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Le sénateur Chevènement demande au gouvernement d'agir pour soutenir et protéger le secteur automobile


Jean-Pierre Chevènement a interpellé le Ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi, Mme Christine Lagarde, lors de la séance de questions au gouvernement au Sénat, jeudi 27 novembre. Mme Lagarde a, à cette occasion, réaffirmé le credo libre-échangiste du gouvernement.


Ma question s’adresse à Madame Christine Lagarde, ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi.
Madame la Ministre, le sauvetage de notre industrie automobile doit devenir une priorité nationale pour le Gouvernement.

L’enjeu est de taille puisque notre industrie automobile emploie directement et indirectement plus de 3 millions de personnes. De plus elle représente 10% de notre PIB si on inclut les activités de commerce et de réparation.

La baisse de plus de 7 % des ventes aux particuliers en octobre 2008 par rapport aux ventes d’octobre 2007 rend la situation des salariés de ce secteur très préoccupante. De longues périodes de chômage technique sont programmées par les constructeurs et par les sous-traitants. Dans ma région, nombre d’entreprises sont en difficulté et ont ou sont sur le point de déposer leur bilan, comme par exemple l’entreprise Sonas dont le siège est à la Souterraine dans la Creuse mais dont l’usine de Beaucourt est menacée d’une fermeture comme c’est le cas pour l’usine KeyPlastics à Voujeaucourt dans le pays de Montbéliard.

Le temps presse : la construction automobile française rencontre des difficultés croissantes sur son marché naturel qui est celui de l’Europe occidentale. Elle y est dominée par l’Allemagne pour ce qui est du haut de gamme et elle subit une concurrence croissante sur ses terrains de prédilection de gammes basses et moyennes. La logique industrielle libre échangiste conduit à la disparition des sites de production français. Toute la production française destinée aux marchés d’Europe occidentale peut en effet être réalisée en Europe centrale et orientale ou dans des pays d’Asie, faute de protection du marché européen. Nous perdrions alors à la fois notre marché et l’accès aux marchés voisins. Nous serions doublement perdants, à l’importation et à l’exportation.

La nécessité d’un plan européen pour soutenir et protéger l’industrie automobile européenne et française s’impose à l’évidence. Les Etats-Unis ont déjà annoncé un programme de 25 milliards en faveur de leur propre industrie. La Commission européenne a lancé un chiffre de 40 milliards d’euros pour l’essentiel, addition de plan nationaux. Pouvez-vous nous donner des chiffres précis et nous décliner les modalités concrètes d’une telle aide qui ne peuvent se limiter à une baisse de la TVA qui profitera ainsi aux voitures étrangères et à quelques incitations à produire des voitures propres ?

J’insisterai sur deux points :
1/ Ces aides ne peuvent pas être accordées sans contreparties précises, notamment en ce qui concerne l’emploi des salariés.
Etes-vous prêts également à envisager l’implication de la puissance publique dans le capital des entreprises françaises notoirement sous-capitalisées, l’Etat détenant encore 15% du capital de Renault ?

2/ Est-il envisagé une taxe anti dumping social et une écotaxe pour égaliser les conditions de concurrence au plan social et environnemental avec les pays à bas coût salarial et refusant toute protection environnementale ?
La France qui préside le Conseil européen, envisage-t-elle de proposer des mesures de protection du marché européen, seules à même de garantir la pérennité de notre industrie ?
Je vous remercie.

Voir la réponse de Christine Lagarde ici


Rédigé par Chevenement.fr le Jeudi 27 Novembre 2008 à 16:30 | Lu 5026 fois



1.Posté par hélène le 27/11/2008 18:30

"Mme Lagarde a, à cette occasion, réaffirmé le credo libre-échangiste du gouvernement. "

Et oui ...

pourquoi s'insurger contre les biens de consommation, importés à outrance dans notre pays,

lorsque nous avons la mondialisation au gouvernement,
mondialisation laissant aux Etats Unis et à la Chine le bon plaisir du protectionisme,
et à la France les portes et les fenêtres ouvertes,

cela avec un Yen dont le cours et celui que l'on connait ...

Bon courage ...


"

2.Posté par Tiago_Jaïme le 05/12/2008 14:59
Bien sûr qu'il faut agir. Il faut répondre à la sitation actuelle.
Mais pourrait-on nous expliquer pourquoi nous n'avons toujours pas de voitures électriques ou/et propres. Cette solution n'était elle pas bonne? et pourquoi? Ou est la volonté planifiée depuis 20 ans de passer à la voiture propre. Pourquoi ce tabou qui fait que l'on n'explique pas. Le million de voiture en stock? sont elles propres? Ne devrait on pas détruire les voitures neuves qui produisent trop de CO2.....belle idée pour produire à nouveau...Mais au fait quels types de voiture allons nous produire?

Cela ne remet évidemment pas en cause les bonnes questions de Monsieur Chevènement.

Mais qui évalue en France la qualité de nos productions sans être parti prenante mais au nom de l'intérêt général? On peut se poser la question aussi pour un grand parti comme le PS?

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