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Les socialistes, la Nation et l'Europe...


Seconde partie de l'entretien de Jean-Pierre Chevènement à Pascale Fourier pour "J'ai dû louper un épisode..."


Le podcast et la transcription sont disponibles ci-dessous.
Le site de "J'ai dû louper un épisode..."


Rédigé par Chevenement.fr le Samedi 19 Septembre 2009 à 22:28 | Lu 4007 fois



1.Posté par ffi le 20/09/2009 09:47
développement intéressant. Une réserve cependant, reprenant la conception que j'ai développé dans ces colonnes à l'article rupture!

Il y a deux aspect complémentaires et indissociables de la nation, le groupe et les règles, comme c'est indiqué en grec par les deux mots jumeaux ethos et ethnos, qui ont donné éthique et ethnique (toute ethnie à une éthique).
Par le latin ethnos a donné sue (le soi) et en composition consuetudo (les règles que l'on se donne entre soi), ie la coutume.
Ce qui montre encore le lien indissociable entre le groupe et les règles que celui-ci se donne pour vivre ensemble.
Pour avoir une définition complète du groupe la nation, il faut donc évoquer à la fois les deux aspects :
Qui fait partie du groupe, qui y est identifié.
Quelles sont ses règles de vie intérieure.

La nation "ethnique" concerne l'aspect de savoir qui fait partie du groupe, qui y est identifié et qui y est identifiable.
Mais comme nation vient du latin natio, "ensemble des gens nés dans un même lieu ou en même temps", autrement dit "le groupe des voisins de naissances", intrinsèquement la nation, par définition, ne considère pas les critères ni de race, ni de classe ...

la république concerne les règles intérieures au groupe, les coutumes, la loi, l'organisation interne du groupe dans lequel les membres se reconnaissent. En se reconnaissant dans le groupe, ils reconnaissent en même temps la loi.
La république est une règle de gouvernement qui place l'intérêt général comme déterminant supérieur de la politique de la nation (éthique républicaine)
L'organisation opposée est celle de l'empire. Dans une telle organisation, c'est l'intérêt privé qui prime dans le gouvernement du groupe (empire Romain, par ex. éthique impériale).

On ne peut donc pas opposer la nation ethnique et nation républicaine car nous ne pouvons comparer les règles d'appartenance qui fonde l'appartenance à un groupe avec les règles de son gouvernement.

il y peut y avoir des nations "ethniques" républicaines (certaines tribus qui se gouvernent par l'intérêt général), des nations "ethniques" impérialistes (IIIème Reich), des nations fondées sur le droit du sol républicaines (Les USA ou la France dans leur bonnes périodes) et des nations fondées sur le droit du sol impérialistes (l'occident actuel).

nous avons donc :
règles d'appartenance par un critère culturel, religieux ou de race / règles d'appartenance par fait de naissance.
règles de gouvernement républicain (intérêt général) / règles de gouvernement impérial (intérêt privé).

Nous pouvons donc pointer très clairement le flottement du Socialisme dans sa définition de l'internationalisme : il est partagé entre impérialisme externe (exportation de la révolution, droit d'ingérence) et républicanisme interne (antiracisme de la nationalité, droit du sol).

A noter que le libéralisme, puisque son mon d'ordre est "le vice privé fait la vertu publique" (Bernard de Mandeville) est un authentique impérialisme et que les règles d'appartenance à sa nation ne sont pas ethniques. A opposer ethnie et république (ce qui n'a pas de sens comme expliqué plus haut), on sert donc de repoussoir à la gauche vers l'impérialisme libéral, car celui-ci est anti-ethnique dans la définition de la nation (quoique c'est à voir puisque le communautarisme est une sorte d'ethnicisation de celle-ci).

Il me semblait donc utile de faire valoir cette distinction claire entre les règles d'appartenance et les règles de gouvernement.

