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Un nouveau départ pour la gauche


Intervention de Jean-Pierre Chevènement lors du banquet républicain de Gauche Avenir, à Choisy le Roi, le lundi 5 mai 2008.


La gauche est solidement installée dans le paysage local mais elle ne peut oublier qu’elle a échoué à trois reprises à conquérir le pouvoir d’Etat, à l’occasion des élections présidentielles de 1995, 2002 et 2007. Cette incapacité est-elle rédhibitoire ?

I – La gauche est placée devant un grand défi : la conquête du pouvoir d’Etat.

1. La politique engagée par Nicolas Sarkozy répond à un dessein illusoire : celui d’adapter la France à la mondialisation

L’abaissement du coût du travail est une impasse pour la France comme pour l’Europe. Ce n’est pas de cette manière que nous restaurerons notre compétitivité face à la Chine, l’Inde, etc. On nous donne la politique allemande en exemple. Cette politique de compression des coûts s’exerce au détriment des autres pays européens. Elle est de plus en plus rejetée en Allemagne. La politique de Nicolas Sarkozy ne prépare pas l’avenir. Elle tue la croissance. Elle ruine la solidarité. Elle ne répond pas à l’exigence d’un effort partagé.

2. Cette politique est d’autant plus vouée à l’échec que c’est la mondialisation ou plutôt la globalisation qui est entrée en crise.

a) La globalisation : un phénomène à la fois économique et politique. L’ouverture des marchés aux FMN sous les coups de boutoir des Etats-Unis - la domination absolue des marchés financiers - la dictature de l’actionnariat.
b) Cette globalisation est entrée en crise :
- 1997-98 : crises asiatiques, russe, latino-américaines
- 2000 : bulle technologique
- 2007 : crise des subprimes

• l’échec du FMI et l’autonomisation des pays émergents
• la fuite en avant des Etats-Unis, déficits et endettement interne et externe – taux d’intérêt réels négatifs – chute du dollar.
• augmentation du prix du pétrole
La tentation de la coercition militaire et l’enlisement au Moyen-Orient. Les Etas-Unis vivent au-dessus de leurs moyens – surextention impériale. Le problème posé au monde est celui d’un nouveau cycle organisé autour d’un monde multipolaire et de nouvelles règles du jeu.

3. La crise bat en brèche les postulats libéraux

- libre échangisme ;
- refus des politiques industrielles ;
- intervention des Etats au capital des entreprises

4. Elle ouvre un espace à la gauche pour apporter des solutions

a) Nouvelles règles du jeu à l’échelle mondiale – fourchettes de parité monétaires et rétablissement des capacités d’épargne des Etats-Unis ;
Régulation concertée des échanges internationaux : Afrique – APD – pays émergents doivent accepter les normes sociales et environnementales.
Conférences internationales sur le modèle Bretton-Woods.

b) Au niveau européen – modèle européen
- Gouvernement économique de la zone euro
- Croissance et harmonisation fiscale et sociale
- Rôle déterminant de l’Allemagne
- Rôle de catalyse de la France
- Reconnaissance du rôle des Etats

c) Au niveau national :
- Faire face à la récession
- Politique industrielle : les moyens
- Education – recherche – innovation
- Civisme – science – écologie de l’humanité - culture

5. La gauche française est placée devant un grand défi.

a) Eloignement des couches populaires et absence de projet à la hauteur des défis du temps expliquent l’échec de la gauche aux trois dernières élections présidentielles : 1995 – 2002- 2007.
Le contexte est favorable à la fois pour élaborer ce projet et combler cet écart avec les couches populaires.
Plus qu’une alternance fondée sur le rejet, la gauche doit préparer une alternative sérieuse et durable.

b) Pour autant, il ne faut pas sous-estimer la capacité de rebond de Nicolas Sarkozy. Les droites européennes partout jouent sur les réflexes de peur, en exploitant l’insécurité et l’angoisse devant une immigration mal contrôlée. C’est d’une refondation républicaine dont la gauche a besoin. Ne sous-estimons pas les ressources de la démagogie de l’adversaire.


II – Un nouveau départ pour la gauche.

