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Un nouveau départ pour la gauche


Intervention de Jean-Pierre Chevènement lors du banquet républicain de Gauche Avenir, à Choisy le Roi, le lundi 5 mai 2008.


La gauche est solidement installée dans le paysage local mais elle ne peut oublier qu’elle a échoué à trois reprises à conquérir le pouvoir d’Etat, à l’occasion des élections présidentielles de 1995, 2002 et 2007. Cette incapacité est-elle rédhibitoire ?

I – La gauche est placée devant un grand défi : la conquête du pouvoir d’Etat.

1. La politique engagée par Nicolas Sarkozy répond à un dessein illusoire : celui d’adapter la France à la mondialisation

L’abaissement du coût du travail est une impasse pour la France comme pour l’Europe. Ce n’est pas de cette manière que nous restaurerons notre compétitivité face à la Chine, l’Inde, etc. On nous donne la politique allemande en exemple. Cette politique de compression des coûts s’exerce au détriment des autres pays européens. Elle est de plus en plus rejetée en Allemagne. La politique de Nicolas Sarkozy ne prépare pas l’avenir. Elle tue la croissance. Elle ruine la solidarité. Elle ne répond pas à l’exigence d’un effort partagé.

2. Cette politique est d’autant plus vouée à l’échec que c’est la mondialisation ou plutôt la globalisation qui est entrée en crise.

a) La globalisation : un phénomène à la fois économique et politique. L’ouverture des marchés aux FMN sous les coups de boutoir des Etats-Unis - la domination absolue des marchés financiers - la dictature de l’actionnariat.
b) Cette globalisation est entrée en crise :
- 1997-98 : crises asiatiques, russe, latino-américaines
- 2000 : bulle technologique
- 2007 : crise des subprimes

• l’échec du FMI et l’autonomisation des pays émergents
• la fuite en avant des Etats-Unis, déficits et endettement interne et externe – taux d’intérêt réels négatifs – chute du dollar.
• augmentation du prix du pétrole
La tentation de la coercition militaire et l’enlisement au Moyen-Orient. Les Etas-Unis vivent au-dessus de leurs moyens – surextention impériale. Le problème posé au monde est celui d’un nouveau cycle organisé autour d’un monde multipolaire et de nouvelles règles du jeu.

3. La crise bat en brèche les postulats libéraux

- libre échangisme ;
- refus des politiques industrielles ;
- intervention des Etats au capital des entreprises

4. Elle ouvre un espace à la gauche pour apporter des solutions

a) Nouvelles règles du jeu à l’échelle mondiale – fourchettes de parité monétaires et rétablissement des capacités d’épargne des Etats-Unis ;
Régulation concertée des échanges internationaux : Afrique – APD – pays émergents doivent accepter les normes sociales et environnementales.
Conférences internationales sur le modèle Bretton-Woods.

b) Au niveau européen – modèle européen
- Gouvernement économique de la zone euro
- Croissance et harmonisation fiscale et sociale
- Rôle déterminant de l’Allemagne
- Rôle de catalyse de la France
- Reconnaissance du rôle des Etats

c) Au niveau national :
- Faire face à la récession
- Politique industrielle : les moyens
- Education – recherche – innovation
- Civisme – science – écologie de l’humanité - culture

5. La gauche française est placée devant un grand défi.

a) Eloignement des couches populaires et absence de projet à la hauteur des défis du temps expliquent l’échec de la gauche aux trois dernières élections présidentielles : 1995 – 2002- 2007.
Le contexte est favorable à la fois pour élaborer ce projet et combler cet écart avec les couches populaires.
Plus qu’une alternance fondée sur le rejet, la gauche doit préparer une alternative sérieuse et durable.

b) Pour autant, il ne faut pas sous-estimer la capacité de rebond de Nicolas Sarkozy. Les droites européennes partout jouent sur les réflexes de peur, en exploitant l’insécurité et l’angoisse devant une immigration mal contrôlée. C’est d’une refondation républicaine dont la gauche a besoin. Ne sous-estimons pas les ressources de la démagogie de l’adversaire.


II – Un nouveau départ pour la gauche.

1. La gauche doit dépasser des clivages obsolètes.

a) Le Congrès de Tours en 1920 : entre la thèse de la prise de conscience démocratique des masses et celle de la conscience importée au sein même de la classe ouvrière par un parti d’avant-garde, l’Histoire a tranché, ce qui ne veut pas dire rejet de la théorie, de la réflexion, de la formation et surtout du débat pluraliste.

b) La création du Mouvement des Citoyens en 1993 a correspondu à un double refus : celui de la guerre du Golfe et de l’alignement derrière l’Hyperpuissance américaine, et celui de l’Europe de Maastricht.
Nos critiques sont aujourd’hui mieux comprises, même si nous savons qu’existent toujours au sein du PS un courant de suivisme pro-américain et un courant européiste qui s’est manifesté récemment par l’approbation du traité de Lisbonne. Mais il existe aussi au sein du PS des courants, qui militent pour l’indépendance et pour la réorientation de la construction européenne.

c) Le souci de l’écologie est aujourd’hui largement pris en compte au sein de la gauche tout entière, même s’il existe au plan théorique, un débat sur la Nature, la culture, la raison critique, la science et le progrès.

d) La République aujourd’hui à laquelle les radicaux sont attachés n’est plus contestée, non plus que le rôle du citoyen, en tant qu’il est une parcelle de la souveraineté populaire, mais aussi un individu libre dont l’esprit critique, formé par l’Ecole laïque est nécessaire à la démocratie. Certes l’exigence républicaine, en tant qu’elle implique la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général n’est pas toujours bien comprise. Mais la notion d’intérêt général ne peut s’affiner que dans le débat, à travers une juste hiérarchisation des intérêts et des niveaux d’appartenance.
Ce qui reste de ces clivages doit pouvoir être résorbé par le débat au sein d’un grand parti de toute la gauche.


2. La création de ce grand parti rassemblant toutes les cultures de la gauche peut et doit être l’électrochoc qui permettra une nouvelle refondation comme la gauche a su le faire à Epinay et à toutes les étapes de son histoire.

a) Ce parti doit être ouvert à toutes les sensibilités des plus radicales aux plus gestionnaires dès lors que la perspective gouvernementale est assumée. Croire aux vertus du débat. Il y aura fécondation réciproque. Vouloir créer un parti révolutionnaire à côté d’un parti social-libéral serait ouvrir un boulevard à la droite.

b) Cela ne veut pas dire que ce grand parti de toute la gauche doive faire l’économie d’une analyse de ce qu’est le capitalisme financier aujourd’hui. Le mouvement socialiste depuis ses origines est inséparable d’une critique du capitalisme de son temps. La création du grand parti de toute la gauche doit se faire sur la base d’une conscience claire des formes inédites prises par le développement du capitalisme : dérégulation généralisée et mise en concurrence des territoires et des mains-d’œuvre – souveraineté des marchés financiers, etc.
De même, l’évolution de la construction européenne nous impose de réaffirmer l’ancrage de la gauche dans la nation républicaine, levier de notre responsabilité au monde, comme l’avait très bien compris et formulé Jaurès en son temps. C’est dans ce cadre que la gauche peut faire vivre les valeurs de citoyenneté, de laïcité et de solidarité et opposer une critique à la fois constructive et sans concession à la politique de la droite qui ne vise qu’à adapter la société française à la globalisation financière.

c) Avant de poser le problème des alliances, il faut savoir soi même où l’on habite.

d) Ce grand parti doit être ouvert, démocratique, pluraliste. Son assiette naturelle est le monde du travail et de la création.

e) Seule la réunion et le dialogue sans sectarisme de toutes les cultures de la gauche et de toutes les forces sociales, à l’exception, bien entendu, des rentiers de la Finance, pourra drainer des centaines de milliers de sympathisants et de militants syndicaux et associatifs qui ressentent le besoin d’un engagement politique nouveau, ailleurs que dans des organisations qui les ont déçus.
Seul un grand parti de toute la gauche pourra capter l’énergie des nouvelles générations. C’est dans ce cadre que pourra être entrepris le vigoureux effort de débat, de mise en commun, de synthèse et de mise à niveau, et, bien entendu, de formation de cadres. Notre pays retrouvera ainsi confiance en lui-même et pourra tourner les pages du sarkozysme pour ouvrir la voie à une nouvelle donne, à l’échelle nationale, européenne et mondiale.


