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"Tous les Français devraient faire un djihad laïque!"


Entretien de Jean-Pierre Chevènement à Causeur, propos recueillis par Elisabeth Lévy et Daoud Boughezala, septembre 2016.


"Tous les Français devraient faire un djihad laïque!"
Causeur. Vous présidez désormais la Fondation de l’islam de France. Les musulmans français aujourd’hui sont-ils prêts à regarder la réalité en face et à admettre que le djihadisme vient de leurs rangs et y suscite une sympathie beaucoup trop large, plutôt que de hurler à l’islamophobie et d’agiter la complainte victimaire et anticolonialiste avec le renfort de la gauche compassionnelle ?
Jean-Pierre Chevènement.
Je crains qu’en pratiquant l’amalgame entre les terroristes « djihadistes » et la grande masse des musulmans de France qui n’aspirent qu’à pratiquer paisiblement leur culte, vous ne tombiez dans le piège de nos adversaires. Ces derniers ne se cachent pas de vouloir susciter une guerre civile en France en jouant sur les fractures trop réelles de notre société. Je vous le dis : il faut isoler les terroristes. C’est une règle de principe. Or l’« hystérisation » des problèmes ne peut qu’élargir leur cercle de sympathisants, aujourd’hui très réduit parmi les musulmans. Ceux-ci souffrent de ces amalgames précipités et injustes. L’islam de France est par définition un islam républicain. Son émergence est une tâche de longue haleine, mais si la voie est étroite, il n’y en a pas d’autre pour maintenir la paix civile. Bien entendu, il y a d’autres chantiers à ouvrir pour que reprenne le processus normal de l’intégration. Il nous faut « faire France » à nouveau. Cela ne peut se réaliser que sur un projet partagé. Évitez donc les caricatures ! Ouvrez des chemins qui rapprochent ! Rejetez la voie des surenchères qui fait le jeu de Daech !

Les médias et la gauche politique dénoncent volontiers l’islamophobie française (un des éléments de la « droitisation »). Ce qui est sûr, c’est que la méfiance envers l’islam grandit en France. Comment y répondre ?
Que les attentats de 2015-2016 aient provoqué beaucoup d’inquiétude et d’interrogations chez nos concitoyens, qui ne le comprendrait ? Mais je ne constate pas le rejet de nos compatriotes musulmans dont la plupart n’ont rien à voir avec le salafisme qui est le terreau du djihadisme armé. Les Français sont un vieux peuple républicain. Ils ont montré beaucoup de maturité, à l’exception d’incidents isolés en Corse et hélas des propos de certains responsables politiques qui font de l’islam LE problème de la société française, alors qu’elle en a tant d’autres ! Les attentats terroristes ne sont vraiment une menace que parce que ces hommes politiques à courte vue, ayant abandonné depuis longtemps les véritables leviers de commande, ont laissé s’accumuler depuis trop longtemps des stocks de matières inflammables, notamment un chômage de masse dans la jeunesse, qui rendent en effet la situation très dangereuse. Ils savent pourtant que la plupart des victimes du terrorisme, de l’Irak à l’Algérie, de la Syrie et de la Turquie au Nigeria, sont des musulmans. L’islam est une mosaïque de sensibilités, et le fondamentalisme religieux dans le monde arabo-musulman ne l’a emporté sur le courant de la réforme – la Nahda – que depuis quatre décennies environ. Cela n’a rien d’irréversible ! Il faudrait que l’Occident fasse son examen de conscience dans le soutien à courte vue qu’il a apporté au fondamentalisme religieux. Je ne remonterai pas à la guerre du Golfe mais aujourd’hui encore j’entends des voix françaises prôner le soutien en Syrie aux rebelles islamistes et même à Al-Nosra, filiale d’Al-Qaïda ! On marche sur la tête ! Il faut condamner avec force les actes anti-musulmans, et votre journal devrait le faire plus nettement et plus souvent en montrant non seulement le caractère odieux et criminel de ces actes mais aussi leur bêtise. Vous évoquez l’islamophobie. C’est un mauvais mot. Aucune religion ne doit être à l’abri du débat. Mais il faut flétrir le racisme aussi inadmissible vis-à-vis des Maghrébins que des Juifs. L’islam doit être respecté comme la religion de 1,8 milliard d’êtres humains, une religion née il y a mille cinq cents ans et qui s’est incarnée dans des civilisations qui furent parmi les plus brillantes de l’humanité. La réponse à l’inquiétude légitime de nos concitoyens est dans l’application ferme et même sévère de la loi républicaine. La République rassemble. Le communautarisme, quelle qu’en soit la forme, encourage les replis identitaires. Je ne pense pas que votre but soit de créer en France une communauté de plus, les « souchiens ». Ce ne serait pas rendre service à notre pays !

