Agenda et médias

Face à l'Europe libérale, construire un projet pour les couches populaires


Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Radio classique mercredi 10 juin à 8h30, où il répondait aux questions de Nicolas Pierron.


L'émission peut être écoutée en direct sur Radio Classique (101.1 FM à Paris) et est podcastée sur le blog ci-dessous.


Rédigé par Chevenement.fr le Mercredi 10 Juin 2009 à 13:41 | Lu 8401 fois



1.Posté par BA le 07/06/2009 22:49
En France, quel est le taux d’abstention aux élections européennes ?

En 1979, le taux d’abstention était de 39,29 %.
En 1984, le taux d’abstention était de 43,27 %.
En 1989, le taux d’abstention était de 51,2 %.
En 1994, le taux d’abstention était de 47,29 %.
En 1999, le taux d’abstention était de 53 %.
En 2004, le taux d’abstention était de 57,24 %.
En 2009, le taux d’abstention est de 60,2 %.

Conclusion : plus on fait l’Europe, plus les citoyens français s’abstiennent. Le divorce entre l’Union Européenne et les citoyens français est consommé.

En 1979, le parti politique au pouvoir en France était arrivé en tête (27,61 %).
En 1994, le parti politique au pouvoir en France était arrivé en tête (25,58 %).
En 1999, le parti politique au pouvoir en France était arrivé en tête (21,95 %).
En 2009, le parti politique au pouvoir en France arrive en tête (28,3 %).

Conclusion : ce soir, les membres de l’UMP qui disent que c’est la première fois que le parti au pouvoir arrive en tête sont des menteurs.

20h28, au siège de l'UMP. L'ineffable Frédéric Lefebvre pérore : « Depuis 1979, c'est la première fois qu'une majorité présidentielle remporte une élection européenne. »


http://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:%C3%89lections_europ%C3%A9ennes_en_France

2.Posté par Harry Lime le 10/06/2009 11:24
A propos du message 1, vous avez parfaitement raison. Ce qui est inquiétant que c'est que les dirigeants de l'UMP puissent déclarer à l'envi quelque chose de faux sans qu'aucun journaliste, commentateur ou adversaire politique ne viennent les contredire.

3.Posté par Elie Arié le 10/06/2009 14:12
Je crois que la gauche ne l'emporte que lorsqu'elle peut construire un projet susceptible d'entraîner l'adhésion à la fois des couches populaires ET des classes moyennes;se borner à transférer les revenus des classes moyennes vers ceux des classes populaires conduit à l'échec depuis longtemps- depuis que l'effectif des classes moyennes a beaucoup augmenté avec "les trente glorieuses", et que l'objectif des classes populaires n'est plus de "faire la Révolution", mais d'accéder au statut des classes moyennes, et précariser leur objectif est désormais une erreur.

La situation s'y prête d'autant plus que les classes moyennes sont aujourd'hui inquiètes pour leur avenir et celui de leurs enfants, et ont un sentiment (justifié ou non) de risque de prolétarisation.