3. Les étapes nécessaires.

a) Je propose que toutes les organisations et toutes les personnalités de gauche et de progrès qui le voudront réunissent dans les départements des Forums de l’unité. Ceux-ci auraient à traiter de quelques sujets-clés :
- l’analyse de la globalisation, de sa crise, et des perspectives qu’elle ouvre ;
- la valorisation du travail dans le contexte de la mondialisation ;
- l’avenir de la protection sociale et de la santé ;
- les enjeux de l’éducation et de la recherche ;
- la forme et les étapes du parti à créer.

b) Ces forums pourraient déboucher sur des Assises de la gauche au printemps 2009.

c) Ces Assises prépareraient un projet clair sur la base duquel s’opérerait un rassemblement qui, dans un premier temps, pourrait éventuellement prendre la forme d’une Fédération anticipant sur le grand parti à créer.
C’est dans ce cadre que pourrait intervenir au plus tard au printemps 2011 la désignation par tous les militants du candidat de la gauche à l’élection présidentielle de 2012.
Ce candidat ne serait pas seul. Il serait porté par un projet collectif et par un élan qu’il nous appartient de faire lever dans le pays sans attendre.


Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le Mardi 6 Mai 2008 à 11:40 | Lu 8668 fois


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1.Posté par Elie Arié le 06/05/2008 12:18
Si j'ai bonne mémoire, c'est bien la première fois que la santé se trouve mise en avant dans les priorités de la gauche dans sa réflexion sur notre société (elle a été particulièrement absente lors de la campagne de 2007).

Je pense à la réflexion de Mitterrand, après la fin de son second mandat: " Je n'ai qu'un regret, c'est de ne pas avoir nationalisé le système de santé".

Mais je crains fort que cette soudaine attention enfin portée au système de santé ne vienne que du fait qu'en douceur, en quelques années, gauche et droite l'ont largement privatisée, jusqu'à un niveau qui paraît aujourd'hui irréversible: occultée par le débat symbolique sur les franchises (qui sont plafonnées à 50 € par personne et par an: s'il n'y avait que les franchises, notre système de santé serait le plus social du monde...), le débat sur la santé est passé totalement à côté de sa privatisation:

-ensemble du "reste à charge des assurés": tickets modérateurs, dépassements d'honoraires, forfait hospitalier, déremboursements, etc. et tout ce "reste à charge" n'est pas plafonné, lui;

- le plus grand réseau d'hospitalisation privée du monde -plus qu'aux USA, mais oui;

-rôle accru des complémentaires, qui, mutuelles ou privées, ne pratiquent pas la redistribution des revenus.


2.Posté par SORIN Michel le 06/05/2008 12:48
Ce texte est fondateur du futur grand parti de la gauche.
A nous, dans les départements, de nous en saisir.
Nous devons prendre l'initiative, à notre tour, afin de relayer celle de Jean-Pierre.
Bon courage à tous.
Michel Sorin

3.Posté par BA le 06/05/2008 16:56
JPC écrit : " Seul un grand parti de toute la gauche pourra capter l'énergie des nouvelles générations. "

JPC ne voit pas ce qui crève les yeux.

Un grand parti de toute la gauche n'existe pas.

En revanche, il existe deux gauches incompatibles :

1- La gauche qui a voté OUI (en 1992, en 2005, en 2008).

2- La gauche qui a voté NON (en 1992, en 2005, en 2008).

JPC ne voit pas qu'il existe deux gauches ... ou alors JPC le voit très bien, mais il fait semblant de ne pas le voir ?

4.Posté par helene le 06/05/2008 17:01
Allez ! Les premiers jalons sont posés.

Il n'y a plus qu'à avancer et il faut bien l'avouer, cet objectif me booste, car je le sens bien, vraiment bien.

jamais situation politique, économique et sociale européenne n'a été aussi favorable, pour donner le coup d'envoi à la création d'une opposition, inexistante jusqu'à présent.

Le moment est propice, c'est fabuleux, car en plus des dures réalités subies, le peuple a besoin de se retrouver derrière un mouvement pragmatique et porteur.

Le parti socialiste continue à s'auto détruire par les interventions médiatiques des uns contre les autres,

il ne reste plus qu'à la gauche, la vrai de grandir et de rassembler.

pour le reste, imaginons la motivation des électeurs, qui jusqu'à présent avait à choisir entre :

un libéralisme non déclaré et
un libéralisme déclaré.

(les Français ne sont pas des gogos)


5.Posté par Elie Arié le 06/05/2008 18:45
Et dans lequel de ces deux libéralismes places-tu la bonne Ségolène, chère Hélène?
(moi, je trouve qu'elle passe de plus en plus du premier au second...).

6.Posté par helene le 06/05/2008 19:55
Vous avez clairement raison lorsqu'elle s'est déclarée sans fard pour le TUE par ratification parlementaire, ainsi qu'à travers d'autres interventions de moindre importance.

Mais depuis, j'avoue qu'il m'est difficile de savoir si elle va définitivement se positionner en faveur des thèses de la "social" démocratie et celles des travaillistes, qui pour moi sont bonnet blanc et blanc bonnet, ou revenir vers une gauche française plus traditionnelle, au vue de la déroute européenne.

Ceci dit, je mentierais en disant que je ne me fais pas d'illusions, tout en le sachant.

Dommage, car sans se focaliser sur les personnes, elle avait l'immense avantage d'attirer les foules, et c'est à mon avis ce que doit chercher la gauche (je ne parle pas du ps).

Il est vrai que J P Chevènement avec Benoit Hamon, Marie Noelle Lienneman etc, ça a des chances de mobiliser.


7.Posté par Laurane le 07/05/2008 00:01
Ce candidat ne serait pas seul. Il serait porté par un projet collectif et par un élan qu'il nous appartient de faire lever dans le pays sans attendre.


Si ce candidat est un social-démocrate, s'il ne peut proposer qu'un projet inconsistant parce que résultant d'un compromis impossible entre le "courant de suivisme pro-américain" , le " courant européiste qui s'est manifesté récemment par l'approbation du traité de Lisbonne" et les "courants qui militent pour la réorientation de la construction européenne", je ne sais pas s'il suscitera un tel élan.
Ne risque-t-on pas plutôt une expérience semblable à celle qu'a connue l'Italie avec Prodi? c'est-à-dire une expérience de désillusion, terreau idéal pour les populistes de droite et d'extrème droite.

Si le but recherché est bien de créer un élan dans le peuple de gauche, y a-t-il vraiment d'autres solution que de chercher à élaborer un rassemblement du type die Linke?