Bien entendu, des personnalités politiques de tous bords se sont émues de votre nomination, exigeant la promotion d’un homme, ou mieux encore d’une femme, de culture musulmane. Est-ce une objection légitime ? Symboliquement, aurait-il été judicieux de confier cette responsabilité à une personnalité laïque plus jeune, issue de l’immigration arabo-musulmane, tels que Jeannette Bougrab ou Malek Boutih ?
C’est une responsabilité qui s’apprécie au niveau de l’État. Il y a bien sûr des réactions de type communautariste. Je vous rappelle que la Fondation des œuvres de l’islam de France n’aura pas à s’immiscer dans les questions proprement religieuses et n’aura d’actions qu’en matière éducative, culturelle et sociale. Il y a beaucoup à faire pour rapprocher la France et l’islam, et d’abord les faire se connaître mieux. L’islam de France sera financé par des fonds exclusivement français, dans le respect des règles de la laïcité. J’insiste sur le fait que, à ce stade, je ne suis que pressenti par le ministre de l’Intérieur. C’est parce que j’apprécie Bernard Cazeneuve, sa parfaite maîtrise, et que je connais la rudesse de sa tâche que j’ai accepté le principe de cette responsabilité que j’exercerai, si tel doit être le cas, avec le seul souci de servir notre pays et de prolonger le chantier que j’avais ouvert en 1999. Bernard Cazeneuve a lui-même créé une instance de dialogue qui élargit à de nouvelles générations la mise en commun de nos réflexions. Quant aux personnalités que vous avez citées, je ne doute pas que leurs talents incontestables les prédisposent à exercer des responsabilités dans le chantier de la refondation républicaine dont l’islam de France n’est qu’une modeste facette.

Vous relevez ce défi de l’acculturation de l’islam presque vingt ans après avoir mené une grande consultation au ministère de l’Intérieur qui a donné naissance au CFCM. Comment expliquez-vous votre échec à faire émerger un islam de France ? Les musulmans de France forment-ils une communauté unifiée ?
Dix-sept ans après le lancement de la « consultation » que j’ai initiée, un travail considérable a été effectué. La déclaration de principes du 28 janvier 2000, la création par Nicolas Sarkozy du Conseil français du culte musulman (CFCM) en 2003 ne sont que les premiers petits cailloux sur un chemin qui sera long. Le CFCM ne mérite pas la critique excessive qui en est souvent faite par des gens qui ne connaissent qu’insuffisamment le sujet. Il a le mérite d’exister. Quant à la Fondation des œuvres de l’islam de France, dont Dominique de Villepin avait eu l’idée, c’est pour la « désenliser » que Bernard Cazeneuve s’est tourné vers moi. Le trépied retenu – fondation d’intérêt public, association cultuelle, instituts d’islamologie – peut permettre de franchir une nouvelle étape qui elle-même en appelle d’autres.

Quelles sont les responsabilités respectives des musulmans, des pouvoirs publics et des puissances étrangères (Algérie, Maroc, Turquie…) dans cette faillite collective ? Il n’y a pas de faillite. Combien de temps a-t-il fallu à l’Église catholique pour trouver ses équilibres ? Des siècles !
À l’époque de la création du CFCM, vous aviez reçu les représentants des différentes tendances de la communauté musulmane, jusqu’aux radicaux du Tabligh. Aujourd’hui, certains islamologues s’inquiètent de la radicalisation de la rue musulmane française, qui juge l’UOIF et Tariq Ramadan trop « républicains ». Comme l’a déclaré Manuel Valls, les salafistes ont-ils gagné la bataille des idées ? Le courant salafiste ne s’est développé en France que récemment. Il reste très minoritaire. Suleiman Mourad, éminent historien libanais de l’islam, dans La Mosaïque de l’islam (1), montre que le wahhabisme est une doctrine profondément étrangère à l’esprit du sunnisme : « Au cœur de l’islam sunnite, il y a ce qu’on pourrait appeler l’idée de compromis, la croyance qu’aucune secte n’est totalement dans le vrai, qu’il y a une diversité de points de vue en matière de religion et que vous devez faire apparaître cette diversité dans votre propre pensée. »