4.Posté par Anis le 10/06/2009 19:07
Je complèterai le commentaire 3 ci-dessus par la constatation, allant dans le même sens, que la distinction entre classes populaires et classes moyennes tend aujourd'hui à disparaître tant l'exploitation libérale du monde exacerbe les traits caractéristiques du capitalisme tels que mis en évidence par Marx:
L'extinction des privilèges de l'ancienne aristocratie a depuis longtemps fait place, non à l'égalité figurant au frontispice de notre république, mais à une nouvelle dichotomie: celle du capital et du travail, c'est à dire des exploitants ( on dit aujourd'hui investisseurs) et des salariés. Tout comme dans l'ancien régime, où l'aristocratie comportait noblesse et haut clergé, l'oligarchie (aristocratie du capital) comporte capitalistes et hauts dirigeants qui font cause commune. Le reste forme un continuum indistinguable pour cette oligarchie, car l'ingénieur est son manoeuvre intellectuel.
Les hauts dirigeants font marcher la boutique dans le sens requis et sont rétribués à ce titre, dans le secteur privé, à des niveaux leur permettant d'accéder eux-mêmes à cette oligarchie d'exploitants fortunés (d'où stock options et autres formes d'intérressement). C'est la raison pour laquelle nombre de hauts fonctionnaires ont suivi cette voie lucrative.
Jean Peyrelevade, qui se croit contestataire progressiste, en est un bon exemple. C'est à la lumière de cet intérêt bien compris qu'il convient d'analyser la thèse constante de son livre "Sarkozy: l'erreur historique": préserver la rentabilité l'exploitation...ce que le sus-nommé, selon, lui ne fait pas assez !
En effet, toute entreprise viable produit une plus value sur le travail. Lorsque ré-investie, elle donne lieu au phénomène de croissance. Dans cette "boucle vertueuse", les prélèvements nécessaires sont:
- les achats d'éventuelles ressources en matières premières
- les salaires dûs individuellement aux services des travailleurs
- les impôts et charges dûs collectivement aux services du domaine public
En défenseur des intérêts de sa classe, Jean Peyrelevade n'a pas de mots assez durs pour fustiger les deux dernières dépenses qui sont autant de freins à la croissance exponentielle ... des bénéfices, comme s'ils constituaient une fin en soi effaçant tout débat sur le partage de la richesse créee.
On notera au passage, de façon paradoxale, que c'est la même logique que met actuellement en oeuvre... le gouvernement chinois pour ratrapper les Etats-Unis. Le dernier rapport (2009) sur l'Europe de la fondation Schumann met en évidence cette courbe de croissance exponentielle de la Chine dont le PIB dépassera celui des Etats Unis en 2018, dans 9 ans à peine...si les choses vont jusque là., mais avec un revenu par tête (forcément) trés inférieur, ce qui en préservera longtemps encore la compétitivité!
C'est bien là l'idéologie néoconservatrice qu'a développé le capitalisme anglo-saxon: on a pu faire pénétrer dans les esprits qu'il était inconvenant de réclamer autre chose que ce que la loi du "libre marché" abandonne au travailleur. On aboutit ainsi aux sommets de l'absurdité lorsque l'ancien patron de Vivendi s'est vu gratifié de 274 millions en quittant ses fonctions, nonobstant ses rémunérations régulières, laissant derrière lui une entreprise en crise.
Il est clair qu'un François Bayrou, et avec lui le MODEM, se défendraient de telles visées. C'est pourtant ce à quoi concourt sa pensée économique, inspirée par Jean Peyrelevade, comme on s'en aperçut durant la campagne présidentielle. Sans doute est-ce la raison pour laquelle il resta muet au plan économique, durant la campagne de ces élections européennes, aprés les scandales révélés par la crise financière. Mais sans doute aussi est-ce pour cela que le discours sonnait creux...d'où le résultat!
A l'inverse, on ne saurait oublier le premier des prélèvements cités plus haut, celui sur la nature, qui a donné lieu à un autre type de revendication: la revendication écologique, qui fait partie des éléments de bien-être auquel chacun doît avoir accés. Si cette revendication apparaît aujourd'hui comme récente, ce n'est pas faute d'avoir existé dans le passé, mais elle était tue tant qu'elle ne touchait que la partie la plus défavorisée de la population: la pollution par les détritus au moyen-âge ou celle par le charbon dans les poumons des mineurs ont fait plus de ravages mortels que la pollution carbonée de nos villes aujourd'hui. Mais aujourd'hui, cela touche tout le monde d'où, là encore, le résultat!
En tout état de cause, on voit bien que l'économie et l'écologie ne sont que des chapitres du grand livre de la politique au sens ethymologique grec du terme.
Leur réalité ne vient à percer sous la forme de résultats électoraux que lorsqu'elle émerge de la conscience collective, malgré la chappe dominante de l'oligarchie libérale.
Peut-être sera-t-il bientôt temps de s'inspirer de la Constitution d'Athènes. Comme se plait à le rappeler Etienne Chouard, ce n'est pas par hasard si le siècle de Périclès fut aussi l'apogée de la démocratie athénienne: Les membres de l'Assemblée étaient tirés au hasard, pour une représentation équitable des intérêts de toute la population, et le gouvernement était y pour moitié tiré au sort, pour moitié élu.
C'était la garantie la plus sûre contre démagogie et corruption!

