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Chevènement exclut un «retour» au PS, veut un grand parti de toute la gauche


Dépêche AFP, jeudi 10 avril 2008, 16h52.


Chevènement exclut un «retour» au PS, veut un grand parti de toute la gauche
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), a affirmé jeudi qu'il excluait un "retour" au PS mais souhaitait la création d'"un grand parti de toute la gauche" avant 2010, pour "gagner" la présidentielle de 2012.

"J'exclus le retour au Parti socialiste, mais je n'exclus pas la participation du MRC dans un grand Congrès de refondation de toute la gauche avec ceux qui voudront venir", a dit l'ancien ministre sur France 24.

Il a invité notamment les communistes à se joindre à cette démarche, estimant qu'ils pourront "mieux employer leur énergie dans un grand parti de toute la gauche que dans un parti devenu à certains égards résiduels".

Ce grand parti devrait se préparer, selon lui, par "des forums de l'unité ou peut-être des assises". Il s'agit "avant 2010 au plus tard" de créer cet "électrochoc" et "cet élan qui permettra de gagner en 2012".

Il a regretté que le PS soit "déchiré aujourd'hui par des querelles de personnes". "L'effort d'élaboration du projet doit prendre le pas sur la concurrence des égos", a-t-il dit.

Proche de Ségolène Royal pendant la campagne présidentielle, l'ancien ministre a critiqué la récente "consultation participative" lancée par l'ex-candidate: "Je souhaite qu'elle sorte de la phase participative où elle est à nouveau entrée, pour faire une politique de l'offre et dire très clairement aux Français où elle veut les conduire".

M. Chevènement a confirmé qu'il allait "prendre en main la direction effective" de son parti à son Congrès de juin qui devrait avaliser la nouvelle stratégie. Le Parti socialiste, de son côté, s'était déclaré d'accord pour une "accélération du travail commun à gauche".


Rédigé par Chevenement.fr le Jeudi 10 Avril 2008 à 22:07 | Lu 4604 fois



1.Posté par Serge le 10/04/2008 22:44
Un retour du MRC au P.S : si c'est pour se retrouver avec la gauche "caviar bobo" du genre D.S.K, Fabius, Delanoë et consort....non merci .De toutes façons il y en a encore qui trépignent d'entrer dans le gouvernement Sarkoziste ( Lang ou Allègre par exemple ! )
Non, décidémment, il y a toujours trop de gens de sensibilité de droite au P.S....

2.Posté par Serge MAUPOUET le 11/04/2008 00:04
Merci à Jean-Pierre CHEVENEMENT d'avoir éclairci la ligne politique qu'il propose dans cette dépêche : les choses sont dites de manière précise, les ambiguïtés nées de l'article du "Monde" du 4 avril me semblent largement levées.
Il n'est véritablement plus question de baisser les bras, mais au contraire de se retrousser les manches !
En effet, reste maintenant à bâtir ce grand parti à ossature républicaine : pour cela, il va y avoir du travail militant à faire, sur le terrain ...
Le militant que je suis trouve dans cette dépêche, une véritable satisfaction : une perspective dynamique, susceptible de mobiliser non seulement le MRC, mais aussi l'ensemble des républicains de gauche, et de manière large !
Un vrai défi à relever !

3.Posté par Elie Arié le 11/04/2008 02:14
Ségolène Royal est-elle incapable de tirer les leçons de sa défaite, c’est-à-dire :

- laisser tomber cette pseudo-démocratie participative qui intéresse une infime minorité de gens qui ne représentent qu’eux-mêmes, qui s’imaginent vraiment être les "meilleurs experts de leurs propres problèmes", et, en plus, sous une forme encore plus bidon qu’en 2007 (des questions que tous les politiques se posent depuis 30 ans, et sur lesquelles il existe des tonnes d’ouvrages qu’ils ont tous lus),

- élaborer des vraies propositions avec les experts qui l’entourent, et cesser de faire croire à certains professionnels que leurs contributions sur des sujets qu’ils connaissent seront prises en compte,

- et les faire accepter par le PS d’abord, par l’électorat ensuite ?

Ce marketing de la "démocratie participative" a pu faire illusion quelques mois ; il ne tiendra pas la route 4 ans, et ne fera que des déçus : il finira comme le forum de Désirs d'Avenir (allez-y jeter un oeil, ça vaut le détour): une secte de 30 allumés, et des masses d’autres à jamais enfuis et qui courent encore, jurant qu’on ne les y reprendra plus.

"On peut tromper certaines personnes tout le temps, on peut tromper tout le monde un certain temps, mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps" (Abraham Lincoln)

C’est à cette incapacité à sortir d’un truc qui a foiré, et qui est de toutes façons maintenant éventé, qu’on mesure ses limites.

Pour son info : c’est Sarkozy, pas "participatif" pour un sou, qui a été élu.

4.Posté par alain girard le 11/04/2008 11:08
je trouve rassurant cette mise au point de Jean-pierre chevènement .Le MRC doit se situer à gauche mais ne peut faire sans la gauche .Il est de bon ton de proposer notre projet à tous les partis de gauche afin de préparer les échéances .Mais je persiste à dire qu'il faut sur le terrain populariser notre projet et favoriser un grand débat avec les citoyens ce qui permettra peut-être au PS de réfléchir .

