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Alstom: Chevènement (MRC) écrit à Valls pour empêcher un "transfert de propriété" à General electric


Dépêche AFP, 25 avril 2014.


Alstom: Chevènement (MRC) écrit à Valls pour empêcher un "transfert de propriété" à General electric
Le sénateur MRC du Territoire-de-Belfort, Jean-Pierre Chevènement, a demandé vendredi au Premier ministre de "faire valoir aux actionnaires et aux dirigeants des groupes concernés" qu'un "transfert de propriété est hors de question" entre Alstom et General electric.

Des rumeurs de rachat global du groupe français par le géant américain General electric ont semé le trouble jeudi, le gouvernement temporisant vendredi en annonçant qu'il travaillait "à d'autres solutions" et affichant sa "vigilance patriotique".

"Je vous demande instamment, Monsieur le Premier ministre, de bien vouloir faire valoir aux actionnaires et aux dirigeants des groupes concernés que ce transfert de propriété est hors de question. A travers les marchés publics, l'État a les moyens de se faire entendre", écrit le président d'honneur du Mouvement Citoyen et Républicain (MRC).

Il demande une "prompte intervention" de Matignon, faisant valoir que "la reprise de la branche énergie d'Alstom porterait un coup fatal à l'indépendance de notre filière électronucléaire. Elle signifierait l'abandon par la France d'un des deniers pans de son industrie d'équipement".

Le sénateur du Territoire-de-Belfort, où l'usine Alstom est un des maillons forts de l'économie locale, poursuit : "Le groupe américain a déjà repris en 1999 la branche 'turbines à gaz' quand Alstom a choisi de reprendre les turbines à gaz fabriquées en Suisse. Ce fut une énorme erreur à laquelle Alstom a failli ne pas survivre".

Il fait valoir que "General Electric, s'il a dans un premier temps développé ses fabrications à Belfort, tend aujourd'hui à relocaliser une part de ses fabrications aux États-Unis, ce qui correspond, semble t-il, aux orientations données par le Président Obama".

"Comme l'observe le journal les Echos, la fuite des centres de décision est dramatique : lorsqu'on mesure pleinement les conséquences, comme à la guerre il sera trop tard pour livrer bataille", conclut-il.


le Samedi 26 Avril 2014 à 09:09 | Lu 3972 fois



1.Posté par Cejour KIMALU le 26/04/2014 10:33
Conseil de lecture :
La grande braderie du patrimoine public des français, une OPA géante sur la France.
Par Jean Roux,
Eds François-Xavier de Guibert (parution 20 octobre 2005) :

Critique du livre :

Ce que nous rapporte Jean Roux est si effarant qu’on a peine le croire.
Les privatisations opérées en France depuis 1987 auraient été faites, en moyenne à la moitié de la valeur des entreprises : la plus grande spoliation du patrimoine public depuis la vente des biens nationaux.
Elles ont rapporté de 1984 à 2002 au total 90 milliards € à l’Etat ; elles auraient dû lui en rapporter deux fois plus.

Tout cela est énorme. Que faut-il en penser ? Jean Roux est un homme sérieux : commissaire aux comptes, financier international et historien, lauréat du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables, il a dépouillé pendant cinq ans toutes les informations et commentaires de la presse économique et les rapports officiels sur les privatisations.

Ses sources sont donc publiques. Il n’a pas de préjugés politiques apparents et en tous les cas ne remet jamais en cause les privatisations dans leur principe. C’est un homme simplement soucieux de la gestion du patrimoine public, de notre patrimoine.

On est d’ailleurs loin en la matière d’un clivage gauche droite : la gauche entre 1997 et 2002 (gouvernement Jospin) a privatisé davantage (50 milliards d’€) en cinq ans que les trois gouvernements de droite qui l’avaient précédée en dix ans (40 milliards €), et dans des conditions généralement plus douteuses.

En 1980, le secteur productif public représentait 1 088 000 salariés ; en 1984, soit après la grande vague des nationalisations Mitterrand, il passe à 1 762 000 salariés (16 % du secteur productif, 17 % du CA, 40 % des immobilisations). Après ce pic historique vient la décrue : il ne représente plus que 1 132 000 salariés en 2003, moins encore aujourd’hui. Il est passé de 10,5 % de l‘emploi productif en 1984, à 5, 3 % en 2000.
L’estimation d’un rabais global de 50 % est une moyenne entre des opérations relativement convenables et des cessions d’actifs publics particulièrement scabreuses.
Parmi celles-ci, on citera le cas du BRGM qui vend en 1993 pour 788 millions de F un patrimoine minier estimé ultérieurement à 12 milliards de F ou encore celui de la SFP cédée pour 4,5 milliards € en 2001, un montant que la profession cinématographique française dans sa totalité qualifia de scandaleuse, une opération intervenue après que l’Etat, obligeant les chaînes de télévision à acheter les programmes hors du secteur public, lui eut coupé les ailes. Comment ne pas évoquer aussi la cession en 2001 des Autoroutes du Sud de la France qui permettent à l’acheteur final de réaliser en 2005, et cela sans le moindre risque, une marge brute d’exploitation de 65 % ! L’Aérospatiale elle-même a été cédée à un prix que l’on estime généralement très sous-évalué.