5.Posté par Pascal OLIVIER le 11/06/2009 11:34
Très juste réflexion d’Elie Arié (Commentaire n° 3).

Les sondeurs sont unanimes, l’élection présidentielle a basculé un jour de janvier 2007 après la déclaration de François Hollande sur la fiscalité des classes moyennes : refus de prendre en considération l’inflation de l’immobilier pour réviser le seuil de l’assiette de l’ISF et surimposition des revenus supérieurs à 4000€ par mois sans préciser si c’était par personne ou par foyer fiscal.

C’est cette faute qui a fait dire à Arnaud Montebourg : “Ségolène Royal n’a qu’un seul défaut c’est son compagnon”. Cette petite phrase assassine lui a valu d’être suspendu un mois de ses fonctions de porte-parole de la campagne de Ségolène.

La gauche et la droite sont toutes les deux de très mauvaise foi sur la fiscalité :

1/ La droite pour plaire à son électorat prétend avoir supprimé la fiscalité sur les successions, ce qui est faux, la gauche lui emboîte le pas pour le lui reprocher :

- Les droits de mutation n’ont été supprimé qu’entre époux et pacsés, en cas de succession, pas en cas de donation entre vifs. Le décès de l’un des conjoints est souvent source d’appauvrissement pour le survivant, le plus souvent l’épouse. Cette mesure n’est que justice.

- les transmissions en ligne directe (ascendants, descendants) sont toujours taxées de 5% à 40%. Ce qui a changé c’est le seuil de l’imposition porté à 150 000 €. Avant la crise et la déflation immobilière cela représentait le prix d’une studette dans un beau quartier parisien ou d’un pavillon bas de gamme dans une campagne mal desservie de province.

-Pour les autres cas de figures, pas ou très peu de changements, l’abattement est insignifiant ou inexistant, les droits, de 35 à 45 % entre frères et sœurs, 55 % jusqu’au 4ème degré et 60 % au delà du 4ème degré ou sans lien de parenté.

Critiquer cette réforme est contre-productif.

2/ La droite avec son bouclier fiscal accentue encore plus le caractère de l’ISF, impôt pour les millionnaires et non pour les milliardaires. Cela revient à supprimer l’ISF pour les très riches et à le maintenir pour les moins riches. Le seuil de l’assiette de l’ISF, qui avant la crise et la déflation immobilière correspondait à un appartement parisien ou à une maison de la petite couronne a invalidé la notion même d’ISF.

Un candidat républicain ou de gauche à la présidentielle de 2012 serait bien inspiré de proposer :

- un dispositif pour plafonner les rémunérations scandaleuses.
- La suppression du bouclier fiscal pour les plus riches.
- l’instauration d’un bouclier fiscal pour les plus pauvres qui permette de redonner de la progressivité aux impôts qui en sont dépourvus : taxes d’habitation, taxe foncière, CSG.
- l’ajout d’une ou deux tranches supplémentaires pour l’impôt sur le revenu.
- la suppression de l’ISF ou au moins le retour à un seuil de son assiette correspondant à la contre-valeur en immobilier du seuil de l’IGF en 1982.


6.Posté par Elie Arié le 11/06/2009 13:59
@ Pascal Olivier

"la suppression de l’ISF ": il faut y rajouter la taxation des plus-values, y inclus sur la résidence principale.