1. La gauche doit dépasser des clivages obsolètes.

a) Le Congrès de Tours en 1920 : entre la thèse de la prise de conscience démocratique des masses et celle de la conscience importée au sein même de la classe ouvrière par un parti d’avant-garde, l’Histoire a tranché, ce qui ne veut pas dire rejet de la théorie, de la réflexion, de la formation et surtout du débat pluraliste.

b) La création du Mouvement des Citoyens en 1993 a correspondu à un double refus : celui de la guerre du Golfe et de l’alignement derrière l’Hyperpuissance américaine, et celui de l’Europe de Maastricht.
Nos critiques sont aujourd’hui mieux comprises, même si nous savons qu’existent toujours au sein du PS un courant de suivisme pro-américain et un courant européiste qui s’est manifesté récemment par l’approbation du traité de Lisbonne. Mais il existe aussi au sein du PS des courants, qui militent pour l’indépendance et pour la réorientation de la construction européenne.

c) Le souci de l’écologie est aujourd’hui largement pris en compte au sein de la gauche tout entière, même s’il existe au plan théorique, un débat sur la Nature, la culture, la raison critique, la science et le progrès.

d) La République aujourd’hui à laquelle les radicaux sont attachés n’est plus contestée, non plus que le rôle du citoyen, en tant qu’il est une parcelle de la souveraineté populaire, mais aussi un individu libre dont l’esprit critique, formé par l’Ecole laïque est nécessaire à la démocratie. Certes l’exigence républicaine, en tant qu’elle implique la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général n’est pas toujours bien comprise. Mais la notion d’intérêt général ne peut s’affiner que dans le débat, à travers une juste hiérarchisation des intérêts et des niveaux d’appartenance.
Ce qui reste de ces clivages doit pouvoir être résorbé par le débat au sein d’un grand parti de toute la gauche.


2. La création de ce grand parti rassemblant toutes les cultures de la gauche peut et doit être l’électrochoc qui permettra une nouvelle refondation comme la gauche a su le faire à Epinay et à toutes les étapes de son histoire.

a) Ce parti doit être ouvert à toutes les sensibilités des plus radicales aux plus gestionnaires dès lors que la perspective gouvernementale est assumée. Croire aux vertus du débat. Il y aura fécondation réciproque. Vouloir créer un parti révolutionnaire à côté d’un parti social-libéral serait ouvrir un boulevard à la droite.

b) Cela ne veut pas dire que ce grand parti de toute la gauche doive faire l’économie d’une analyse de ce qu’est le capitalisme financier aujourd’hui. Le mouvement socialiste depuis ses origines est inséparable d’une critique du capitalisme de son temps. La création du grand parti de toute la gauche doit se faire sur la base d’une conscience claire des formes inédites prises par le développement du capitalisme : dérégulation généralisée et mise en concurrence des territoires et des mains-d’œuvre – souveraineté des marchés financiers, etc.
De même, l’évolution de la construction européenne nous impose de réaffirmer l’ancrage de la gauche dans la nation républicaine, levier de notre responsabilité au monde, comme l’avait très bien compris et formulé Jaurès en son temps. C’est dans ce cadre que la gauche peut faire vivre les valeurs de citoyenneté, de laïcité et de solidarité et opposer une critique à la fois constructive et sans concession à la politique de la droite qui ne vise qu’à adapter la société française à la globalisation financière.

c) Avant de poser le problème des alliances, il faut savoir soi même où l’on habite.

d) Ce grand parti doit être ouvert, démocratique, pluraliste. Son assiette naturelle est le monde du travail et de la création.

e) Seule la réunion et le dialogue sans sectarisme de toutes les cultures de la gauche et de toutes les forces sociales, à l’exception, bien entendu, des rentiers de la Finance, pourra drainer des centaines de milliers de sympathisants et de militants syndicaux et associatifs qui ressentent le besoin d’un engagement politique nouveau, ailleurs que dans des organisations qui les ont déçus.
Seul un grand parti de toute la gauche pourra capter l’énergie des nouvelles générations. C’est dans ce cadre que pourra être entrepris le vigoureux effort de débat, de mise en commun, de synthèse et de mise à niveau, et, bien entendu, de formation de cadres. Notre pays retrouvera ainsi confiance en lui-même et pourra tourner les pages du sarkozysme pour ouvrir la voie à une nouvelle donne, à l’échelle nationale, européenne et mondiale.