5.Posté par helene le 11/04/2008 11:58
A Elie Arié :

•" Ségolène Royal est-elle incapable de tirer les leçons de sa défaite, c’est-à-dire :

laisser tomber cette pseudo-démocratie participative qui intéresse une infime minorité de gens qui ne représentent qu’eux-mêmes, qui s’imaginent vraiment être les "meilleurs experts de leurs propres problèmes", et, en plus, sous une forme encore plus bidon qu’en 2007 (des questions que tous les politiques se posent depuis 30 ans, et sur lesquelles il existe des tonnes d’ouvrages qu’ils ont tous lus),"

• "On peut tromper certaines personnes tout le temps, on peut tromper tout le monde un certain temps, mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps" (Abraham Lincoln)


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Je partage plus l’analyse de JP Chevènement sur les motifs de la défaite (interview France 24) que la vôtre :

(Concernant Ségolène Royal) :

> je ne parlerais pas pour elle d’échec, car elle a remonté pas mal le courant : 47 %

> 1er tour très difficile avec les graques, mrs Kouchner et Rocard qui ont appelé à voter Bayrou

> Ségolène Royal a eu plus de peine parce qu’elle n’avait pas un parti qui la soutenait par un élan collectif,

> tout cela manquait quand même d’une préparation collective

> >>il faut que la gauche tout entière se repositionne etc.


6.Posté par daniel salé le 11/04/2008 13:47
Ainsi dit, cher Jean-Pierre, les choses deviennent plus claires pour tous.
Il s'agit bien de rassembler toute la gauche ou toutes les gauches dans un grand Parti dont la perspective est les élections de 2012.
Pour atteindre cet objectif tous les militants devront mouiller leurs chemises.
L'enjeu est formidable.
La réussite de cet objectif nécessite qu'il soit approprié par un très grand nombre de militants et de "personnalités" de la gauche, et par la volonté des autres partis comme l'ont déclarer certains responsables du ps.


7.Posté par BA le 11/04/2008 14:09
Arrêtons de parler de Ségolène Royal.

Avant l'élection présidentielle, Ségolène Royal s'est engagée en faveur d'un référendum sur le traité de Lisbonne.

Après l'élection présidentielle, elle a trahi sa promesse. Elle a déclaré être pour une ratification par le parlement.

Laissons Ségolène Royal avec les partisans du traité de Lisbonne.

Laissons Ségolène Royal avec Pierre Moscovici, Elisabeth Guigou, Dominique Strauss-Kahn, Manuel Valls, Bertrand Delanoë, etc.

Nous n'avons plus rien à faire avec eux.

8.Posté par Asterix le 11/04/2008 14:45
Oui à a refondation mais à la condition :1 - que les amis de Strauss Khan qui ne sont pas des gens de gauche n'intègrent pas la nouvelle structure,
2 - que la nouvelle structure définisse une politique sociale claire au regard de l'Europe.
3 - qu'au besoin nous provoquions la rupture avec cette Europe aux ordres de la finance internationale.
4 - que nous quittions l'Otan.

9.Posté par helene le 11/04/2008 15:24
@BA

L'important c'est de ne pas entretenir le sujet de la
"compétition entre personnalités" au sein du ps.

Je m'y suis inscrite à la suite de la défaite de 2007, parce que le tandem PS/MRC me semblait une très bonne initiative pour répondre à la gestion ministérielle de Jospin qui m'a particulièrement agacée, ainsi qu'à la droitisation du parti.

Bon ! les cartes ont été redistribuées, donc c'est lorsque les motions seront déposées que tout va devenir plus clair et que les militants pourront choisir.

Mon choix sera pour celui qui saura répondre aux exigences républicaines de gauche tout en les adaptant aux réalités mondiales.

Qui présentera quoi ? je m'en fiche, ce qui m'importera, ce sera la formation d'un grand parti vraiment de gauche.





10.Posté par BA le 11/04/2008 16:09
Je paraphrase Asterix en demandant :

1 - que les 121 députés du Parti Socialiste qui ont voté OUI au traité de Lisbonne n'intègrent pas la nouvelle structure,

( pour savoir qui a voté quoi le 7 février à l'Assemblée Nationale :

http://www.assemblee-nationale.fr/13/scrutins/jo0083.asp

2 - que la nouvelle structure définisse une politique sociale claire au regard de l'Europe,

3 - qu'au besoin nous provoquions la rupture avec cette Europe aux ordres de la finance internationale,

4 - que nous quittions l'Otan.

11.Posté par Elie Arié le 11/04/2008 16:40
@7 et 8: Je ne vois pas trop comment les conditions que vous posez seraient compatibles avec "un grand parti de la gauche": ce que vous décrivez, c'est une alliance MRC-Mélenchon-PC...

12.Posté par jean-louis rival le 11/04/2008 16:48
Décidément la phase participative c'est une obsession pour Ségolène ROYAL. Elle en est encore à travailler son image. Nous ne sommes plus à l'heure du marketing politique. Sans programme elle va retomber dans les mêmes erreurs qu'en 2007. Il nous faut une offre claire et lisible. Il faut d'abord poser le diagnostic:carcan Européen qui étouffe toute tentative de politique nationale. Sans poser ce diagnostic qui ne plait pas à tout le monde, le pays réel s'éloignera de plus en plus des soi-disantes élites. Sortons d'un mécanisme supranationnal et arrêtons de mentir aux Français.Sur ces bases là construisons un programme chiffré mais non réduit à l'économie, fondé aussi sur des valeurs communes: laicité, voie diplomatique indépendante, état fort représentant de la Nation etc...
République une et indivisible.

13.Posté par helene le 11/04/2008 16:51
@ BA

1+2+3+4 est égal à un positionnement clair du parti au regard de ce que la vrai gauche attend ; c'est tout à fait juste.

Peut-être faudrait-il reformuler les conditions,
qui à mon avis manquent un chouïa de diplomatie
pour "l'appareil "tel qu'il m'est apparu tout au long de ces mois "initiatiques"

Eh oui, il ne faut pas brusquer les anciens mécanismes ;-)))

14.Posté par Instit le 11/04/2008 17:02
D'accord à 100 % avec Jean-Louis Rival.