La meilleur approche sur ce sujet est donc, de mon point de vue, d'adopter une définition neutre des règles d'appartenance (l'ensemble des voisins de naissance, droit du sol, laïcité) et d'adopter une définition républicaine des règles de fonctionnement. Ceci est tout-à-fait en harmonie avec la constitution française actuelle.

Je me permets d'ajouter que le Keynésianisme est en fait une pratique politique libérale contraire à l'intérêt général, car il consiste à faire emprunter aux nations les sommes de leur futurs investissements sur les marchés financiers, ce qui revient à faire payer à l'intérêt général une taxe aux intérêts privé, et donc place la République sous la tutelle d'un empire financier (ce qui explique toute l'augmentation de la dette depuis 1973 en France comme conséquence de la loi 73-7)

Il est rigoureusement impossible de se réclamer républicain et de pratiquer une politique économique Keynésienne. Le seule politique économique républicaine qui soit consiste à placer l'intérêt général au-dessus des intérêts privés, donc à pratiquer le crédit productif public, c'est-à-dire de rendre la souveraineté monétaire à la nation pour qu'elle puisse organiser, dans l'intérêt général, son développement en utilisant les services d'une banque nationale (ce qui a été supprimé par la loi 73-7), c'est-à-dire se donner la possibilité d'emprunter sans payer d'intérêt aux corporations privées qui représentent les intérêts privés.

2.Posté par Claire Strime le 21/09/2009 11:53
La nation "ethnique" concerne l'aspect de savoir qui fait partie du groupe, qui y est identifié et qui y est identifiable.
Mais comme nation vient du latin natio, "ensemble des gens nés dans un même lieu ou en même temps", autrement dit "le groupe des voisins de naissances", intrinsèquement la nation, par définition, ne considère pas les critères ni de race, ni de classe ...

"la république concerne les règles intérieures au groupe, les coutumes, la loi, l'organisation interne du groupe dans lequel les membres se reconnaissent. En se reconnaissant dans le groupe, ils reconnaissent en même temps la loi.
La république est une règle de gouvernement qui place l'intérêt général comme déterminant supérieur de la politique de la nation (éthique républicaine)
L'organisation opposée est celle de l'empire. Dans une telle organisation, c'est l'intérêt privé qui prime dans le gouvernement du groupe (empire Romain, par ex. éthique impériale). "(fifi)

Assez d'accord dans l'ensemble, à la réserve près que, historiquement ce qui s'est opposé le plus aux modèles républicains n'est pas l'Empire mais les monarchies (cléricales le plus souvent).

Toute nation a une (ou des, cas de la Suisse) base ethnique ou en acquiert une (par assimilation, linguistique et culturelle, cf outre les USA, un meilleur exemple, le Brésil)).
Réduire le débat à une opposition conception française contre conception allemande est très réducteur et pêche par eurocentrisme, oubli du "Sud". La République, dont l'idée remonte à l'Antiquité européenne, s'est ensuite plutôt épanouie dans le Nouveau Monde (à la suite des révolutions américaine et bolivarienne fin 18ème-début 19ème siècles).
Le débat est plutôt entre communautarisme/différentialisme et Nation incluante à visée un minimum égalitariste (ce qui est le mieux réalisé dans le cadre d'1 République centralisée).

3.Posté par Michel Joblot le 21/09/2009 14:13
Quel avenir pour la "Nation citoyenne" ?
Michel Joblot - 21/09/09.

La France est un Etat-Nation qui a longtemps défendu l'idée de la "Nation Citoyenne".

Par les errements innombrables de ses "élites", disons plutôt des dominants ayant le monopole de « l'expression correcte », cette idée a été progressivement vidée de son sens.

En effet, initialement, par une attribution généreuse de la nationalité française, l'objectif était de faire une Nation de Citoyens, sans considération des particularismes d'origines, dès lors qu'il était entendu que les étrangers naturalisés devaient s'assimiler progressivement pour finalement devenir des "français comme les autres".
Affirmer de nos jours un tel objectif est pratiquement passible des tribunaux !