8.Posté par helene le 07/05/2008 10:15
A laurane :

"Si le but recherché est bien de créer un élan dans le peuple de gauche, y a-t-il vraiment d'autres solution que de chercher à élaborer un rassemblement du type die Linke?"
---------------------------------------------------------------------------------------

Evidemment c'est une autre piste, mais qui reviendra en définitive à faire passer quelques mesures dans le programme d'un ps social démocrate.

Moi, je voyais cela d'une autre manière :

> créer un mouvement de fond dans la population,
> mouvement qui refuse les aménagements d'une politique libérale de droite comme dite de "gauche"
> reprenant des arguments bétons sur la paupérisation européenne (voir site eurostat),
> en disant clairement qu'une grande partie du ps tend à vouloir faire les mêmes réformes dont le résultat peut se voir dans les pays d'Europe de l'Ouest et du Nord,
> que ce n'est pas un objectif brillant que d'appauvrir les populations, tout en affaiblissant les nations en étant les toutous des US libéraux,
> et surtout trouver une femme ou un homme qui aura la "gnaque" pour avoir le même impact sur les sympathisants qu'ont eu les deux derniers présidentiables,

sans

9.Posté par la fourmi rouge le 07/05/2008 10:24


Bonjour Laurane,

oui il y a autre chose.
On ne peut plus décemment toujours, en tournant en rond, se contenter d'être toujours minioritaires...2%...7%....10% peut-être plus pour ce die Linke ?

"10% ou plus ": Ce qui reste encore à démontrer lorsque l'on constate que la LCR tient à son audience, et sa marque de fabrique.
De façon illusoire, car en dehors des vrais de vrais, combien de déçus du PS pour ne pas voter pour ce PS que l'on connaît ?
Un parti socialiste (ou autre) attractif qui apparaît dans le paysage politique et pchitt ! la ligue revient à son étiage.

Il faut se poser 2 grosses questions :
- quel outil efficace construire pour le "peuple [de gauche"] ?
- comment rassembler toutes les gauches ?

.....sur un projet .


@ BA, post n°3

JPC a les yeux parfaitement en face des trous. Comme toujours.
Faut suivre sa pensée.

"un grand parti de gauche n'existe pas" : ce n'est pas une raison pour baisser les bras, et ne pas tenter le challenge.



Qui capte les jeunes en déserrance à l'heure actuelle ?
-la ligue,
-les écolos et
-l'humanitaire...ou
-l'absentéïsme par dégoût de cette politique de combats d'ego comme de divisions au mépris de leur avenir comme des intérêts populaires.

Royal l'an dernier en a fait revenir, ceux des facs comme des banlieues. Pourquoi ?
Elle a ses défauts, mais faut être lucide et regarder en face ce qu'elle a apporté que ni le PCF, ni le MRC, ni le PRS, ni Gauche Avenir ont pu drainer.
Comme dit helene "elle avait l'immense avantage d'attirer les foule" : il faut se poser sérieusement cette question "pourquoi ?" .... sans la tourner en dérision, car une fois de plus on passerait à côté de quelque chose d'important.

Car dans ces mouvements de militants, PC, MRC ,GA, ....on y trouve essentiellement d'anciens vieux routiers de la politique qui occupent doucettement leurs heures de retraite !
Alors oui, JPC a rudement bien saisi qu'il fallait enfin regarder pour se préoccuper des "jeunes générations".

10.Posté par Claire Strime le 07/05/2008 10:56
Et les ouvriers blancs ils sont où?

11.Posté par BA le 07/05/2008 11:42
Le Canard Enchaîné, 7 mai 2008, page 2 :

Ségolène Royal, en vacances en Toscane, s'est arrêtée prier à Florence, dans l'église du Saint-Esprit, devant les objectifs des photographes de Paris-Match (2 mai). Que ne faut-il pas faire pour avoir sa photo dans la presse people !

12.Posté par helene le 07/05/2008 11:54
A Claire :

"Et les ouvriers blancs ils sont où? "
---------------------------------------------------------------------------------------

Ne m'en voulez pas, mais je suis dure à la comprenure ;))

qu'est ce que c'est que cette nouvelle catégorie de population ?

13.Posté par la fourmi rouge le 07/05/2008 12:17
@ Claire Strime

1) qui a inventé cette formule ?..pas moi

2) zon voté Sarkozy vous les savez bien, comme les mélenchônâtres qui trouvaient Royal trop à droite, après avoir glissé dans l'urne un bulletin Bayrou au 1er tour :
on leur doit comme à quelques autres qui ont suivi les Gracques et Spartacus, la situation acvtuelle.

Sûr Sarkozy vaut le détour, mmmnnnnhhh?

14.Posté par SORIN Michel le 07/05/2008 12:18
Je préfèrerais que les commentaires se concentrent sur le texte de Jean-Pierre Chevènement, car la refondation de la gauche ne peut venir des dirigeants actuels du PS.
Ne faisons pas une fixation sur Ségolène Royal. Elle n'est pas majoritaire au PS, pas plus que Bertrand Delanoë.
Prenons et respectons ces personnalités pour ce qu'elles sont, des candidats à l'exercice des plus hautes responsabilités dans l'Etat pour faire une politique "démocrate", comme les autres dirigeants européens des partis de gauche, c'est-à-dire pour jouer le jeu de la démocratie dans le cadre de la globalisation néolibérale et en atténuer les conséquences les plus néfastes.
Ce que propose Jean-Pierre Chevènement est différent : un projet républicain pour répondre aux défis de notre temps (voir la motion d'orientation adoptée le 4 mai, sur le site du MRC).

15.Posté par la fourmi rouge le 07/05/2008 12:40
oui
mille excuses pour mon dérapage perso.

16.Posté par Elie Arié le 07/05/2008 13:55
J'ai posté ce discours de Chevènement (copié-collé intégral) dans le "questionnaire participatif" de Ségolène Royal "congrès utile et serein" (un congrès serein !!!) , question N°1, sous le titre "Quelle stratégie pour la gauche?" - mais sans citer l'auteur, bien entendu, sinon il aurait été censuré.

Comme ça, il y a des ségolénolâtres qui le liront...jusqu'à ce que la censure s'aperçoive du truc et le supprime.

(dans la foulée, je lui ai aussi mis la note maximale, 5 étoiles).

17.Posté par Claire Strime le 07/05/2008 14:16
"Nos critiques sont aujourd'hui mieux comprises, même si nous savons qu'existent toujours au sein du PS un courant de suivisme pro-américain et un courant européiste qui s'est manifesté récemment par l'approbation du traité de Lisbonne. Mais il existe aussi au sein du PS des courants, qui militent pour l'indépendance et pour la réorientation de la construction européenne." (JPC)

A peu près 80 % pour les premiers et 20 % (en comptant large) pour les seconds...

18.Posté par helene le 07/05/2008 15:39
à Claire

"A peu près 80 % pour les premiers et 20 % (en comptant large) pour les seconds... "
---------------------------------------------------------------------------------------

Justement, on a trop tendance à associer :

> le pourcentage de Français qui adhèrent aux courants du ps
> avec le pourcentage des membres du bn qui les représentent.

Je suis loin d'être sûre que les 80 % dont vous parlez au sein du parti,
représentent 80 % des sympathisants et électeurs de gauche.

Je suis même certaine que non, surtout actuellement.

D'ailleurs, si le ps a tant tardé à faire son coming out, ce n'est pas pour rien ...

Qui, à part Valls, a le courage de dire que les politiques européennes menées par les dites "gauche", sont le modèle que le parti socialiste français entend suivre ?

à fourmi rouge,

je vous suis dans vos analyses

a Elie

vous devriez changer la tête de votre puching ball ;)))
vous êtes incorrigible !