Place Beauvau, vous aviez envisagé de contourner la loi sur la laïcité en formant les imams à Strasbourg. La loi de 1905 serait-elle inadaptée à l’islam de France ou faut-il accepter des accommodements raisonnables pour lutter contre les influences étrangères, en particulier salafistes ?
La loi de 1905 n’a pas besoin d’être changée. Je vous fais observer, néanmoins, qu’elle l’a été plusieurs fois par le passé.

À l’ère du djihadisme 2.0, alors que la plupart des terroristes fréquentaient peu la mosquée, l’État a-t-il les moyens de lutter contre des kamikazes qui planifient leurs crimes sur des messageries codées ? N’avons-nous pas sans cesse un train de retard ?
C’est l’affaire du cyber-renseignement. Mais vous savez, tout n’est pas dans la technologie. Le facteur humain compte énormément. Il faut aller au contact des jeunes notamment, nouer un dialogue qui a été, hélas, laissé en friche. Les jeunes nés de l’immigration sont autant de passerelles que la France tend au monde pour nouer le nécessaire dialogue des nations et des cultures. Mais c’est là que nous ressentons les fractures trop réelles de la société française : le chômage des jeunes particulièrement, la crise de l’école et de la citoyenneté, et j’en passe…

Vous avez conseillé aux Français musulmans la discrétion, et certains vous ont répondu que le temps où ils rasaient les murs est révolu. Qu’avez-vous voulu dire ?
Mon conseil s’adresse d’abord à toutes les religions : dans une République laïque, chacun doit privilégier dans l’espace public de débat, plutôt que l’affirmation de la Révélation qui lui est propre, la raison naturelle et l’argumentation raisonnée. C’est un effort qui est demandé à chacun (« effort » est d’ailleurs la traduction qu’on donne du mot « djihad », quand il s’applique à la conquête de soi, à la domination de ses passions : c’est le « grand djihad ». Le « petit djihad » n’est permis que dans certaines circonstances (la lutte contre les croisés du XIe au XIIIe siècle, les Mongols ensuite, l’envahisseur étranger le cas échéant). Aujourd’hui, le terrorisme qui se dit « djihadiste » s’inscrit dans une vision eschatologique de la fin des temps. C’est la voie du suicide, pour les intéressés mais aussi pour les musulmans. J’ai confiance que le monde musulman saura se débarrasser de cette pathologie. Le terrorisme c’est un crime, tout simplement, à traiter comme tel. Je conseillerai plutôt à nos concitoyens une sorte de « djihad laïque », un effort de raison qui est demandé aux musulmans comme aux autres d’ailleurs, pour s’exprimer de manière argumentée dans l’espace républicain, commun à tous. Oui, cela implique une certaine discrétion dans l’expression de ses croyances religieuses. C’est également vrai, mais sur un plan distinct de la laïcité, celui de l’intégration à la société française. L’intégration, c’est la clé des codes sociaux permettant d’exercer sa liberté. J’ai eu un débat sur ce sujet avec un conseiller d’État, M. Thierry Tuot (2), qui milite pour une société qu’il appelle « d’inclusion », mais en fait prêche le modèle communautariste à l’anglo-saxonne. Je ne partage pas cette vision. Le modèle républicain de l’égalité de tous les citoyens devant la loi me paraît supérieur. Et c’est vrai qu’il demande aussi un effort, qui a d’ailleurs été consenti par toutes les vagues d’immigration que la France a connues jusque dans les années 1970. Elles se sont adaptées aux mœurs françaises. Mais c’est un processus de longue durée qui exige à la fois effort et tolérance, mais aussi et surtout patriotisme bien compris. Donc, je ne retire rien de mon conseil de discrétion qui ne procède que d’un sentiment amical de ma part à l’égard de nos compatriotes musulmans et du souci que j’ai du bien commun.