(Un « Barbu » (vêtu « à l’afghane » accompagné de sa femme en Burqua noir qui le suivait à trois pas), a qui je disais, que pour moi, il était inadmissible de voir cela en France, m’a répondu « qu’il faisait ce qu’il voulait avec sa femme et que de toute façon il était aussi français que moi ! »)

Que devient cet objectif dès lors que tout désir d'assimilation est devenu suspect et condamnable ? qu'au nom du "respect des cultures et des religions", on admet que des populations puissent s'installer en France en se concentrant, volontairement, dans certains quartiers, où ils vivent "comme chez eux" (entendre "comme là-bas" ) et "entre-eux", en parlant "leurs" langues" et pratiquant "leur" religion (en en faisant un marqueur identitaire essentiel ; justifiant des revendications de statuts particuliers).
Or ces comportements jamais condamner (y compris quand ces comportements sont en infraction avec la loi française, sous prétexte « de ne pas stigmatiser ces populations ») , et, bien au contraire, encourager et subventionner par la plupart des « politiques responsables » ; tant il est vrai que tout autre comportement serait bien vite dénoncer par les ayatollahs de la bien-pensance comme positions « racistes et xénophobes » !

Que devient ce bel objectif, quand la double-nationalité est quasiment la règle pour certians lieux d’origine ? Quand "des nationaux" refusent eux-mêmes de se reconnaitre "français" et réserve cet qualité au seuls « gaulois » - démontrant ainsi qu’ils n’ont aucune idée de ce qu’est « la nationalité à la française!

(on se réjouit qu’en France il y ait encore beaucoup de « mariage mixtes » ; c'est-à-dire de mariage entre « nationaux » et « étrangers » ; mais que penser de ces chiffres si il s’agit de mariages entre personnes « de la même origine », dont l’un est français – avec peut-être une double –nationalité – et l’autre pas encore – le « mariage mixte » ayant l’avantage d’ouvrir au droit à l’acquisition de la Nationalité française avec tous les avantages qui vont avec – on comprend dès lors qu’une jeune française puisse être un atout économique, pour une famille ayant la capacité à la marier de force – comptabilise-t-on les « mariages mixtes » qui sont suivis rapidement d’un divorce ?)


Que penser de « la nationalité à la française » et de la « Nation – Communauté de Citoyens » quand les droits politiques sont imposés par « L’Europe » pour les étrangers , ressortissants d’un pays de l’Union ; et revendiqués pour les étrangers, non membre d’un Etat de l’Union, par toute la Gauche (y compris par le MRC de Jean-Pierre Chevènement – je suis bien payé pour le savoir) et certains au « Centre » et à Droite ?

Quid de la Nation Française quand l’Europe veut nous imposer la reconnaissance des langues régionales et que beaucoup revendique « l’autonomie régionale ».
Que devient ce bel objectif quand le Français devient "une langue parmi d'autres", que certains parlent de l'arabe comme « la deuxième lange la plus parlée en France » et voudraient donner un statut particulier à cette langue, sous prétexte de ne pas couper certains "jeunes nationaux" de leurs origines ?

Que devient l’idée de citoyenneté à la Française quand « parité » et « diversité » deviennent le nec plus ultra du « progressisme »; ce qui signifie que nous devons renoncer au projet d’une République de « citoyens égaux » pour une citoyenneté « au faciès », selon le genre, l’aspect physique,les origine ethniques et culturelles ou l’appartenance religieuse (voir le genre de partenaire et les pratiques sexuelles).