3. Les étapes nécessaires.

a) Je propose que toutes les organisations et toutes les personnalités de gauche et de progrès qui le voudront réunissent dans les départements des Forums de l’unité. Ceux-ci auraient à traiter de quelques sujets-clés :
- l’analyse de la globalisation, de sa crise, et des perspectives qu’elle ouvre ;
- la valorisation du travail dans le contexte de la mondialisation ;
- l’avenir de la protection sociale et de la santé ;
- les enjeux de l’éducation et de la recherche ;
- la forme et les étapes du parti à créer.

b) Ces forums pourraient déboucher sur des Assises de la gauche au printemps 2009.

c) Ces Assises prépareraient un projet clair sur la base duquel s’opérerait un rassemblement qui, dans un premier temps, pourrait éventuellement prendre la forme d’une Fédération anticipant sur le grand parti à créer.
C’est dans ce cadre que pourrait intervenir au plus tard au printemps 2011 la désignation par tous les militants du candidat de la gauche à l’élection présidentielle de 2012.
Ce candidat ne serait pas seul. Il serait porté par un projet collectif et par un élan qu’il nous appartient de faire lever dans le pays sans attendre.


Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le Mardi 6 Mai 2008 à 11:40 | Lu 8668 fois


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19.Posté par Laurane le 07/05/2008 18:14
@ Hélène

Evidemment c'est une autre piste, mais qui reviendra en définitive à faire passer quelques mesures dans le programme d'un ps social démocrate.


Peut-être. Comme ça, j'aurais l'impression que seul un rassemblement de gens qui ont de vrais objectifs communs (autres que seulement celui de remporter l'élection présidentielle) pourra offrir un débouché politique aux mouvements sociaux et permettra de construire un contre-pouvoir en face du bulldozer qui casse tout ce qu'on a de bien d'un point de vue social. Mais je peux me tromper.

en disant clairement qu'une grande partie du ps tend à vouloir faire les mêmes réformes dont le résultat peut se voir dans les pays d'Europe de l'Ouest et du Nord


S'allier avec elle pour pouvoir la critiquer? Est-ce la meilleur stratégie? Le fait même de s'allier à elle, n'est-ce pas une façon de dire qu'elle est plutôt bien, qu'on peut construire un vrai projet avec elle, qu'on est d'accord sur l'essentiel? Et puis, si on prend l'exemple du gouvernement Prodi, l'Union a surtout eu pour effet de paralyser l'opposition de gauche, qui ne voulait pas critiquer un gouvernement "ami".

et surtout trouver une femme ou un homme qui aura la "gnaque" pour avoir le même impact sur les sympathisants qu'ont eu les deux derniers présidentiables,


A mon avis, il faudrait trouver quelqu'un qui aurait un meileur impact sur les sympathisants que Ségolène Royal: le score qu'elle a obtenu est un très gros échec pour le PS, et ceux qui ont voté pour elle l'ont souvent fait plus par rejet de Sarkozy que pour les beaux yeux - ou la gnaque- de Ségolène.


18.Posté par helene le 07/05/2008 15:39
à Claire

"A peu près 80 % pour les premiers et 20 % (en comptant large) pour les seconds... "
---------------------------------------------------------------------------------------

Justement, on a trop tendance à associer :

> le pourcentage de Français qui adhèrent aux courants du ps
> avec le pourcentage des membres du bn qui les représentent.

Je suis loin d'être sûre que les 80 % dont vous parlez au sein du parti,
représentent 80 % des sympathisants et électeurs de gauche.

Je suis même certaine que non, surtout actuellement.

D'ailleurs, si le ps a tant tardé à faire son coming out, ce n'est pas pour rien ...

Qui, à part Valls, a le courage de dire que les politiques européennes menées par les dites "gauche", sont le modèle que le parti socialiste français entend suivre ?