7.Posté par Claire Strime le 12/06/2009 09:25
Excellente question, qui mérite qu'on se repenche sur les années 81-84, où en fait les quelques acquis sociaux (retraite à 60 ans, 39 h...) ont été financés par certains salariés, c'est flagrant aussi depuis le gel relatif des salaires des fonctionnaires (passage de la négociation en masse à la négociation en niveau, "smicardisation" des catégories C puis B...).
1 intéressant livre de cette période ("La Gestion social-democrate" de Rene Georges Lefort, écrit par 1 militant communiste opposé à la participation gouvernementale:

https://www.abebooks.fr/servlet/BookDetailsPL?bi=527225843&searchurl=an%3DLefort%2BRene


Bien entendu les "acquis" de la période Jospin-Aubry sont du même tabac: ce ne sont pas les patrons qui ont payé la CMU et les 35 heures.

8.Posté par Claire Strime le 12/06/2009 14:46
passage de la négociation en niveau à la négociation en masse (et non l'inverse!!!)

9.Posté par Elie Arié le 14/06/2009 19:20
Il semble que tout le monde soit en train de sous-estimer l'état de décomposition dans lequel se trouve la gauche.

Passons rapidement sur l'agitation pathétique des socialistes qui cherchent des réponses à leur vide conceptuel dans des problèmes d'organisation ("secrétariat resserré" "changer le nom du parti" "comité des sages""démocratie participative"...).

La gauche renaîtra le jour où elle sera capable de dire "Voilà les quatre ou cinq mesures essentielles qui nous distinguent de la droite et que nous mettrons en œuvre si nous sommes élus" - à condition que ces mesures apparaissent à la fois comme

- essentielles (non, diminuer le cout horaire de la location d'un Vélib' ne suffira pas à définir un projet de société...)

- et crédibles: il ne suffira pas de dire "il faut sauver l'assurance-maladie" "il faut sauver les retraites par répartition" (en voilà des idées qu'elles sont bonnes!), mais comment.

Or, elle en est manifestement incapable.

Mais le mal va bien au-delà.

On oublie trop rapidement les échecs, de plus en plus importants, des "journées de manifestations syndicales" (l'échec de celle du 13 Juin fut plus important que celui la précédente, et moindre que celui de celle qui suivra) qui révèlent le même encéphalogramme plat chez les syndicats que chez les partis de gauche- mais, plus grave, le même désespoir des "classes populaires" dont certains s'obstinent à penser qu'il faut se tourner vers elles car elles détiendraient "la solution":on assiste là à l'écroulement d'un des vieux mythes fondateurs de la gauche, qui se refuse à voir que la classe ouvrière française n'a pas de parade face aux délocalisations et à sa mise en concurrence avec celles des pays en voie de développement.

Cette perplexité touche tout autant Europe-Écologie: à noter la lucidité de Cohn-Bendit, véritable auteur de son succès: "Il faut incruster durablement cette nouvelle force de proposition politique dans la réalité. Mais ce n'est pas si simple. Le parti traditionnel, ce n'est pas la bonne formule. Le réseau, ce n'est pas ça non plus. Il y a un grand point d'interrogation. Il faut inventer autre chose."

Et, par charité chrétienne, ne parlons pas de Bayrou.

Et décidons-nous à regarder les choses en face: l'UMP continue à gagner les élections (ou à les perdre moins que les autres, ce qui, pour la conquête du pouvoir, revient au même), et Sarkozy, malgré son impopularité, paraît le moins mal placé pour remporter la prochaine présidentielle, si elle devait avoir lieu aujourd'hui.

Politiquement, syndicalement, sociologiquement, intellectuellement, la gauche n'existe plus: tout doit partir de ce constat.

10.Posté par Claire Strime le 15/06/2009 14:08
La victoire de 1981 fut obtenue autour des slogans creux "le changement" et "la force tranquille" plutôt que grâce aux 110 propositions et au "projet socialiste" de 1980 (rédigé par qui vous savez et brandi comme 1 épouvantail par la droite).
Certes c'était 1 autre époque politiquemnt parlant, celle de la bande des quatre. Et bien qu'en recul de ce point de vue la gauche possédait encore de solides repères idéologiques.