Le slogan à la mode est la représentation « à l’image de… », « à proportion de … » ; sans tenir compte des mérites, des efforts, des compétences pour accéder au pouvoir (la parité exige que sur les listes il y ait une femme sur deux parmi les candidats, et tout le monde sait qu’en cas de pénurie de candidates spontanées et engagées, le seul fait d’être une femme devient suffisant – c’est encore mieux si elle est jolie, « issue de l’immigration » et que cela se voit ! – pour prétendre devenir une élue du Peuple)

Nicolas Sarkozy a parfaitement compris les dogmes « politiquement correct » et il les a mis en application pour le « casting » de son gouvernement, la mission sur « la préférence ethnique » rebaptisée « préférence sociale » (il est comique que la « préférence ethnique » ne choque personne, quand « la préférence nationale » ne peut-être qu’une idée d’extrême-droite » ) ,etc…

« Stop ! n’en jetez plus ! »

Dans ces conditions, penser que la Nation Républicaine a encore de l’avenir relève de la croyance au miracle (pour ma part je ne l’exclue pas), mais on ne peut compter sur les miracles pour bâtir l’avenir : aides toi (d’abord) , le Ciel t’aideras (peut-être) !

Par ailleurs, non seulement l’idée de « Nation Républicaine » est de plus en plus sans signification pour nos concitoyens et nos « élites », mais l’idée même de démocratie a de moins en moins la cote . Là où elle est encore vivante, c’est « le droit (la dictature) des minorités » qui pointe son nez ; le respect des lois votées « au nom du Peuple Français » est de plus en plus remis en cause par les « résistants » de tous poils, « les faucheurs volontaires » et les « membres de RESF (y compris des élus) sont fiers de bafouer la loi, au nom de leurs (propres) grands principes !
Les « Puissances de l’Avenir sont-elles démocratiques » ?
La réponse est malheureusement non.


Après avoir confisquer leur souveraineté aux citoyens des pays de l’Union Européenne, certains (Jacques Atali, entre autres) nous explique qu’avec la Mondialisation, il est nécessaire maintenant d’avoir « un gouvernement mondial » (c'est-à-dire une confiscation complète de la souveraineté des peuples).

Bien loin d’un retour aux Nations, c’est une fuite en avant qui est présenté comme solution raisonnable.

Comment dans ces conditions, espérer un retour à la Nation Communauté de Citoyen ?

C’est bien plutôt au repli identitaire, à l’intérieur même de ce qui étaient autrefois des Nations, aux revendications communautarismes, à la dictature des minorités, à l’éviction des cultures d’accueil (peut-être même à la « Kosovoisation » de certaines parties de teritoires) ou la régression vers les « cultures » régionales, qu’il faut s’attendre, avec les tensions et conflits inévitables qui en résulteront.

L’avenir semble être plutôt à la confisquation du vrai Pouvoir pour les Peuples et leur citoyens et balkanisation (voir libanisation ) des « territoires » (comme dit Ségolène) et des populations.

Sauf si par je ne sais quel miracle, le projet, abandonnée depuis des décennies de la Nation – Communauté de Citoyens français, était repris pour mener à bien son idéal de Liberté, d’Egalité et de Fraternité, entre Citoyens égaux en droits, qui était le sien.

J’avoue que pour ma part, je le souhaite, mais je crois que malheureusement nous n’irons pas dans cette direction.

Cordialement

Michel Joblot

4.Posté par ffi le 22/09/2009 00:21
@Michel Joblot,
Ne soyons-donc pas si défaitiste, il n'existe pas en France de mouvement réellement républicain, mais le référendum de 2005 a bien montré qu'il pouvait y avoir une majorité de gens se retrouvant d'accord pour un tel cadre.

Ensuite, il me semble que République n'est pas synonyme de Démocratie.

Dans la démocratie libérale actuelle, les gens élisent leur représentants en grande partie en fonction de leur intérêt personnel et les politiques en joue le jeu (clientélisme). Les médias font jouer les ressort de l'identification (les candidats seraient comme tout le mondre), ce qui ramène le citoyen à choisir en fonction d'une proximité avec son égo. La diversité se joue essentiellement sur le même mode, les citoyens chercheraient à se déterminer en fonction de leur "communauté" supposée et donc ramène le choix à l'égo.

La démocratie actuelle est bien d'essence impériale puisque, les citoyens eux-mêmes se prononcent selon des vues égoïstes. La conséquence est naturellement une fragmentation toujours plus grande de la société, en communautés, en sous-régions.