19.Posté par Laurane le 07/05/2008 18:14
@ Hélène

Evidemment c'est une autre piste, mais qui reviendra en définitive à faire passer quelques mesures dans le programme d'un ps social démocrate.


Peut-être. Comme ça, j'aurais l'impression que seul un rassemblement de gens qui ont de vrais objectifs communs (autres que seulement celui de remporter l'élection présidentielle) pourra offrir un débouché politique aux mouvements sociaux et permettra de construire un contre-pouvoir en face du bulldozer qui casse tout ce qu'on a de bien d'un point de vue social. Mais je peux me tromper.

en disant clairement qu'une grande partie du ps tend à vouloir faire les mêmes réformes dont le résultat peut se voir dans les pays d'Europe de l'Ouest et du Nord


S'allier avec elle pour pouvoir la critiquer? Est-ce la meilleur stratégie? Le fait même de s'allier à elle, n'est-ce pas une façon de dire qu'elle est plutôt bien, qu'on peut construire un vrai projet avec elle, qu'on est d'accord sur l'essentiel? Et puis, si on prend l'exemple du gouvernement Prodi, l'Union a surtout eu pour effet de paralyser l'opposition de gauche, qui ne voulait pas critiquer un gouvernement "ami".

et surtout trouver une femme ou un homme qui aura la "gnaque" pour avoir le même impact sur les sympathisants qu'ont eu les deux derniers présidentiables,


A mon avis, il faudrait trouver quelqu'un qui aurait un meileur impact sur les sympathisants que Ségolène Royal: le score qu'elle a obtenu est un très gros échec pour le PS, et ceux qui ont voté pour elle l'ont souvent fait plus par rejet de Sarkozy que pour les beaux yeux - ou la gnaque- de Ségolène.


20.Posté par Laurane le 07/05/2008 19:01
Bonjour Fourmi rouge,

As-tu lu ma réponse, sous le banquet républicain (sinon c'est pas grave hein je vais sans doute me répéter).

On ne peut plus décemment toujours, en tournant en rond, se contenter d'être toujours minioritaires...2%...7%....10% peut-être plus pour ce die Linke ?


On ne peut pas non plus raisonner uniquement en terme de victoire aux présidentielles en n'accordant aucune attention à la bataille des idées. Sans se soucier d'instaurer un vrai contre-pouvoir face aux attaques qui nous sont faites. En oubliant aussi les Européennes, où il serait particulièrement ridicule de s'allier au "courant européiste qui s'est manifesté récemment par l'approbation du traité de Lisbonne", et de ne pas chercher à rassembler le non de gauche. Et c'est quand même ça, les prochaines élections.

en dehors des vrais de vrais, combien de déçus du PS pour ne pas voter pour ce PS que l'on connaît ?


Beaucoup, notamment dans ceux qui ne sont pas des "vrais de vrais", qui ne s'intéressent pas plus que ça à la politique, qui en viennent à penser que l'UMP et le PS, c'est bonnet blanc et blanc bonnet. Dans ma ville, les voix d'extrème-gauche, qui aurait permis au candidat socialiste d'être élu, se sont perdues dans la nature. Et je suis sidérée, alors que j'aurais eu tendance à penser comme toi, par le nombre de personnes que je connais qui n'ont pas voté pour ce candidat PS, me rétorquant qu'elles en ont marre du chantage "il n'est pas vraiment de gauche mais il faut voter pour lui car les autres sont pires".

Un parti socialiste (ou autre) attractif qui apparaît dans le paysage politique et pchitt ! la ligue revient à son étiage.


A mon avis, si tous les autres partis participent à un gouvernement à dominante social-démocrate menant une politique de régression sociale, ça fera au contraire monter la ligue- et surtout les droites les plus moches si on en croit l'expérience italienne.

qt[ Il faut se poser 2 grosses questions :
- quel outil efficace construire pour le "peuple [de gauche"] ?
- comment rassembler toutes les gauches ?

.....sur un projet . ]qt

Entièrement d'accord pour la 1ère question et pour le projet. Mais tu sais que pour moi, c'est là que le bât blesse. Un des problèmes du PS, qui l'empêche de proposer un projet intéressant, qui le fait apparaître parfois comme complice de la démolition sociale, c'est qu'il est complètement hétéroclite, que certains de ses membres sont toujours prêts à dire que les "réformes", sur le fond, c'est très bien, et qu'étant trop divisé, le PS ne peut parvenir à proposer une alternative.
Alors le rassemblement de gens qui n'ont ni la même vision du monde ni les mêmes objectifs, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne chose.

21.Posté par Laurane le 07/05/2008 19:29
Dis-donc, Fourmi rouge (13), c'est du 56ème d° ou c'est carrément de la diffamation?
J'ai fréquenté le blog de Méluche pendant la campagne présidentielle et, autant que je me souvienne, il a été le plus virulent des socialos contre Bayrou, virulence dont il était loin de se départir contre Sarkozy.
Eh! ce ne serait pas plutôt ta ségolène qui voulait s'allier avec le Béarnais?

Me voilà donc sidéré, chère Fourmi rouge. Au nom du rassemblement, tu cherches désespérément à nous vendre les mérites de Ségolène, et tu t'attaques d'une façon aussi malhonnête à Mélenchon. C'est parce qu'il est trop proche? il prend des parts de marché à JPC peut-être? c'est là le péché capital, celui qui ne peut être pardonné, qui rend fondamentalement impossible tout travail en commun sans doute.

Ben tu vois, ça, ça me déprime. Là, je me dis que la gauche est vraiment mal barrée si même une fourmi aussi sympathique tombe dans ce travers...

22.Posté par BA le 07/05/2008 19:48
@ 14

Michel Sorin écrit : " Ne faisons pas une fixation sur Ségolène Royal. Elle n'est pas majoritaire au PS "

La dernière fois que les membres du PS ont voté, ils ont voté pour Ségolène à une très forte majorité. Je reviens encore et toujours à l'existence des deux gauches incompatibles :

1- La gauche qui a voté OUI en 1992, 2005, 2008. Pour mémoire, 121 députés du Parti Socialiste ont voté OUI au traité de Lisbonne le 7 février 2008 à l'Assemblée Nationale.

2- La gauche qui a voté NON en 1992, 2005, 2008. Pour mémoire, 25 députés du Parti Socialiste ont voté NON au traité de Lisbonne le 7 février 2008 à l'Assemblée Nationale.


23.Posté par la fourmi rouge le 07/05/2008 20:45
Bonjour Laqurane,

Oui oui je t'avais lue, j'avais répondu sur l'autre forum, mais ce n'est pas passé : depuis plus d'un mois j'ai des problèmes d'ordi et d'internet.

*

Tu sais, je te rejoins sur le fond, pour l'essentiel, bien sûr.

Mais est-ce l'âge (bientôt retraitée) ?, l'usure (38 ans de militantisme autant politique que syndical dont étudiant) ?...

Je pense que c'est aussi parce que progressivement (le syndicalisme m'y a aidée ... mais il est par essence réformiste, il faut l'avouer) je fonctionne au plus près des réalités du terrain, tout en essayant d'avoir en tête la mondialisation et autres pieuvres.

Les intellos, militants politiques, bien souvent de formation supérieure, et assez éloignés des problèmes de fins de mois par exemple, ballaient trop vite d'un revers de manche ce qui leur apparaît subalterne et qui est le quotidien des classes populaires, et mêmes des cadres de plus en plus précarisés.