15.Posté par alain girard le 11/04/2008 22:46
La question d'un grand parti à gauche doit être discuté par tous les adhérents du MRC, car en effet le projet Républicain tel que présenté le 6 avril dernier est un atout de fond qui correspond à l'attente des citoyens .Si ce projet est mis en débat clairement et si il trouve un écho favorable auprès des citoyens ,alors notre proposition de construire ce parti sera d'autant plus admis.Nous aurons alors un poids supplémentaire face au PS et autres formations politiques de gauche qui devront admettre que le MRC est plus qu'un petit parti et qu'il porte bien les principes d'une République au service de la souveraineté du peuple .Nous avons dans ce débat à prendre toutes nos responsabilités afin que le congrès soit pourvu d'une orientation claire et d'une direction collective qui concrétise cette envie de construire avec d'autres un vrai grand parti de la gauche Républicaine sans y laisser notre âme ni d'y perdre notre originalité

16.Posté par Claude Beuzelin le 12/04/2008 14:35
Merci Monsieur Chevènement, pour ce beau texte d’orientation prononcé lors du Conseil National de votre parti.

J’y retrouve le souffle, la rigueur d’analyse et la générosité du programme de gouvernement du Parti Socialiste de 1972 que vous aviez intégralement rédigé, Mitterrand s’étant contenté de le préfacer.

C’est à la lecture de ce document que je m’étais engagé en politique, la même année, par mon adhésion simultanée au PS et au CERES dont il faut à l’occasion développer l’acronyme pour les plus jeunes – Centre d’Etudes, de Recherches et d’Education Socialistes. J’y ai fait toutes mes classes et je ne regrette en rien d’avoir passé des jours, des nuits, des week-ends à apprendre, débattre, confronter les idées, souvent avec fougue, toujours avec sincérité. Je ne m’étendrai pas sur la suite, car il serait trop long de développer ici. Simplement. Nous pensions en animant le débat au sein du PS provoquer par notre réflexion et notre action militante 1) le "recollement" du PS (ex-SFIO) aux classes salariées, et 2) la mise en œuvre, une fois au pouvoir, d’un programme vraiment socialiste. C’était compter sans les pesanteurs "notabiliaires" de ce parti.

Merci d’avoir maintenu cette pugnacité d’origine qui prolonge et donne du sens à tous nos combats.

Deux ou trois remarques cependant.

A la différence de 1972, sachez que vous aurez contre vous la presque totalité des médias, tous organes confondus. Ce pouvoir de manipulation, de distorsion des idées, d’ignorance et de mauvaise foi à l’usage des braves gens est devenu monstrueux. Il associe dans cette fonction un nombre d’intellectuels de gauche pour qui ce qualificatif devient de plus en plus problématique. Ensemble, ils ont réussi à transformer la plupart des hommes d’Etat en hommes de média.

BON COURAGE DONC !

Il ne faut pas refaire l’erreur d’Epinay. C’est le PS, du moins ce qu’il en reste en hommes sincères, clairvoyants et courageux, qui doit rejoindre le MRC et non l’inverse, sur la base de vos idées et de vos propositions. Peut-être Monsieur Sarkosy est-il en train de vous (nous) faciliter la tâche en élaguant les branches mortes (pour la gauche). Avec tous ces changements climatiques, il doit pourtant en rester quelques-unes. Méfiance donc.

Le socialisme municipaliste et/ou régionaliste me semble avoir atteint ses limites. Même si ça et là de belles réalisations sont à porter à son crédit, il a eu pour principal effet de vider le PS (ainsi qu’une partie non négligeable du PCF) de toute capacité de réflexion à l’échelle nationale. Il suffit pour s’en convaincre de lire la pauvreté des analyses de députés socialistes interpellés à travers Internet à propos de l’adoption du traité de Lisbonne. Ces gens-là, qui ont théoriquement pour mission de représenter la Nation, et donc le peuple, se préoccupent manifestement plus de leur pré-carré réelectif que d’éclairer par leurs idées et leurs propositions les citoyens qu’ils ont la charge de représenter au niveau national. Il s’est créé au fil des ans une sorte de féodalisme régional qui loin de contester les orientations néo-libérales actuelles les conforte au contraire. Je n’en veux pour preuves que les exemples de municipalités dites de gauche qui se défaussent sur de grands groupes privés du soin de payer leurs employés précaires au lance-pierre. Les organisations syndicales auraient sans doute des choses à vous apprendre là-dessus.

Nous nous dirigeons donc vers un système politique qui, comme vous le dites si bien, n’offrira plus que des "alternances sans alternatives".

A moins qu’en effet la crise mondiale soit pour les Français l’occasion de faire d’autres choix.

CB

17.Posté par Elie Arié le 12/04/2008 14:53
Ne pas se tromper de débat.

Il n'y aura jamais d'accord possible entre toute la gauche, d'accord possible entre ceux qui ont choisi de s'adapter au mieux à la globalisation financière et nous, entre les partisans de l' Europe supra-nationale et nous.

La question qui est posée est celle de savoir si nous aurons davantage d'influence à l'intérieur d'un grand parti de gauche unifié, dans lequel nos idées ne seront pas majoritaires, ou à l'extérieur.


18.Posté par JF Cayla le 12/04/2008 14:59
Comment croire aujourd'hui à un grand parti regroupant les communautaristes verts, les sociaux-libéraux européistes et
les républicains de gauche ?
Pourquoi ne pas reprendre l'idée du Pôle républicain avec
N.Dupont-Aignan dont les positions européennes et de politique
etrangère sont identiques aux notres ?
Les élections européennes de 2009 seraient un excellent terrain
pour une telle approche.

19.Posté par Elie Arié le 13/04/2008 00:19
@ JF Cayla:

La situation n'est plus celle de 2002, qui avait donné naissance au Pôle Républicain.

Aujourd'hui:

-le MRC n'existe plus qu'en la personne de Chevènement (ce fut toujours le cas, d'ailleurs);

-les "souverainistes de l'autre bord" se limitent à Dupont-Aignan, c'est-à-dire à 3 fois rien: il n'y a plus de gaullistes, et je suppose que personne n'envisage une alliance avec le FN;

Il me semble donc que nous aurions davantage d'influence dans un grand parti de gauche, dans lequel nous serions certes minoritaires, mais dans lequel des rapprochements seraient possibles avec Mélenchon, Emmanuelli et, un jour sur deux, Fabius, et, un jour sur quatre, Ségolène Royal.