La République, elle, met en avant la chose publique. Elle essaye de voir, pour la nation, par-dessus tous les antagonismes, ce qui est de l'intérêt commun et d'agir en ce sens. Cet intérêt général n'est pas une question d'opinion, mais une véritable science morale (déontique).

La République n'est pas nécessairement démocratique, mais je pense qu'il serait mieux qu'elle le soit. C'est-à-dire qu'il y a nécessité d'un changement culturel et citoyen dans les motivations des votes. La conscience du danger présent pousse déjà beaucoup à s'interroger. Si tout ce changement est remis à la volonté des médias, rien n'arrivera : ils poursuivent essentiellement des buts commerciaux et diffusent une culture égoïste, qui est par essence anti-républicaine.

Il ne faut pas s'inquiéter des Attali et autres mondialistes éminents. Des études ont montré qu'à peine 7 000 personnes étaient invitées sur les plateaux du PAF chaque année, les "bons clients". A mon avis, ce courant de pensée est largement minoritaire, et ne compte comme supporter que des perroquets qui répètent les phrases toutes faites, acquises par endoctrinement médiatique. Ceux-ci sont donc facilement persuadables si on leur explique convenablement les enjeux.

C'est du moins ce qu'a montré le référendum de 2005. Les gens disaient à priori "Oui" (endoctrinement médiatique), mais les gens ont voulu étudier et comprendre. Ils ont compris et voté en majorité "non".

Les citoyens sont intelligents.

5.Posté par Michel Joblot le 23/09/2009 09:53
@ffi - mon intervention ne portait pas sur la République, mais sur l'avenir de la Nation comme « Communauté de Citoyens », libres et égaux en droits et en devoirs.

Je constatais que nous abandonnions une citoyenneté "à la française" pour nous diriger vers une "citoyenneté au faciès", illustrée par la passion pour "la parité" et la "diversité", toute deux fruits d'une conception perverse du "principe d'égalité" ; « la lutte contre la discriminations" qui a remplacer le souci de l'égalité et produit des fruits délirants (voir les décisions de la HALDE).

En réalité le « principe » d’égalité n’est qu’un « principe » de ressemblance.
C'est-à-dire que le critère unique pour juger de l’égalité est « l’image » et la devise de ce « nouveau » (qui en fait est vieux comme l’humanité – cf. Caïn et Abel) est : « pourquoi lui et pas moi ? ».
Aucun autre paramètre que l’apparence ne doit être pris en compte quand il s’agit de parité ou de diversité.
Pour satisfaire à « la Parité », le seul critère de « ressembler » à une femme est obligatoire ;le désir de servir, la compétence, la volonté de se battre, le travail, la connaissance des dossiers sont des critères facultatifs : dans une liste paritaire, on peut trouver des candidats masculins extrêmement compétents et des candidates complètement nulles, mais cela n’a aucune importance, puisque le « principe » d’égalité est satisfait !
idem pour la diversité (voir toutes les « potiches ethniques » qui ont fleuris sur nos écrans – il faut prouver que nous sommes pas racistes ou discriminatoires, alors trouvons un « faciès » qui le démontre).

Et cette tendance ne va faire que croître et embellir !
Car c’est la « rivalité mimétique » ( dont l’issue est le meurtre du rival mimétique – comme l’a bien montré René Girard ) dont toute culture, jusqu’alors, visait à protéger le groupe de ses effets désastreux (« tu ne désireras pas la femme de ton voisin, la maison de ton voisin, l’âne de ton voisin… ») , qui est érigé en « Principe », c’est une folie !

L’abolition des différences et des hiérarchies (tout se vaut) conduit à produire des égaux qui sont autant de compétiteurs, de concurrents, de rivaux, tous (et de plus en plus nombreux !) sur la même ligne et ne supportant pas la moindre différence entre eux .

L’issue de cette folie est la guerre de tous contre tous, « la montée aux extrêmes » et l’Apocalypse dans une mêlée finale (car ce qui vaut pour les individus, vaut aussi pour les groupes, les Nations, etc…).