Cette affirmation identitaire musulmane et l’échec de l’intégration en général ne sont-ils pas tout simplement dus au trop grand nombre de personnes à intégrer donc à l’immigration massive ?
L’intégration connaît des difficultés mais elle se poursuit quand même. Il ne faut pas jeter le manche après la cognée. Quant à l’immigration, évidemment elle dépend de la capacité d’intégration du pays. Mais la France a bien d’autres problèmes. Les immigrés ne doivent pas devenir les boucs émissaires de la crise profonde dans laquelle notre pays s’est enfoncé depuis 1974.

Depuis 2015, il ne se passe pas de jours sans que l’on brandisse des valeurs républicaines pourtant bien malmenées, et pas seulement par le communautarisme musulman. Alors que, dans les faits, un multiculturalisme séparatiste s’impose de plus en plus, la République est-elle autre chose qu’une réponse incantatoire ?
Au séparatisme identitaire il n’y a qu’une réponse : une République énergique et généreuse, une France à nouveau sûre d’elle-même et de son projet. C’est cela le cœur du débat : la vision stratégique de notre redressement. Avec la polémique sur le burkini, syndrome caniculaire, nous en sommes assez loin…

On a beaucoup reproché à Nicolas Sarkozy et à la droite d’avoir agité le chiffon rouge identitaire. Mais la gauche n’est-elle pas encore plus coupable d’avoir voulu ignorer la question et étouffer le débat ?
Je ne partage pas la culture du déni : il y a des maux qu’il faut savoir nommer, en n’en exceptant, bien sûr, aucun. Mais aussi avec des bons mots ! Vouloir hystériser le débat ne vaut pas mieux que vouloir l’étouffer.

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1. Suleiman Mourad, La Mosaïque de l’islam, entretiens avec Perry Anderson, Fayard, 2016, p. 100. ↩
2. Le Débat, septembre 2015. Cahier consacré à l’intégration et au multiculturalisme

Source : Causeur


le Samedi 24 Septembre 2016 à 10:21 | Lu 6716 fois



1.Posté par Chantal MIDENET le 24/09/2016 16:13
Après les mots français remplacés par des mots anglais, voici venu le temps des mots français remplacés par les mots musulmans. Et, c'est de la bouche d'un défenseur de l'école publique et laïque qui le dit, un politique en plus !
Désolée, mais je ne fais pas de djihad, qu'il soit petit ou grand. Par contre je respecte mes amis musulmans tout comme ils me respectent. J'en connais de la ville, et d'autres de la campagne. Il est même curieux de voir que les 2 ne s'apprécient guère. On peut le comprendre : il y a ceux qui ont fait des études, et les autres non.
Et je peux confirmer que celles qui ont fait des études, ne portent même pas de foulard, et que leur fille se baigne sans burkini, mais en maillot normal.
Problème : les écoles françaises sont dans un état catastrophique et nous pouvons en remercier aussi le parti socialiste. Comme le système de santé qui est passé de la 1ère place à la 24ème !
http://www.legeneraliste.fr/actualites/article/2016/09/22/la-france-mal-notee-pour-ses-performances-en-matiere-de-sante_302881?ecmp=NL_infodujour_20160922

A part ça, l'élue ose s'auto congratuler !

2.Posté par Pierre Henri DREVON le 25/09/2016 10:01
phdrevon@hotmail.fr
« cette responsabilité que j’exercerai, si tel doit être le cas, avec le seul souci de servir notre pays et de prolonger le chantier que j’avais ouvert en 1999 »

Le ver est dans le fruit !