20.Posté par Instit le 13/04/2008 17:45
Un Loup n’avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s’était fourvoyé par mégarde.
L’attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l’eût fait volontiers.
Mais il fallait livrer bataille,
Et le mâtin était de taille
A se défendre hardiment.
Le Loup donc l’aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu’il admire.
« Il ne tiendra qu’à vous, beau sire,
D’être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, hères, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi ? Rien d’assuré : point de franche lippée ;
Tout à la pointe de l’épée.
Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. »
Le Loup reprit : « Que me faudra-t-il faire ?
– Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
Portant bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son maître complaire :
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. »
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
« Qu’est-ce là ? lui dit-il. – Rien. – Quoi ? rien ? – Peu de chose.
– Mais encor ? – Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
– Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? – Pas toujours, mais qu’importe ?
– Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. »
Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encor.

21.Posté par Claire Strime le 14/04/2008 09:08
En route vers un bipartisme à l'italienne? (parti démocrtae contre Sarkolusconi)?

22.Posté par republicain le 14/04/2008 10:43

Amis républicains,

Vos opinions républicaines ( conception de la Nation ...) se sont partagées par aucune autre composante de cette "gauche". Les un sont libéraux (strauss kahn, Ségo...) et ralié depuis longtemps à la social démocratie libéral à la Tony Blair, les autres sont des internationalistes pourquoi toute conception de la Nation est fachiste (ils sont donc tout sauf républicains, car la République repose sur le concept de Nation et de Solidarité).

Qu'attendez-vous donc de la Gauche ?

Je pourrais poser la même question à NDA, qui viens de voter la motion de censure du Gouvernement. Qu'attent-il de la droite ? La droite est ultra libérale, Sarko est pareil qu'Aznar ou Berlusconi. La laïcité, la méritocratie, la souveraineté populaire, toutes ces valeurs républicaines qu'il bafoue.

Ne serait-il pas encore tant de nous rassembler nous républicains qui partageons 90% de nos convictions à savoir:
- la défense de la République une et indivisible et laïque,
- la défense de la Nation et de la solidarité au sein de cette nation, les deux concepts étant la base de la République.
- la défense d'une économie sociale aux service du peuple (développement de coopératives ...) et le maintien des services publics (a quoi ça sert d'exporter des Airbus si il faut faire 90 km pour aller à l'Hosto et que les classe populaires galère pour se payer leur médoc).
- la défense de la souveraineté populaire contre les lobbys financier qui dictent les lois à Bruxelles au mépris des intérêt du peuple (qui est d'ailleurs soigneusement tenu à l'écart)

Tout républicain digne de ce nom ne peut que défendre ces positions.

dès lors pourquoi s'éparpiller à droite au a gauche, devenir la caution et la cinquième roue du carosse de partis politiques qui depuis longtemps bafouent toutes nos valeurs ?

Ne soyons pas complices de ces partis qui mérpisent le peuple, républicains de toutes tendaces, unissez-vous !!

Les européennes sont une bonne occasion de présenter enfin un bloc républicain uni !


23.Posté par Elie Arié le 14/04/2008 19:37
@ republicain:

L'expérience a déjà été faite en 2002: une campagne axée sur la seule défense des valeurs républicaines, ça fait 5% : c'est triste, mais c'est comme ça.

La dénonciation de la remise en cause de ces valeurs par Sarkozy (un peu étonnante: j'espérais autre chose de l'influence de Guaino) y rajoutera peut-être 2 ou 3 %: le compte n'y est toujours pas.

Il n'y a d'autre possibilité que de décliner des contre-propositions concrètes et constructives aux problèmes de la France ( sécu, retraites, etc.) respectant ces valeurs.

La dénonciation seule, ça ne suffit pas.


24.Posté par JF Cayla le 14/04/2008 21:50
@ Elie Arié

Merci de vos commentaires.
Il faut donc se résigner à une perspective peu enthousiasmante !
Soyons donc réalistes, tant pis pour l'utopie d'un grand parti républicain . Mais nos idées doivent survivre malgré tout.

25.Posté par Elie Arié le 15/04/2008 09:00
@ JF Cayla

"Il faut donc se résigner à une perspective peu enthousiasmante" : je n'ai pas dit ça.

Il faut changer de stratégie: ne pas se contenter de dénoncer le démembrement des valeurs républicaines, ou de proposer des analyses trop générales (la globalisation de l'économie, l'autonomie de la BCE), mais décliner des propositionsprécises et constructives sur les solutions à apporter aux problèmes concrets des électeurs ( éducation, assurance-maladie, retraites, etc.) qui sauvegarderaient les valeurs républicaines.

26.Posté par Claire Strime le 15/04/2008 09:34
Le grand parti de toute la gauche ça vient de foirer en Italie, il n'y a aucune raison que ça marche en France.

27.Posté par republicain@Elie Arié le 15/04/2008 10:19

5% quand le PS n'arrive pas au 2nd tours et que le président n'atteint pas 20% c'est quand même pas si mal. Le facteur de la LCR pourtant si populaire d'après les médias n'avait pas atteint les 5%.

Bayrou avait fait dans les 8% en 2002 et son score de 2007 était nettement meilleur. Il ne fallait pas lâcher l'affaire, nos convictions auraient du triompher au lieu de céder au fatalisme.

Donc certes on s'attendait à nettement plus que 5%, mais avec du recul et au regards des résultats des autres partis, c'était quand même pas la catastrophe.
Il fallait perséverer et pas abdiquer.

Je suis tout a fait d'accord que la dénonciation que la politique de Sarko sans propositions serait un peu stérile. Mais les propositions ne manquent pas.

Il faudrait qu' officiellement les partis républicains rédigent ensemble un charte / programme républicain avec des propositions concrètes (par exemple avoir un laboratoire pharmaceutique publique qui permettrait que l'argent de la Sécu ne serve pas à engraisser les actionnaires des mulitinationales de l'indutrie pharmaceutique).