Cette folie du « principe d’égalité » compris comme un principe de ressemblance ne conduit qu’a la frustration, la jalousie permanente et la haine des autres « égaux », car dans la rivalité, la ressemblance est associée à la concurrence ce qui produit la surenchère permanente pour se différencier et écraser l’autre (très visible dans les ventes aux enchères entre milliardaires, la vendetta, ou plus simplement dans la surenchère entre voisin : la maison, la voiture, la piscine,…).

Il est comique que ce principe de ressemblance soit le cheval de bataille de la « Gauche », vu que c’est sur ce principe qu’est basé l’économie de marché !.

La Parité, la diversité, le « principe » d’égalité entendu comme « principe de ressemblance » sont des leurres qui mène l’humanité à l’abime.

La « sortie de crise », au contraire, est bien plutôt dans la « désintoxication » des hommes du « principe de jalousie, de comparaison et de concurrence ».

Il semble que ce ne sera possible que sur un tas de cendres ! et encore !
les cendres du 11 septembre ne sont pas encore froides, celles de la « dernière » (actuelle) crise financière sont encore brûlantes… et il semble que cela ne suffise pas pour que l’humanité change ses principes de fonctionnement (même qu’elle commence juste à l’envisager) ; au lieu de se concentrer sur l’humanité, elle se concentre « sur la planète » !

Voilà pourquoi je suis pessimiste, mais en même temps je ne suis pas désespéré, car je crois au miracle, mais la seule raison ne permet pas de voir comment l’humanité pourra se sauver en continuant sur la même pente.

Cordialement

MichelJoblot

6.Posté par ffi le 26/09/2009 10:36
@Michel Joblot
Bien entendu que
parité
et
diversité
sont une perversion du principe d'égalité. Cela ne traite pas les causes, c'est une manipulation des apparences pour cacher les problèmes.
cachez ce faciès que je ne saurais voir
montrer ce faciès que je dois montrer
.

Mais, l'axiome en est fondamentalement raciste ou sexiste et l'application nécessairement arbitraire.
Raciste ou sexiste car cela revient à juger les gens selon des critères de race ou de genre pour voir qui peut occuper telle fonction, ceci, indépendamment de la fonction en question, mais uniquement parce que les apparences le commande.
L'application en sera arbitraire puisqu'en perdant ainsi la logique de meilleur compétence pour chaque fonction, tout devient permis.

De plus cela pousse inconsciemment les gens à s'interroger sur leur "race". C'est indéniablement un ferment de fragmentation raciste dans la société.

Je parlais de ma conception République / Empire.
La République se voue à déterminer l'intérêt général au sein du groupe qui la fonde. Il faut donc un groupe dont chacun des membres souscrit à une vision, au moins en partie, altruiste de l'intérêt commun.

Il n'y a rien de tel dans l'Empire. L'empire n'a à priori aucune frontière, il peut s'étendre à l'infini, du moment que ses membres reconnaissent le souverain. Il n'y a ici aucune place à l'intérêt général, il suffit que les membres suivent la loi. Chacun peut y suivre ses vues égoïste, tant qu'il respecte la loi et surtout obéit au souverain.

Le libéralisme, en proclamant (par Bernard de Mandeville) : les vices privés font la vertu publique, dissout toute idée républicaine (vision altruiste pour le groupe) pour la remplacer par l'idéalisme impérial de la démocratie libérale (laisser libre-court aux vues égoïstes). Cet empire a vocation à s'étendre sur la planète entière. Il n'a pas de frontière intrinsèque, car, fondamentalement, sa loi n'a pas à être discutée, elle est, une fois pour toute et chacun doit se plier à reconnaître sa souveraineté. Evidemment, dans ce cadre, l'égalité républicaine n'a pas sa place, car il n'y a pas d'intérêt général à défendre et de toute façon les inégalités sont maximales, du fait des déséquilibres d'héritage qui se transmettent. Il n'y a qu'une égalité : celle de se soumettre à la loi de l'empire qui veux faire prospérer les inégalités en toute tranquillité. Pour sauver les apparences, l'empire place des pions aux "couleurs" qui correspondent à la société.