Aux privatisations d’entreprises proprement dites, s’ajoutent la cession du patrimoine immobilier de l’Etat ou des entreprises publiques, souvent en « bloc » , c'est-à-dire avec des rabais de 50 % : appartements ou bureaux de la Banque de France, de la SNCF, d’EDF, du Crédit lyonnais ou encore la CESSION d’une PARTIE du STOCK d’OR de la BANQUE de FRANCE, « fausse bonne idée » (La Tribune 18 /11/2004) , à un moment où tout laisse supposer que l’or est durablement à la hausse.
A cela s’ajoutent différentes techniques dont l’effet est aussi la réduction du patrimoine public : externalisation (on en a vu les effets fâcheux dans l’affaire du Clémenceau), titrisation etc.

Au chapitre de la gabegie de l’Etat et de la légèreté de sa gestion au cours des dernières années, Jean Roux décrit aussi les effets dévastateurs de l’affaire du Crédit lyonnais (1 milliard € au moins pour la seule affaire Executive Life : on dira à juste titre que ces erreurs là sont l’effet de la nationalisation, mais cela ne justifie pas que l’on privatise n’importe comment), la légèreté de la gestion de France-Télécom , qui a fait CADEAU de 11 milliards € à sa filiale allemande Mobicom (dont 8 milliards sont revenus à l’Etat allemand par le biais de la vente d’une licence finalement inutile !).

Malgré les recettes des privatisations, les années 1980, 1990 et 2000 voient l’endettement public français croître de manière considérable. La dette publique était en 1969 de 15 milliards €, soit 14 % du PIB, en 1981 de 75 milliards (20 % du PIB), en 1986 de 180 milliards (30 % du PIB), fin 2003 de 1000 milliards € (60 % du PIB), début 2006 de 1120 milliards € (66,4 % du PIB), soit 18000 € par habitant et bien davantage par famille, dont plus de 50 % sont détenus par des institutions étrangères. Et rien ne laisse à ce jour prévoir que la dérive de la dépense publique (5 milliards € par mois de déficit) puisse être enrayée.

Non seulement l’Etat s’est appauvri (807 milliards d’actifs en 1980, 290 milliards en 2002 selon le rapport Pébereau) sans que cela ait un véritable impact sur les finances publiques mais la politique menée a largement favorisé la MAINMISE DE CAPITAUX ETRANGERS SUR L’ECONOMIE FRANCAISE. On connaît la malheureuse prise de CONTROLE DE PECHINEY PAR ALCAN, prélude à son démantèlement : il a été donné à l’auteur de cet article d’assister au spectacle obscène de la remise, sous les applaudissements de la fine fleur de la finance française, du « prix de la meilleure fusion-acquisition de l’année » au PDG d’Alcan. Mais qui sait que la politique fiscale a pour effet de favoriser cette prise de contrôle ? Un DECRET de 1993 pris par le MINISTRE DU BUDGET, EXONERE de tout impôt les DIVIDENDES versés à des FONDS de PENSION ETRANGERS tout en leur maintenant l’avoir fiscal (dispositif auquel un accord franco-britannique ajoute des avantages supplémentaires).

Selon une estimation du Conseil national des impôts, là où le DIVIDENDE VERSE est de 100, l’INVESTISSEUR NATIONAL national reçoit 54, le FONDS DE PENSION 100 et s’il est ANGLAIS, 145 !

Mais de quoi faut-il encore s’étonner quand on voit fin 2005 le gouvernement français appuyer une action d’une mystérieuse société basée à Jersey contre Etamet dont le principal actionnaire est l’Etat français, cette action conduisant à déposséder cette dernière au bénéfice de la société étrangère d’un des principaux gisements de nickel de Nouvelle Calédonie ! Ceux qui agissent ainsi ne commettent pas seulement un crime vis-à-vis des intérêts français, ils ridiculisent notre pays face à la communauté financière internationale !