Jean Pierre Chevènement et le MRC peuvent avec l'aide d'autres républicains reprendre le flambeau du combat républicain a l'heure ou nos valeurs sont plus que jamais menacée par la politique de Sarkozy (laïcité, communautarisme, ulta-libéralisme ...)

Etre les éternels courants minoritaires des parti au pouvoir ne sert hélas pas à grand chose, le compromis l'emportant souvant sur les convictions.

Les français préfèrent les parti indépendants, qui ne se compromettent pas dans des alliances bafouant leurs convictions (comme le démontre le succès de la LCR ou du Modem) par contre les partis satellites ( PRG à gauche, Nouveau Centre à droite) n'ont aucune audience auprès des citoyens.

Je ne voudrai pas que les Républicains se limitent au rôle de partis satellites , sans échos auprès de la population.

Pour cela, il faut que tout les républicains s'unissent pour avoir un mouvement dynamique, une réelle alternative crédible.






28.Posté par helene le 15/04/2008 10:45
Pour Clair Strime :


> Il y a en Italie un facteur qui pèse en faveur des valeurs d’extrême droite, que nous n’avons pas en France.
> Une même coalition volerait-elle en éclat chez nous, où ce travail de xénophobie n’existe pas dans les régions et les communes ?

journal libération extrait :

Le nord de l’Italie gagné par la déferlante xénophobe
De notre correspondant à Rome ÉRIC JOZSEF
QUOTIDIEN : jeudi 6 décembre 2007

http://www.liberation.fr/actualite/monde/296121.FR.php

«Avec les immigrés, il faut utiliser les mêmes méthodes que les SS.

Pour chaque tort infligé à un citoyen de Trévise, il faut punir dix étrangers» : conseiller municipal de la Ligue du Nord depuis plusieurs années, Giorgio Bettio n’avait jamais été sur le devant de la scène politique.

En martelant lundi, en séance, qu’il «faut faire comprendre aux immigrés comment ils doivent se comporter», y compris en s’inspirant des nazis, il a franchi un nouveau cap dans la déferlante xénophobe qui semble s’être emparée du nord de l’Italie.

Depuis quelques semaines, les responsables locaux de la populiste Ligue du Nord mais aussi d’Alliance nationale (AN) ou de Forza Italia (FI) multiplient les déclarations tonitruantes et, au nom de la sécurité, les arrêtés anti-immigrés."
…..
"Nous assistons au mouvement de dizaines de maires déchaînés qui font la course pour savoir lequel prendra la mesure la plus spectaculaire contre les étrangers», s’indigne l’éditorialiste du quotidien La Repubblica.

Jusqu’à présent, les initiatives de l’ancien maire (Ligue du Nord) de Trévise, Giancarlo Gentilini, qui avait entre autres uggéré

>> «d’habiller les immigrés en lapins pour que les chasseurs puissent s’entraîner»,

semblaient ponctuelles et encore relativement isolées.

Mais dans un Nord-Est très prospère qui a pourtant fortement besoin de la main-d’œuvre étrangère, la propagande xénophobe et islamophobe constitue désormais le cheval de bataille de toute une partie de la droite italienne, retournée dans l’opposition depuis les législatives du printemps 2006."...

29.Posté par Elie Arié le 15/04/2008 10:47
@ Claire Stream:

Ben non, justement: en Italie, le pari de Veltroni a été d'écarter la gauche de la gauche (pari réussi: elle ne sera plus au Parlement), qui avait paralysé Prodi, et de mettre fin à la "gauche plurielle": l'échec était attendu, mais c'est censé préparer l'avenir.

Il faut quand même remarquer:

-que c'est la 3 è fois que les Italiens élisent Berlusconi;

-que la politique qu'il a menée n'a pas grand'chose à voir avec celle de Sarkozy: il a vertigineusement augmenté la dette (100% du PIB), au lieu de tenter de la combler par la rigueur comme Sarko: une politique un peu keynésienne.

-que c'est plutôt Prodi qui s'est attaqué à des réformes structurelles comme Sarko, notamment reculer l'âge de la retraite.

30.Posté par helene le 15/04/2008 10:52
Je partage complètement la stratégie de Elie Arié, qui consiste à prendre les choses par le bout de la lorgnette qui intéresse les Français, et pour cause :

>> comment peut on parler à un peuple dont la majorité claque de stress au travail, est tous les jours que Dieu fait, face à des problèmes insurmontables à résoudre pour arriver à payer pour leur famille, etc.
>> les grandes valeurs n'atteignent les coeurs que lorsque les ventres son pleins.

En définitive il faut désormais avoir un discours qui s'adresse à une population en détresse, afin de la rassurer par des propositions concrètes.
Elle n'attend que la femme ou l'homme en qui elle pourra confier un grand espoir

31.Posté par Claire Strime le 15/04/2008 13:17
" l'échec était attendu, mais c'est censé préparer l'avenir"(EA)

ce genre de promesses n'engage que ceux à qui elles sont faites...

Berlusconi est un atlantiste assez forcené (il avait envoyé des troupes en Irak, Bush vient d'obtenir 1 3ème victoire politique sur le front d'Europe de l'Ouest après les élections de Merkel et Sarkozy),ce n'est pas 1 keynésien mais il avait du mal à maîtriser 1 Etat en semi-faillite (comme on a pu le voir aussi lors de la crise des ordures de Naples).
Il y a une énorme abstention des quartiers populaires, ou alors vote de ceux-ci pour la Ligue du Nord, comme en France la gauche n'a pas saisi l'enjeu de l'immigration et de l'insécurité, avec des conséquences électorales tragiques.
Il y a peu de forces antilibérales et sortant de l'eurobéatitude en Italie, 1 peu comme en Espagne, l'eurolibéralisme et Bruxelles ne sont pas remis en cause.
Par contre il y a bien des signes de désagrégation territoriale (régionalismes xénophobes comme en Espagne ou Belgique).
La France ne pourra trouver sa voie que dans l'exception!
Par ailleurs le PD est 1 sorte de parti bayrousien, les Italiens en sont sans doute revenus à la situation fin XIXème siècle quand il fallait constituer des partis socialistes ou travaillistes pour se délimiter des libéraux.