Cet empire, c'est l'empire du fric.

7.Posté par ffi le 26/09/2009 13:45
Il est assez étonnant de constater, selon cette conception, que le principe de gouvernement dans les têtes, correspond peu ou prou au gouvernement politique.

Dans le cas républicain, chacun essaye de dépasser son égoïsme pour estimer ce qui est de l'ordre de l'intérêt général, qui s'impose des lois naturelles et découvertes par la raison : la déontique, la morale. Ces lois sont pensées comme naturellement universelles et pourraient être explicités en détail comme conséquence logique des rapports sociaux (conception de décadence pour la chrétienté - péché et vertus, ou études anthropologiques, ethnologique, sociologique et philosophie morale). Elles transcendent donc tout individu.

Dans le cas impérial, le désir et les passions égoïstes sont souverains, chacun peut faire ce qu'il veut selon ce qu'il pense, tout ce qu'il compte, c'est que l'individu reconnaisse le pouvoir du souverain. Sinon, il s'expose à répression.
Il n'y a pas lieu ici de loi morale universelle, tout se vaut du moment que le pouvoir n'est pas contesté. On pense bien-sûr aux sophistes pour lesquels tout est relatif, où tout est question d'opinion individuelle.

Cela me fait penser à la lutte du sacerdoce et de l'Empire au sein du Saint empire Romain Germanique pour savoir qu'elle loi doit avoir la primauté : celle du pape (qui considère représenter la loi morale universelle et intemporelle) ou celle de l'empereur (qui désire établir sa loi sans s'y référer).

8.Posté par ffi le 26/09/2009 16:27
Dans cette conception, d'une dualité République / Empire.

La loi en république est donc une conséquence logique de la philosophie morale de la nation. De part son caractère universel, elle est supposée s'imposer à tous et ne souffre d'aucune exception. Il n'y a qu'une loi possible, celle qui est juste, celle qui nous transcende et qui nous rend tous égaux devant elle. La manière de légiférer ici est de l'ordre du débat, un débat qui se voue à déterminer ce qui est juste.

La loi d'Empire est différente. Elle résulte d'un arrangement consentit par le souverain, suite à négociation, et en général ne porte que sur des cas particuliers, sans l'ambition universelle de la loi républicaine. La loi peut donc changer autant de fois que nécessaire, selon les résultats des rapports de force. La manière de légiférer préférée est le décret. La loi comporte certes une justification, mais elle ne saurait être qualifiée de juste, elle est justifiée par le désir de l'empereur. Dans les cas non traités par la loi, c'est le contrat privé de gré à gré qui intervient : c'est une loi privée particulière.

La république a donc naturellement tendance à assimiler ses populations. Elle puise dans la culture morale de la nation les raisons de ses lois.

L'empire, lui peut se contenter d'agréger différentes cultures en son sein, et ainsi s'étendre à l'infini. Tout élément de l'empire étant vu comme partie susceptible de négociations particulières ou bien de gré à gré avec les autres parties, ou bien directement avec le pouvoir.

En république, les personnes règlent leurs décisions selon une certaine vérité décidée par une dialectique élaborée en commun.
En empire, les personnes règlent leurs décisions selon leur puissance relative dans un négoce contractuel de gré à gré.

Dans le premier cas, l'égoïsme est tempéré par l'altruisme compris comme une contrainte nécessaire du vivre ensemble (consuetudo).
Dans le second cas, l'égoïsme est tempéré par la confrontation à un égoïsme antagoniste ce qui appelle négociation.