Les électeurs de gauche demandent, que dis-je ? supplient que les leaders arrêtent leurs conflits idéologiques lorsqu'ils coupent les cheveux en 4, et mettent des préalables à tous propos, pour qu'ils reviennent enfin à l'essentiel :
eux, le peuple.
Je n'ose parler des questions d'ego insupportables, de la part de ces responsables de la situation actuelle au même titre que ceux de l'UMP, et qui refusent toute auto-critique et bilan des années où ils ont sévi au Pouvoir ! toutes tendances confondues, leur surestimation de soi, les rend imbuvables.


*

Si un parti à vocation majoritaire ( sûr, pas pour moi et mon mari : 2 revenus de cadres ! ... mais j'en reviens à ceux qui tirent la langue et survivent) est attractif c'est qu'il sera justement fort différent du PS actuel.

Et il faut s'accrocher à un travail sur le long terme, sans faiblir.

Des 2 côtés il y aura des morts et des blessés, oui.

Exemple déjà caractéristique dans ce parti socialiste multi-courants :
Je note le silence assourdissant de Fabius, de Mélenchon (abstention seulement) et d'Henri Emmanuelli sur "les principes" du PS qui sont passés comme une lettre à la poste.
Pourquoi à ton avis ?

Un jour j'écrivais pour concrétiser ma pensée :
OLMERT et ABBAS malgré tout ce qui les séparent, continuent de négocier. Et leur chemin est encore long avant d'aboutir.

Mais faut vouloir. Et être particulièrement opiniâtre.

Amicalement,
et BIZ à vous aussi helene.

24.Posté par helene le 07/05/2008 20:51
A Laurane

"S'allier avec elle pour pouvoir la critiquer? Est-ce la meilleur stratégie? Le fait même de s'allier à elle, n'est-ce pas une façon de dire qu'elle est plutôt bien, qu'on peut construire un vrai projet avec elle, qu'on est d'accord sur l'essentiel? Et puis, si on prend l'exemple du gouvernement Prodi, l'Union a surtout eu pour effet de paralyser l'opposition de gauche, qui ne voulait pas critiquer un gouvernement "ami".
----------------------------------------------------------------------------------------

> C'est juste.

> C'est pourquoi aujourd'hui la priorité est de créer ce grand mouvement de gauche, avec un appel puissant vers les Français.

> Pour moi, ceux-ci sont totalement zappés autant par le ps que par l'UMP.

> Il faut vraiment que le peuple comprenne à travers toutes interventions, qu'il n'est plus seul face à deux machines infernales ;

> mais pour qu'il le comprenne, il est primordial qu'il n'entende pas que quelques voix qui s'élèvent, mais qu'ils sentent la lame de fond.

> Qui saura faire passer le courant ? je ne sais pas.

Mais quoiqu'il en soit, je ne pousse aucun pion, vous pouvez m'en croire.

J'avais juste l'impression que Ségolène Royal avait un certain charisme, ceci étant, il y en a d'autres que je ne vois pas et qui peuvent éclore du jour au lendemain.

Je le souhaite.

Pour les alliances, il est souhaitable de prendre son temps,
je verrais plus un intérêt à ce que les quelques personnes qui se sont rassemblées lundi dernier servent d'aimant.

25.Posté par la fourmi rouge le 07/05/2008 21:13
non Laurane, sûrement pas.

aucune diffamation :
Je rapporte des propos de naunautes sur son blog durant la campagne, ou sur le site de libé...Et que Mélenchon après avoir tapé comme un sourd sur la madone, fut effaré des conséquences auprès de certains militants PRS, auxquels il conseilla dès avant le premier tour, d' "au moins" voter PCF.
Je lui en veux pour cela. Il agit comme Cambadélis au même moment.

Mais bon c'est le passé.

*

Mais ai-je parlé de personnes sincères et engagées comme toi ?

*

Par ailleurs, je ne "vends" rtien :
j'essaie de faire des constats et d'analyser...
Vois mon post précédent (s'il est passé) d'avant 21h

Bien amicalement.

26.Posté par Elie Arié le 07/05/2008 21:23
Michel Sorin a raison, on s'égare; revenons au MRC, à Chevènement, et à la stratégie qu'on peut deviner derrière ce discours que nous commentons ici.

Je pense la stratégie de JPC visant à peser sur le cours du débat à gauche est la seule possible aujourd'hui, pour 4 raisons :

1- JPC conserve une audience réelle dans l'opinion et surtout à gauche, où c'est voix qui compte (la dernière campagne l'a montré) pour ceux qui l'apprécient comme ceux qui le haïssent (et il y en a...);

2- L'état du PS, le désarroi des militants (dont on parle peu mais qui est très profond, surtout depuis les pantalonnades "participatives"), l'absence de vrai leader incontesté pour 2012 rendent la situation mouvante donc ouverte;

3- Le débat d'idée va forcément s'ouvrir dans les mois qui viennent au delà du choc des ego qui ne peut que continuer. dans ce domaine, JPC a des arguments faire valoir car lui, au moins, a des idées ;

4-Enfin je persiste à penser qu'un MRC dans un parti confédéral de gauche aura plus de poids qu'un clan qui subi à chaque élection la vindicte du PS. Il suffit de regarder le nombre d'élus d'un courant du PS (même le plus faible) par rapport à celui du MRC...

Bref, Il reste sans doute encore une ou 2 cartouches (mais pas beaucoup plus, certes...), et je fais confiance au Che pour ne pas les gaspiller.

27.Posté par helene le 08/05/2008 09:55
Bonjour à tous,

Un excellent article hier sur le site du monde :

" Requiem pour un socialisme défunt, par Daniel Bensaïd et Samuel Johsua"

http://abonnes.lemonde.fr/opinions/article/2008/05/07/requiem-pour-un-socialisme-defunt-par-daniel-bensaid-et-samuel-johsua_1042037_3232.html

Tous les arguments pour éclairer sur la réalité de ce qu’est le parti socialiste d’aujourd’hui y sont.

C’est simple, concret et à la porté de tout un chacun.

C’est à mon avis une priorité pour le mouvement des gauches, en se servant de cette analyse, de clarifier cet état des choses,

Bien évidemment, il est important de le faire sans acrimonie, mais il faut que par cette clarification, les électeurs puissent mieux comprendre ce qui différencie le ps de ce que j’appelle la gauche.

Je suis tout à fait sûre que c’est par là que tout commence, et donc par là, que la concrétisation du mouvement se fera aux yeux des Français.

28.Posté par Patrice le 08/05/2008 14:30
La démarche proposée par JPC est excellente et digne.
Sur la méthode, la question est de savoir comment déboucher sur un projet de gouvernement, rassembleur et en rupture avec les règles de la mondialisation politique, économique, sociale et financière.

JPC et le MRC disposent de contributions pertinentes (à l'instar du dernier discours de Choisy) sur les grands axes de la politique à mener.
Nous sommes outillés pour l'Elysée :-). Dans les futurs forums de l'unité, les républicains devraient disposer d'un support plus "Matignon" qu'Elysée". S'il pouvait être réalisé par un collectif pluraliste d'économistes, poltiques, experts...il serait un atout puissant pour faire adhérer à cette voie de progrès.

29.Posté par la fourmi rouge le 08/05/2008 15:15



Totalement d'accord sur votre point 4 en particulier, Elie Arié.
On revient à la case départ du MDC.

30.Posté par SORIN Michel le 08/05/2008 15:58
Avec Hélène, à propos de l'article des dirigeants de la LCR dans Le Monde, je partage le constat de la clarté du texte.
Mais la simplicité des idées cache un piège pour la gauche, celui de la coupure mortelle entre une gauche anticapitaliste qui n'aspire pas à gouverner et une gauche gestionnaire du capitalisme qui n'aspire pas à le transformer.
Bensaïd et Johsua se régalent au spectacle d'un PS s'éloignant de toute vélléité révolutionnaire, et ils pensent que ce sera bénéfique à la LCR.