32.Posté par la fourmi rouge le 15/04/2008 15:29


Je suis entièrement d'accord avec Elie Arié, en particulier dans son post n°25.
Et Hélène, posts n°30 et 28.

33.Posté par Claire Strime le 15/04/2008 17:42
Il y a quelques particularités italiennes (immigration récente, depuis la fin des années 80 seulement, afflux brutal de Roumains depuis l'élargissement de l'UE) mais il existe une situation globale de mise en concurrence d'immigrés légaux ou non acceptant de très faibles saliares dans tout l'Euroland, avec remise en cause des acquis sociaux permanente.
En ce sens il y a bien 1 défi commun lancé au mouvement ouvrier (partis et syndicats), aux laïques, aux républicains. dans toute l'Europe occidentale et ses marges.
Découragé, on peut penser que s'accrocher à l'aile gauche du libéralisme c'est 1 moindre mal (certes Zapatero vaut mieux que Sarko ou Berlusconi) mais le résultat des élections italiennes est la preuve que le bipartisme ne réussit pas à empêcher le glissement des couches populaires vers les démagogues libéraux ou pire.
En France Sarko a gagné grâce aux votes de près de la moitié des ouvriers et des 2/3 des retraités sur l'immigration/insécurité et les heures sups. Mutatis mutandis il y a eu le même phénomène en Italie.
Dans ce cadre une certaine exception française dans la gauche politique n'est elle pas à sauvegarder? (je pose la question car il s'agit autant d'1 question de tactique que de principes).

34.Posté par republicain le 15/04/2008 18:39

bonne analyse de Claire Strimme.

la droite gagne l'adhésion d'une partie de la classe populaire sur la sécurité et l'immigration ( le parti majoritaire chez les ouvriers, c'est le FN, pas le PCF)

la gauche se borne a voir l'immigration comme "une chance pour la France", malgré le chômage élevé et une économie qui souffre.

Quand à l'insécurité , la gauche nie pratiquement son existence préférant parler de " sentiment d'insécurité".

Par contre concernant les discrimination, la gauche s'alarme et ne parle pas de "sentiment de discrimination".

Conclusion : une partie non négligeable des classes populaire se sent abandonnée, voire trahie par la gauche qui pourtant était son mouvement politique "naturel".

Au final j'ai bien peur que ma gauche ne parvienne au pouvoir que quand la droite aura fait trop de conneries, bref un vote protestataire et non un vote d'adhésion.

Au final la gauche française risque de se retrouver dans la même situtation que les démocrates américains : ils ont les suffrages des minorités sexuelles, ethniques, des intellectuels urbains, de quelques syndicalistes et puis...c'est tout.
le reste, la classe moyenne, les classe populaires votent a droite.

L'élection de 2007 arrivait après 5 ans de gouvernement de droite, 5 années dont on ne peut pas dire qu'elles étaient une réussite, mais la gauche a quand même perdu !

Il faut en finir avec les tabou a gauche sur la sécurité et l'immigration !


35.Posté par la fourmi rouge le 15/04/2008 19:58
@ Claire Strime :
Allez écouter la petite audio (

36.Posté par Elie Arié le 15/04/2008 20:21
@ Claire Streame:

-quand je dis, à propos de Veltroni "pour préparer l'avenir", c'est évidemment dans son esprit, j'aurais du mettre des guillemets.

-sur Berlusconi, c'est plus compliqué qu'une simple incapacité à maîtriser les finances; Berlusconi n´a pas fait une politique libérale quand il a été au gouvernement, au contraire (c´est plutot la gauche qui a libéralisé les banques, les corporations, etc), Berlusconi a souvent été interventionniste et colbertiste, comme dit Sergio Romano,et tout dernièrement, il s´est opposé au rachat d´Alitalia par Air France au nom d´une "cordée" d´industriels italiens qui pour l´heure n´existe pas. J´en arrive à penser qu´il est si peu favorable au marché qu´il pourrait préférer la faillite d´Alitalia à sa vente "aux Français".

(ceci est extrait d'un chat de Marcelle Padovani, correspondante du NouvelObs, qu'on peut lire ici:
http://forums.nouvelobs.com/1369/Marcelle_Padovani.html ).

- bien d'accord sur le fait une certaine exception française dans la gauche politique est à sauvegarder - et il s'agit, pour moi, d'une question de principe; pour la tactique, je ne vois pas trop comment, mais il n'est point nécessaire d'espérer, etc.

Ben oui, on en est là, faut pas rêver: le/la prochain(e) Président(e) de la République Française "de gauche" (mais je crois plutôt à une réélection de Sarkozy) sera un(e) Bayrou membre du PS, un(e) Veltroni français(e)- qui, lui, est bien issu du PCI.

37.Posté par la fourmi rouge le 15/04/2008 21:04
allons bon !