Il est aisé de comprendre, dans ce cadre, que la culture impériale ne protège en rien les plus faibles dans leurs négociation de gré à gré et que la conséquence logique en est l'augmentation des inégalités.
L'absence de tempérance dans l'expression des égoïsme aboutit ainsi à une société très conflictuelle, où chacun cherche son unique profit. Le sens de ce qu'est la richesse collective est perdu de vue, la manière nous en dépendons tous est niée. Plus rien n'empêche alors cette richesse collective d'être pillée et réduite à néant. Le dénuement des classes pauvres est alors total, ceux-ci ayant alors de plus en plus de mal à apporter leur pierre au progrès de la collectivité. Qui dit moins d'homme inventif, dit moins de progrès. Le progrès s'enraye. Malthus apparaît et les seules solutions envisagées par cette raison impériale compartimentée et aveugle est de l'ordre du génocide (volontaire, ou passif), de l'euthanasie, de l'eugénisme, puisque le progrès ne semble plus suffisant pour le quantité de population.

La crise actuelle montre bien, s'il en était besoin, l'existence d'une véritable loi naturelle, un nécessaire altruisme pour pouvoir prospérer. L'addition simple des égoïsmes ne crée pas de vertu publique. La vertu publique est conséquence de l'altruisme volontaire des individus, ce qui est tout-à-fait conforme aux conceptions républicaine.


9.Posté par ffi le 27/09/2009 05:03
Pour prendre un exemple concret,
le geste la main d'un président, sitôt avant désigner le "coupable".

Dans le cadre d'une justice républicaine, il ne compte pas, la justice se faisant selon les faits.
Dans le cadre d'une justice impériale, il dénote la décision du souverain et donc doit s'appliquer strictement.

Evidemment quand je faisais un parallèle entre le gouvernent dans les têtes et le gouvernement de la nation, cela n'implique pas que toutes les têtes fonctionnent de manière identique dans la nation, les trois-quarts de gens ne sont pas impliqués dans la direction que prend la nation. Cela ne concerne que la tête de la nation, la tête de ses chefs, ceux qui décident.

On peut mettre en rapport ces deux gouvernements intérieur sous l'angle du moi idéal Freudien.
Le moi idéal Freudien étant cette voix intérieur qui s'adresse à moi en lui disant "tu". Pour un être en état de psychose, cette voix intérieure est si forte, si envahissante, qu'elle bloque toute possibilité de raisonner, et parfois s'échappe : la personne parle toute seule, elle évoque tout haut ces ordres intimes.
L'état de psychose dénote une personne extrêmement frustrée, qui s'en veut personnellement de ne pas être à la hauteur de ce qu'il désire être, certainement suite à des incidents de la vie, des rêves brisés et la perte de l'espoir.

Le fait est que le moi idéal parle à l'impératif. Il est impératif pour l'homme frustré de pouvoir assouvir son désir. C'est presque une question de vie ou de mort, pour faire taire cette voix. Mais ne pouvant raisonner correctement, du fait de cet envahissement des désirs impérieux, il commet de nombreuses fautes sociales pour y accéder, ce qui lui attire des inimitiés : c'est comme si le monde entier "conspirait" contre son désir ce qui augmente sa frustration. Nous avons là un cercle vicieux, celui de la psychose.

Dans un tel cas, pour en sortir, il n'y a qu'une solution, s'accepter imparfait, s'attacher à l'amour d'autrui, se fonder une conviction qu'il faut agir selon le bien. Petit à petit, la raison revient.

La société impériale, ou seule le désir égoïste compte, ceci en infraction de la logique élémentaire de vie en société, génère frustration et psychose chez ses membres. Les discours sociaux perdent de plus en plus de cohérence et deviennent des patchworks de justification où l'on ne sait plus trop distinguer ce qui se réfère à la vérité, à la justice, au bien commun de ce qui se réfère au désir impérieux, à l'intérêt propre de celui qui le tient. La cohérence logique se délite, les raisons altruistes profondes qui devraient guider les actions, deviennent de simples justifications du bon droit des égoïsmes particuliers.

voyez ici un discours inspirant]url:http://www.dailymotion.com/search/chavez/video/xaip6j_chavez-morale-et-amour-soustitre-fr_news

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