à fourmi rouge,

je vous suis dans vos analyses

a Elie

vous devriez changer la tête de votre puching ball ;)))
vous êtes incorrigible !

17.Posté par Claire Strime le 07/05/2008 14:16
"Nos critiques sont aujourd'hui mieux comprises, même si nous savons qu'existent toujours au sein du PS un courant de suivisme pro-américain et un courant européiste qui s'est manifesté récemment par l'approbation du traité de Lisbonne. Mais il existe aussi au sein du PS des courants, qui militent pour l'indépendance et pour la réorientation de la construction européenne." (JPC)

A peu près 80 % pour les premiers et 20 % (en comptant large) pour les seconds...

16.Posté par Elie Arié le 07/05/2008 13:55
J'ai posté ce discours de Chevènement (copié-collé intégral) dans le "questionnaire participatif" de Ségolène Royal "congrès utile et serein" (un congrès serein !!!) , question N°1, sous le titre "Quelle stratégie pour la gauche?" - mais sans citer l'auteur, bien entendu, sinon il aurait été censuré.

Comme ça, il y a des ségolénolâtres qui le liront...jusqu'à ce que la censure s'aperçoive du truc et le supprime.

(dans la foulée, je lui ai aussi mis la note maximale, 5 étoiles).

15.Posté par la fourmi rouge le 07/05/2008 12:40
oui
mille excuses pour mon dérapage perso.

14.Posté par SORIN Michel le 07/05/2008 12:18
Je préfèrerais que les commentaires se concentrent sur le texte de Jean-Pierre Chevènement, car la refondation de la gauche ne peut venir des dirigeants actuels du PS.
Ne faisons pas une fixation sur Ségolène Royal. Elle n'est pas majoritaire au PS, pas plus que Bertrand Delanoë.
Prenons et respectons ces personnalités pour ce qu'elles sont, des candidats à l'exercice des plus hautes responsabilités dans l'Etat pour faire une politique "démocrate", comme les autres dirigeants européens des partis de gauche, c'est-à-dire pour jouer le jeu de la démocratie dans le cadre de la globalisation néolibérale et en atténuer les conséquences les plus néfastes.
Ce que propose Jean-Pierre Chevènement est différent : un projet républicain pour répondre aux défis de notre temps (voir la motion d'orientation adoptée le 4 mai, sur le site du MRC).

13.Posté par la fourmi rouge le 07/05/2008 12:17
@ Claire Strime

1) qui a inventé cette formule ?..pas moi

2) zon voté Sarkozy vous les savez bien, comme les mélenchônâtres qui trouvaient Royal trop à droite, après avoir glissé dans l'urne un bulletin Bayrou au 1er tour :
on leur doit comme à quelques autres qui ont suivi les Gracques et Spartacus, la situation acvtuelle.

Sûr Sarkozy vaut le détour, mmmnnnnhhh?

12.Posté par helene le 07/05/2008 11:54
A Claire :

"Et les ouvriers blancs ils sont où? "
---------------------------------------------------------------------------------------

Ne m'en voulez pas, mais je suis dure à la comprenure ;))

qu'est ce que c'est que cette nouvelle catégorie de population ?

11.Posté par BA le 07/05/2008 11:42
Le Canard Enchaîné, 7 mai 2008, page 2 :

Ségolène Royal, en vacances en Toscane, s'est arrêtée prier à Florence, dans l'église du Saint-Esprit, devant les objectifs des photographes de Paris-Match (2 mai). Que ne faut-il pas faire pour avoir sa photo dans la presse people !

10.Posté par Claire Strime le 07/05/2008 10:56
Et les ouvriers blancs ils sont où?

9.Posté par la fourmi rouge le 07/05/2008 10:24


Bonjour Laurane,

oui il y a autre chose.
On ne peut plus décemment toujours, en tournant en rond, se contenter d'être toujours minioritaires...2%...7%....10% peut-être plus pour ce die Linke ?

"10% ou plus ": Ce qui reste encore à démontrer lorsque l'on constate que la LCR tient à son audience, et sa marque de fabrique.
De façon illusoire, car en dehors des vrais de vrais, combien de déçus du PS pour ne pas voter pour ce PS que l'on connaît ?
Un parti socialiste (ou autre) attractif qui apparaît dans le paysage politique et pchitt ! la ligue revient à son étiage.