@ Claire Strime

Allez écouter la petite audio (

38.Posté par Claire Strime le 16/04/2008 10:30
Pour éviter tout faux débat, je ne connais pas le for intérieur de Berlusconi, mais il doit être bien incapable de citer 1 phrase de Keynes ou de Hayek...Je n'accorde pas trop d'importance à ses rodomontades verbales mais il est l'expression d'1 classe d'affairistesautant portés sur les médias que sur l'industrie. Au final c'est la Confindustria qui décide (même si cela heurte le milieu des PME, plus représenté par la Ligue du Nord), et la Confindustria semble s'accomoder pour le moment de l'euro fort (alors qu'elle s'appuyait sur une lire dévaluée dans les décennies précédentes). Comme partout en Europe de l'Ouest, la finance (comme le virent bien Hobson, R.Luxemburg, Hilferding puis Lénine, la banque et l'industrie ont fusionné dès la fin du XIX ème siècle) laisse tomber l'industrie et la production, délocalisées parfois à quelques dizaines de km en Slovénie, Hongrie ou roumanie, et s'appuie sur les "services" (y compris les activités mafieuses) . Le processus est-il allé jusqu'au bout? Peut-être que non et Berlusconi (comme Sarko) doit sans doute encore faire illusion (Alitalia ressemblera-t-il à Gandrange? je serais prête à parier 1 bouteille de grapa...).
Par ailleurs je ne suis pas 1 spécialiste émérite des contradictions internes du patronat italien mais il me semble que les "caoitaines d'industrie" ont depuis longtemps 1 pied dans le parasitisme monégasque ou riviéresque. Il doit bien sur rester des contradictions non résolues.
L'immigration s'est avérée surtout "une chance pour la bourgeoisie" (pour paraphraser B.Stasi), non seulement elle a pour efet de créer 1 concurrence immédiate entre prolétaires mais avec ces phénomèmes de 2ème ou 3ème génération "qui veut entreprendre", elle bouche la perspective d'1 renversement réel de l'ordre social libéral, le communautarisme étant le corollaire de l'ultralibéralisme économique. Cela n'a peut-être pas été pensé ainsi dès le départ (où il fallait avant tout avoir de la main d'oeuvre bon marché mais la bourgeoisie a une pensée stratégique (dès les années 30 elle louait les bons indigènes des colonies contre d'autres immigrés européens qui avaient une histoire de luttes sociales et étaient tenus par leurs traditions religieuses).
Face à ce défi la gauche a été trop naïve et dernièrement a répondu par trop de postures moralisantes (au moment où elle s'accomodait du libéralisme, économique comme culturel).
La pente n'est pas facile à remonter puisqu'en plus, en poussant 1 peu, sans production matérielle, on passe du "français, immigrés même patron même combat" à 1 "pas de production, pas de combat".

39.Posté par Elie Arié le 16/04/2008 11:54
@ Claire Stream:

Effectivement, le prolétariat doit inventer de nouvelles modalités de lutte à la période de la mondialisation, celles qu'il pratiquait en période de production s'avérant inopérantes et ne relevant plus que du rituel.

En quoi un chef d'entreprise qui a décidé de délocaliser sa production dans un pays à bas salaires peut-il être gêné par une grève des gens qu'il laisse sur le carreau?

S'il est sympa, il leur enverra des cartes postales, et leur souhaitera qu'il ne pleuve pas pendant leurs défilés de la Bastille à la Nation.


40.Posté par Elie Arié le 16/04/2008 12:30
Une tragédie italienne, par JL Mélenchon.

Un désastre. La gauche italienne a été écrasée par Berlusconi. A l'heure de notre bouclage, les résultats quasi définitifs donnés par le ministère de l'intérieur sont hélas sans appel. Au Sénat comme à la Chambre des députés, la coalition de droite obtient 47 % des voix contre 38 % à celle du Parti Démocrate. Une avance de 10 points ! Dès lors la droite obtient la majorité absolue dans les deux chambres, ce dont beaucoup doutaient à la veille du vote. Berlusconi, premier chef de gouvernement italien à avoir fait un mandat entier, est placé pour cinq ans à la tête du pays. Avec la xénophobe Ligue du Nord qui double son score au sein de la coalition majoritaire.

Pourtant, c'est peu dire que le premier gouvernement Berlusconi a mobilisé contre lui les profondeurs de la société italienne. Pendant cinq années, ses principaux choix ont été contestés : intervention en Irak, reculs du droit du travail, concentration des médias, mise au pas de la justice… Sur chacun de ces sujets, Berlusconi a vu se dresser face à lui des millions de manifestants, des grèves massives, de très nombreux intellectuels et artistes. Un mouvement finalement impuissant à empêcher son retour, faute d'une gauche capable de proposer une stratégie et un projet victorieux.

Car il faut bien dire l'écrasante responsabilité de la gauche italienne dans cette déroute. On a trop salué de ce côté-ci des Alpes ce "formidable laboratoire politique" pour ne pas tirer les leçons des expériences lamentables qui s'y sont succédées.

D'abord le ralliement de la gauche au démocrate-chrétien Romano Prodi. Après l'enthousiasme des "primaires" si souvent données en exemple, son gouvernement a suscité une lourde déconvenue. L'éditorialiste du Monde le dit à sa manière : "Le gouvernement de centre-gauche mené par Romano Prodi n'a pas démérité. S'il est désavoué par les électeurs, c'est au contraire parce qu'il a su engager des réformes courageuses que l'équipe précédente, justement présidée par M. Berlusconi, avait négligées."

Au-delà des réformes libérales impulsées par Prodi, la gauche paie aussi l'échec d'une formule politique, la "Fabbricca". Celle-ci a accouché d'un attelage sans vrai programme commun. Les primaires ont produit une personnalisation à outrance. Prodi a pensé gérer les contradictions de fond par la distribution de maroquins (100 ministres !). Mais les sujets fondamentaux, comme la réforme des retraites ou la question du maintien des troupes en Afghanistan, sont venus ébranler la cohésion de la majorité. [large]L'alliance au centre s'est révélée un désastre [/large]: c'est le retrait de la composante centriste qui a fait chuter Prodi au bout d'à peine un an et demi de gouvernement. La fameuse coalition "arc en ciel", ce grand parti qui va du centre aux trotskistes, où tout le monde gouverne en même temps sur des lignes différentes, a prouvé son inefficacité.

