont nous faisons face à une mondialisation libérale sans règles.

Ne risquez-vous pas de provoquer un nouveau 21 avril en vous présentant ?
Cet appel au vote utile fait partie de l'arsenal de propagande du PS. Or on ne sait même pas si Le Pen obtiendra ses parrainages ! Et j'aimerais que le Parti socialiste fasse campagne pour qu'il ne les ait pas. Si le PS craignait tellement un nouveau 21 avril, il aurait demandé qu'on modifie la disposition qui prévoit que seuls peuvent se maintenir au second tour les deux candidats arrivés en tête au premier. Or ni le PS ni l'UMP d'ailleurs n'ont agi en ce sens.

Le PS vous accuse de faire tout cela pour avoir des députés...
C'est ridicule, nous nous battons pour nos idées. J'observe que le PS a privilégié le Parti radical de gauche, avec lequel il n'a pas réellement de divergence, mais qu'avec le MRC les choses se passent tout autrement. Il est vrai que nous avons des sujets à débattre avec le PS, sur l'Europe notamment.

Il n'y a toujours pas de discussion aujourd'hui entre vous et les socialistes ?
Aucune. Je n'ai pas revu François Hollande depuis le mois de juin.

Quand Hollande dit qu'il vaut mieux des députés MRC et une présidente de gauche qu'un président de droite et aucun député MRC...
... Il a raison. Mais, le Parti socialiste ayant fait battre tous nos parlementaires en s'alliant le cas échéant avec la droite en 2002, il faut qu'il prenne en compte nos intérêts légitimes.


Mots-clés : médias, ségolène royal
Rédigé par Chevenement2007 le Mardi 28 Novembre 2006 à 09:40 | Lu 5358 fois



1.Posté par Fred Meyer le 05/12/2006 10:32
J'approuve vos idées et votre programme, mais non votre candidature. Celle-ci risque de favoriser surtout Sarkozy.
Vos justifications ne sont plus convaincantes. Vous arguiez de votre désaccord avec le programme du PS. Tant que le PS s'identifiait à ses éléphants, c'était cohérent. Mais désormais, le PS s'incarne en Mme Royal et s'efface derrière elle, qui prend ses distances avec son propre parti, et fait ses propres choix.
Je ne trouve rien d'incompatible entre vos positions et les siennes.
Le maintien de votre candidature ne fait que réduire les chances de faire triompher vos idées. Un rapprochement avec Mme Royal, une tentative d'accord avec elle vous renforceraient l'un et l'autre. Ceci me paraît d'autant plus souhaitable que, comme on n'a pas manqué de le lui reprocher, celle-ci semble un peu flottante sur certains points, l'Europe notamment, où vous-même êtes au contraire le plus solide.
Je ne pense pas être seul à penser ainsi.




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