L'intérêt de la démarche de Jean-Pierre Chevènement, c'est de rechercher les conditions à réunir par la gauche pour gagner et, ensuite, gouverner à la satisfaction du peuple français.

Le meilleur moyen est qu'elle se rassemble pour définir la stratégie et le projet politiques. La gauche a besoin de tous, dans la complémentarité des parcours et compétences, pour relever le défi du pouvoir durable en France et en Europe.

Il est clair qu'en France, comme en Europe, la gauche est en fin de cycle. Elle n'a pas su se renouveler. Elle doit le faire en étant fidèle à elle-même et en étant crédible pour s'attaquer aux problèmes de ce début de 21ème siècle.

La motion du MRC et le texte que nous commentons sur ce blog sont une bonne base de discussion dans la perspective de regénérer la gauche. Le PS n'est pas monolithique. Ses militants se posent des questions et aspirent à sortir de l'impuissance à conquérir le pouvoir d'Etat. En rejoignant Jean-Pierre Chevènement et le MRC, en soutenant sa démarche, nous pouvons jouer un rôle utile.

31.Posté par la fourmi rouge le 08/05/2008 18:12

Vous parlez d'or, Michel Sorin.


Il faut s'enfoncer dans le crâne ce postulat, qui est en fait ... un théorême puisque démontré !

Les dirigeants de la LCR, quoiqu'il advienne, vondront conserver leur autonomie totale ( se compter comme ne pas faire d'alliance sauf ici où là très localement, ni aller au pouvoir ).

Mais comme je le disais, ils rêvent doucement....

Si un parti de masse, ayant vocation à accéder au Pouvoir, émerge et est effectivement "attractif", la ligue perdra ses électeurs venus par dépit, écoeurés de l'état du PS comme du PCF actuels.
Elle reviendra alors à son étiage de 1,5% comme LO.

32.Posté par josette le 08/05/2008 23:19
Il faut distinguer, à gauche :
- les Etats-Majors des Partis
- l'électorat populaire qui, en majorité écrasante, N'APPARTIENT à AUCUN PARTI.

Les Etats-Majors ont de graves DIVERGENCES :
- le OUI et le NON
- l'idée de nation
- le réformisme et la révolution
- d'autres encore, sans doute ....
- Le PS, en outre, connaît de graves dissensions internes

L'électorat populaire :
-espère un(e) leader(e) charismatique---- Ségolène a montré qu'elle l'était, attirant particulièrement les JEUNES.
- ce(tte) leader(e) devra résoudre les contradictions et divergences des Etats-Majors : il devra proposer clairement une voie susceptible d'être adoptée par tous les partis de la gauche, susceptible aussi de répondre aux attentes de l'électorat.----Ségolène avait réussi à rassembler à gauche ( l'électorat qui lui a manqué ne se situe-t-il pas
)plutôt au centre ?-Gracques...etc )

Pour éclairer cette voie, le discours de J.P.Chevènement est primordial. Mais il devra se confronter à l'hétérogénéité de la gauche.

Post 10 - "Les ouvriers blancs ils sont où ?"
Avec l'ère Mitterrand, ils avaient fui au FN parbleu ! ET aux dernières élections, ils ont, pour nombre d'entre eux, voté Sarkozy ! (ils doivent déchanter....)

33.Posté par josette le 09/05/2008 08:14
J.L.Mélenchon :
Je le crois être un authentique homme de gauche----ce que l'on ne saurait penser de nombre de membres du PS---- doté d'une expérience et d'une véritable culture politique.

Pour se rassembler, la gauche devra s'efforcer d'envisager les éléments POSITIFS des situations et réunir TOUS les TALENTS.

34.Posté par Claire Strime le 09/05/2008 08:35
"Post 10 - "Les ouvriers blancs ils sont où ?"
Avec l'ère Mitterrand, ils avaient fui au FN parbleu ! ET aux dernières élections, ils ont, pour nombre d'entre eux, voté Sarkozy ! (ils doivent déchanter....) "
(josette)

en tout cas ils ne sont pas dans les sections du PS...

35.Posté par Claire Strime le 09/05/2008 08:52
"pense la stratégie de JPC visant à peser sur le cours du débat à gauche est la seule possible aujourd'hui, pour 4 raisons : (...)
4-Enfin je persiste à penser qu'un MRC dans un parti confédéral de gauche aura plus de poids qu'un clan qui subi à chaque élection la vindicte du PS. Il suffit de regarder le nombre d'élus d'un courant du PS (même le plus faible) par rapport à celui du MRC... " (EA)

Le problème est aussi que JPC va retrouver 1 PS dans 1 bien pire état que celui où il l'avait laissé il y a 15-20 ans...Les militants du PS sont encore moins enracinés dans le peuple qu'à l'époque Mitterrand (où déjà...), ils ne sont certes pas tous et toujours des bellicistes occidentistes acharnés, mais en cas de coup dur, il suffira d'1 peu de propagande à la Jamie Shea et d'1 ration d'humanitaire (ils trouveront 1 remplaçant à Kouchner trop usé pour le job) pour que tout cela fasse d'excellents petits euroatlantistes prêts à marcher au pas.

36.Posté par helene le 09/05/2008 09:15
A Josette,

32 ou l'art de la clarté :

C'est la synthèse de ce que je pense, mais que j'exprime maladroitement à travers plusieurs contributions.

"Mais il devra se confronter à l'hétérogénéité de la gauche"

Y a t-il danger à exprimer ouvertement les divergences de vues des gauches,
tout en disant que seule la volonté de concession est la marque de l'intelligence pour aboutir à un projet gagnant pour les Français ?

Trop "bleue" pour envisager une réponse, mais l'opinion publique, elle, se mélange un peu les pédales ...

33.

Eh bien oui, j'ai toujours considéré Mélenchon comme authentiquement de gauche. Un peu outrancier quelques fois ;)) mais un vrai défenseur du peuple et de la France.





37.Posté par la fourmi rouge le 09/05/2008 12:03
oui Josette, vous avez raison.

Mais il n'a pas "l'esprit de parti", ou si vous préférez "une loyauté" minimale que l'on est en droit d'attendre d'un mandataire du PS.

Il est paraît-il responsable du parti socialiste, .....mais sans tenir compte des responsabilités qui sont les siennes !
Aussi commet-il de sacrées bavures.

*

Henri Emmanuelli est quand mêrme une autre pointure.
Ou Benoît Hamon que j'apprécie.
Ils essaient le plus possible malgré leurs divergences de fond, de concilier avec les contraintes de leur organisation, et leurs responsabilités vis à vis de l'électorat populaire qui vote courageusement encore à gauche !!!

38.Posté par josette le 09/05/2008 23:15
Merci à vous, Hélène, de partager des idées avec moi !

Pour votre question :"Y'a-t-il danger à exprimer ouvertement les divergences de vues des gauches ?"
Ces divergences existent : il faut les mettre sur le métier, faire un travail d'analyse, puis de synthèse afin de trouver une voie commune.
C'est ce que propose, je pense, J.P.C. avec ses Forums de l'unité"
Ce travail doit être fait ""en interne"

La synthèse finale sera présentée aux électeurs, exprimée par le leader choisi.
Enfin, c'est ainsi que j'imagine les choses ...