Il faut se poser 2 grosses questions :
- quel outil efficace construire pour le "peuple [de gauche"] ?
- comment rassembler toutes les gauches ?

.....sur un projet .


@ BA, post n°3

JPC a les yeux parfaitement en face des trous. Comme toujours.
Faut suivre sa pensée.

"un grand parti de gauche n'existe pas" : ce n'est pas une raison pour baisser les bras, et ne pas tenter le challenge.



Qui capte les jeunes en déserrance à l'heure actuelle ?
-la ligue,
-les écolos et
-l'humanitaire...ou
-l'absentéïsme par dégoût de cette politique de combats d'ego comme de divisions au mépris de leur avenir comme des intérêts populaires.

Royal l'an dernier en a fait revenir, ceux des facs comme des banlieues. Pourquoi ?
Elle a ses défauts, mais faut être lucide et regarder en face ce qu'elle a apporté que ni le PCF, ni le MRC, ni le PRS, ni Gauche Avenir ont pu drainer.
Comme dit helene "elle avait l'immense avantage d'attirer les foule" : il faut se poser sérieusement cette question "pourquoi ?" .... sans la tourner en dérision, car une fois de plus on passerait à côté de quelque chose d'important.

Car dans ces mouvements de militants, PC, MRC ,GA, ....on y trouve essentiellement d'anciens vieux routiers de la politique qui occupent doucettement leurs heures de retraite !
Alors oui, JPC a rudement bien saisi qu'il fallait enfin regarder pour se préoccuper des "jeunes générations".

8.Posté par helene le 07/05/2008 10:15
A laurane :

"Si le but recherché est bien de créer un élan dans le peuple de gauche, y a-t-il vraiment d'autres solution que de chercher à élaborer un rassemblement du type die Linke?"
---------------------------------------------------------------------------------------

Evidemment c'est une autre piste, mais qui reviendra en définitive à faire passer quelques mesures dans le programme d'un ps social démocrate.

Moi, je voyais cela d'une autre manière :

> créer un mouvement de fond dans la population,
> mouvement qui refuse les aménagements d'une politique libérale de droite comme dite de "gauche"
> reprenant des arguments bétons sur la paupérisation européenne (voir site eurostat),
> en disant clairement qu'une grande partie du ps tend à vouloir faire les mêmes réformes dont le résultat peut se voir dans les pays d'Europe de l'Ouest et du Nord,
> que ce n'est pas un objectif brillant que d'appauvrir les populations, tout en affaiblissant les nations en étant les toutous des US libéraux,
> et surtout trouver une femme ou un homme qui aura la "gnaque" pour avoir le même impact sur les sympathisants qu'ont eu les deux derniers présidentiables,

sans

7.Posté par Laurane le 07/05/2008 00:01
Ce candidat ne serait pas seul. Il serait porté par un projet collectif et par un élan qu'il nous appartient de faire lever dans le pays sans attendre.


Si ce candidat est un social-démocrate, s'il ne peut proposer qu'un projet inconsistant parce que résultant d'un compromis impossible entre le "courant de suivisme pro-américain" , le " courant européiste qui s'est manifesté récemment par l'approbation du traité de Lisbonne" et les "courants qui militent pour la réorientation de la construction européenne", je ne sais pas s'il suscitera un tel élan.
Ne risque-t-on pas plutôt une expérience semblable à celle qu'a connue l'Italie avec Prodi? c'est-à-dire une expérience de désillusion, terreau idéal pour les populistes de droite et d'extrème droite.

Si le but recherché est bien de créer un élan dans le peuple de gauche, y a-t-il vraiment d'autres solution que de chercher à élaborer un rassemblement du type die Linke?



6.Posté par helene le 06/05/2008 19:55
Vous avez clairement raison lorsqu'elle s'est déclarée sans fard pour le TUE par ratification parlementaire, ainsi qu'à travers d'autres interventions de moindre importance.