Les INTERETS ETRANGERS qui profitent des PRIVATISATIONS AU RABAIS sont souvent des FONDS DE PENSION AMERICAINS (propriétaires par exemple de 43 % d’EADS). AUTREMMENT DIT, ALORS QUE L’AVENIR DES RETRAITES N’EST PAS ASSURE EN FRANCE, L’ETAT FRANÇAIS SUBVENTIONNE LES RETRAITES DES AMERICAINS ! Cela n’est d’ailleurs pas propre à la France : ce qui se passe dans notre pays s’inscrit dans une POLITIQUE DE PREDATION DE DIMENSION MONDIALE.

On sait comment la Commission européenne a systématiquement encouragé la politique de privatisation, notamment en permettant cette aberration comptable : prendre en compte les recettes de privatisations dans le budget de fonctionnement de l’Etat, ce qui permet une réduction optique du déficit.

On sait moins comment, malgré le coup de semonce du 29 mai 2005, cette politique s’est aggravée, en particulier par la cession de ce qui restait d’autoroutes publiques à vil prix. Le projet en cours de discussion de cession de GDF à Suez va dans le même sens. Les sociétés qui ne sont pas encore privatisées, les grands services publics comme EDF, GDF, SNCF, La Poste, sont en réalité les proies les plus juteuses : jouissant d’un monopole durable, ils présentent une sécurité pour l’investisseur bien plus grande que les actifs proprement industriels, surtout s’ils sont acquis au rabais.

Ce panorama affligeant nous interdit désormais de considérer de haut des pays comme la Russie ou certains pays d’Amérique latine où les privatisations ont été l’occasion d’un pillage généralisé du patrimoine public, générant des fortunes aussi rapides qu’illégitimes : il n’est pas certain qu’en définitive, nous ayons fait beaucoup mieux. Il est décidément bien difficile dans un pays comme la France de trouver les marques du vrai libéralisme responsable, respectueux des deniers publics et par là distinct de la recherche effrénée du profit, de la pure et simple corruption (que l’on devine dans la pénombre des pratiques que dénonce Jean Roux) et de l’irresponsabilité technocratique.

L’auteur prédit à la France une faillite à la mode argentine pour les toutes prochaines années : cette prédiction est à rendre au sérieux. On lui reprochera en revanche d’entretenir quelques illusions sur les syndicats, seuls défenseurs à son gré du patrimoine public : il semble ignorer que ceux-ci, trop souvent serrés de près par les procédures judiciaires, n’opèrent qu’une mobilisation de façade contre les pratiques qu’il dénonce : leur discrétion dans l’affaire Suez-GDF est stupéfiante. De même Jean Roux apparaît bien naïf quand il s’imagine que les élus locaux sont plus vertueux que les politiques nationaux ! Sur le plan formel, on lui reprochera seulement d’avoir exagérément élargi son sujet (prédation de l’environnement, gaspillages sociaux, exode des œuvres d’art etc.), ce qui peut affaiblir la crédibilité de son ouvrage qui demeure néanmoins une mine de renseignements.

2.Posté par Francis Saldinari le 26/04/2014 12:02
J'ai bien peur que vous ne soyez pas entendu. Vous auriez pu ajouter que la "sauvetage" d'Altom a pu être réalisé avec l'argent du contribuable dont un trés grosse partie. Par des millions d'euros en prêt participatif en quasi fonds propres. Si l'affaire se réalise Bouygues en sera le grand gagnant et lEtat le grand perdant. Quoi de nouveau sous le soleil de notre beau pays ce fut le cas de Total et de Sanofi demain celui de Laffarge ces trois entreprises multinationales appartiennent comme par hasard à M.M .A.Frêre le belge et Desmarais le Canadien sans oublier la cheville ouvrière la BNPParibas notre fleuron bancaire national .
Enfin si par bonheur le premier ministre vous entendait , gageons que les dispositions du futur traité transatlantique entre l'Europe et les USA permettra à ces groupes de faire ce qu'ils désirent sous peine de pénaliser fortement les États qui entraveraient leurs volonté

3.Posté par Olivier D'AREXY le 26/04/2014 15:07
Il y a une illusion dans ce monde de l'homo économicus, qui est de croire que le travail des ingénieurs, cadres, employés ouvriers, capitalisé depuis des années voire des siècles, est monnayable évaluable par quelques analystes financiers à la solde des fonds de pension et d'un capitalisme néo-libéral aveugle qui ne sait distinguer la valeur intrinsèque des entreprises de leur valeur financière d'échange ( qui correspond à un rapport de force entre l'offre et la demande) et de la valeur d'usage. C'est ainsi que disparaissent des pans entiers de notre industrie de savoir faire et les capacités de notre pays à répondre aux défis énergétiques futurs. Plus que jamais Alstom devrait rester français voire européen ( avec Siemens?)
Il est plus que temps aux européens d'agir pour garder la maitrise de leur moyen de production industrielle.