à Fourmi rouge : Emmanuelli---digne et courageux trésorier du PS--- est sympathique, mais c'est un homme du passé.

Hamon : il est jeune et sympathique aussi. Il devra prouver qu'il est vraiment de gauche, les dirigeants du PS ayant une propension phénoménale à virer à droite lorsqu'ils sont au pouvoir---l'électorat populaire s'en souvient !

39.Posté par la fourmi rouge le 10/05/2008 00:54
Vous avez sans doute raison Josette pour Emmanuelli, mais savez-vous toute la remise en question idéologique qu'il est en train d'effectuer "cet homme du passé ?
On attend toujours que des Jospin, Hollande ...fassent leur devoir d'inventaire sur "leurs années au pouvoir" :
la gauche eût gagné un temps précieux s'il avaient eu cette force et honnêté intellectuelle !
On aimerait que d'autres du PS à ATTAC remettent en cause autant des analyses qui leurs paraissaient évidentes des années durant.

*

Je ne comprends pas bien votre logique de raisonnement:

vous parlez de l'homme du passé d'un côté, et pour B.Hamon il est trop neuf !?

*

Vous ne me répondez pas sur le défaut majeur de J.L.Mélenchon, qui lui amène des critiques vives de beaucoup de militants et électeurs de gauche :

son manque de loyauté à son camp (les exemples pleuvent) et le non respect de son mandat au PS.

Personnellement, je serais très choquée si publiquement Georges Sarre tapait et salissait dans le Figaro, Le Parisien ou sur les plateaux de LCI, ou i

40.Posté par josette le 10/05/2008 09:31
à Fourmi rouge :

Rapidement, car je pars pour la campagne (sans Internet).

NON, je ne sais rien de "la remise en question idéologique" d'Emmanuelli, mais j'aimerais savoir.

OUI, j'ai attendu, j'attends encore que Hollande, Jospin fassent "leur devoir d'inventaire"...

Hamon: il est neuf et c'est heureux. Mais "chat échaudé..." : les électeurs de base comme moi, ont ,profondément ancrée , la crainte d'être trahis ;donc..."wait and see"...

Mélenchon : j'ai assisté à un meeting près de chez moi au moment du NON ; J.L.M. a de la présence, de la conviction et du charisme .
Vous lui reprochez "son manque de loyauté" à l'égard de son camp" ; peut-être lui-même s'est-il senti trahi...de l'intérieur, dans ce PS qui a rompu toute vraie relation avec le peuple !

Allez ! Bon week-end ! A plus...!

41.Posté par la fourmi rouge le 10/05/2008 11:29
oups un dératé : ma dernière phrase est tronquée.


....si G;Sarre publiquement ... sur LCI ou i

42.Posté par Elie Arié le 11/05/2008 15:59
"Le problème est aussi que JPC va retrouver 1 PS dans 1 bien pire état que celui où il l'avait laissé il y a 15-20 ans" (Claire Stream).

Oui, et...?
Le pessimisme ne doit pas conduire au fatalisme ni à la résignation, et ce n'est pas parce qu'une stratégiesemble impossible qu'il ne faut pas s'y atteler, si on n'en trouve pas d'autre... (de Gaulle le 18 Jui, et toussa...).

43.Posté par helene le 11/05/2008 22:56
A Elie

Le printemps vous va bien.
C'est vraiment motivant de vous voir combatif.

44.Posté par la fourmi rouge le 11/05/2008 23:16

Je partage pleinement l'avis d'helene.

Extra votre post 42, Elie Arié.


PS : j'ai encore semble-t'il des problèmes d'ordi et internet. A+

45.Posté par Laurane le 12/05/2008 00:36
Entièrement d'accord avec Josette cette fois encore (sauf peut-être pour Emmanuelli).

Après l'élection de Sarkozy je m'étais dit cette fois j'adhère au PS. Mais je me sens trahie par ce parti qui semble se refuser à jouer pour de vrai son rôle d'opposition. Je suis reconnaissante à Mélenchon et Emmanuelli de ne pas suivre leur parti dans cette voie, d'être clairs dans leur critique de la politique gouvernementale, de participer aux manifs, etc. Pour moi, c'est eux qui font preuve, chacun dans leur style, de loyauté à l'égard du socialisme, et certainement pas Valls, Moscovici, Royal,etc.

J'en veux beaucoup au PS par exemple de leur hypocrisie, lors du Congrès: on s'abstient parce qu'on veut un référendum, mais on ne va sûrement pas voter contre.
J'ai adoré Emmanuelli, qui tapait fort sur cette attitude, par ex dans l'interview qu'il a donnée à Libé.
J'ai adoré l'énergie que Mélenchon a déployée contre ce piétinement du vote des Français.

Alors c'est vrai, Mélenchon a le don de mettre les pieds dans le plat. Il est irritant, il se fait plein d'ennemis, mais il est vivant, stimulant. On n'a pas l'impression qu'il est sans arrêt en train de soupeser chaque mot pour ne pas déplaire, et ça fait du bien.
Evidemment, j'aime le beau Benoît. Mais il a le défaut inverse de Méluche. C'est sans surprise, un peu trop lisse, trop convenu.
Ceci dit, je trouve qu'il nous faut les 2, des beaux Benoît pour nous caresser dans le sens du poil et des enfants terribles pour nous secouer.

Reconnais quand même que les clivages internes au PS n'ont rien d'obsolètes, qu'ils sont de plus en plus criants et qu'il serait désolant que l'aile gauche du PS se la boucle, alors qu'on doit supporter les discours de socialistes trouvant que ce n'est pas si mal, les "réformes" de Sarkozy.

Franchement, ça m'inquiétait déjà que JPC veuille un grand parti de toute la gauche sans ajouter ausitôt qu'il fallait parallèlement chercher à rassembler les courants critiques à l'égard de la dérégulation, les courants qui militent pour une réorientation de la construction européenne; les amener à construire ensemble une vraie alternative et une stratégie commune pour mieux se faire entendre.
Mais si en plus il s'agit de soutenir Royal en sommant Mélenchon de fermer sa trop grande gueule, ce sera sans moi. Là, je me demande si je ne vais pas plutôt adhérer à PRS.

46.Posté par Elie Arié le 12/05/2008 01:27
N'en croyez rien, Hélène: je n'ai jamais été aussi pessimiste sur l'avenir.

Mais les causes sans espoir sont les seules qui méritent qu'on s'engage pour elles, non? Les causes gagnantes n'ont pas besoin de nous.

47.Posté par SORIN Michel le 12/05/2008 14:39
Je m'adresse à Laurane, la fin de son commentaire (45) étant, me semble-t-il, déconnectée de la réalité.
Le MRC a soutenu la candidate du PS à l'élection présidentielle sur la base d'un accord politique et d'un accord électoral avec le PS.
Compte tenu du résultat du 6 mai, il n'en reste rien aujourd'hui.
Nous pensons que la solution est la refondation de la gauche sur des bases républicaines.
Jean-Pierre Chevènement est intervenu à Choisy-le-Roi le 5 mai, à la demande de Gauche Avenir, afin de présenter la démarche du MRC. Il y avait aussi Benoît Hamon.
Ces échanges sont positifs et préparent de nouvelles alliances, qui pourraient mener à la refondation de la gauche, mais nous n'en sommes pas là.