Après la chute de Prodi, le parti social-démocrate, majoritaire dans la coalition, a choisi de poursuivre dans cette voie. Il a fusionné avec le parti chrétien de Prodi pour donner naissance au Parti Démocrate. Investi par de nouvelles primaires, ayant mobilisé officiellement 3,5 millions de citoyens, son leader Veltroni a refusé toute reconstitution d'un parti "traditionnel". Fini les courants, les adhérents, les instances collectives et autres formules prétendument dépassées. Fini même le lien avec la gauche. Le Parti Démocrate a ainsi refusé d'adhérer à l'Internationale Socialiste. Dixit Veltroni : "Nous sommes réformistes, non de gauche.". Seul modèle revendiqué : le parti démocrate américain.

Pendant la campagne, Veltroni a précisé que le PD se situait "à équidistance des travailleurs et des entreprises". Son programme est allé très à droite : baisse des impôts, libéralisation accrue de l'économie, soutien au bradage d'Alitalia… Quant à sa stratégie d'alliance, elle a tenu dans le refus de tout rapprochement avec la gauche radicale, accusée d'avoir affaibli Prodi alors même que c'est le parti centriste qui a fait chuter son gouvernement. Privée à la fois d'alliance électorale, décisive en raison du mode de scrutin italien, et de perspective gouvernementale, la gauche radicale s'est contentée de faire campagne sur le thème "la gauche doit continuer à exister en Italie". Cet appel à la biodiversité politique n'a pas été entendu : l'autre gauche n'atteint pas les seuils de 4 % des voix au Sénat et 8 % à la Chambre des Députés nécessaires pour avoir des élus. La LCR italienne est à 0,5 %. L'appel au vote utile a fonctionné à plein : le Parti Démocrate a siphonné les voix de la gauche radicale. Mais incapable de créer la moindre dynamique en sa faveur, il n'a pas fait davantage que ce qu'avait obtenu ses propres composantes à la dernière élection. Sans les voix de l'autre gauche, la gauche tout entière est minoritaire.

Ségolène Royal ne s'est pas cachée de chercher son inspiration dans la gauche italienne. Au lendemain de la présidentielle, elle avait rencontré Veltroni pour évoquer la création d'un groupe d'une "vingtaine de personnalités" attachées à "moderniser la politique" afin de "construire de nouveaux points de référence idéologiques pour la gauche européenne". Qu'en est-il aujourd'hui ? Souhaitons que ce débat ait lieu. Car sinon la tragédie italienne pourrait devenir française.


41.Posté par helene le 16/04/2008 15:55
> excellente analyse de JL Mélenchon, à garder par devers soi, pour le cas où les Français auraient la mémoire courte ...

> cependant une analyse manque cruellement au citoyen lambda qui a autre chose à faire que de décortiquer les différentes composantes du parti socialiste :

>> il serait donc très utile que monsieur Mélenchon, qui a un certain don pour se faire comprendre,
>> fasse un exposé de tout les bienfaits que la politique libérale du pse a apporté à la société européenne,
>> et également fasse un résumé de ce qu'une partie du psf tendance strauss-khanienne Jospiniste etc. pourrait amener en suivant la même politique pour la France.

Si entre militants et sympathisants certaines choses sont évidentes,
elles sont loin de l'être pour la majorité des électeurs de gauche,
qui ne comprennent pas les luttes au sein du ps, et les résument ainsi que les médias le disent à une compétition de personnes.

42.Posté par Claire Strime le 17/04/2008 10:07
"Fini les courants, les adhérents, les instances collectives et autres formules prétendument dépassées. Fini même le lien avec la gauche. Le Parti Démocrate a ainsi refusé d'adhérer à l'Internationale Socialiste."

J'essaierai de retrouver les passages de la Logique de Hegel sur l'unité dialectique entre forme et fond. Car il est bien évident qu'en france ce sont les adhérents du PS et non la trinité lexpress-lepoint-lobs qui ont "fait" la présidentialité de SR, et que l'adhésion à l'IS et au PSE garantit l'application d'1 programme de défense et d'extension des acquis sociaux...

43.Posté par Claire Strime le 17/04/2008 14:39
Le Gandrange italien n'a pas tardé (il est vrai que personne n'a osé parier 1 bouteille avec moi...):

http://www.lemonde.fr/economie/article/2008/04/16/silvio-berlusconi-n-exclut-pas-une-solution-avec-air-france-klm-concernant-alitalia_1035195_3234.html

44.Posté par Claire Strime le 29/04/2008 15:18
"Alitalia: l'UE rappelle les règles
La Commission européenne a invité aujourd'hui le futur chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi à respecter les règles européennes pour sauver de la faillite la compagnie nationale Alitalia, après ses déclarations sur une possible renationalisation.

"La décision de nationaliser (une entreprise) ne nous regarde pas, mais s'il y a un transfert de ressources de l'Etat, cela relève clairement des règles sur les aides d'Etat", a averti le porte-parole en charge des affaires de Concurrence Jonathan Todd.
Or, Alitalia, détenu à 49,9% par l'Etat italien, a déjà bénéficié d'aides publiques et n'est plus autorisée à recevoir de nouveaux financements publics jusqu'en 2011.
Source: AFP"

45.Posté par Lilian le 20/05/2008 23:19
Quoi ? Alors que la dialectique essentielle est entre l'universalisme républicain et l'Europe du fric, vous en êtes encore à espérer un sursaut de toute la gauche avec un Besancenot qui vous méprise, un PS en pleine faillite de pensée... Pourquoi s'obstiner sur des questions d'idéologie quand on sait qu'en France, le libéral Allais, prix Nobel d'économie est en résistance depuis Maastricht en qualifiant cette Europe de "Chienlit laisser-fairiste", et ce alors que la famille socialiste était la première force politique d'Europe au moment de ce Traité et que Delors considérait que les anti-Maastrichtiens n'étaient pas dignes de faire de la politique ?

Ralliez vous aux gaullistes sociaux et travaillez dans la durée ! On a plus à gagner en travaillant avec Dupont-Aignan ! C'est lui l'avenir du républicanisme ! Je suis fils et petit-fils de syndicalistes, moi, je n'en fais pas une maladie de ne plus espérer un simulacre de "Front populaire" qui ne viendra pas...

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