Certaines personnalités n'existent plus intellectuellement pour la gauche, mais la gauche et la République continuent d'exister dans la conscience de nombre de gens d'"en bas". Si cela est relié à une juste compréhension des en jeux mondiaux et de l'impasse du projet de l'UE libérale, alors tout devrait être possible, moyennant intelligence stratégique et tactiques adéquates.

11.Posté par BA le 15/06/2009 22:39
Le scandale de l'année 2009 : les banques présentent des faux bilans.

Lisez cet article :

" Les comptes des banques ne se redressent pas ? Truquons les comptes ! "

http://cordonsbourse.blogs.liberation.fr/cori/2009/06/les-comptes-des-banques-ne-se-redressent-pas-truquons-les-comptes.html

12.Posté par Elie Arié le 16/06/2009 01:38
@ 10 Claire Strime

Il me semble que la victoire de 1981 fut obtenue grâce à l'envie d'essayer une autre politique et d'autres équipes face à une montée du chômage inconnue jusqu'alors, et que le pouvoir en place semblait incapable d'endiguer.

(c'était avant le "contre le chômage, on a tout essayé" de Mitterrand...).

13.Posté par Claire Strime le 16/06/2009 08:35
Oui, la question du chômage a été importante en 1981 pour discréditer Giscard-Barre. Mais "autre politique" c'est flou. Mitterrand avait d'ailleurs compris l'intérêt de ce flou pour attirer, contrairement à 1978 où la "peur du rouge" avait joué à plein, un électorat "centriste" de classes moyennes, gaullistes-chiraquiens à préoccupation sociale ou giscardiens hésitants voire les 3,5 % d'électeurs de B.Lalonde qui ne venaient pas tous de la gauche.
Pour gagner Mitterrand prit soin de se distancer, en partie et symboliquement du programme commun de 1972 voire du projet socialiste de 1980 (plus exactement il donnait des gages à gauche et à droite, il avait compris qu'il était en position de le faire).
L'élection présidentielle au suffrage direct est particulière, il faut la personnalité et les circonstances. J'ai vu en Argentine la première année de la présidence Menem en 1989-1990, où il a systématiquement renié toutes ses promesses de campagne. J'ai aussi assisté en 1994 en Biélorussie à la montée du candidat surprise (qui n'avait pas l'appui de l'appareil d'Etat) Lukachenko.
J'ai la nette impression (c'est 1 signe de la crise) que la France, dans ce genre de campagnes, se rapproche des populismes du tiers-monde. Ce que SR a, empiriquement, compris en jouant à fond de la corde victimaire.
"Morale" de l'histoire: pour gagner 1 élection les programmes sont de moins en moins utiles, et on peut s'amuser avec la rénovation de la rénovation, l'essentiel est ailleurs.
Pour ce qui est de l'"autre politique" on allait être servi! Barre mena 1 politique dans 1 cadre keynésien "soft"; à partir de juin 1982 (blocage des salaires) et mars 1983, la "rigueur" allait marquer 1 tournant libéral.

14.Posté par Elie Arié le 16/06/2009 09:58
Oui, l'élection du Président de la République au suffrage universel direct est le principal facteur de personnalisation et de dépolitisation de la vie politique française; il n'y a aucune différence entre le "ni nationalisations- ni privatisations" du Mitterrand de 1988, et le "ni PS-ni UMP" de Bayrou de 2007, qui aurait pu espérer faire plus de 18% des voix avec ce même non-programme.

15.Posté par Sébastien le 21/06/2009 15:31
Bonjour,
Je suis assez d'accord avec Claire Strine.
Je viens de lire una analyse sur la dernière partie du discours du Che, sévère mais argumentée, je vous en fais part : http://romanderenart.canalblog.com/
Sinon je dirais que la question de l'abstention n'est pas forcément lié à une méfiance de l'Europe, c'est autant un problème d'impuissance Les votants veulent peut-être plus d'Europe.
Seb.