En 1999 en effet, ce "chantier" devait aboutir à (entre autres) signer une "déclaration" définissant l'adhésion des Musulmans aux valeurs fondamentales de la France.
Parmi ces valeurs, et dans ce pacte, un élément évidemment essentiel (qui figure dans la constitution je crois, sous la forme de la "Liberté de conscience") : le "droit à l'apostasie" (i.e. le droit de quitter sa religion "de naissance")
L'UOIF a refusé catégoriquement de signer ce texte, prétextant que l'apostasie est un crime passible de la peine capitale pour l'Islam, et qu'il ne saurait être question de "modifier la religion elle-même".

Résultat : la phrase a été retirée !

Ça signifie très concrètement que la France (en l'occurrence JPC) a signé un texte qui ne reconnait pas aux Musulmans un droit reconnu à TOUS les autres Français ! La définition même du communautarisme.

C'est ce qu'on appellerait aujourd'hui un "accommodement raisonnable" sans doute... Que ser(aient/ont) les prochains ? La polygamie ? Le mariage des fillettes de 12 ans "s'il a été conclu dans un pays où il est légal" (comme l'a établi un tribunal en Allemagne) ? L'excision (si pratiquée dans un pays où c'est la tradition bien entendu...) ?

En tout cas, Ça augure mal de ce "machin" présidé par Jean-Pierre Chevènement.

(Pour le reste, le déni habituel... "infime minorité" du salafisme entre autre !)

Cette mission restera hélas la "mission de trop" pour J-P Chevènement. C'est dommage.

3.Posté par Christian FERRER le 25/09/2016 19:01
Monsieur le Ministere,

Merci pour votre belle intervention. Je saisis l'occasion pour vous faire part du joli slogan qu'elle m'a inspiré :

« La religion, c’est ce qui sépare. La République, c’est ce qui unit ».

Si par hasard ce slogan vous inspire, il est à vous !

Christian Ferrer


4.Posté par Charles GINVERT le 26/09/2016 00:59
@ Pierre Henri Devron
Vous faites vraiment un mauvais procès à Mr Chevenement
La loi républicaine et le cadre laïque s’imposent de fait à tous, sans aucune exception.
Vous semblez aussi avoir oublié les manœuvres auxquelles se sont livrés les consultés pressentis, les luttes d'influence, les oppositions de tout bord, aussi bien de la LDH que des harkis, de la grande mosquée, des jeunes de banlieue.
Bref il est tout-à-fait remarquable qu'un texte ait pu être signé dans les conditions rocambolesques de l'époque et que malgré le départ de Chevenement du ministère de l'intérieur la machine soit lancée pour aboutir à la création du CFCM.
Il est certainement mieux placé que beaucoup pour faire avancer cette machine, et non ce machin, vers une laïcité musulmane, dans un volontarisme républicain défendant l’idée d’assimilation politique des différents courants de l'islam afin que chacun comprenne son intérêt à éradiquer la violence.
La route sera longue.

5.Posté par Pierre Henri DREVON le 26/09/2016 08:10
phdrevon@hotmail.fr
@ Charles GINVERT :

Une "laïcité musulmane"... Le terme est joli !

Il pourra servir au Larousse et au Petit Robert pour illustrer la définition du mot "Oxymore" !

Merci.

Pour l'épisode que j'ai cité, en gros vous le confirmez, mais le "justifiez" au motif que "certains ne voulaient pas signer et il fallait absolument un texte"...

On est donc bien parti !

Si pour la polygamie certains ne veulent pas signer on fera quoi ? On comptera sur le fait que "La loi républicaine et le cadre laïque s’imposent de fait à tous" ? Belle sécurité !

6.Posté par Charles GINVERT le 26/09/2016 12:53
La laïcité musulmane, les musulmans en France la vivent. Ils sont apostats vingt fois par jour, et tant pis pour l'UOIF.

En vous focalisant sur ce point, vous regardez les choses par le petit bout de la lorgnette.

Regardez par exemple en Tunisie l'évolution d'Ennahdha depuis 1999. Issus des frères musulmans, ils se définissent aujourd'hui comme un parti de musulmans démocrates. Un bel oxymore...

Je vous conseille alors la lecture de la constitution tunisienne de 2014, art. 6 pour ce qui est de l'apostasie, art. 21, art. 46 sur l'égalité homme femme et donc la polygamie, article 31 sur les libertés d’opinion, de pensée, d’expression, d’information et de publication etc... constitution qui garantit l'existence d'un état de droit civil, démocratique et musulman, ne vous déplaise.