Mais depuis, j'avoue qu'il m'est difficile de savoir si elle va définitivement se positionner en faveur des thèses de la "social" démocratie et celles des travaillistes, qui pour moi sont bonnet blanc et blanc bonnet, ou revenir vers une gauche française plus traditionnelle, au vue de la déroute européenne.

Ceci dit, je mentierais en disant que je ne me fais pas d'illusions, tout en le sachant.

Dommage, car sans se focaliser sur les personnes, elle avait l'immense avantage d'attirer les foules, et c'est à mon avis ce que doit chercher la gauche (je ne parle pas du ps).

Il est vrai que J P Chevènement avec Benoit Hamon, Marie Noelle Lienneman etc, ça a des chances de mobiliser.


5.Posté par Elie Arié le 06/05/2008 18:45
Et dans lequel de ces deux libéralismes places-tu la bonne Ségolène, chère Hélène?
(moi, je trouve qu'elle passe de plus en plus du premier au second...).

4.Posté par helene le 06/05/2008 17:01
Allez ! Les premiers jalons sont posés.

Il n'y a plus qu'à avancer et il faut bien l'avouer, cet objectif me booste, car je le sens bien, vraiment bien.

jamais situation politique, économique et sociale européenne n'a été aussi favorable, pour donner le coup d'envoi à la création d'une opposition, inexistante jusqu'à présent.

Le moment est propice, c'est fabuleux, car en plus des dures réalités subies, le peuple a besoin de se retrouver derrière un mouvement pragmatique et porteur.

Le parti socialiste continue à s'auto détruire par les interventions médiatiques des uns contre les autres,

il ne reste plus qu'à la gauche, la vrai de grandir et de rassembler.

pour le reste, imaginons la motivation des électeurs, qui jusqu'à présent avait à choisir entre :

un libéralisme non déclaré et
un libéralisme déclaré.

(les Français ne sont pas des gogos)


3.Posté par BA le 06/05/2008 16:56
JPC écrit : " Seul un grand parti de toute la gauche pourra capter l'énergie des nouvelles générations. "

JPC ne voit pas ce qui crève les yeux.

Un grand parti de toute la gauche n'existe pas.

En revanche, il existe deux gauches incompatibles :

1- La gauche qui a voté OUI (en 1992, en 2005, en 2008).

2- La gauche qui a voté NON (en 1992, en 2005, en 2008).

JPC ne voit pas qu'il existe deux gauches ... ou alors JPC le voit très bien, mais il fait semblant de ne pas le voir ?

2.Posté par SORIN Michel le 06/05/2008 12:48
Ce texte est fondateur du futur grand parti de la gauche.
A nous, dans les départements, de nous en saisir.
Nous devons prendre l'initiative, à notre tour, afin de relayer celle de Jean-Pierre.
Bon courage à tous.
Michel Sorin

1.Posté par Elie Arié le 06/05/2008 12:18
Si j'ai bonne mémoire, c'est bien la première fois que la santé se trouve mise en avant dans les priorités de la gauche dans sa réflexion sur notre société (elle a été particulièrement absente lors de la campagne de 2007).

Je pense à la réflexion de Mitterrand, après la fin de son second mandat: " Je n'ai qu'un regret, c'est de ne pas avoir nationalisé le système de santé".

Mais je crains fort que cette soudaine attention enfin portée au système de santé ne vienne que du fait qu'en douceur, en quelques années, gauche et droite l'ont largement privatisée, jusqu'à un niveau qui paraît aujourd'hui irréversible: occultée par le débat symbolique sur les franchises (qui sont plafonnées à 50 € par personne et par an: s'il n'y avait que les franchises, notre système de santé serait le plus social du monde...), le débat sur la santé est passé totalement à côté de sa privatisation:

-ensemble du "reste à charge des assurés": tickets modérateurs, dépassements d'honoraires, forfait hospitalier, déremboursements, etc. et tout ce "reste à charge" n'est pas plafonné, lui;

- le plus grand réseau d'hospitalisation privée du monde -plus qu'aux USA, mais oui;

-rôle accru des complémentaires, qui, mutuelles ou privées, ne pratiquent pas la redistribution des revenus.


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