16.Posté par Armageddon le 06/07/2009 18:01
Jean-Pierre Chevènement court toujours après une hypothètique révolution idéologique du PS. Il dit lui-même que le tournant du PS date de la fin des années 80. Il s'agit en réalité plutôt de 1983 si je ne me trompe. Cela fait donc au mieux 20 ans que nous sommes dans le domaine des incantations. Combien de temps cela va-t'il encore durer ? C'est la page du PS qu'il faut tourner . Les Verts émergent. On est loin des espoirs de Jean-Pierre Chevènement. C'est pire encore que le PS. Reste l'aile gauche de la gauche. Elle ne veut pas de la Nation et cultive un archaïsme que l'on ne trouve qu'en France. Alors , dans ce contexte , il reste le Chevènementisme dont à l'évidence , selon l'intéressé lui-même , la manifestation la plus pertinente est RES PUBLICA. Pas un mot sur le MRC. C'est révélateur d'un renoncement dans le domaine électoral. Or , ce ne sont pas les responsables de think tanks qu'on élit. Jean-Pierre Chevènement se mendesise de lui-même en se polarisant sur les collèges d'experts. L'homme politique le plus intelligent et clairvoyant depuis le général De Gaulle s'est politiquement suicidé. Quel gachis !

17.Posté par armageddon le 06/07/2009 18:07
Marianne 2 :

Information, pouvoir et usage : l'infostratégie > Pouvoirs et information
6 juillet 2009 - Think tanks de gauche


Fondations, clubs, cercles, réseaux, initiatives de réflexion, force de proposition, lieux de débat et de rencontre. Les think tanks de gauche ou assimilés semblent bénéficier d'un effet de mode ... Se proposant de rénover, refonder, inspirer, réarmer idéologiquement, reconquérir, débattre, inventer, et pour les plus francs de "gagner en 2012"... Se voulant tous "autres", dérangeants et différents, se plaignant unanimement de la domination de la pensée unique libérale, du manque d'idées et de l'archaïsme idéologique de la gauche. Précisant leur appartenance soit explicitement ("Espoir à gauche", "Répondre à gauche", "Rénover maintenant", "Inventer à gauche", "Besoin de gauche", " Cercle 21 Gauche et modernité", "Maintenant à gauche", "À gauche en Europe", "Mémoire des luttes", ces derniers étant quasiment tous liés à une tendance du PS ou à une personnalité..) soit implicitement (les Gracques, Jean Jaurès, Gabriel Péri,...), soit de manière très allusive (Terra Nova, la Forge)...



Depuis quelques temps les think tanks de gauche fleurissent. Beaucoup se réfèrent aux traumatisme des défaites électorales de 2002 et 2007 (depuis quelques jours, certains ajoutent : 2009).

Difficile, d'ailleurs de tracer la frontière entre, d'une part, les vrais centres de réflexion implantés avec authentique production intellectuelle et éditoriale, et d'autre part les simples pseudopodes d'une tendance du PS, voire les boîtes à idées d'une personnalité (à supposer que ce ne soit pas la même chose).

Il y pourtant une différence entre des instituts avec chercheurs permanents, revues, bibliothèques et des sites réactualisés toutes les six semaines. Entre un véritable "intellectuel collectif" dont les propositions seront reprises et des cercles organisant un déjeuner débat tous les deux mois quand ce ne sont pas de simples listes de noms d'intellectuels soutenant tel ou tel aspirant candidat.

Du reste, faites le test devant des gens du sérail ; pour eux "l'espoir à gauche" c'est Peillon, , "répondre à gauche"c'est Hollande, "Rénover maintenant", Montebourg, "Gabril Péry", Mauroy, les Gracques, des rocardiens, "Terra Nova" les strauss-kahniens, la Forge, un bien en indivision entre Mamère et Hamon, ....