Le basculement du PS du côté de la refondation sera possible à partir du moment où il apparaîtra que les deux présidentiables Delanoë et Royal n'ont pas de majorité pour gouverner le PS. Leur entente étant impensable, ils devront chercher des alliés.
La recomposition pourrait alors se faire autour des idées de refondation portées actuellement par Gauche Avenir et le MRC, Benoît Hamon étant capable de faire le lien avec le reste de la gauche du PS et d'autres personnalités plus attirées par une stratégie de gauche que de centre gauche (recoupant les clivages entre Fabius et Jospin, mais aussi entre Royal et Delanoë).
Le courant Strauss-Kahn est en voie d'éclatement et Jospin est de plus en plus actif auprès de Delanoë, ce qui va réduire la capacité d'attraction de ce dernier.
François Hollande aura le rôle décisif et il semble plutôt favorable à une stratégie de gauche.
Jean-Luc Mélenchon est effectivement marginalisé au sein du PS mais il sera le lien avec le PCF et la gauche antilibérale.
A mon avis, ce n'est pas rêver que de croire à une refondation de la gauche dans les deux ou trois prochaines années.

48.Posté par Elie Arié le 12/05/2008 16:26
Bon, j'en reviens à la santé, que je vois apparaître pour la première fois dans un "discours fondateur", et qui semble enfin sortir de son statut de sous-dépendance purement technique (un secrétariat d' Etzet, en général confié à un médecin) de la Protection Sociale.

Si notre Assurance-Maladie est structurellement déficitaire, contrairement à celle de la plupart des autres pays (celle de l’ Allemagne est excédentaire pour la 3 ème année consécutive…), alors que :

- nous dépensons beaucoup plus que la plupart d’entre eux pour notre système de soins (11,5% du PIB),

- elle ne prend en charge qu’environ 50% du total des dépenses réelles consacrées aux soins( beaucoup moins que la plupart des autres),

- avec des résultats moins bons, tant socialement (moindre prise en charge des dépenses, on l’a vu) qu’économiquement (déficit chronique) et médicalement (nos résultats sanitaires ne sont pas pour autant meilleurs qu’ailleurs),


c’est parce qu’elle s’est fixée, dès le départ, un objectif impossible à atteindre : financer socialement une distribution de soins régulée par la demande (chacun va consulter qui il veut, quand il veut) et l’offre (chacun prescrit ce qu’il veut, à qui il veut) totalement libres.

S’il existe un contrôle des prix (tarifs des consultations, prix des médicaments) d’ailleurs de plus en plus lâche, il n’existe aucun contrôle des volumes, d’où un déficit chronique : depuis sa création, notre Assurance-Maladie fait l’objet d’un plan de résorption des déficits en moyenne tous les 2,5 ans (le premier datant de…1946).

Car, aujourd’hui, les possibilités de la médecine curative, préventive et de dépistage sont pratiquement illimitées, et personne ne sait financer des prestations illimitées. Celles-ci sont, toujours et partout, limitées par les capacités de financement, et il existe, en gros, deux grands systèmes, le système libéral et le système socialisé (aucun pays développé n’ayant adopté l’un ou l’autre, à l’exception du Québec où il est totalement socialisé ; la plupart ont des systèmes mixtes, avec des proportions variables de libéralisme économique et de socialisation) :

1- Dans un système totalement libéral, chacun (assurés et professionnels de santé) fait ce qu’il veut ; mais les prestations sont limitées par les possibilités financières de chacun (qu’il s’agisse de paiements directs ou de souscription d’une assurance privée : ça revient au même), car personne ne peut consacrer 100% de ses revenus à se soigner ; le rationnement s’opère selon les revenus de chacun, et la distribution des soins est inégalitaire ;

2- Dans un système socialisé, que chacun finance en proportion de ses revenus, c’est l’ Etat qui doit fixer la part du budget qui doit être consacré au système, car personne ne peut consacrer 100% de ses revenus à des prélèvements obligatoires destinés au système de soins ; les soins doivent être alors limités non pas par les revenus de chacun, mais par des critères médicaux d’utilité et d’efficacité médicales, les mêmes pour tous : la distribution des soins est alors égalitaire.

Le premier système privilégie la liberté, le second l’égalité.

Mais aucun ne peut, comme nous prétendons le faire, socialiser des dépenses régulées par la loi de l’offre et de la demande : il n’y a alors plus aucun frein à la consommation, le déficit devient inéluctable, et, avec lui, la privatisation, déjà bien entamée ; faute d’accepter une discipline collective, nous nous acheminons vers un système à l’américaine : des assurances complémentaires de moins en moins complémentaires, de plus en plus inégalitaires, avec une Sécurité Sociale qui ne sera plus qu’un filet de couverture minimale pour les plus pauvres, et des « travailleurs pauvres » qui risquent d’être totalement exclus du marché de la santé (trop pauvres pour l’assurance privée, pas assez pauvres pour le système public).

"Je n'ai qu'un regret, c'est de ne pas avoir nationalisé la médecine" François Mitterrand, après son 2ème mandat.


49.Posté par BA le 12/05/2008 18:55
Michel Sorin écrit : " Nous pensons que la solution est la refondation de la gauche sur des bases républicaines. "

Je pense qu'il y a une petite erreur dans cette phrase : " Nous pensons que la solution est la refondation de la gauche sur des bases républicaines.

A mon avis, la gauche, ça n'existe plus.

Aujourd'hui, dans la France de 2008, il y a deux gauches incompatibles :

1- La gauche qui a voté OUI en 1992, en 2005, en 2008.

2- La gauche qui a voté NON en 1992, en 2005, en 2008.

Vouloir une refondation de la gauche sur des bases républicaines est donc voué à l'échec.

Vouloir le mariage de la carpe OUIste et du lapin NONiste est donc voué à l'échec.

50.Posté par SORIN Michel le 12/05/2008 21:09
Réponse à BA (49 et 3).

Doit-on parler d'une ou de deux gauches ? Et, pourquoi pas davantage, car il existe, au sein de la gauche, comme au sein de la droite, beaucoup de sensibilités différentes.

Nous parlons de la gauche, car elle doit se rassembler pour gagner les élections nationales et gouverner le pays.
Certe, il existe des divergences profondes sur le libéralisme et l'orientation européenne, qui expliquent les votes différents en 1992 et 2005 (référendum) et cette année (Congrès).

En 2005, l'électorat de gauche a majoritairement voté NON et, lors de son congrès du Mans, en 2006, le PS a voté un texte affirmant qu'il tiendrait compte de cette orientation majoritaire de l'électorat de gauche.

Mais les dirigeants du PS, après la défaite de "leur" candidate à l'élection présidentielle, sont revenus sur cet engagement, prétextant que les conditions avaient changé, du fait de la victoire de Sarkozy, lequel s'était engagé à faire passer un mini-traité institutionnel.

Le PS est contraint de clarifier sa position sur l'Europe et, au-delà, sur la politique de l'Europe vis-à-vis de la mondialisation libérale, plus exactement, la globalisation.

S'il continue de ne pas s'y opposer et d'accepter la politique néolibérale des institutions européennes, il se coupe définitivement des couches populaires et devient un parti de centre gauche, démocrate, prêt à gouverner avec le centre de Bayrou et une partie de la droite, contre la gauche populaire et antilibérale.

L'autre choix, c'est un projet républicain, social, écologique et culturel, associant l'ensemble des forces de gauche, celles qui le veulent bien, pour réorienter la politique économique en France et en Europe.

Cela signifie que la politique du NON doit prendre le dessus sur celle du OUI, dans le cadre du rassemblement de gauche, avec l'appui du peuple français.

Nous avons du pain* sur la planche pour réaliser cette refondation historique de la gauche, mais ce n'est pas impossible et c'est passionnant !

* voir mon blog (11 mai), à propos de pain...

Michel Sorin

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