Actes du séminaire de la Fondation Res Publica: L'esprit du redressement productif

Monsieur Chevènement,

J'ai beaucoup de respect pour vos idées et votre expérience.
Mais, ayant commencé (mais pas réussi à finir) de lire le "Tour de table et réponses d'Arnaud Montebourg", je ne peux m’empêcher de me demander si nous vivons dans le même monde : chacun fait assaut d'amabilité et de félicitations, mais pourquoi ?
- Une description stratosphérique et incantatoire de la situation des PME ("le big bang des systèmes d'information est la clé de tout", "il nous faut des PME et des ETI hyper-productives", etc ...) alors que de fait elles sont confinées dans la plupart des secteurs à des rôles de sous-traitants de xème rang par les multinationales, les grands distributeurs ou les entreprises liées à l'état ("la complémentarité [des PME et des grands groupes] , je dirais même leur symbiose, est nécessaire à la stratégie de la France") ?
- Un ministre de la République qui n'en revient pas d'avoir osé laisser un de ses collaborateurs demander au directeur du Trésor pourquoi les représentants de nos créanciers siégeaient à l'agence France Trésor ?
- Le même ministre qui a dû avaler son chapeau dans l'affaire de Florange, qui en est réduit à faire le jeu des actionnaires dans ce qu'il faut bien appeler un chantage explicite à l'emploi, et qui se fourvoie complètement sur l'avenir des véhicules à batteries ?

De grâce, monsieur Chevènement, osez appeler un chat un chat et aller au bout de vos constats en proposant des solutions qui ne se résument pas à de petites suggestions bien policées.

Sincères salutations.