Bref, si cent fleurs s'épanouissent, beaucoup sont périssables, certaines artificielles, mais personne ne va se plaindre d'une floraison. Cette soudaine crise de gramscisme à gauche est une réponse, pour le moment désordonnée, à un problème réel. C'est d'ailleurs un singulier retournement dans notre pays où où il semblait établi depuis quelques décennies qu'intellectuel de gauche était un pléonasme et intellectuel de droite un oxymore : un des rares thèmes communs à tous ces cercles est le constat d'un manque à gauche et d'une domination idéologique à droite.



Cela dit, et sans préjuger de la qualité de leur production quelles sont les perspectives des think tanks de gauche ?



Ils devront surmonter deux sortes d'obstacles : ceux qui rencontrent les think tanks français en général et ceux que rencontrent les think tanks de gauche en particulier.



Les premiers ont été souvent évoqués sur ce site (en particulier dans les cadre de l'inévitable comparaisons France USA) :

- la difficulté de créer des centres de recherche indépendants de l'État

- la tendance française à croire au pouvoir des intellectuels, surtout s'ils se disent critiques et se bornent au rôle de la conscience indignée, tandis que les Américains, que l'on dit pragmatiques et peu conceptuels, ont plutôt confiance dans le pouvoir des idées (les idées applicables s'entend)

- parallèlement l'habitude des administrations de pratiquer l'endogamie intellectuelle (avec ses propres commissions, ses propres rapports, ses propres énarques, ses conseillers)

- la concurrence qu'exercent les revues comme centre de regroupement d'intellectuels

- la fonctionnarisation de beaucoup d'experts (travaillant pour une université, le CNRS, un ministère...). Il n'y a pas un très gros marché du travail de l'expert indépendant en France (et surtout de l'expert susceptible de devenir demain éditorialiste, membre d'un cabinet ministériel, de retourner à l'université ou dans le privé, de recommencer, etc.)

- la forte tradition des clubs liés à des partis (avec l'enchaînement idéal bien connu : l'idéologie produit le parti qui engendre le programme, qui prend le pouvoir, qui change la réalité, que l'intellectuel critique et qui reproduit de l'idéologie...).

- d'évidents problèmes de financement donc de subventions donc d'indépendance.



Mais d'autres problèmes semblent spécifiques d'une pensée gauche dans notre pays et paradoxalement, ce sont des problèmes que l'on s'attendrait plutôt à voir surgir à droite :

- personnalisation de la politique qui transforme facilement un centre en boîte à idée et caution intello de Machine ou Truc

- manque de dynamisme idéologique de la gauche coincée entre nostalgie désolée (tous les malheurs du monde viendraient de l'érosion du service public), besoin de qualifier les idées plutôt que de les discuter (crainte de paraître social-démocrate ou au contraire archaïque marxisant), pensée magique (appels à penser "autrement" ou à imaginer, audace limitée à l'invocation de l'audace), et recherche d'un bouc émissaire (l'idéologie et le complot néo-libéraux) dont la dénonciation tient lieu de posture.



Bien entendu, il y a une énorme différence entre vraies fondations dont les chercheurs produisent des analyses spécifiques sur des problèmes bien cernés, restant donc dans un rôle d'analyse et de proposition indépendantes et un vague club de partisans de la motion Théodule du prochain congrès du PS. Et personne ne se plaindrait si les premières pouvaient réaliser leur ambition de devenir un équivalent français des think tanks démocrates qui reprennent du poil de la bête outre-Atlantique. Mais ceci suppose outre un système de production d'idées et de solutions un réseau de diffusion et de mise en valeur. Donc quelques changements culturels majeurs.

18.Posté par Claire Strime le 10/07/2009 13:06
Et pendant ce temps là Fabius court après les verts europhiles-eurolâtres et sansfrontiéristes....comme le reste du PS d'ailleurs.
Curieuse "refondation/rénovation de la gauche". Il s'agirait d'approfondir le tournant idéologique de 1983-1992, dont on a vu les résultats.

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