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Chevènement en Algérie pour une "conscience" française du passé


Dépêche AFP, mardi 21 juin 2011, 18h25.


Le nouveau président de l'Association France-Algérie (Afa) Jean-Pierre Chevènement, s'est prononcé mardi à Alger pour une "conscience" française plutôt qu'une "repentance" pour son passé colonial, lors d'une conférence de presse.

"La repentance est une suggestion imprégnée d'esprit chrétien. Du point de vue de la République française qui est une république laïque je préfère le travail de la conscience", a déclaré le sénateur du Territoire de Belfort.

"Je pense que la France doit être consciente de ce qui s'est passé entre nous", mais a-t-il aussi estimé, "nous avons tous à faire un travail de conscience". Ancien ministre socialiste de l'Industrie, de l'Intérieur et de la Défense, Jean-Pierre Chevènement est président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC).

Nombre d'officiels algériens veulent une repentance ou des excuses de la part de la France, ce que Paris a jusqu'à présent refusé.

Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé avait déclaré le 16 juin lors de sa visite en Algérie que les Français "n'étaient pas encore prêts" à la repentance et appelé à ne "pas ressasser indéfiniment" le passé colonial.

L'Algérie a vécu 132 ans sous le joug colonial de la France avant qu'elle ne gagne son indépendance par les armes en 1962.

"Ce 50e anniversaire je veux que nous le célébrions en regardant vers l'avenir sur ce que la France et l'Algérie peuvent faire ensemble au 21e siècle", a déclaré M. Chevènement, élu président de l'AFA fin janvier, en référence aux célébrations de 2012.

"Le problème pour la France c'est qu'elle n'ait pas pensé à acheminer l'Algérie vers l'indépendance, ce qui aurait été le terme tout à fait normal, et c'est vraiment dommage", a-t-il regretté.

"Je pense que sur le passé il faut certainement en parler mais en ayant toujours à l'esprit qu'il ne faut pas obscurcir l'avenir", a-t-il cependant déclaré.

Le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) effectue depuis dimanche une visite de cinq jours dans ce pays qui lui a permis de rencontrer nombre de personnalités dont des ministres et il devrait être reçu jeudi par le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia.

Personnalité très populaire en Algérie, où il était présent en tant que militaire juste avant l'indépendance, il avait été longuement reçu par le président Abdelaziz Bouteflika le 22 septembre dernier lorsqu'il était venu faire deux conférences pour le Centre culturel français.


Rédigé par Chevenement.fr le Mardi 21 Juin 2011 à 21:28 | Lu 4199 fois



1.Posté par Slimane Alem le 21/06/2011 22:15
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L'homme à lui seul peut changer le cours de l'histoire.Entre la France et L'Algérie le divorce ne sera jamais prononcer.

2.Posté par Jean François CAYLA le 21/06/2011 22:43
cayla
L'Algérie a vécu 132 ans sous le joug colonial de la France avant qu'elle ne gagne son indépendance par les armes en 1962.
Voilà une lecture pour le moins étonnante de la part de l'AFP : le "joug colonial" est une expression
tout a fait "impartiale" digne de la propagande du FLN ! ; quant à la victoire "par les armes" en 1962
elle est une contre-vérité militaire quand on sait que l'armée française avait réduit les troupes du FLN
et qu'il s'agit d'une victoire politique, De Gaulle voulant se débarrasser au plus vite du fardeau de cette guerre.
Merci à JP Chevènement de refuser la repentance unilatérale et de regarder vers l'avenir.

3.Posté par Corentin du Cotentin le 22/06/2011 21:33
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Je voudrais relayer ce lien : www.liberation.fr/politiques/01012344903-jean-pierre-chevenement-ne-veut-pas-quitter-son-hlm

L'affaire des HLM . Quand j'entends ça, je suis moi aussi scandalisé. Mais quand on y pense, JPC est un des rares hommes à se contenter d'un seul mandat ou d'une seule fonction alors qu'il aurait l'opportunité de cumuler comme le font les socialistes. Or, JPC est uniquement rémunéré par son mandat de sénateur, c'est à dire 7000 euros par mois ... en brut !

7000 euros uniquement en revenu lorsqu'on doit avoir un logement à Belfort et un autre à Paris, ça me semble raisonnable ... voire peu pour un haut parlementaire.

Je tiens à réagir car l'affaire fait beaucoup parler, et les commentaires que l'on peut lire sont absolument grotesques : un tel taux de stupidité tient du miracle : les commentaires comparent le sénateur chevènement aux carriéristes du Parti socialistes et des autres mouvances encore plus à droite. JPC n'est pas un cumulard. JPC n'est pas un politicien intéressé mais un politicien passionné.

Lisez donc les commentaires de cet article, il est navrant de voir parler les plus ignorants.

4.Posté par Défis républicains LE TEMPS DES CITOYENS le 23/06/2011 21:17
il n'ya pas lieu de s'appesantir sur cette polémique stérile et infondée. M. CHEVENEMENT a toujours été un homme d'une grande probité intellectuelle et morale, notamment lorsqu'il s'agit de privilégier l'intérêt général ( cf. indemnités non perçues en tant qu'élu belfortain pour l'agglomération etc...et pendant des années sans en faire part au grand public par humilité). Bref tel n'est pas mon propos ici !