Le rapport que les musulmans entretiennent avec le dogme me semble assez proche de celui qui s'exprime à travers cette blague juive new-yorkaise:

West End Avenue. Une famille juive de la bourgeoisie aisée,
Progressiste de gauche, le père ne rate jamais une occasion de proclamer bien haut ses convictions athées. Souhaitant lui faire bénéficier de la meilleure scolarité possible, lui et son épouse ont inscrit leur fils à Trinité School, une école autrefois religieuse, mais aujourd'hui laïque et ouverte à tous. Quelque temps plus tard, le garçon revient à la maison et dit négligemment : "À propos, papa, tu sais ce que signifie Trinité ? Ca veut dire le Père, le Fils et le Saint Esprit." »

« À ces mots, le père fou de rage, saisit son fils par les épaules et déclare : " Danny, rentre-toi bien cela dans la tête : il n'existe qu'un seul Dieu - et nous n'y croyons pas ! »

7.Posté par Jules DUNORD le 26/09/2016 23:23
@ Charles GINVERT,

Notre République ne doit pas chercher, à tout prix, le plus petit dénominateur commun avec ceux qui ne veulent pas d’elle. La constitution tunisienne est ce qu’elle est, c’est l’affaire des Tunisiens pas la nôtre. Par contre, la constitution française, c’est la nôtre et personne n’a le droit d’essayer de l’infléchir (pas même les bobos parisiens ou les islamo gauchistes).

Il n’y a pas 36 laïcités, il n’y en a qu’une. Une laïcité musulmane n’a pas sa place sur le territoire. Il reste alors une solution pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans notre république : faire son baluchon et rejoindre un pays qui leur correspond.

8.Posté par Yvon GRINDA le 27/09/2016 17:37
Apostasie…apostasie….avez-vous dit !
Liberté de conscience, où es-tu passée ?
Beaucoup de religions pourraient se poser honnêtement la question de tout ce qui se rapporte au prosélytisme :
Il y a maintenant 49 ans , l’agnostique que je suis, a voulu se marier avec une catholique : ce fut un refus catégorique du clergé, dans presque toute notre capitale.
« Instructif » ne croyez-vous pas ?
Rendez-vous (pas pour moi hélas !) dans un demi siècle pour constater si l’Islam de France a évolué.

Quant à ce qui se passera dans l’intervalle, je suis très dubitatif sur les possibles
dé radicalisations , car le plus grave est que la jeunesse (celle de la troisième ou quatrième génération) soit touchée.
Seule, l’école républicaine dans les petites classes, est susceptible de faire rentrer dans les petites têtes (brunes, blondes ou rousses) ce qu’est la laïcité (mot qui n’existe pas dans la langue arabe).
Toute république accomplie, doit permettre une liberté de conscience individuelle, ce que nous n’avons pas été capables d’assurer en 130 ans d’histoire en Algérie par accommodements successifs avec les trois religions, même la plus dominatrice de l'époque.

9.Posté par Charles GINVERT le 29/09/2016 22:42
Braves gens, cœurs ouverts, esprits libres, oyez la bonne parole de JPC.

"Le défi, c'est de faire en sorte qu'il y ait un islam républicain."

Islam républicains, laïcité musulmane, djihâd républicain... et les musulmans laïcs ils ont leur place où sur le territoire de votre terrorisme intellectuel, messieurs dames qui vous intéressez à ce qu dit JPC?

"Tout sera mal perçu, quoi que je dise dans un sens ou dans un autre. Le débat est piégé."

On le voit.

Mes enfants de treize et onze ans: pourriez-vous aimer un musulman ou une musulmane?
- Cela dépend de leur père!
- Pourriez-vous aimer un ou une catholique?
- C'est pire ce que tu me demandes parce que je ne connais pas de catholiques.

(Mais si tu les connaissais c'est exactement pareil).

Aimez vos compatriotes, ils vous le rendront.

https://m.youtube.com/watch?v=wCqTuP1JdFo

... même si souvent la silhouette n'est pas si svelte que dans la chanson de Brassens et c'est une honte.

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