4.Posté par Carl GOMES le 26/04/2014 21:20
Là c'est gravissime, c'est NON, NON et NON!

Tout d'abord, il est inacceptable que Mr Kron, PDG d'Alstom ait pris les devants tout seul pour vendre son entreprise à GE sans en avoir au moins tenu informé l'Etat. Cette personne nuit aux intérêts de le France, il doit être démis de ses fonctions.

C'est l'Etat qui a volé au secours d'Alstom en 2004 en prenant une participation de 21% au capital, alors même que Mr Kron était à la tête d'Alstom depuis 2002. Bruxelles ayant posé ses conditions (car nous sommes désormais sous occupation européenne) à savoir que l'Etat vende sa participation dans les 4 ans à venir, ainsi que la cession de 10% de ses actifs.

Alstom a alors vendu sa division transmission et distribution (à Areva T&D) , ses chantiers navals (au norvégien STX) et l'Etat a cédé ses parts à Bouygues, comme Bruxelles lui en avait intimé l'ordre - et sans quoi le problème actuel ne se poserait pas.

Toute l'électricité que nous recevons aujourd'hui provient des turbines Arabelle d'Alstom, reconnue comme la meilleure du marché avec une longévité exceptionnelle de 60 ans. Ces turbines équipent les centrales de Chooz B1, Chooz B2, Civeaux 1 et Civeaux 2 (de 1550 MW chacune), une pour Flamanville (1750 MW) , Lingao 3 et 4 en Chine.

Vendre Alstom GE (70% du CA d'Alstom) , l'entreprise qui fournit les turbines des centrales électriques d'EDF à GE ou à Siemens est tout simplement suicidaire! C'est la remise en cause de l'indépendance énergétique de la France, et par là sa politique étrangère qui serait à la merci des US ou de l'Allemagne (dans le cas d'une contre OPA de Siemens). Il s'agit là donc bien plus que des emplois, que l'une ou l'autre de ses entreprises peuvent promettre de maintenir pour 4 ou 5 ans...

5.Posté par Patrick LENORMAND le 26/04/2014 23:09
Monsieur Chevènement comme d'habitude, vos écrits sont passionnants..... Mais pour combattre les maux que vous dénoncez je pense, pour notre pays, qu'il faut agir....
Par exemple, allez-vous vous engager pour les prochaines élections et comment ?
Il est temps que tous les républicains patriotes s'unissent ... Mr Chevènement montrez-nous la voie. Il y'a urgence !

6.Posté par Jérôme DECUP le 27/04/2014 08:44
Depuis plusieurs décennies nous assistons à l'absorption de nos entreprises pour devenir des entités toujours plus grosses. C'est ainsi que la spirale fonctionne: l'investissement, par ceux qui sont en capacité, toujours croissant pour que le retour le soit tout autant.
Avec qu'elles finalités? Certaines sont sûrement exposées dans la critique du livre de Jean Roux.
Doit-on s'étonner du désintérêt des Êtres pour le travail? Ce même travail qui pour nous constitue un modèle. Jusqu'a preuve du contraire, l'investissement, bien que nécessaire, n'est qu'une activité et ne constitue pas un modèle à part entière. Pourtant la place qui lui est accordé est grande; trop grande!

Un mécanisme entretenu. Aujourd'hui l'entrepreneuriat est fortement mis en avant comme étant une voie à suivre: sûrement!.
Il est étrange de comprendre que l'entrepreneuriat, depuis les années 80, a été absorbé pour fusionner dans ces entités soumises à l'activité d'investissement. Alors pourquoi entreprendre? Pour de nouveau être dépendant de l'investissement. La boucle est bouclée.

Deux questions me viennent à l'esprit:
- Pourquoi cette marchandisation du travail?
- Doit-on s'étonner de l'accentuation des inégalités alors qu'il y a de la ségrégation croissante entre les activités du travail et l'activité de financement?


Le monde n'est pas un casino: la fermeture des bourses permettrait sûrement de stopper cette dimension démentielle donnée artificiellement à la capacité d'investissement pour des intérêts qui ne sont pas communs. Ainsi faire prospérer de grandes sociétés comme ALSTOM bâties par les hommes et pour les hommes et non pas pour la finance de façon exclusive.

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