Non mon intérêt , sans polémique aucune, porte sur une particularité française ( et cela "perle" dans la synthèse en parti juste de M. CAYLA) : pas de repentance ! Trés bien je suis d'accord.
Seul hic que fait on des morts "indigènes" ou " musulmans" ou etc... Eh oui M. CAYLA, vous faites encore abstraction comme "sous le joug colonial " de la non existence de ces êtres humains. Vous ne vous êtes jamais interrogés sur l'absence des élus ou des citoyens (dont les parents sont originaires d'Algérie) lors des manifestations patriotiques. Sans vouloir établir un décompte funèbre voire macabre, il y a une limite à ne pas dépasser : celle de faire croire qu'il y aurait des morts "plus égaux que d'autres" ( pour reprendre la maxime d'un de nos plus illustres comiques français).
Les Algériennes et les Algériens pratiquent et "doivent pratiquer" le devoir de mémoire et commémorer le souvenir de leurs morts comme d'autres peuples, pour la simple raison que ce sont des êtres humains à part entière. Ils ne doivent pas oublier. Jamais !!!
50 ans après une association a célébré , avec la bénédiction du Tribunal Administratif de Nancy, une commémoration sur la tombe du Colonel Argoud dans les Vosges. Ils ont déposé une belle gerbe avec ses mots inscrits : " On pense A vous Sans cesse ". Et prenez bien le temps de lire attentivement les lettres en majuscule, le message vous illuminera de mille feux. Quel parlementaire s'en est-il ému ? D'où pensez vous que proviennent une partie importante des difficultés entre les Citoyens au sein de notre Communauté Nationale ? Ces diificultés trouvent leur source dans le ferment constitué principalement du refus de la reconnaissance du drame de cette colonisation et de cette atteinte à la dignité humaine d'un Peuple. Vive la France !

5.Posté par Jean François CAYLA le 24/06/2011 15:33
cayla
@post 4
Bien sûr que les algériens peuvent commémorer leurs morts.
Cependant il ne faut pas oublier que parmi ceux-ci tous ne sont pas victimes
du "joug colonial" mais aussi des combats entre mouvements nationalistes algériens
et de la "liquidation" des harkis abandonnés par la France lors de l'indépendance.
Je voulais simplement signaler que le texte de l'AFP reprenait la propagande du FLN
sans aucun examen critique.
Quant aux difficultés actuelles il me semble également que "le passé colonial",
pour des jeunes maghrébins de moins de 30 ans, a bon dos !

6.Posté par Défis républicains LE TEMPS DES CITOYENS le 25/06/2011 09:12
@post 5. Les Algériens et les Algériennes sont conscients et relativement bien informés des luttes intestines et des massacres commis au nom de la logique de l'indépendance ( et seulement l'indépendance) lors de ces temps troubles entre messalistes et membres du FLN. Mais le compte n'y est pas. Et tel n'est pas le sens et l'objet de mon propos. Cette tâche est celle des historiens.

Je n'ai évoqué les difficultés de cette composante de la Nation car j'attends impatiemment de voir le jour où un élu de notre République s'adressera à eux pour leur signifier qu'ils sont des Enfants de notre Patrie, et qu'ils sont donc nos Enfants. Il faut que la transmission s'opère pour éviter les non-dits source de bien des maux. Nulle intention machiavélique dans mes propos de voir une recherche de repentance. Toutefois vous ne m'avez pas répondu sur la belle gerbe déposée par les "Nostalgériques" de l'OAS et du silence général en France ?

7.Posté par Jean François CAYLA le 25/06/2011 17:28
cayla
@post 6
Chacun commémore ses morts, le FLN, les harkis, les soldats français,les populations
musulmanes d'Algérie ... et même l'OAS !
Il est peut-être temps comme le propose JPC, après 50 années passées, de regarder vers
l'avenir ?
Je ne sais avec qui je dialogue à ce sujet : le titre est attrayant, mais qui se cache derrière
une si belle devise ?

8.Posté par REP 5.2 le 25/08/2011 21:08
La repentance pose un problème insoluble : dédommager et réparer au présent un passé dont on connaît la grande complexité.
Estimer la valeur des expropriations et / ou violences subies par les Algériens sous les Français soulève trois types d'interrogations liminaires :
- quid des spoliations de terre par les Ottomans envers les Algériens, avant l'arrivée des Français ? La Turquie de 2011 doit-elle faire repentance elle aussi, sachant que son régime, ses élites, sa population civile actuels, n'ont rien à voir avec les faits passés ? Pourquoi y aurait-il prescription des crimes ou fautes pour l'un et par pour tous ? Doit-on demander aux Algériens d'aujourd'hui réparation pour les enlèvements de civils par les Barbaresques ? Imaginez-vous les Berbères exiger la repentance des Arabo-Musulmans lors de leur quasi éradication au VIIe siècle ?
- quid de l'estimatif de l'expulsion des pieds-noirs ? Après tout, rien de tout ce qu'ils ont construit ou pris n'a été gardé ? Faire justice aux uns reviens à faire injustice à d'autres. C'est un combat sans fin.
- la notion de repentance n'est-elle pas éminemment moralisante ? Après tout, la meilleure manière de rendre justice, ce serait d'enseigner l'histoire, toujours et encore. La reconnaissance a plus de valeur reconstructrice que la culture du châtiment.
Aussi, je crois que les actes politiques doivent être plus transactionnels que moralisant. Sortir de la notion de faute et aller vers la construction d'une conscience pas seulement française, mais commune. Les Algériens savent combien le FLN ne les a pas tous représentés à l'époque, et de loin.
On comprend bien le dilemme et l'impasse que souligne l'exigence d'un tribunal de l'Histoire.
Au lieu de demander la repentance, source non pas de réconciliation, mais de discorde et de divisions, il vaudrait mieux chercher à préserver l'avenir.
Et que l'histoire soit aussi objective sur toutes les rives de la Méditerranée...

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